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Just you & me against the world. - Adam

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Adam & Rose« Just you & me . »


    En présence de n’importe qui d’autre, Rose aurait probablement fini par trouver un subterfuge adéquat afin de détecter le moment propice où son interlocuteur allait s’adresser à elle. Avec le temps, elle avait fini par mettre au point tout un tas de combines toutes plus astucieuses les unes que les autres et qui lui permettaient de s’en sortir relativement bien en présence d’autrui. Pas même un spectateur des plus attentifs aurait pu deviner ce que Rose cachait si bien. Avec Adam, c’était totalement différent. En sa présence, Rose n’avait pas envie de porter le moindre masque et voulait demeurer ce qu’elle était véritablement, sans mensonge. Autant parler d’une grande première pour elle puisqu’elle avait passé sa vie entière à cacher ce qui fondamentalement, était au cœur de sa personnalité. Ce qu’elle aimait chez Adam, c’est qu’il ne la traitait jamais comme si elle était atteinte d’une maladie incurable. Quand il avait appris qu’elle n’entendait pas, son regard n’avait pas changé le moins du monde et il n’avait pas cherché à l’infantiliser comme tant d’autres avaient pu le faire avant lui. A croire qu’il l’acceptait telle qu’elle était et c’est une chose dont Rose n’avait pas l’habitude. La jeune femme lui adressa un tendre sourire et haussa une épaule, désolée. « C’est juste que je n’ai pas envie de t’embarrasser en passant la nuit entière à fixer tes lèvres, non pas que cette activité puisse être désagréable pour moi mais tu risques par finir de te sentir épié et ce n’est vraiment pas le but. Je ne voudrais pas non plus que tu te sentes mal à l’aise sous prétexte qu’il est difficile d’avoir une conversation normale quand nous sommes dans le noir. Donc oui, ça me facilite la vie de savoir quand tu souhaites me parler.» Elle souria de plus belle, fixant le ciel étoilé avec une lueur malicieuse dans le regard. Il n’en fallait généralement pas beaucoup pour la rendre heureuse : un sourire, une soirée à la belle étoile, un simple regard.

    « Merci. » Décidément, Adam était à la fois adorable et prévenant. Rose sentit la chaleur de la veste du jeune homme venir réchauffer ses épaules, ce qui ne l’empêcha pas de se blottir contre lui une fois encore. A croire qu’elle avait viscéralement besoin de ce contact. En y réfléchissant bien, Rose ne savait pas grand-chose de la vie d’Adam. Elle n’avait jamais jugé nécessaire de lui poser la moindre question concernant son passé, sans doute par peur de se montrer un peu trop intrusive. Généralement, la jeune femme était assez instinctive et parvenait à cerner les gens dès la première rencontre. C’est ce qui s’était passé avec Adam. Ils avaient à peine échangé quelques mots qu’elle avait compris qu’il était un homme bien. Loin de cette image qu’il renvoyait en présence des autres ou de la réputation qu’il pouvait avoir au sein de l’Université. De toute manière, Rose n’aimait pas se baser sur l’opinion d’autrui. Avant d’émettre un jugement sur quiconque, elle aimait se forger son propre avis. Alors qu’elle scrutait l’horizon, Rose aperçut un banc à quelques mètres devant eux, pile face à cette vue incroyable sur les lumières de la ville. « Si nous nous asseyions un instant ? » Il n’y avait rien à dire, l’endroit était paradisiaque et lui donnait l’impression de dominer le monde en compagnie de l’homme le plus merveilleux qu’il soit. « Adam , je peux me permettre de te poser une question ? Pourquoi tu ne parles jamais de ton passé ? Je veux dire, je sais pas mal de choses à ton sujet mais rien concernant ta vie avant Harvard. Non pas que je sois particulièrement curieuse mais je me demande parfois comment était ta vie auparavant. Tu n’es pas obligé de répondre si tu trouves ma question maladroite.»

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« Tu sais, j'aime bien aussi quand tu fixes mes lèvres » disais-je alors, pour me servir de l'humour comme pour une arme, tentant du mieux que je pouvais pour enlever la gêne qui semblait habiter Rose. « Je ne me sens pas épié du tout Rose. Je t'ai toujours prise comme tu étais, et tout ce que tu es fait partie intégrante de toi. Ca a toujours très bien fonctionné comme ça, alors ne crois pas que cela change quoi que ce soit pour moi. J'apprécie que tu puisses te soucier de mon bien être dans notre relation, mais je suis très bien avec toi. Et puis, nous avons nos main pour nous guider comme tu l'as si bien suggéré. » Et suite à cela, je lui caressais la main, plissant les yeux, et affichait un sourire de satisfaction. J'espérais juste que ça allait dissiper aussi vite qu'elles sont venues les craintes de Rose.

