I'VE FOUND A REASON TO START OVER NEW & THE REASON IS YOU ♦ CALY CETTE DÉESSE

Comment voulez-vous qu'il résiste à de telles propositions ? Leo avait quand même eu l'idée du siècle en emmenant Caly à la piscine, à se demander pourquoi il n'avait pas eu l'idée avant. Elle avait beau faire sa reine tant qu'elle voulait, elle restait assez époustouflante – eh ouais on te l'a jamais sorti cette adjectif pour qualifier Caly ça change de la douce Caly hein. « Tes plans me conviennent tout à fait Thomspers, je n'imaginais rien de plus merveilleux pour ce soir. » Parce que bon, tout le monde est au courant qu'il était allé voir dans les lits des autres filles ce qu'il s'y passait mais rien n'avait atteint le niveau d'un banc ou d'un couloir avec Calypso, ça n'avait rien de comparable. Elle pouvait bien râler de la teneur en pipi de la piscine, elle avait fini dedans, sans vêtements et après un peu de bave de Leo histoire de lui donner envie de remonter à la surface. Il n'opposa aucune résistance quand il fut question de la rejoindre dans l'eau. Ils savaient se motiver l'un l'autre, un petit bisou par-ci, un autre par-là, passe-moi ta bave j'te donne la mienne, ils se montraient de suite prêts à affronter n'importe quelle difficulté. C'était même un peu tordu de vouloir qu'une fille lui donne du pipi à travers un baiser mais bon, Leo faisait avaler des salades à Caly, elle lui renvoyait du pipi rien de plus normal. Il nagea à sa suite, si elle croyait s'échappait comme ça. Il l'attrapa par la taille pour la plonger sous l'eau. « Je sais que ça te fait de l'effet quand j'essaye de te couler. » Néanmoins il ne la coula pas une nouvelle fois, profitant de leur proximité pour l'embrasser une nouvelle fois, bah oui faut suivre le rythme madame je domine la situation. Mais le meilleur arrivait. « Avant qu'on teste les bancs j'ai un truc à te demander Caly. »

J'étais satisfaite de sa réponse, je me voyais mal continuer sur cette bonne voie s'il m'avouait qu'il comptait rejoindre quelqu'un d'autre après notre escapade à la piscine. D'un côté, même s'il avait l'intention de s'immiscer dans les draps d'une autre jeune femme, je n'étais pas prête de l'apprendre puisque je ne l'imaginais pas me le dire. Il n'avait plus rien à me rendre et il ne me devait plus fidélité, moi non plus d'ailleurs et pourtant je ressentais toujours ce sentiment étrange lorsque je l'imaginais avec quelqu'un d'autre. J'avais l'impression d'être revenue une année en arrière lorsque je commençais à tomber amoureuse, que j'avais avoué partiellement mes sentiments et surtout ma jalousie. Je n'avançais pas en fait, certes j'avais gagné des rides et un cancer mais mes peurs restaient les mêmes. Perdre Leo, le voir heureux avec une autre fille, ça me rendait folle même si j'avais pour habitude de me la jouer femme forte. Tant mieux alors, je suis contente que tu reconnaisses de manière implicite que je suis merveilleuse. Et hop un petit compliment pour ne pas changer mes bonnes habitudes, parce que ouais je commençais à prendre du côté Leo égocentrique à force de me lancer des fleurs. Ce n'était pas dans la piscine que j'allais me noyer mais dans un bouquet. J'étais nue dans l'eau et je l'emportais avec moi suite à un baiser. Je m'échappais, loin de moi l'envie d'avaler plus de pipi mais monsieur me rattrapait, tu m'étonnes, j'étais pas une nageuse professionnelle non plus. Et peut-être que j'avais envie qu'il me rattrape. Ouais, l'effet de l'énervement, t'sais celui qui me donne envie de te taper ? Perso, si j'étais un mec je chercherais à provoquer un autre effet chez une fille. Je ne résistais pas à son baiser même si je me doutais bien qu'il avait l'intention de mettre ma petite tête sous l'eau, mais non. Oui ? Je profitais de son petit moment sérieux pour prendre appui sur le sol de la piscine (merci ma grande taille) et je lui sautais dessus afin de le couler. 

