caché dans l'aube / {thomas}

c'était déjà la fin de la nuit. Ziggy eut le temps de l'apercevoir avant de se prendre une bonne droite en pleine face. Il avait encore exagéré cette nuit. Il avait traîné dehors, enchaîné les verres avec des inconnus. Il avait rigolé. Beaucoup. Il avait eu mal au cœur quand cette fille avait fait son bad trip sur son épaule. Puis, il avait rencontré cette bande de mecs. Le genre pas très fréquentable. Ils l'ont trouvé sympa au départ. Copains de vestes en cuir, sans doute. Puis finalement, il a du dire une connerie comme toujours. Ou bien lancer une vanne de mauvais goût. Ils l'ont pris en grippe. Et Zig, c'est pas le type qui se laisse faire en baissant les yeux. Les remarques, il les renvoie avec plus de virulence encore. Les coups, il les lance avec plus de force. Pourtant, alors que le jour se lève doucement, il semble sur le point de capituler. Un contre trois, c'était quasi impossible. Il espérait désormais que ces types se lassent de lui écorcher le visage. La droite qu'il vient de se prendre abima sérieusement sa joue. Il se la masse un instant, un sourire sur le visage. "Ecoutez les gars, y'a rien de plus lâche que de se battre à plusieurs contre un gars tout seul." tente-t-il de justifier, un peu déboussolé. Le regard hargneux de ses opposants ne semblent pas présager du meilleur. Et à part un cadeau du ciel, la raclée risquait d'être compliquée à encaisser.

@T. Thomas Darling

(Invité)

Depuis cette histoire avec Alexys, je sortais beaucoup plus souvent qu’avant. Généralement porté sur la bouteille, ce soir je n’avais pas l’argent pour me mettre bien. Je m’étais contenté de quelques verres mais sans plus. Cela n’alla pas jusqu’à l’ivresse pour mon plus grand malheur. Je repartais bredouille et seul cette fois-ci, j’avais du mal à me mettre dans le trip des baises d’une nuit mais il n’y avait que cela qui marchait dans notre génération. J’étais clairement dans mon délire de rentrer chez moi, mais le bruit d’une bagarre attira mon attention. Je m’approche et remarque qu’un mec se faisait frappé par trois autres mecs, ce n’était clairement pas fairplay pour le coup. « Hey les gars ! Les flics arrivent ! » dis-je à leur attention en montrant du doigt le bout de la rue. Ils ne cherchaient même pas à comprendre et partirent en courant en laissant là, le mec seul. J’avais fait ma bonne action du mois, je m’approche de celui-ci. « Tu vas bien ? Rien de casser ? » demandais-je en arquant un sourcil. Je ne le voyais pas très bien à cause de la pénombre et du lampadaire qui m’aveuglais quelque peu.

@Ziggy Carstairs

(Invité)

La pommette de Ziggy le brûle. Il sait que demain, il se réveillera avec un maxi hématome sur la joue. Mais Zig ne pense pas à demain. Il s'en fout de demain. Et d'ailleurs, il pourrait se balader avec le visage entièrement tuméfié qu'il s'en foutrait royalement. Ziggy, il ne vit pas pour le regard des autres. Lui, c'est le besoin de sensations fortes qui le fait vivre. Et ce soir, malgré la raclée qu'il se prenait, il se sent pleinement vivant. Et surtout, il sait que malgré tout, dans cette histoire, c'est lui le gagnant. Sa seule faute a été de faire une mauvaise blague quelques minutes plus tôt. L'humour noir n'est définitivement pas au goût de tout le monde. D'ailleurs, il ne comprend pourquoi tout d'un coup, les trois gars déguerpissent de son champ de vision, l'abandonnant dans cette ruelle sombre. Zig a la sensation d'un vide tout d'un coup, délaissé comme un sac poubelle dans une rue malfamée. Pourtant, une présence se rapproche de lui et il entend vite : "Tu vas bien ? Rien de casser ?" Ziggy fronce les sourcils. Bien sûr qu'il va bien. Il n'en est pas à sa première bagarre. Mais soudain, quelque chose le perturbe un peu. Cette voix. Elle lui semble bien trop familière. Il n'arrive plus à remettre ses souvenirs en place pour retrouver à qui elle appartient. Mais il connait cette personne, il en mettrait sa main à couper. Du coup, Zig snobe la question et observe son interlocuteur, les yeux plissés pour voir malgré la lumière éblouissante du réverbère. Et là... révélation. Halluciné, il attrape le bas du visage du gars dans sa main droite et le place sous la lumière. Drôles de manières, c'est sûr. Mais Zig est saoul et jamais du genre à faire dans la demie-mesure. "Putain. Trung. J'y crois pas." C'est un peu violent. Les mots sont hachés. Il a le cerveau en bouillie. Il ne pensait pas le revoir un jour.