Ce contact était juste ce qu'il me fallait ce soir. J'avais Rose contre moi, nous étions partis en voiture durant la nuit, alors que j'adore ça, et nous avions un ciel étoilé rien que pour nous. Rose, et moi. En paix. Je me sentais en paix ce soir. Je n'avais pas passé une de ses soirées à la va vite avec les potes. Je n'avais pas passé non plus la soirée avec une fille dont je ne connaissais même pas le nom, et encore moins l'existence une quinzaine de minutes auparavant. Non, rien de tout ça. J'étais juste avec une des plus fantastiques femmes qu'il m'ait été permis de rencontrer, ni plus ni moins. Et le fait qu'elle se sente en sécurité avec moi, avec visiblement la même nécessité de contact, me ravissait. Main dans la main, nous allions nous asseoir alors, après qu'elle l'ait proposé.
Je savais que tôt ou tard, nous arriverions à ce genre de questions. C'était peut être en parti pour cela que je ne m'attachais qu'à très peu de gens. Je me contentais juste de l'instant présent, je profitais, et je passais à autre chose. Pas de moment où l'on se livre. Pas de moment où nous fouillons un peu plus loin dans le passé. Mais, Rose n'était pas ce type de filles, et indubitablement on allait en arriver là.
« Je ne parle jamais de mon passé parce qu'il n'a rien d'intéressant, voilà tout. C'est difficile de broder quelque chose avec du néant. » C'était faux, véritablement faux. C'est juste que je ne savais pas de quoi parler, voilà tout. Mon passé, c'était New York, et j'avais voulu laisser là bas le plus de choses possible, à vrai dire. Seulement, je ne pouvais rien refuser à Rose. Je réfléchissais quelques instants, comme si je semblais vouloir me lancer. La vérité, c'était que j'avais peur de son regard, même si au final, je n'avais rien à me reprocher. Je suis comme je suis, et puis c'est tout. Pouvais-je m'en cacher encore longtemps, de toute manière ?
« Je.. En fait, je viens de New York, comme tu le sais. Après.. » En fait, je ne savais pas de quoi lui parler vraiment. « Mes parents sont avocats, tous les deux. J'ai deux soeurs, et un frère. Et.. En fait, de quoi veux tu que je te parle précisément Rose ? » Je crois que ça m'aiderait énormément si elle me disait ce qu'elle voulait. Je pourrais lui répondre convenablement.




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Adam & Rose« Just you & me . »

    Instantanément, Rose comprit qu’elle venait de faire une grave erreur en se montrant un peu trop curieuse concernant le passé d’Adam. Sa question était pourtant totalement innocente, elle voulait juste en savoir davantage sur lui tout simplement car elle l’appréciait et qu’elle souhaitait apprendre à le connaitre bien au-delà de leur relation actuelle. Cependant, Rose regretta presque immédiatement d’avoir fait preuve d’une telle curiosité qu’elle jugeait déplacée. D’ordinaire, elle ne se permettait jamais ce genre de questions sans doute par crainte de mettre ses interlocuteurs dans l’embarras, ce qui semblait être le cas d’Adam. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle-même était assez réticente à l’idée d’évoquer certains éléments de son passé. C’était son jardin secret et elle ne se sentait pas prête à le partager avec quiconque. Doucement, elle caressa la main du jeune homme avec toute la tendresse du monde avant de replonger son regard dans le sien. « Adam, je ne t’oblige pas à répondre à ma question si tu ne le souhaites pas. Peu importe ce que tu désires me raconter concernant ton passé, j’avais juste envie d’en savoir un peu plus sur toi mais manifestement, c’est un sujet qui semble t’incommoder. Tu es une personne que j’apprécie énormément et je voulais simplement découvrir quelle était ta vie avant notre rencontre. Il ne s’agit pas de te juger ou quoi que ce soit d’autre, tu sais bien que je ne me le permettrai jamais. Sans compter que tu es un homme incroyable, je ne vois pas trop ce que tu aurais à te reprocher.» Rose voulait simplement lui faire entendre qu’il n’y avait rien d’intrusif dans sa question. Elle souhaitait juste apprendre à le connaitre au-delà des apparences, au-delà de tout ce qu’elle avait pu entendre à son sujet. Depuis le temps qu’elle fréquentait Adam, Rose savait qu’elle n’avait pas à se méfier de lui. « Mais ça ne fait rien, ton petit côté mystérieux me plait tout autant donc je pense que je devrais pouvoir m’en accommoder. Après tout, je n’ai pas besoin de savoir qui tu étais autrefois pour t’apprécier aujourd’hui.» La belle anglaise voulait simplement détendre l’atmosphère et passer à autre chose si tel était le souhait d’Adam.

