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(zekorphée) le jour après la nuit.

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Rien ne valait un thé brûlant au creux d’un starbuck à moitié vide, tes écouteurs profondément enfoncés dans tes oreilles. T’aurais sans doute défendu cette thèse devant un sénat entier, sans le moindre problème. Te laissant bercer par un concerto pour piano, les lèvres au bord de ton goblet et tes longs cheveux blonds glissant le long de tes épaules. Tu portais un de ses pulls trop grands qui dénudait une de tes épaules, tombant délicatement dessus en te caressant de son cachemire délicat. Tu songeais sérieusement à te trouver un job ces derniers temps, tes dépenses diverses ne dépendraient ainsi plus de tes parents et tu pourrais t’offrir autant de beaux pulls en cashemire que tu en avait envie. Tu baladas tes grands yeux bleus le long de la pièce sans même remarquer la jeune serveuse qui elle semblait t’avoir repéré. Tu croisas tes jambes fines, avalant quelques gorgées de ta boisson en te replongeant dans le récit d’un Jean Valjean engagé, au bord de la mort.
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C'était la mort en cette journée grisâtre, alors que tu étais à ton poste de travail, faisant semblant de nettoyer les inox qui brillaient déjà d'une vive intensité pour la quatrième fois en dix minutes. Tu avais commencé ton service il n'y avait pas longtemps de plus, rejoignant ta collègue – et meilleure ennemie que tu adorais faire chier – Charlie, alors qu'avec le peu de personnes qui se présentaient à la porte du café, elle aurait très bien pu gérer toute seule pour quelques heures encore. Tu soupirais, lissant les plis de ton tablier du revers de la main, et tu laissais tes yeux se balader sur les quelques places occupées, quelques personnes vaguant à leurs occupations accompagnés d'une bonne boisson chaude ou froide. C'est là que tu reconnues sa silhouette, que tu n'avais pourtant plus épiée depuis au moins une semaine, penchée sur une table, l'esprit complètement absorbé par un roman. Il t'était arrivé de repenser à elle ces quelques jours passés, et de te demander si finalement, tu avais envie de ressayer avec une femme ou non, si ça t'avait assez plu pour retenter l'expérience, ou si ce ne serait que le souvenir d'une ultime fois. Maintenant qu'elle était à quelques mètres de toi, toutes ces questions te paraissaient si futiles, toi qui ne planifiait pas vraiment ta vie. « Tu prends les prochains clients. » Tu ordonnais à Charlie sans lui laisser une chance de répliquer, et tu t'avançais vers la jolie blonde, t'asseyant sans permission en face d'elle. « Salut pretty face. » Tu disais dans un sourire, attendant qu'elle daigne enlever ses écouteurs.
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Finalement il ne fallait pas grand-chose pour te faire plaisir, pour apaiser tes esprits et détendre tes muscles malmenés par tes longues nuits dansantes et les substances que tu avais multipliées un an plus tôt. Toute cette histoire était désormais derrière toi et même si tu avais encore du mal à accepter fatalement que l’espace de quelques mois tu avais presque faillis tomber dans la toxicomanie, tu devais te sentir satisfaite d’avoir au moins frôlé le pire, mais de t’en être sortie, non sans mal. Cela ne t’avais en rien fait stopper tes petites folies nocturnes, mais tu tâchais au moins de t’éloigner de tous ses trucs, raisonnablement. Raisonnablement ? Ce mot pouvait parfois t’être complètement abstrait. Mais alors que tu t’oublies dans le récit de ton héros d’ancien bagnard, une voix perce le violon qui résonne dans tes écouteurs et te fait relever les yeux. Tu lèves un sourcil en retirant d’abord un, reconnaissant sans mal le visage de la brune en face de toi. Sans même y penser, un sourire étire tes lèvres, qu’elle est mignonne la petite Zeke. Tu retires alors l’autre écouteur en croisant élégamment tes jambes, riant légèrement en entendant le surnom qu’elle te donne. « Salut sweetie. » Tu fais en penchant la tête sur le coté, ton accent français résonnant encore parfois dans tes mots. Tu remarques alors qu’elle porte l’uniforme de l’endroit, tu lèves un sourcil. « Je ne t’ai pas vu à la caisse tout à l’heure, mais j’avais remarqué qu’ils embauchaient pas mal de jolies filles ici. » Tu souris, charmeuse mais tout dans la maîtrise de celle qui a l’habitude et sait y faire, mais qui ne veut pas forcément aller plus loin, enfin ça dépend. Et ton thé se vide à vue d’œil.
