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Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux.
— Sonnarley
— Sonnarley
La voix grinçante de Bob Dylan raisonne aux creux de tes oreilles, bien au chaud sous ton épais casque, et tu sembles ainsi pris dans ton petit monde imaginaire rien qu’à toi, t’échappant de tous cris. Seules ne te parviennent que les images, celles d’un petit matin de février aux allures glacées, de la buée s’échappant des bouches des passants et de la chaleur délicieuse de ton épaisse écharpe de bohème autour du cou. Tu as enfilé l’une de tes petites salopettes caractéristiques qui te tient tout chaud et qui attire les regards des plus classiques. Tu n’as pas honte, tu es toi même, bien loin de toute banalité ou de toute honte. Tu salues avec un grand sourire chaque passant que tu croises dans ta joie habituelle, tu déplores le fait qu’il ne neige pas. L’hiver semble être passé si vite que tu n’as pas pu protéger de la beauté de la poésie d’un paysage enneigé. Tu remets ça à l’année prochaine. Seulement tu te contrains finalement à abandonner ton casque pour entrer dans le starbuck le plus proche. Tu files à la caisse d’un pas léger et tu mets une petite minute à te décider sur quelle boisson tu choisis finalement, voyant que ça agace un peu la serveuse. Tu te décides finalement sur un thé et tu pivotes sur tes pieds. Mais tu as à peine le temps de faire quelques pas que dans ta maladresse légendaire, tu entres en collision avec quelqu’un. Tu auras dû t’en douter… Tu écarquilles les yeux en voyant que la jeune fille a laissé tomber son gobelet, bien que sa robe étant épargné. Tu rougis et tu te baisses pour ramasser les dégats, du moins tu essayes de le faire, grimaçant. « Oh je suis désolé mademoiselle ! » Tu fais de ta voix gênée dont tu uses un peu trop. Tu relèves alors les yeux vers ses grands yeux gris, les joues rougies, de crainte sans doute qu’elle soit en colère.
(Invité)