    Loin de l’agitation du centre-ville, Rose se sentait soudainement renaître. La jeune femme adorait s’isoler dans des endroits calmes où personne n’aurait la délicieuse idée de venir la chercher. Celui-ci était parfait et la compagnie d’Adam suffisait à faire son bonheur. Que pouvait-elle souhaiter de plus pour terminer cette soirée en beauté ? « Je ne savais pas qu’il existait un endroit aussi fantastique non loin de l’Université. Je pense que j’y reviendrais volontiers en plein jour, j’imagine que la vue doit y être d’autant plus époustouflante. Je vais juste essayer de ne pas me perdre en route, il parait que mon sens de l’orientation est particulièrement mauvais. Tiens, pas plus tard que la semaine dernière j’ai réussi à me perdre dans les méandres de la bibliothèque d’Harvard que je pensais pourtant connaitre sur le bout des doigts ! » Rose ne savait même pas pourquoi elle était en train de lui raconter tout cela. Sans doute pour effacer tout ce qui avait été dit auparavant concernant sa question maladroite. C’était un moyen comme un autre de détourner la conversation.

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La question n'était pas compliquée ou insupportable en elle même, non. Et puis, après tout, j'étais devenu quelqu'un de responsable maintenant. En tout cas, je me plaisais à croire que j'avais changé. Mais au final, change-t-on réellement ce que l'on est ? Devais-je lui raconter maintenant, ou alors devais-je le garder pour moi, comme un secret qu'il ne fallait jamais dévoiler ? Je n'en savais rien, et j'avais l'étrange sensation que c'était à double tranchant, même si Rose s'évertuait à me dire que ça ne changerait en rien notre relation si je ne disais rien. Peut être, oui. Mais si je venais à le dire, hein ? Je crois qu'en fait, ce qui était le plus dur, c'était que quelqu'un puisse être au courant. Ca me mettrait dans une position délicate. Mais ce qui allait me faire changer d'avis, c'est nos alliances, dont une trônait fièrement sur mon doigt. C'était un signe fort. De la confiance, entre autre. Je tapotais du pouce sur la main de Rose, pour lui intimer l'idée que j'allais m'exprimer. Il ne fallait pas que je réfléchisse à ce que j'allais dire en fait, sinon j'allais trop choisir mes mots. Il fallait juste que je dise ce que je ressente, comme ça, de manière brut, mais qui sera des plus sincères.
« Tu sais Rose je.. bon. Si je suis à Harvard, c'est pour deux raisons essentielles. La première, c'est que clairement c'était une volonté de mes parents, et vu la vie qu'ils m'avaient donné, je m'étais dit que je ne pouvais pas leur refuser. L'autre, c'était New York. Cette grosse ville, et tout ce que ça engendre. Plus de monde, plus de riches, et beaucoup moins de principes. Je.. j'ai rencontré une fille un jour, et j'avais cru que c'était ça l'amour. Seulement.. » je me mettais à rire, mais c'était plus un rire du style jaune, tellement je me rendais compte du ridicule de la situation. « C'était une mante. Une vraie mante religieuse. Et elle m'a croqué alors que j'étais d'une naïveté sans précédent, en me disant clairement que si elle s'était approchée de moi, c'était simplement parce que j'avais une belle gueule. Je suis tombé de haut, à vrai dire, et j'ai découvert que beaucoup de gens pouvaient lui ressembler. Depuis ce jour, j'ai compris que je ne me laisserais plus avoir. Je viens d'un milieu vraiment aisé. J'étais plutôt pas mal fichu, alors je me suis lancé à fond dans le sport. Et tout ce qui était extérieur à ma famille devait être utilisé à mes fins. Ce qu'ils pouvaient penser ou ressentir m'importait peu. Et c'est comme ça que des sous vêtement de femme dont le nom m'est inconnu se retrouve dans ma voiture. »