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Tu ne savais pas encore trop comment tu allais t'y prendre. Avant tout, tu ne voulais pas paraître comme une désespérée dans les yeux perçants de la jolie Orphée, telle une femme à peine majeure qui ne pouvait se trouver quelconque corps pour se sustenter quand l'envie la prenait, parce que pour dire la vérité en toute modestie, c'était faux. Tu n'avais pas besoin de courir après une seule personne pour la supplier, tu avais tes plans réguliers, et ceux uniques d'une soirée. Mais c'était assez différent là. Elle était une femme, et ça avait été ta seule expérience homosexuelle. Ça sonnait comme une étrangeté dans ta tête, et pourtant ton corps s'en rappelait encore. Et tu ne te voyais pas retenter l'expérience qui confirmerait ton plaisir d'inexpérimenté, avec quelqu'un d'autre. « C'est vrai. Mais de toutes, je suis de loin la plus jolie, crois-moi. » Tu répondais sérieusement dans un sourire un coin, appuyant tes dires d'un clin d'oeil complice et affreusement cliché. Tu tapotais sur la table de tes longs doigts, tes ongles parfaitement manucuré résonant sur le bois, avant d'ouvrir à nouveau ta bouche. « T'as beaucoup de temps libre ? » Woaw. Droit au but Zeke. Au moins tu perdais pas de temps, comme d'habitude : elle pouvait te dire si elle était rapidement disponible ou s'il ne lui restait que deux petites minutes qui te ferait que te casser la gueule si tu tentais trop de la séduire sans qu'il n'y ai aucune possibilité de conclure juste après.
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Fallait dire que t’étais plus qu’intriguée par le premier pas vers toi de la jeune femme. Après que vous vous soyez réveillée nues l’une à coté de l’autre dans une sorte de brume cotonneuse que tu adorais après une nuit d’amour, vous ne vous étiez plus revu. Tout s’était passé suite à une soirée un peu arrosée mais tu te souvenais de tout en détail sans aucun mal, preuve que t’avais pas été si saoule que ça finalement. Ca ne t’avait pas tant étonné ou dérangé plus que ça de te réveiller à coté d’une femme, puisque c’était plutôt habituel. T’aimais les belles femmes, leurs courbes et leur délicatesse lorsque vous faisiez l’amour. T’étais vraiment attirée par elle, d’un désir sexuel tendre, et tu n’en avais pas honte. De là à tomber amoureuse, ça peut-être pas. En fait t’en savais rien. « Oh ça je veux bien le croire. » Tu fis en riant doucement en la voyant si assurée, refermant ton livre et le glissant dans ton sac à main. Tu te demandais ce qu’elle voulait mais t’étais plutôt contente qu’elle revienne vers toi sans mal, preuve qu’elle avait sans doute apprécié votre nuit, et qu’elle assumait - et c’était pas si habituel que ça, croyez le ou non. Tu clignas légèrement tes grands yeux bleus en l’entendant dire, penchant la tête sur le coté sans savoir comment tu devais prendre cette approche plutôt… Directe. « Oh. Ouais, ça va, en tout cas je peux toujours me libérer si ça vaut le coup… Pourquoi cette question ? » Tu souris en coin.