La différence entre leurs deux sorties piscines c'était peut-être le fait que maintenant c'était elle qui se complimentait toute seule alors que Leo se contentait d'alimenter son besoin de se sentir désirée. Il ne la contredisait pas, lui glissant un clin d’œil comme s'il approuvait ce qu'elle disait. Elle avait toujours était mise en valeur par le chlore et l'eau pleine de pipi. Ça lui donnait le charme qu'elle n'avait pas naturellement. « Je sais mais je suis pas tout le monde. Et j'aime bien quand tu contiens cette envie de me taper en te vengeant en me piquant ma bave. » Leo avait décidé d'être plus sérieux, il ne savait pas si c'était le bon moment pour engager cette conversation mais il en avait assez de repousser alors maintenant ou plus tard … Halberstam avait cru capter son attention en l'embrassant mais Caly était intenable. Elle faisait l'enfant elle aussi, une hyperactive en sortie scolaire, voilà ce à quoi elle lui faisait penser. Il secoua la tête pour chasser l'eau de ses cheveux avant de chatouiller les hanches de la jeune femme. « Je rigole pas Thomspers, drapeau blanc ! » Il hésita un instant encore, gardant le silence, faisant face à la jeune femme sans bouger ni parler avant de soupirer, puis inspirer un grand coup. « Je veux pas passer une nuit à tester les bancs avec toi. » Il croisa son regard, soit elle allait le taper, peut-être crier ou alors elle allait faire un malaise. Il fronça les sourcils, il voulait trouver les bons mots, ne pas être maladroit avec ce qu'il pouvait bien lui dire mais c'était pas simple. « J'ai fait des … rencontres, et tu peux m'en vouloir si tu veux, t'as fait des erreurs aussi, et je suis en droit de t'en vouloir. Mais j'ai pas besoin que tu me pardonnes et j'ai pas besoin de te pardonner non plus. » Là Manon fait un infarctus devant son écran et Leo aussi il était pas très bien le pire arrivait quand même. « Ça me suffit pas de passer une nuit à tester des bancs avec toi. » Il s'écarta un poil pour se protéger de la réaction que pouvait avoir Thomspers avant de lâcher : « Il y aura pas de moments parfaits, il y aura toujours un truc qui ira pas, alors puisque tu le fais pas, je le fais. » Dernier instant de suspense avant qu'Halberstam avoue enfin. « Je veux qu'on se remette ensemble Caly, pas demain, pas quand on sera prêt, maintenant. »

Ah sa bave, c'était une longue histoire d'amour avant même que je tombe moi-même amoureuse de sa petite personne, ma bave n'avait pas résisté, elle s'était entichée de la sienne sans même me prévenir la vilaine. Je ne savais pas quoi lui répondre parce qu'il avait raison et que j'aimais bien également, c'était dur d'avouer que pour une fois je n'aimais pas taper. Non, tu es un haricot… avec une très bonne bave, c'est rare d'avoir une bave de qualité comme la tienne tu sais. Ouais, ça c'était du compliment, genre le truc trop romantique et exceptionnel, merci merci. Néanmoins, l'ambiance était devenue plus sérieuse et ça me faisait peur, j'avais donc décidé de le couler, je ne voulais pas que ça devienne sérieux. Il y avait une certaine légèreté depuis qu'il était venu me chercher dans le bungalow et je voulais que ça reste comme ça. Lorsqu'on quittait cette légèreté les choses ne se terminaient pas bien, jamais. Il y avait parfois un moment de répit, de bonheur sans rien, mais ça ne durait jamais bien longtemps et je lui en voulais de gâcher ça. Je rigolais, j'étais simplement heureuse de l'embrasser et pour une fois je ne demandais rien de plus. Je l'écoutais attentivement, réalisant ce qu'il était en train de faire et je baissais les yeux. Il n'avait pas le droit, en plus m'avouer qu'il était allé voir ailleurs… non je ne pouvais définitivement pas le supporter, je n'étais