Je lui livrais la version courte. La version longue, c'est que je couchais plus que de raisons. Je voulais me rendre indispensable pour les femmes, mais aussi un objet que l'on convoite, mais qu'on ne peut avoir que parce que je le désirais, simplement. C'était moi qui utiliserais les autres, et non l'inverse. Et ça marchait à la perfection. Je cartonnais en sport, et les femmes étaient à mes pieds. Et voilà que Rose venait chambouler toute ma vie. Avec son sourire, son allure, l'aura qu'elle pouvait dégager autour d'elle. Et son extrême douceur, qui faisait passer toutes les filles dans un rayon de 10km pour de vulgaires pimbêches. Elle était attachante, et avec elle, j'avais eu une toute autre approche. Je n'avais jamais essayé de la draguer, et encore moins de la mettre dans mon lit. Elle donnait un sens à une relation inédite, que je voulais préserver. Ce n'était pas une femme qui enchaînait les hommes, pour avoir une certaine réputation. Ce n'était pas non plus l'opposé, une femme trop prude qui jugeait la moindre chose qu'elle pouvait voir. Rose était bien plus que tout ce que j'avais pu imaginer. J'appréciais tout d'elle. Sa façon déconcertante de jouer le rôle de ma femme, avec un naturel à couper le souffle. Sa manière de parler, réfléchie et pesée. Pas un mot plus haut que l'autre. Sa façon d'être gênée et de rougir, que je trouvais définitivement craquante à mort. Et sa manière de prendre soin de moi, et d'avoir essayé de détourner le sujet avec son sens de l'orientation.

« Je crois que je pourrais peut être m'y perdre aussi, vu le peu de fois où j'y met les pieds là bas. Mais si tu as peur de te perdre ici, tu n'auras qu'à m'emmener. »





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    Pendue aux lèvres d’Adam, la jeune femme déchiffrait avec attention chacune des paroles qu’il était en train de prononcer. Sans même s’en rendre compte, Rose continuait de caresser sa main comme pour le rassurer et lui faire comprendre de manière tacite qu’elle serait toujours là pour lui et qu’elle n’avait pas la moindre intention de le trahir ou de prendre la fuite. « Tu n’as rien fait de mal Adam, tu as simplement voulu te protéger et c’est compréhensible. Chacun réagit de manière différente dans ces cas-là. Mais je ne pense pas que cela fasse de toi quelqu’un de nuisible, bien au contraire.» La confiance est un cadeau rare et précieux, on ne peut décemment se permettre de la céder à tout le monde. Elle se mérité, se gagne et s’entretient dans le temps. Manifestement, Adam avait vécu une bien triste expérience en découvrant que le monde regorge de personnes intéressées, peu soucieuses du mal qu’elles peuvent engendrer autour d’elles. Malheureusement la vie est ainsi faite. Rose poussa un profond soupir avant de replonger son regard dans celui du jeune homme afin de continuer son discours. « Hélas, les gens ne se rendent pas toujours compte de la chance qu’ils ont. Cette fille semble t’avoir fait beaucoup de mal mais fort heureusement, tout le monde n’est pas comme elle. Certes tu es un jeune homme séduisant, élégant et extrêmement charismatique mais au risque de paraitre un peu trop terre à terre, la beauté est quelque chose de totalement éphémère et le moment venu, nous sommes tous semblables à ces magnifiques fleurs qui fanent une fois qu’elles ont fait leur temps. Il faut savoir regarder au-delà des apparences et découvrir ce qui se cache de l’autre côté du miroir. C’est ce que je tente de faire avec toi depuis des semaines Adam. Je veux te connaitre parce-que je sais que tu es quelqu’un de bien. Un homme extraordinaire aux multiples talents. Ceux qui ne sont pas capables de s’en apercevoir n’en valent tout simplement pas la peine. Tu n’es pas qu’un physique. Tu es aussi un cœur. Et crois-moi, le tien n’a pas de prix.» Ce qu’elle tentait de lui dire maladroitement, c’est qu’il était un homme extraordinaire et qu’il ne fallait pas qu’il en doute sous prétexte qu’une fille manifestement stupide lui avait clairement fait comprendre qu’elle ne s’intéressait qu’à son physique.