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Tu n'étais pas habituée à faire le premier pas – ou le second premier pas, si on jugeait que le premier contact fut établi il y a une semaine lors d'une soirée qui s'était révélée plus qu'intéressante. Tu n'avais pourtant pas froid aux yeux, et lorsqu'une proie se dégageait du paysage et attirait ton regard, tu ne tournais la plupart du temps pas autour du pot, prenant les choses en main s'il le fallait, t'approchant avec assurant vers la silhouette avec laquelle tu aimerais bien passer ta nuit. Mais ça, c'était avec les garçons. Tu oscillais entre faire des avances et surtout te laisser approcher et faire ta diva avec eux, mais tu ressentais comme si la situation était bien différente. Et pourtant, il n'y avait qu'une identité sexuelle qui modifiait les facteurs que tu connaissais pourtant tant. Pourquoi ça ne pouvait pas être exactement la même chose ? Tu lui offrais un grand sourire lorsqu'elle te répondait qu'elle voulait bien te croire quand tu disais être la plus jolie, et elle refermait son livre, ce que tu considérais comme une petite victoire personnelle : t'avais assez attiré son attention pour qu'elle lâche le roman. Alors tu demandais de but en blanc si elle avait du temps libre, comme ça. Ouais... T'étais carrément rouillée lorsqu'il s'agissait de draguer une femme – merde ça avait l'air tellement différent, et pour être une femme toi-même, tu savais bien que les mêmes codes ne séduisait pas forcément de la même manière. « Oh, parce que tu penses que je pourrais te demander quelque chose qui n'en vaut pas le coût ? Quoi alors, tu as peur que je te fasse perdre ton temps ? » Tu rebondissais en arquant l'un de tes sourcils en une expression qui signifiait clairement que tu la jugeais des ses sous-entendus, et tu redressais un peu ta posture, avant de passer une main dans tes cheveux, reprenant un petit sourire. « C'est juste que j'ai passé une bonne soirée avec toi, l'autre jour. »
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T’étais pas vraiment sûre des intentions de la jeune femme, mais tu te laissais volontiers approchée avec un petit air entendu qui te plaisait. T’avais beau avoir de l’expérience et être toi-même une fille, tes expériences avec des femmes étaient toutes différentes, car plus difficiles à cerner. Que voulait-elle ? Simplement te remercier ou te faire comprendre qu’elle en voulait encore ? Arriverais-tu un jour réellement à la comprendre ? Au fond tu n’en savais rien, t’attendais juste la suite avec une certaine impatience absolument dissimulée derrière tes grands yeux bleus. Tu voyais bien que la chose n’était pas aisée pour elle, cela se sentait, mais t’avais vraiment de la voir aller au bout, aussi maladroitement qu’elle le voulait. A vrai dire, ça lui rajoutait un petit coté absolument adorable qui te plaisait plutôt. C’est vrai qu’elle était mignonne Zeke, avec ses longs cheveux d’un noir de jais et ses cils interminables. T’étais peut-être même pas si bourré que ça la dernière fois, le choix aurait été plutôt aisé. Alors tu lâches un léger rire lorsqu’elle te réplique qu’elle n’abuserait jamais de ton temps en vain. Désormais délivrée de tout autre passe temps, tu viens poser son coude sur la table, ton menton sur ta main en l’admirant avec un sourire complice. « Oh non je suis certaine que tu sauras parfaitement rentabiliser mon temps, ma douce. » Tu lui fis en hochant la tête, amusée, sirotant un peu de ta boisson avant de cligner des yeux en l’entendant. Tu inspiras, prenant cette information en deux temps : une certaine surprise qui se lu à travers tes yeux légèrement plissés, puis un sourire – ravi – qui vint se poser sur tes lèvres. Néanmoins, voulant conserver cette attitude charmeuse à son égard, ce jeu de séduction – le fait que Zeke soit inexpérimentée rendant les choses encore plus intéressantes – tu reposas lentement ta boisson en ne la lâchant pas du regard. « Oh vraiment, ça t’as plu ? » Tu fais avec une voix un peu fière avant de lui sourire doucement. « C’était ta première fois avec une femme, non ? » Ce n’était pas moqueur de ta part, seulement presque admiratif d’une telle première fois que tu lui avais prise, t’étais fière et contente l’air de rien.