(Invité)

J’aurais été complètement bourré, j’aurais sûrement laissé ce mec se faire taper dessus. Mais ce n’était pas le cas, je n’ai bien sûr pas tapé parce que j’aurais été mal avec trois mecs sur le dos. J’ai fait semblant qu’il y avait la police et ces cons partirent aussi rapidement qu’ils tapaient bizarrement. J’étais venu vers le mec qui se faisait taper dessus, je ne le voyais pas très bien à cause de l’aveuglement du lampadaire. Je penche la tête en attendant que celui-ci me réponde mais il ne semblait pas décider. J’eus un mouvement de recul quand celui-ci attrape mon visage. Ce n’était pas spécialement poli non plus. J’arque un sourcil quand il sortit mon ancien prénom « trung », cela faisait un moment qu’on ne m’avait pas appeler comme cela pour le coup. « C’est Thomas maintenant… Mais tu es qui ? » dis-je avant de retirer sa main de mon visage. N’empêche que sa voix me disait vraiment quelque chose, mais j’ai quelque problème à me rappeler d’où je l’avais déjà entendu. « On se connaît ? » dis-je en fronçant les sourcils. C’est en penchant la tête sur le côté que je pus voir son visage et mes yeux s’agrandirent d’un coup quand je reconnu quelqu’un de mon passé… Le premier en fait. « Ziggy ? … Mais qu’est-ce que tu fais là ? » demandais-je en avalant difficilement ma salive. A croire que ce n’était vraiment pas mon année non plus.

@Ziggy Carstairs

(Invité)

Trung ne semble pas le reconnaître au premier abord. Pourtant Ziggy n'a pas vraiment changé. Il a peut-être un peu mûri. Et il a sans aucun doute gagné en carrure. Adolescent, il était un peu gringalet, un peu frêle et fragile. Aujourd'hui, ses muscles s'étaient développés et sa mâchoire était un brin plus carrée. Mentalement, il était sans doute le même. Un éternel adolescent. C'était sûrement pour ça qu'il se mettait sans cesse dans des situations ridicules comme celle-ci. Trung retire sa main, pas plus doucement du monde. Zig le fixe de ses yeux noisettes. A l'époque, ses parents ne cessaient de lui répéter que c'était mal poli de fixer les gens. Et bien sûr, il s'en foutait royalement. Ses yeux ont besoin d'être posés sur le visage de Trung. Il en détaille chaque parcelle, tâchant de se rappeler comment il était quelques années auparavant. Trung aussi a mûri. Il est sans doute encore plus beau qu'adolescent et cela ne peut pas laisser Ziggy indifférent. Il y a toujours eu entre eux deux un lien étonnant. "Thomas..." souffle Zig, pour lui-même. Pourquoi se faisait-il appeler Thomas désormais ? Que c'était-il passé dans sa vie pour qu'il décide d'abandonner son prénom ? Ziggy s'interroge, les sourcils un peu froncés. Et c'est là que Trung le reconnaît. "Ziggy ? … Mais qu’est-ce que tu fais là ?" Zig ricane et hausse les épaules. "Je me suis embrouillé avec des gars. Tu me connais." Il sait bien que le fond de la question de Trung n'est pas là. Il veut savoir ce qu'il faisait à Cambridge. Mais Zig n'est pas décidé à répondre, il aime bien esquiver les questions. "Je ne m'attendais pas à toi."