    Hélas, Rose ne pouvait guère lui donner de conseils en terme de relations amoureuses, sa propre expérience dans ce domaine étant relativement limitée. Elle n’était pas femme à enchainer les conquêtes et encore moins à se lancer dans d’interminables jeux de séductions. Sans compter qu’il n’est pas toujours évident de faire des rencontres lorsque l’on passe le plus clair de son temps enfermée seule dans une bibliothèque. Quoi qu’il en soit, elle ne voulait surtout pas qu’Adam perde confiance en lui à cause d’une fâcheuse et malheureuse expérience. Cela n’en valait pas la peine. « Tout ce que tu viens de me confier ne change en rien la vision que je me fais de toi depuis le jour de notre rencontre. Avec le temps, je crois que j’ai appris à développer mon instinct concernant les autres. Je ne t’ai jamais perçu comme quelqu’un de potentiellement dangereux ou mauvais. J’ai toujours vu en toi un homme généreux, franc, sensible, loyal et honnête. Ce sont des qualités bien rares de nos jours. Ta réaction par rapport à tout ça est normale. A vrai dire, mes relations aux autres sont pitoyables à cause de mauvaises expériences que j’ai pu vivre par le passé. Je suis extrêmement craintive mais je sais aussi faire la part des choses quand je rencontre une personne qui en vaut véritablement la peine. Comme toi par exemple. Ces personnes-là se font rares mais avec un peu de chance, il n’est pas impossible d’en rencontrer. Tu es quelqu’un de bien Adam et je te le répèterai jusqu’à ce que cela soit une évidence pour toi. » Rose souria et s’avança vers lui afin de déposer un baiser sur sa joue. C’était sa manière à elle de venir appuyer ses propos. « Et puis tu sais, même si je connaissais cet endroit par cœur, je crois que je t’y emmènerais quand même. Désormais, c’est NOTRE coin de paradis, n’est-ce pas ?»

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Je ne sais pas si je n'ai rien fait de mal, Rose. J'étais justement en train d'imaginer, si je n'avais pas eu ce petit truc pour toi.. que ce serait-il passer, hein ? T'aurais-je fait du mal ? Je ne m'en voulais pas vraiment à moi, au final. J'en voulais à tous ces gens, qui pouvaient être méchant quand bon leur semblait. Et ça me déplaisait fortement.
« Tu es gentille Rose, je te remercie. » Comment une femme pouvait être aussi douce ? Elle semblait tout pardonner. Elle semblait tout prendre du bon côté. Par moment, son visage me paraissait angélique. J'écoutais attentivement Rose, fixant parfois le vide. Si cette fille m'avait fait du mal ? Elle avait fait plus que ça. Elle m'en a fait, et j'en ai fait ensuite. Pire encore, je me rendais compte que je justifiais mes actes à travers elle, comme si j'essayais de me décharger, alors qu'au final, je savais très bien ce que je faisais. C'est juste que sentimentalement parlant, à part une ou deux personnes, je ne pouvais pas décemment faire confiance à nouveau. Les mots de Rose paraissaient sortir de la Sagesse elle même. C'était impressionnant de maturité, de bon sens, de réflexion, et de gentillesse. Je crois que je buvais volontiers ses paroles, parce que j'avais besoin de les entendre, au moins une fois. Que quelqu'un m'affirme que je n'étais pas obligé de continuer comme ça. Que parfois, je pouvais baisser un peu la garde, et profiter simplement du temps qui passe. Et c'était bien ce que je faisais naturellement lorsque je me trouvais avec Rose. Je crois que c'était une des raisons pour lesquelles je me sentais aussi bien lorsqu'elle était là.

Lorsqu'elle s'approchait de moi pour déposer un baiser sur ma joue, je fermais les yeux. Juste pour m'imprégner de ce moment, comme pour ne jamais l'oublier. Faire de celui ci, un des meilleurs que j'aurais pu passer, et surtout, le considérer comme un des plus sincères. Je souriais alors, même si la mélancolie restait en fond. Loin certes. « Tu as raison Rose, c'est notre coin à nous deux, maintenant. » J'évitais de la regarder ceci étant. Pas que son regard était dur à soutenir. C'est juste qu'elle me donnait beaucoup, beaucoup. Et que moi, j'avais la sensation de ne rien pouvoir lui donner en retour. Je caressais sa main, que je gardais précieusement au creux de la mienne depuis un moment. Tout ce que je voulais, ce soir, c'était qu'elle soit heureuse. Lentement, je posais mes yeux sur son visage, que je détaillais lentement. Ses yeux, son sourire. Et je la regardais comme ça, sans rien dire. Juste pour la regarder. Je m'approchais lentement d'elle, et de son doux visage, pour déposer un baiser sur son front. « Tu es une reine, Rose. Et je t'admire pour ce que tu es, et ce que tu représentes. Il y a des rencontres dans la vie, comme ça, qui te laissent sans voix. Toi, tu es encore au dessus. Je sais ce que tu représentes. Et tu m'es précieuse, Rose. » Ma vie était peut être derrière moi maintenant, en tout cas, je redevenais peut être ce que j'avais toujours été. Enfin, je l'espérais. Parce que je voulais toujours briller dans ses yeux, comme j'avais l'impression de briller ce soir. C'était une sensation unique, et tellement addictive.