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« Exactement. T'aurais au moins la chance de passer ton temps en ma compagnie, ce qui n'est pas donné à tout le monde, je te le garanti. » Tu répondais du tac au tac, car chaque seconde avec toi devait être appréciées à leur juste valeur. Si si. Puis t'as décidé, comme de prendre ton courage à deux mains et de parler. C'était un grand mot dit comme cela, ce n'était pas si spectaculaire, mais tu n'avais pas franchement le choix que te dévoiler un petit peu plus, si tu espérais l'amener à au moins reconsidérer une soirée ou une quinzaine de minutes avec toi. Alors tu lui avouais que tu avais aimé cette première soirée totalement impromptue, et elle semblait au départ comme surprise que tu abordes le sujet, avant d'illuminer son beau visage d'un sourire. Tu tanguais, tu tâtais, mais tu ne t'en sortais pas trop mal pour le moment, apparemment. Elle te demandait si ça t'avait plu, et tu passais ta langue lentement sur tes lèvres pour les humidifier, ton regard dans le sien, avant d'hausser à peine tes épaules, dans une tentative de paraître plus décontractée. « Parait-il. C'était... Différent. » Tu commentais, même si tu n'avais pas forcément eu le meilleur choix des mots. Après tout, qu'aurais-tu pu dire ? Tu semblais avoir aimé, mais au fond, c'était un petit peu comme toutes les premières expériences : quand cela se passait plutôt bien, ça ne voulait pas forcément dire que c'était devenu ta nouvelle chose préférée, et tu te sentais la plupart du temps comme confuse, intéressée, essayant de te souvenir des quelques moments et de ce que tu avais pu ressentir pour la première fois. Alors tu trouvais que différent, c'était une assez bonne réflexion de la réalité. Seulement, t'avais très envie de découvrir encore plus de cette expérience-ci, et de transformer ce mot en un adjectif un peu plus précis, un peu moins vague. Elle te demandait si ça avait été ta première fois avec une femme, et tu lui lançais un air qu'on pouvait facilement lire comme « est-ce que tu ne te foutrais pas de ma gueule là girl », avant de lâcher un petit rire, posant une main sur ton cœur en signe de dramatique surjouée.  «  Comment, ce pourrait-il que j'ai réussi à maintenir l'illusion durant toute cette soirée ? Please. J'suis peut-être bonne, mais j'suis pas si bête que ça. » Tu finissais par dire, plus amusée qu'autre chose pour une fois, car ton inexpérience avait plutôt était impossible à cacher – t'avais même pas tentée, trop prise dans la mécanique et l'adrénaline de cette possibilité avec une femme.
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Malgré son inexpérience se dégageait pourtant de Zeke une véritable force et une grande opinion d’elle même. Tu l’écoutais alors te dire qu’en effet elle saurait absolument rentabiliser ton temps puisque c’était d’abord une chance que de passer du temps avec elle, que beaucoup rêveraient d’être à ta place. Tu relevas deux sourcils en l’entendant, passant entre tes deux mains aux doigts immenses ton gobelet tout en l’écoutant, une envie de nicotine se faisait ressentir. Un peu plus méfiante sur le coup, tu te demandais si elle était vraiment sérieuse et que cela témoignait du fait qu’elle s’aimait vraiment beaucoup ou si c’était une petite blague pour détendre l’atmosphère. « Oh je vois, quelle chance tu m’accordes alors. » Tu fis en plissant légèrement les yeux avant de rire, tes longues jambes croisées sous la table. Cependant la conversation diverge rapidement sur un autre sujet qui t’intéresse beaucoup et qui te rassure sans doute un peu, le fait qu’elle parle de votre nuit avec un bon souvenir. Parce que t’en avais connu des filles qui n’assumaient pas, qui se barraient le lendemain sans un au revoir, qui dès qu’elles te voyaient baisser les yeux. Après tout tu t’en foutais, mais fallait dire que ça te faisait quand même un peu chier d’être traitée comme ça alors que merde, t’avais violé personne. Cela ne semblait pas être le cas chez Zeke apparement. « Hm, mais différent dans le bon sens alors, apparement. » Tu lui glisses d’un air entendu, elle pouvait parler franchement avec toi, mais tu voyais bien qu’elle essayait l’air de rien de se donner un petit coté séduisant pour entretenir le mystère, et tu ne savais pour le moment pas très bien ce que tu pensais de tout ça. T’avais envie d’attendre la suite. Tu ris en l’entendant. « Sait-on jamais. En tout si ça t’as plu c’est tant mieux… Zeke n’est-ce pas ? » T’avais pas oublié son prénom qu’elle t’avait très vite fait soufflé pendant votre nuit, mais comme on oublié pas un si joli visage, on oublie pas le prénom qui va avec. Tu te levais pour jeter ton gobelet, attrapant ton paquet de cigarette avant de t’arrêter près d’elle. « Je vais fumer une clope. Tu viens avec moi ? J’ai l’impression que c’est pas tout ce que tu voulais dire. » Tu lui souffle avec le clin d’oeil entendu de la fille qui a bien compris qu’elle n’était pas contre une autre nuit.