pas prête à affronter tout ça. Je l'aimais plus que tout et j'étais capable de dire qu'il était l'amour de ma vie, de ce qui me restait mais je n'étais pas capable de répondre positivement à sa demande. Je paniquais, mon coeur s'emballait et je passais une main dans mes cheveux. Pourquoi je n'acceptais pas ? Je voulais le faire mais intérieurement, je sentais que ce n'était pas le bon moment, un pressentiment… je m'en voulais tellement. Je me rapprochais de lui, prenant son visage entre mes mains malgré la panique qui m'envahissait, j'essayais de rester calme. Je t'aime. C'est aussi simple que cela mais Leo… ça ne me suffit pas non plus, j'ai envie de passer toute ma vie avec toi, j'ai envie d'être avec toi, plus que tout. Je ne rêve que de ça, de pouvoir te voir tous les jours, de pouvoir t'embrasser quand je veux sans me demander ce que tu es en train de faire. Mais je ne suis pas prête. J'allais pleurer, je le sentais, je me contenais, continuant. Il devait me comprendre, l'accepter. J'ai besoin de te pardonner mais j'ai également besoin de me pardonner, je ne sais plus où j'en suis, ma vie est un désordre complet, je suis une épave, tu as vu comment je suis ? Je suis maigre, déprimée, malade, depuis que je suis née j'en ai connu des problèmes je te jure, j'ai pas eu une vie facile tu le sais mais aujourd'hui je n'ai plus les épaules. Je veux que ça marche entre nous, je veux que ça marche pour toujours et pour ça, je dois d'abord régler mes problèmes. Je ne le montre pas mais intérieurement c'est le chaos et… Je ne savais plus quoi dire, j'étais perdue et je ne me sentais pas bien. J'avais besoin de lui, j'avais tellement besoin de lui et pourtant.

Son premier réflexe fut de la repousser, enlever ses mains de son visage, elle le bloquait dans ses mouvements, elle l'obligeait à écouter et il n'avait pas envie. Leo ne la regardait même plus, il voulait sortir de cette piscine, se rhabiller, partir, là maintenant. Pourtant par respect, débilité, désespoir, il l'écouta jusqu'au bout. À cet instant, il n'avait ni envie de l'aimer, ni de la comprendre, ni de relativiser. Le visage fermé, il finit par lui accorder un regard avant de se hisser sur le bord de la piscine pour sortir. Il ne pouvait tout simplement pas lui faire face, il avait envie d'exploser. Halberstam ne regardait pas dans sa direction, il ne voulait pas voir sa réaction, il ne voulait qu'elle l'amadoue, qu'elle fasse quoique ce soit, il ne voulait pas l'entendre lui dire le moindre mot. Parce que s'il explosait maintenant il allait dire des choses qu'il ne pensait pas, il allait la blesser et malgré ce qu'elle venait de lui lancer au visage il était incapable de lui faire mal. Il tournait en rond, blessé ça oui il l'était, mais il était tout autant décontenancé. Plus ils avançaient, plus il voyait la possibilité d'un avenir commun s'éloigner et tout au long du chemin son cancer. C'était peut-être ce qui le bouffait le plus. « C'est exactement ce que je disais il y aura pas de moment parfait Caly tu le sais très bien. Tu vas mettre combien de temps à te pardonner ? Tu veux que je te fasse un dessin, tu veux vraiment qu'on en arrive à compter les jours qu'il te reste pour le faire ? » Il n'arrivait pas à contrôler le ton de sa voix, et ça n'allait sûrement rien arranger mais il avait envie qu'elle réagisse, qu'elle prenne conscience de ce qu'elle venait de lui dire. « Tu veux que je te dise ton problème ? Tu t'autorises pas à être heureuse, tu me repousses. Ça me suffit plus que tu me dises que tu m'aimes, ça me suffit plus d'entendre dire qu'un jour potentiellement c'est pas sur on sera peut-être ensemble. » Il s'arrêta en sentant sa voix s'enrouer, oh non il allait pas craquer. Il s'assit