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    Plus elle déchiffrait les propos d’Adam et plus la jeune femme se sentait touchée. C’était bien la première fois qu’un homme se comportait ainsi en sa présence et elle n’avait pas l’habitude de recevoir autant de compliments. D’ordinaire, elle était plutôt celle qui se fond dans la masse et que personne ne remarque. Ce rôle-là lui correspondait à merveille car Rose était la discrétion incarnée. Depuis toujours, elle se sentait totalement en décalage avec les autres personnes de son âge. Elle n’avait ni les mêmes loisirs, ni les mêmes centres d’intérêt. Tout ce qui semblait divertir les autres étudiants était pour elle d’un ennui mortel. Elle avait pourtant tenté de s’intégrer, de s’intéresser à toutes ces futilités qui rendaient la vie des autres tellement palpitante. Au final, elle n’y avait trouvé qu’un ennui mortel doublé d’une incompréhension la plus totale. Rose était peut-être beaucoup trop cérébrale pour apprécier les choses simples, allez savoir. Toujours est-il qu’à ses yeux, il n’y avait rien d’amusant à séduire le premier venu, à boire jusqu’à en perdre l’esprit ou à passer ses nuits à écumer les fêtes organisées par des étudiants beaucoup trop pompeux pour lui paraitre agréables. « C’est flatteur, je te remercie. Pourtant, il n’y a vraiment pas de quoi m’admirer, je suis loin d’être un exemple. A vrai dire, la plupart des gens ont tendance à penser que je suis d’un ennui mortel. Enfin, j’imagine que c’est ce qu’ils pensent de moi. Il faut dire que je mène une existence plutôt atypique et qu’ils ne comprennent pas toujours. Mais je n’ai pas envie de jouer un jeu quelconque. J’ai envie de rester moi-même et qu’importe ce que les autres peuvent bien penser de moi. Je les laisse parler. Je ne dis pas que cela ne me touche pas mais je ne vois pas trop comment je pourrais aller à l’encontre des idées préconçues d’une bande d’incultes. D’après ce que je peux lire sur leurs lèvres, je ne suis rien de plus qu’une grosse-tête ennuyeuse et pathétique. » Adam savait probablement à quoi elle faisait allusion : ses longues heures passées à la bibliothèque, le fait qu’elle soit toujours le nez plongé dans un livre, qu’elle aime déchiffrer les langues anciennes, qu’elle ne se mêle jamais aux autres étudiants de l’Université etc … tout cela venait nourrir les rumeurs qui courraient à son sujet et dont elle n’avait que faire. « En réalité je crois plutôt que c’est moi qui t’admire. Tu es entouré de gens qui sont d’une superficialité affligeante et pourtant, tu as su rester simple et tu continues à défendre de nobles valeurs. Tu arrives à t’adapter à tous ceux qui t’entourent et crois-moi c’est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde.» Une qualité qu’elle ne pouvait que lui envier.

    Se blottissant contre le bras d’Adam, la jeune femme resta silencieuse durant un long moment, se contentant simplement d’admirer le paysage ainsi que cet océan d’étoiles au-dessus de leurs têtes. Elle se sentait divinement bien et pour rien au monde elle n’aurait cédé sa place à quiconque. Soudaine, elle eut un léger rictus en pensant à tout ce qu’elle venait de dire et aux multitudes de questions que cela engendrait dans son esprit. « La première fois que tu m’as rencontré, est-ce que toi aussi tu as pensé que je pouvais être d’un ennui mortel ? Il faut dire qu’entre ton univers et le mien, le décalage est tout de même énorme. Tu as probablement dû me trouver inintéressante et totalement décalée par rapport aux autres filles de l’Université, n’est-ce pas ?»

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« C'est justement parce que tu n'es peut être pas un exemple, mais surtout parce que tu n'as suivi aucun exemple que j'aime ce que tu es. Tu es simplement toi, et tu as l'envie d'être toi. Tu ne cherches pas à te voiler la face ou à faire croire que tu es quelqu'un d'autre que ce que tu es vraiment ... Enfin.. Je ne sais pas si je suis tout à fait clair. » Pourtant, dans ma tête, c'était clair comme de l'eau de roche, cette histoire. Rose n'était pas une fille qui tentait vainement de ressembler aux autres, ne serait-ce que pour se faire remarquer, ou pour être bien vue. Rose n'était qu'elle même, et c'était ce qui était le plus appréciable chez elle, même si elle ne semblait clairement pas en avoir conscience.
« Et tu sais au fond que tu n'es pas pathétique. Après, les gens peuvent penser des choses différentes de toi. Est-ce que cela veut vraiment dire que tu es ce qu'ils disent ? Non, évidemment. Au fond, il n'y a peut être que toi, et les gens plus proches qui peuvent savoir ce que tu es.»

