Kol (+) Et bien ça fait longtemps.

J'adore être flatté, c'est toujours gratifiant, surtout de la part d'une belle femme. Si je ne lui plaisais pas, il aurait tout de même un gros souci vu que nous sommes sortis ensemble il y a quelques années. Bien que de son côté, Sally soit enceinte, je la trouve toujours très jolie. Haha merci. dis-je alors que je lui faisais un petit clin d'oeil, l'air amusé. Nous buvions un verre comme de vieux amis, et je trouve ça vraiment bien, je n'aime pas quand il y a un froid. Je ne suis pas le genre de gars qui va se prendre la tête pour un truc, et surtout pas à cause d'une rupture, qui s'était d'ailleurs bien passée à l'époque. Je hausse les épaules à sa question, pas réellement sûr de ce que je dois répondre. Les relations en ce moment, ça fait dix, et j'ai l'impression que la bonne n'est pas prête de pointer le bout de son nez. Je sors d'une longue relation, mais ça n'a pas marché. Je n'ai pas non plus envie de lui étaler  ma vie privée, surtout que ressasser cette histoire n'est pas ce que je préfère. Je suis guéri à présent, mais cette animosité envers mon ex, elle, est bel et bien présente. J'imagine oui. Je t'ai jamais eu en cours je crois ? Il est vrai que je donne des cours de sport à Harvard depuis quelques temps, mais je ne crois pas avoir eu Sally. Sinon je ne serais certainement pas sorti avec.

Certes, j'avais eu une relation sérieuse il y a quelques mois, mais ça n'avait pas fonctionné. J'étais tombé amoureux, pour la première fois d'ailleurs, et je m'étais fait prendre pour un con. Je restais toujours amer de cette idylle, et j'espérais trouver chaussure à mon pied rapidement. C'était basé sur un mensonge donc vaut mieux être seul crois moi. Oui, elle avait commencé à me fréquenter alors qu'elle était mariée. Je ne m'étais jamais senti aussi trahi, et j'avais même éprouvé de la peine pour son époux, c'est pour dire. Nous changions de sujet, car autant dire que c'est assez fâcheux de parler de ça, et Sally me disait qu'elle avait eu une autre prof que moi. Si je l'avais eu comme élève, je m'en serais souvenu tout de même, je n'ai pas la mémoire aussi courte. Je vois. Le bébé est pour quand au fait ? Sur ces mots, je jette un oeil à son ventre tout rond, ne sachant exactement de combien elle était enceinte. Je suis pas vraiment doué à ça moi.

Sur ce point, Sally a raison. J'étais amoureux de cette femme, peut-être un trop d'ailleurs, et je m'en mords les doigts aujourd'hui. Je l'ai quitté avant de savoir si elle allait quitter son mari pour moi. Et de toute manière, c'est quelque chose que je n'aurais pas pu envisager, je suis trop droit pour cela. Quoi que.. avec les sentiments que j'éprouvais à son égard, j'aurais peut-être pu rester ? Je n'en sais rien. C'est du passé, et je préfère tirer un trait dessus au lieu de me morfondre jour après jour. On va dire ça comme ça alors. Je hausse les épaules, pas très sûre de ça encore aujourd'hui, mais c'est la vie après tout. Sally a raison de penser comme ça, il faudrait que j'en prenne de la graine. Celle-ci m'informe ensuite être enceinte de sept mois. Waouh, je n'aurais pas dit autant, et puis ça approche mine de rien. Elle doit être vraiment heureuse de mettre une petite file au monde, je trouve que c'est une des plus belles choses qui soit dans une vie de femme. Et bien ! Je m'en remets toujours pas ! Dire qu'elle était ma petite amie il y a seulement quelques années.. le temps passe à une vitesse.

Les regrets, trop peu pour moi. Même si j'étais déçu de la tournure de ma dernière relation, je ne regrettais rien. Du moins, j'essayais de ne pas le faire. A part se rendre malheureux, ça ne servait pas à grand chose, et je déteste remuer les choses difficiles. Je n'ai pas eu le coeur brisé, mais j'ai été assez touché par toute cette histoire et j'aimerais que ça ne se reproduise pas. Jamais. C'est certain. Tu devrais faire psy dans une autre vie. dis-je à Sally en souriant. Je trouve qu'elle est de bons conseils, ça me fait du bien de la revoir finalement, je ne m'attendais pas à cela. Ma soirée est d'autant plus sympathique en sa présence et cela me fait du bien de discuter de tout et de rien. Il s'en est passé des choses dans nos vies depuis. Je fronçais les sourcils quand elle m'avouait douter d'elle. Dis pas ça, je suis sûr que tout se passera bien. Et j'étais sincère. La grossesse lui va à la perfection, et être maman lui ira encore mieux, j'en suis sûr. Ne doute pas de toi, ça va aller. Bien entendu, je comprends ses craintes, surtout qu'elle est malheureusement mère célibataire.

Mademoiselle Mendoza comme psychologue ? Pourquoi pas. Du moins, ça me faisait beaucoup de bien de discuter avec elle. Elle ne me jugeait pas, même si elle ne connaissait pas toute l'histoire, se contentant de me donner des conseils pour la suite. Je trouvais ça vraiment gentil, et elle n'était clairement pas obligée de le faire. Ma psy personnelle si tu préfères ! J'esquissais un petit sourire, sans aucun sous entendu. Notre histoire était terminée depuis bien longtemps maintenant, et j'espérais qu'il n'y avait aucune ambiguïté de son côté. Je la retrouvais juste comme une vieille amie et c'est ce dont j'avais besoin. Oh c'est gentil ça. Alors comme ça, Sally avait toujours eu confiance en moi ? Cela me réchauffait le coeur de l'entendre. Au final, nous avions rompu d'un commun accord,et pas pour une tromperie ou quelque chose de ce genre. J'étais vraiment touché par ses paroles. Tu m'appelleras après l'accouchement hein ? Bah ouais, j'avais envie de connaître son bébé et surtout de l'épauler en cas de besoin. Accoucher seule, ce n'est pas une chose facile j'imagine, et une présence autre que les docteurs pourrait lui faire du bien.