lourdement sur un transat. « Je t'aime aussi mais … » tu me fais mal. Il ne voulait pas plus l'accabler, mais ça lui brûlait les lèvres. C'était une erreur, cette soirée. Ça lui rappelait les propres mots de la jeune femme des mois plus tôt lorsqu'elle l'avait surpris avec Camille. Le bal avait été une erreur. Ils les enchaînaient visiblement. « Je t'avais dit que je te laisserai pas tomber, quand tu m'as dit que tu étais malade. Je t'ai dit que j'allais pas partir. Tu es arrivée en me disant que je pouvais partir. Tu me pousses vers la sortie depuis le jour où tu es venue en Californie. »

Petit à petit, plus je parlais, plus je voyais son visage se fermer. Son attitude devenait froide, son regard triste et ses mouvements agressifs. Encore et toujours, je n'étais pas à la hauteur et j'étais en train de le blesser, j'en avais conscience de tout ça mais je ne pouvais pas faire différemment. J'étais persuadée que je devais aller mieux avant de m'engager une nouvelle fois avec lui, ça devait se faire mais pas comme ça. Alors oui, peut-être que je ne m'autorisais pas à être heureuse mais je ne voyais pas comment se mettre en couple maintenant était une bonne idée. Je faisais tellement les choses n'importe comment, pour une fois je voulais tout faire parfaitement, malheureusement je commençais très mal. Il partait, quittait la piscine et je restais seule au milieu de l'eau. Je n'osais pas bouger ni le rejoindre, en fait je n'osais même plus parler, je l'écoutais simplement, le regard vide. Même s'il avait sûrement raison j'étais incapable de voir une issue favorable à notre relation pour l'instant, je broyais du noir, constamment depuis un certain temps, ce n'était pas juste un épisode passager, c'était bien présent depuis trop longtemps pour que je m'en débarrasse d'un seul coup. Il ne réalisait pas dans quelle détresse j'étais et il enfonçait le clou avec ses paroles, il me renvoyait à la tête mon cancer et je me quittais la piscine à mon tour attrapant une serviette. J'avais froid d'un seul coup et j'essayais de cacher mes yeux qui se remplissaient de larmes. Je suis désolée d'accord ! Je ne sais pas quoi te dire de plus. Oui tu as raison j'ai un problème, mais j'en ai pas qu'un, j'en ai une multitude et je ne sais pas comment les gérer, j'y arrive plus Leo. Des fois j'me dis que si demain je devais mourir, ça serait peut-être plus simple tu vois. Oui j'en suis là, la seule lumière dans ma vie de merde c'est toi. Je ne peux pas être heureuse même si je me l'autorisais, ce n'est pas possible tu entends ? Je ne savais même pas comment lui expliquer, c'était si confus dans mon esprit. Je me suis toujours battue contre tout, j'ai toujours été la Calypso forte, tu veux que j'te fasse une liste ? Je veux pas me faire plaindre mais j'ai besoin que tu me comprennes, je n'y arrive plus, je n'arrive plus à avancer, c'est terminé tout ça. J'essaye de toutes mes forces de… Ma voix se brisait en mille morceaux, je craquais. J'essaye vraiment de faire de mon mieux, alors oui peut-être que je te repousse mais je ne sais plus quoi faire ! Je ne sais même pas quoi te dire, je suis pas bien, c'est tout, j'ai un putain de cancer et je vais mourir et quand j'pense à la vie de merde que j'ai eu j'me dis que je le mérite peut-être, la seule que je vois c'est du noir, du putain de noir. J'essayais de reprendre mes esprits mais c'était impossible, je m'approchais de lui, les yeux rouges. Et toi, toi… je t'en prie Leo ne sois pas en colère… parce que même si notre relation n'est pas toujours rose, égoïstement, j'ai besoin de toi, j'aurais toujours besoin de toi. Je veux que tu sois heureux et je t'assure que tu ne peux pas être heureux avec moi, pas maintenant, pas tant que je serais si mal.