(Invité)

J’étais tout de même surpris qu’on me touche ainsi, les français sont tactiles mais je n’avais jamais vu un américain se comporté ainsi. Bien sûr, je réagis rapidement en écartant mon visage pour qu’il arrête de me tenir ainsi mon menton. C’était quelque peu malpoli quand on regarde bien. Il m’appelle finalement « Trung » et ça me fit bizarre car cela faisait un moment qu’on ne m’avait pas appelé ainsi. Je ne pus m’empêcher de le reprendre car pour moi, Trung était parti même si je restais toujours le même… C’était un moyen de changer de vie pas de comportement. Je fus presque choqué quand je reconnais finalement Ziggy, mon premier amour et le seul mec que j’ai pu avoir dans ma vie. Je me considérais comme bisexuel, mais j’avais clairement une préférence pour les femmes… Sauf quand il s’agissait de lui. Je le questionne sur sa présence ici, ne m’attendant vraiment pas à le voir là. « J’ai cru comprendre ça oui. » dis-je en fixant dorénavant la blessure qu’il avait à la joue. Il fallait qu’il mette des glaçons maintenant s’il ne voulait pas que ce soit vraiment moche demain. « Ils ne t’ont pas loupé. » dis-je en m’empêchant de lui toucher la joue, mauvaise idée… Il avait toujours cette aura qui m’attirait vers lui. « Je ne m’attendais pas à te voir non plus ici, à Cambridge… Tu fais quoi aux Etats-Unis, Ziggy ? » Ce n’était clairement pas le moment pour moi de retrouver mon premier amour, j’ai déjà assez de merde comme cela dans ma vie.

(Invité)

Ziggy n'était jamais gêné. Et bien sûr, le fait de toucher Thomas ne le dérangeait absolument pas et il n'imaginait pas un seul instant que ce contact pouvait être désagréable. Ziggy agissait selon ses envies, selon le moment présent sans réfléchir aux conséquences de ses actes. Il sentait bien une sorte de malaise s'installer maintenant que Thomas l'avait reconnu. Ensemble, ils en avaient vécus des trucs. Des trucs si forts que ça marque au fer. Trung, enfin... Thomas c'était pour lui une partie importante de sa vie même si Zig s'interdisait de voir les gens de cette manière. Ziggy n'aimait pas trop s'attacher et il ne montrait jamais si par malheur il avait des sentiments. Il préférait vivre ses relations sans prise de tête. Mais avec lui, tout avait été différent. Si Ziggy s'était autorisé à l'amour, Thomas aurait fait partie de sa liste d'amoureux. C'était même certain. Mais Zig, c'était le mec qui ne croyait pas en l'amour, même à l'adolescence. Alors il s'était interdit de considérer Trung comme quelqu'un de plus important que tous les autres. "Ils ne t'ont pas loupé." dit-il simplement en observant ta joue. Tu passes ta main sur ta pommette et hausse les épaules. "J'ai l'habitude." Puis Thomas reposa sa question. Et la réponse n'était pas facile à trouver. "Je ne sais pas. Ma vie était merdique à Edimbourg. Et puis, un pote à moi étudiait ici alors... Me voilà." Ziggy se passa une main dans la nuque puis ajouta : "Tu veux aller boire un café ? Putain... Je ne sais même pas quelle heure il est !" Il ne devait pas être si tôt que ça. Le jour se levait déjà. Et honnêtement, Zig espérait que Thomas accepte sa proposition. Le jeune écossais était curieux, lui aussi avait des questions à poser à son ancien amant.

(Invité)