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Tu avais souvent l'air d'être quelqu'un qui s'aimait énormément lorsque tu parlais de toi ou que tu répondais à certaines remarques. Ce n'était pas en soit que tu étais de nature très narcissique, mais depuis l'adolescence tu t'étais toujours trouvée bien dans ta peau, et tu ne voyais pas pourquoi tu devais te créer des complexes lors des meilleures années de ta vie quand tu n'avais franchement rien pour en avoir – et à quoi servait de faire la fausse modeste qui se trouvait trop grosse ou trop moche si tu ne ressentais pas réellement ces choses, à part te faire détester par moins bien que toi ? Alors peut-être que ton franc parlé te faisait passer pour une nana qui s'y croyait bien trop, mais tu défiais quiconque qui n'était pas d'accord avec ce que tu disais de te dire ce qu'ils n'aimaient pas en toi – outre le simple fait de ne pas être le type de fille de celui-ci. « Je suis heureuse que tu en prennes parfaitement conscience. » Tu répondais dans un petit sourire amusé, devant son rire mélodieux qu'elle te faisait l'honneur d'écouter. Puis tu parlais un peu de la nuit passée avec elle, et de la manière dont tu avais ressenti les choses, si ça t'avait plu cette première fois entre femmes. Et pour le coup, ça avait été différent. C'était peut-être trop facile à dire, c'était peut-être un mot trop vague pour quelque chose de si grand, mais c'était pourtant celui qui, à cet instant, semblait le plus juste. Elle te disait qu'apparemment ça avait été différent dans le bon sens – et c'était sûrement logique, pourquoi aurais-tu eu envie de venir lui parler et encore plus de faire référence à cette soirée si tu avais détesté la chose ? Mais t'oubliais pas que ça avait aussi très bien pu être différent bof, et ça changeait toute la perception de la chose. « Je sais pas trop. C'est exactement ce que j'aimerai essayer d'affirmer. » Tu osais avouer en laissant sous-entendre que tu ne serais pas contre un round two si jamais l'envie la prenait, sinon, tu ne savais pas trop comment tu ferais. Tu pourrais tenter de te retrouver un corps féminin en boîte, ou même d'essayer les bars spéciaux pour les gays afin que ce soit plus facile, mais tu ne te sentais pas encore toute à fait prête pour ce genre de chose. Avec Orphée au moins, même le temps de quelques heures, le feeling était passé. Tu souriais doucement à l'entente de ton surnom, assez heureuse qu'elle s'en soit souvenue, et tu hochais ta tête pour acquiescer ses dires. « C'est bien ça. Et toi t'as l'prénom bizarre non ? Orphée .. ? » Tu disais, une petite grimace sur le visage de peur de t'être complètement trompé de prénom – pourtant t'avais fait le moyen mnémotechnique dans ta tête, une jolie fée qui avait le pouvoir de faire de l'or de ses mains, or comme ses cheveux blonds, et t'avait pas rencontré d'autres magnifique blonde qui pouvaient convenir à la description. Tu le regardais jeter son gobelet, en profitant pour mater sa silhouette fine qui faisait l'aller-retour puis tu mordais doucement ta lèvre à sa question – essayant de ne pas lui faire un grand sourire de meuf désespérée qui n'attendait que ça, et essayant plutôt de la jouer mi-mystérieuse, mi-normale. Une combinaison pas aisée. « Ouais, j'veux bien oui. Tu as une impression hein ? Un radar qui clignote dans ta tête à chaque message subliminaux lancé ? » Tu demandais en te levant, sans même vérifier avec Charlie si c'était bon – c'était mort aujourd'hui, elle gérait très bien seule.
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