Il avait envie de lui crier dessus, de lui dire de se taire, d'arrêter de s'excuser, d'arrêter d'agir comme si elle était la cause de tous ce qui lui arrivait. Elle se torturait l'esprit, mais elle entraînait inévitablement Leo avec elle. Il était perdu dans ce qu'il ressentait à la fois touché qu'elle l'ait repoussé comme ça, énervé par la situation et en même temps il aurait bien aimé faire taire se fierté cinq minutes pour la prendre dans ses bras. Caly semblait avoir oublié qu'il l'avait vu aller mal, certes jamais aussi désespéré qu'elle l'était à ce moment mais il l'avait vu toujours. Au bal lorsqu'elle s'était battue avec sa sœur, lorsqu'elle était rentrée de l'hôpital psychiatrique, en pleine crise à cause de sa tumeur, il était allée la chercher en plein milieu de la nuit parce qu'elle avait accepté de sortir avec un mec pour de l'argent. C'était peut-être ça qu'il devait lui dire, qu'il l'avait vu aller mal, que ça lui faisait pas spécialement peur, elle n'avait pas les épaules pour supporter ce qui lui arrivait mais il pourrait l'aider. Thomspers se contredisait lui demandait à la fois de rester et en même temps de le faire en sachant qu'elle ne voulait pas de lui maintenant. « Arrête-toi, pourquoi tu dis ça ? Pourquoi tu fais ça Thomspers ? » lâcha-t-il nerveusement quand elle en venait à considérer sa mort toute proche comme une bénédiction. Et là elle se mit à pleurer, alors forcément, Halberstam détourna une nouvelle fois le regard. Elle pouvait pas lui faire ça à chaque fois, franchement. Ses propres yeux brillaient lorsqu'il se résolut à lui répondre quelque chose. « Je te demande pas d'être heureuse en claquant des doigts, là, que tout aille mieux en deux secondes. J'essaye de comprendre, mais bien sur que je suis en colère. Et tu dois comprendre que ça peut pas se passer autrement. J'aimerai tellement que tu me laisses t'aider. Je serai là si tu as besoin de moi, mais tu me laisses pas l'être. Je sais plus où j'en suis, je t'en veux, je m'en veux aussi et j'ai pas envie de te laisser tomber mais tu m'as blessé et oui je suis en colère. » Elle s'était approchée et il se leva pour s'approcher d'elle aussi. Un truc s'était cassé en lui il ne pouvait pas le nier, il ne la regardait plus vraiment dans les yeux mais il attrapa la serviette de la blonde pour lui enrouler correctement, sentant bien qu'elle n'était plus très à l'aise dans sa nudité. Doucement, il essuya les joues de Caly comme il l'avait fait plus d'une fois désormais. « Tu sais je suis malheureux parce que je suis pas avec toi. Tu m'as changé Caly, et je peux plus être le Leo Halberstam que tu as connu. J'ai essayé et le seul constat que j'ai fait c'est que sans toi, je suis pas heureux. J'ai eu des occasions de tourner la page, mais c'est toi que je veux, ça sera toujours toi. » Il attrapa délicatement le visage de la jeune femme. « J'ai envie que tu ailles bien, mais j'peux pas te regarder en attendant que ça se passe. » Il laissa tomber ses mains. « Je veux pas te laisser me repousser plus longtemps. » Puis il se rappela un petit quelque chose qu'il ressentait et qu'il avait pu dire à d'autres la concernant. « Si je peux pas être avec toi, je serai avec personne. »

J'étais consciente que ce que je disais n'était pas facile à entendre, personne n'a envie de savoir que la femme qu'on aime a envie de mourir parfois, enfin personnellement je ne supporterais pas que Leo puisse ressentir quelque chose comme ça. Malgré la difficulté de mes paroles, je ne regrettais pas, j'essayais de lui expliquer ce que je ressentais, il devait comprendre même si la vérité n'était pas facile en entendre. C'était aussi la première fois que j'en parlais, la première fois je mettais des mots réels sur ce qu'il se passait à l'intérieur de moi et c'était étrange. Sûrement qu'intérieurement, bien souvent j'essayais de me dire que tout allait bien, que ce n'était rien mais c'était bien plus profond. Ce n'était pas une blessure superficielle mais une plaie béante à l'intérieur, le genre de blessure que j'étais la seule à pouvoir guérir. Leo ne pouvait pas le faire à ma place et personne ne le pouvait, j'avais sûrement besoin d'une thérapie ou de retourner dans un hôpital psychiatrique mais je n'avais pas envie de finir mes jours dans ces conditions. Le problème avec le cancer, c'était que tout me revenait à la figure, la mort