J’étais clairement quelqu’un de tactile, mais là, je me retenais vraiment de toucher Ziggy. Déjà, parce que j’étais totalement surpris de le voir ici, je ne m’attendais pas du tout à le recroiser un jour. Et surtout, parce que j’avais peur de ressentir des frissons si ma peau touchait la sienne, quand j’y pense sa main sur mon visage m’a tout de même fait quelque chose et je n’acceptais pas cela. J’ai beaucoup souffert à cause de lui, quand il m’a clairement dit qu’il se foutait de ma gueule depuis le début… Cela s’en suivit d’une dose en trop et j’ai fini à l’hôpital à cause d’une overdose… Pas un très bon souvenir et il n’était même pas venu me rendre visite. Je ne pus m’empêcher de lui faire une remarque sur sa joue, il n’était pas spécialement dans un bon état à cause de ses types mais il avait l’habitude d’après ce qu’il dit, cela me prouve qu’il n’a pas changé contrairement à moi. « Je vois, donc tu veux continuer ta vie merdique à Cambridge. » dis-je en secouant la tête. La preuve, il était bourré et se battait une nouvelle fois alors qu’il n’est plus à Edimbourg. J’avais l’impression de faire face au Ziggy que j’ai laissé il y a quelques années. Je reste silencieux quelques minutes quand il me demande si je voulais boire un café, vu l’heure c’était plutôt le petit-déjeuner. Mon cerveau me criait de ne pas le faire mais mon cœur bizarrement le voulait et était intéressé par l’évolution de son premier amour. « Allons prendre un petit-déjeuner. » dis-je en le regardant dans les yeux. Je soupire légèrement avant de me mettre en route en direction d’une petite boulangerie pas mal non loin d’ici où on pouvait s’installer pour manger.

(Invité)

Se retrouver face à Thomas étonnait Ziggy. Il avait beau être bourré, ça le tourmentait un peu. C'était un peu comme se retrouver face à un fantôme du passé, quelqu'un que tu ne pensais jamais revoir. Il faut dire que Trung et Ziggy ne s'étaient pas quittés d'un commun accord. Ça avait été brut, un peu comme Ziggy. Quand il avait senti que ses sentiments devenaient moins contrôlables, Zig avait pris peur et avait fini par balancer des choses horribles au pauvre Trung. Et des choses fausses, bien entendu. Ziggy, d'habitude si franc et honnête, avait lancé un ramassis de mensonges. Puis tout avait pris une tournure dramatique. L'overdose de Trung avait mis le coup de massue à Ziggy. Se sentant coupable, il avait été incapable d'aller lui rendre visite et de prendre de ses nouvelles. Puis, du jour au lendemain, plus aucune nouvelle. Ziggy s'en était contenté et d'une certaine façon, ça l'avait rassuré de ne pas être confronté à nouveau à ses sentiments. "Je vois, donc tu veux continuer ta vie merdique à Cambridge." Un sourire s'installa sur les lèvres de Ziggy. Thomas avait tellement raison. Comme s'il ne méritait qu'une vie merdique. "Va pour le petit dej." Ziggy lui emboita le pas, les mains enfoncées dans les poches de son jean. Il dé-saoulait peu à peu et sa joue le lançait un peu plus désormais. Arrivés à la boulangerie, ils s'installèrent dans le petit salon. La boulangère regarda Zig d'un drôle d'air mais il n'y prêta pas attention. Attendant que l'on vienne prendre leur commande, Ziggy finit par demander, posant ses mains sous son menton et fixant Thomas : "Et toi, tu fous quoi ici ? T'étudies à Harvard, je paris." Nouveau sourire en coin. C'était une scène surréaliste, jamais Zig n'aurait pensé la vivre un jour.

(Invité)

Je lui en voulais et pas qu’un peu, mais c’était le passé et si j’avais laissé Trung derrière moi, il fallait aussi que j’en fasse de même avec cette histoire. Je ne pouvais pas m’empêcher de lui lancer un petit pique quand il me dit trouver sa vie merdique à Edimbourg, mais à croire qu’ici ce n’est pas mieux non plus. Enfin, j’accepte finalement d’aller prendre le petit-déjeuner avec lui car j’avais clairement la dalle et autant accepter en faisant quelque chose qu’on aime. Je partis en direction de la boulangerie du coin où je me pose dans le petit salon en compagnie de Ziggy… N’empêche que j’avais l’impression de rêver, je ne voyais vraiment pas pourquoi j’étais là avec lui maintenant… Je dois vraiment être maso en ce moment. Je regardais le menu sans rien dire avant qu’il ne finisse par ouvrir la bouche. Je lève les yeux de la carte pour le regarder. « Oui, je suis en 3ème année de médecine. Toi, j’imagine que tu n’es pas en plein dans tes études. » Je me souvenais qu’il n’était pas spécialement bon à l’école et qu’il n’aimait pas cela en règle général. Il doit sûrement faire des petits boulots comme toujours.

(Invité)

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