Je marquais un silence, laissant Rose s'exprimer. Et alors qu'elle me parlait, je n'avais d'yeux que pour elle. « Je ne sais pas si c'est admirable, que de n'être entouré que de vautours. Enfin, j'exagère, tout le monde n'est pas comme ça. Mais j'ai du m'adapter. Seulement, je doute que ce fut pour de bonnes raisons. Alors, est-ce aussi admirable que cela ? » Puis, elle se blotissait contre moi, et moi, je la gardais précieusement contre moi. Je profitais de chaque seconde qui m'était accordée, car je savais qu'elles étaient importantes, ces secondes. Et que je serais souvent à la recherche de ce moment là.
La première fois, qu'avais-je réellement pensé, hein ? Tout un tas de choses en fait. « Je.. Hm. En fait, je ne me suis rien dit, parce qu'il m'était impossible de te jauger. Derrière tes airs de dévoreuse de bouquins, je sentais que quelque chose se cachait derrière. Et que les premières images que tu renvoyais étaient fausses. » Je me mis à rire, un peu gêné par ce que j'allais dire. « En fait, j'avais déjà entendu parler de toi. Et je t'avais déjà vue. Je savais ce qu'on pouvait dire sur toi, enfin plus ou moins. Et moi, je sentais qu'il y avait quelque chose derrière tout ça. Alors.. la première chose que je me suis dite, c'est : "Pourquoi elle m'intrigue comme ça cette fille ? " et plein d'autres choses encore. Décalée ? Assurément. Mais positivement décalée. Tu m'attirais. Moi et mes incertitudes. Moi et mes questions. »
Pourquoi me livrais-je autant à Rose ? Aucune idée. Ce soir, rien d'autre n'avait d'importance.



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Just you & me against the world. - Adam - Page 3 2il2b74
Adam & Rose« Just you & me . »


    La réponse d’Adam sembla beaucoup intriguer la jeune femme dont l’expression changea soudainement. Son visage était marqué par l’intérêt et la curiosité, principalement au sujet de ces bruits de couloirs la concernant. Avec le temps, Rose avait appris à ne plus prêter la moindre attention aux remarques désobligeantes que les autres étudiants pouvaient émettre à son égard. Elle n’avait pas envie de se fondre derrière un masque dans l’unique but de répondre aux attentes de personnes avec lesquelles elle n’avait rien en commun. A quoi bon faire semblant ? Elle savait pourtant que sa réputation la desservait à bien des égards : elle était la fille solitaire, intello et étrange. Etrange car il arrivait souvent qu’elle ne réponde pas quand on lui adressait la parole. Combien de fois s’était-on acharné contre elle à coup de : « T’es sourde ou quoi ? » Si seulement ils savaient … Toujours est-il que Rose préférait de loin sa solitude à un monde artificiel qui ne lui correspondait en rien. Au sein de l’Université, ses amis pouvaient se compter sur les doigts d’une main. Adam en faisait évidemment partie. Tout en continuant de fixer l’horizon et la merveille de ciel étoilé qui s’étendait à perte de vue, Rose enchaina :« La plupart de tes amis passent pourtant leur temps à essayer de me rabaisser plus bas que terre. Ils croient que je refuse de leur répondre quand ils m’adressent la parole et que par conséquent, je les snobe. Comme tu l’imagines, ce n’est absolument pas le cas.» Ainsi, Rose passait pour une vraie lunatique alors qu’elle n’était en rien responsable de cette maladresse due à sa surdité. Toujours appuyée contre le bras d’Adam et caressant doucement sa main dans la sienne, elle continua sur sa lancée tout en affichant un léger sourire. « Et puis il y a aussi toutes ces filles qui t’admirent, pardon, je voulais dire qui te vénèrent. Chaque fois que je m’approche de toi, je déchiffre sur leurs lèvres des insultes à faire frémir le pire des charretiers. Je me sens totalement en décalage avec les autres et crois-moi, ce n’est pas facile à vivre tous les jours. Pourtant, certaines personnes me donnent la force d’avancer et d’ignorer toutes les remarques désobligeantes que je peux subir au quotidien. Tu es l’une de ces personnes. Quand je suis avec toi, je me sens différente et surtout, je me sens heureuse.» Heureuse … un mot qu’elle n’avait que rarement employé au cours de son existence et qui ce soir, prenait tout son sens en compagnie d’Adam.