de mes parents, mon ex qui me battait, mon avortement, la prison et ma première dépression. J'avais des antécédents, ma santé mentale était fragile et je ne savais pas si Leo savait tout ça. Outre ma tumeur, j'avais déjà eu des crises mais cette fois-ci c'était différent, c'était une détresse comme si plus rien n'était bon. Ouais j'te fais un roman pour que tu comprennes l'état d'esprit de mon bébé. Je dis ça parce que c'est ce que je ressens, j'ai pas envie de te mentir Leo, je m'amuse pas tu sais, c'est pas facile d'avouer tout ça. Il était en colère et apparemment ça ne pouvait pas être différent, moi, je ne voyais pas les choses comme ça. Moi aussi je suis blessée, chaque jour j'me blesse un peu plus, là maintenant refusant ce que tu veux, j'me blesse parce que je suis bonne qu'à faire ça, me faire du mal. Je n'ai jamais refusé ton aide Leo, mais tu voulais quoi ? On est plus ensemble, j'me voyais mal venir vers toi dès que je sentais que j'étais pas bien, tu fréquentais d'autres filles et ça je ne pouvais pas le supporter tu le sais. Quand j'étais vraiment pas bien l'autre nuit je suis venue vers toi, tu ne peux pas dire que je suis insensible à ton aide, tu peux pas dire ça. J'ai jamais voulu t'imposer ma vie de merde car tu ne méritais pas un ex dépressive. Je voulais que tu sois bien. Même si je devais être mal seule, je préférais ça que d'entraîner l'homme que j'aimais dans ma situation, ce n'était pas facile de vivre avec une personne qui voyait du positif nulle part. Il se rapprochait de moi et je venais me blottir instinctivement contre lui. Ses révélations m'arrivaient droit au coeur, aussi étrange que cela puisse paraître, même si je ne voulais pas être un fardeau pur lui, ce qu'il me disait me remplissait le coeur d'un certain bonheur. Je t'aime tellement dis-je simplement, déposant un baiser, simple, pas de bave mais un baiser qui signifiait tout sur ses lèvres. Moi aussi je suis malheureuse, je sais que je suis du genre fière mais il n'y a pas un jour où je regrette notre rupture, pas un jour où je n'aimerais pas être avec toi. Rien n'a changé Leo, je veux passer toutes les secondes de la fin de ma vie avec toi, même si tu m'énerves, même si tu es insupportable. Je ne veux que toi et ne pas l'avoir c'est douloureux, mais j'étais prête à souffrir si ça te rendait heureux. Je ne quittais pas son regard, je l'aimais plus que tout, il était mon tout, mon seul univers. Alors je ne veux pas que tu partes, viens avec moi dans le bungalow, passe le spring break avec moi, aide-moi.

Il savait très bien qu'ils n'étaient pas dans un jeu, qu'elle ne rigolait pas en lui disant tout ça. Peut-être même qu'il aurait agi comme elle s'il avait été dans sa situation, qu'il ne lui aurait pas imposé de le supporter au fond du gouffre, mais Caly s'était trompée en pensant que rester loin de lui et lui cacher son état faciliterait sa vie. Leo aurait préféré que leur rupture soit une rupture comme une autre, qu'ils se détestent, qu'ils se crient dessus sans raison, qu'il arrive à tourner la page sans culpabiliser. C'était ce qu'il avait cru qu'il se passait au début, mais ignorer la jeune femme ne faisait pas partie de ses capacités. Il baissa de nouveau les yeux lorsqu'elle évoqua rapidement ses aventures depuis leur rupture. Halberstam aurait pu se taire par rapport à ça mais de toute façon elle l'avait vu une fois et elle le connaissait assez pour savoir qu'il replongerait dans ses habitudes d'avant à un moment ou un autre. Mais comme toujours, ce qui l'embêtait le plus c'est qu'elle ait pu s'écraser face à cela, que ça l'ait empêchée de réclamer son attention lorsqu'elle en avait besoin. « Pourquoi tu es comme ça aussi Caly, pourquoi tu te préoccupes autant de faire les choses bien pour les autres ? Je m'en veux et je suis vraiment désolé de ce que j'ai pu faire depuis notre séparation mais … ne refuse pas ce qui te fait du bien. Ne dis pas que ça sera plus simple quand ça sera la fin. » Il n'osa pas en rajouter plus, il ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir sonné à sa porte plus souvent lorsqu'elle n'était pas bien, les raisons qu'elle lui donnait étaient justifiées. Leo regrettait leur rupture, il regrettait qu'ils se soient contentés de se séparer et de se laisser partir alors que l'histoire des photos de Kyla ne méritait pas de briser ce qu'il y avait entre eux comme ça. Ils s'étaient arrêtés à la première difficulté. Elle s'était approchée et il n'avait pas pu s'empêcher de faire de même. Ce n'était pas un manque de volonté de sa part mais il en avait marre de baisser les bras constamment lorsqu'il s'agissait d'elle, d'attendre qu'une erreur du destin les forces à se croiser pour qu'il puisse passer un moment avec elle. Il ne voulait plus subir ce qu'il se passait ainsi si c'est pour ne récolter que des regrets. « Je supporte pas que tu dises ça, que tu agisses comme si tu doutais de la place que tu tiens dans ma vie. Comment tu as pu penser que ça me rendrait heureux que tu t'éloignes de moi ? Tout ce que je te dis, je te le dis pas pour te faire plaisir, je te le dis parce que c'est ce que je ressens. » Un tout petit sourire illumina un instant le visage du jeune homme en entendant la proposition de sa Thomspers. À son tour il déposa un petit baiser sur ses lèvres, naturel, habituel. « D'accord, et tu me laisses faire, ok ? Je veux pas que tu te taises, je veux pas que tu fasses semblant d'aller bien en pensant que ça me rendra heureux. Je veux que tu me laisses t'aimer. »

Ce qu’il me disait m’arrachait un sourire parce que justement, je ne me préoccupais pas des autres, du moins pas intentionnellement. Je m’occupais de son bien, rien qu’à lui car il était le seul que je voulais le voir heureux. Bien évidemment il y avait ma famille mais avec Leo c’était… différent. Je n’étais pas du genre gentille, à me décarcasser pour rendre la vie plus facile des autres, j’étais agressive, violente et je n’aimais pas faire des efforts. Disons que la maladie avait une certaine tendance à m’adoucir mais d’une certaine manière elle me changeait et ça me faisait peur. J’aimais la Calypso forte, indépendante et qui n’avait besoin de personne. La Calypso qui était capable de se remettre de tout même des désastres de sa vie, celle qui s’était construite toute seule, sans famille ni parents. Le problème était que je la voyais partir, petit à petit, telle de la fumée qui s’échappe doucement mais sûrement. Mais sans elle je ne pouvais pas avancer, je ne pouvais pas continuer et je ne pouvais encore moins me remettre avec Leo, j’avais besoin qu’elle revienne, (ouais y’a plusieurs Calypso, même toi tu as toujours eu tendance à me le dire hein hein) en fait je voulais tout simplement être forte. Je ne voulais pas m’écraser devant la maladie, devant Leo ou encore devant tout l’monde, j’voulais relever la tête avec fierté malgré tout. Je m’en fiche des autres Leo, y’a que toi, toi, toi et toi. Je le refuse car tu es ma priorité, même si tu m’énerves, que j’ai envie de te tuer lorsque tu me parles, que tu embrasses une autre fille et même si… même si tu n'es pas parfait, je ne regrette pas de t'avoir connu, rien de cela, j'pourrais souffrir autant que je veux jamais je pourrais regretter ça. Je voulais m'arrêter de parler mais c'était impossible, certes, je venais de refuser qu'on se remette ensemble et pourtant mes sentiments n'avaient jamais été aussi forts. J'étais romantique et sûrement ridicule mais je m'en fichais, il devait savoir tout ce que j'avais sur le coeur. Je ne cherchais pas les mots, c'était d'un naturel époustouflant et je décidais de me laisser aller, pas de barrières, rien du tout. Juste Leo et une Calypso brisée mais amoureuse. Tu sais j'ai déjà été amoureuse dans ma vie mais jamais comme ça… peut-être parce que je suis plus mature, mais c'est comme si c'était la première fois que je ressentais ça et ça l'est sûrement… Leo, j'ai besoin de toi dans ma vie. Même si j'fais la difficile je m'en fiche si tu as couché avec la terre entière pendant notre rupture tant que je sais qu'à la fin tu seras avec moi. Je ne voulais pas qu'il souffre mais je ne pouvais lutter et lui non plus, il me voulait moi et je le voulais lui. Je décidais de lui proposer de venir avec moi pendant ce spring break, qu'on se découvre de nouveau, qu'on apprenne doucement mais sûrement à se supporter - bah ouais on sait bien qu'ils ont tendance à se taper dessus un peu - mais j'voulais surtout qu'on arrête de penser, qu'on essaye tout simplement d'être nous. Il m'embrassait et je répondais à son baiser de manière plus intense. D'accord, promis dis-je simplement un sourire aux lèvres. Puis j'enfilais mes habits et je l'attrapais par le bras. Allons donc visiter ce bungalow.