    De sa main libre, elle vint caresser les cheveux et la nuque du jeune homme. Une fois encore, aucun sous-entendu ne se cachait derrière ce geste. Il s’agissait simplement d’une marque d’affection parmi tant d’autres, Rose était un océan de douceur malgré elle. « En fait tu as raison quand tu dis que je me fiche de ce que les autres peuvent bien penser à mon sujet. En revanche, ce que TOI tu peux penser est extrêmement important pour moi. Je sais que je ne serai jamais aussi parfaite que toutes ces filles qui t’entourent au quotidien mais je n’ai pas envie de te décevoir.» A peine eut-elle fini de parler que Rose remarqua un mouvement bizarre, en contrebas, juste à quelques mètres d’eux. C’est alors qu’elle réalisa qu’ils étaient en train de surplomber une rivière incroyable. Elle ne pouvait pas l’entendre et par conséquent, ne l’avait même pas remarqué. « Je ne savais pas qu’une rivière passait par ici. On va se baigner ?» Soudain, Rose avait perdu son sérieux pour retrouver sa légèreté et sa bonne humeur légendaire. Il faisait un temps magnifique, il faisait bon pour ne pas dire chaud et cette rivière semblait l’attirer comme un aimant. Son regard se braqua aussitôt en direction des magnifiques lèvres d’Adam, attendant une réponse.

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C'est en écoutant Rose que je me rendais compte que le travail que je faisais dans l'ombre ne payait pas aussi bien que cela, en fin de compte. Je savais quel était le prix à payer de déclarer sa différence aux yeux de tous, et moi qui voulais la protéger autant qu'il m'était permis de le faire de mon coté, ou de mon entourage, je voyais aujourd'hui que cela n'était pas suffisant. Je pensais qu'elle serait éloignée de toute tristesse, ou que cela ne la toucherait pas, mais c'était être bien naïf. Je savais très bien comment les gens pouvaient être méchants, et sincèrement je préférais qu'on vienne me voir en disant que la miss Rose était une sale snob, plutôt qu'une sourde. Au moins, on l'accablait de choses qu'elle n'était pas.
« C'est parcequ'ils sont jaloux que je puisse t'accorder autant d'importance, ou que nous puissions passer autant de temps ensemble. Mais je te protégerais de tout ça. Je vais m'assurer que plus personne ne viennent t'importuner. » Je lui disais cela, mais je savais que la plupart des choses qu'elle savait, elle les savait de l'extérieur, indirectement. Elle les avait lu sur les lèvres. Personne n'aurait été jusqu'à lui dire en face, parce que j'étais là. Et tant que j'étais là, personne ne la toucherait.
« Mais tu sais Rose, je sais très bien que ce n'est pas le cas. Tu n'as pas besoin de me dire ce genre de choses pour essayer de me convaincre de quoi que ce soit, je sais déjà qui tu es et ce que tu es, et personne ne pourra me faire changer d'avis sur ma façon de te voir. Pas même toi je crois.. Sauf si tu deviens comme toutes ces connes, mais tu as du boulot..»

Je savais qu'elle pouvait avoir de la peine cependant. Parce qu'elle et moi, nous n'avions déjà pas le même monde. Moi je suis dans le sport, les gens superficiels, la gloire éphémère qu'on voudrait éternelle. Elle, est dans la littérature. Les écrits. Les choses qui restent pour la fin des temps. Ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas un monde totalement hypocrite. C'est juste que les gens de ces deux milieux n'ont pas du tout les mêmes valeurs morales. Quoique. De mon côté, je faisais attention aux garçons qui pouvaient s'approcher un peu trop d'elle, en leur faisant bien comprendre qu'il était hors de question que cela se produise. Les mecs de l'équipe le savaient d'ailleurs. C'était une tradition chez nous, on ne touche pas aux filles des mecs de l'équipe. Et les autres savaient à quoi s'en tenir. Mais pour les filles, c'était un peu plus dur, et un peu plus fourbe. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il pouvait se tramer dans l'ombre, parce que je n'y étais pas directement impliqué.
J'avais tout écouté attentivement, et j'avais plein de choses à lui dire. Je savais déjà ce que je devais lui dire parce que c'était ce que je pensais sincèrement. Seulement, à peine avais-je le temps d'ouvrir la bouche, que Rose décala sur un autre sujet. Pourtant j'avais bien envie de lui répondre. Mais... je me disais que la situation était peut être inconfortable pour elle, et.. que j'avais tout le temps de le faire plus tard. Tout ce que je voulais à cet instant, c'est lui faire passer un moment qu'elle n'oubliera pas, et surtout, qui lui permettra d'oublier tout le reste.
« Allez, allons y ! Je te suis, Rose. » répondais-je alors, en me levant lentement, sans quitter ses yeux pour autant.


fiche créée par matchbox,
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crédit des images : /


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