Invité
est en ligne
Invité
I fucked up and I'm sorry
Plus Bonaventure exposait les faits quant à mes intentions de garder Paris pour moi toute seule, plus je réalisais que c’était impossible et qu’un jour ou l’autre ça nous empoisonnerait la vie. Comme le dit si bien Bona : le risque zéro n’existe pas, et ce n’était pas pour cela que je devais restée méfiante…je ne le faisais pas exprès de toute façon, mais il fallait maintenant que j’apprenne à me faire confiance, à faire confiance en l’amour que je portais pour Paris et également au sien. « Je crois que t’as plus que raison...et puis, pour être honnête – malgré le fait que la relation que j’entretiens avec lui est récente – je ne me suis jamais sentie aussi amoureuse de toute ma vie. Même avec mon fiancé…. » Je me prenais mes mots comme un coup de fouet, et comprenait soudain l’impact de la situation « Bon sang, j’allais épouser un homme que j’ai aimé bien moins fort que je n’aime Paris aujourd’hui. Limite, ma sœur m’a rendu service » finissais-je par dire en riant ironiquement. Cette histoire de test finalement, n’était peut-être pas une mauvaise chose et il allait falloir que j’y réfléchisse sérieusement.
En attendant, Bonaventure m’assurait que pour ma part, j’avais déjà dû passer quelques tests de confiance de la part de Paris. J’avouais ne pas avoir eu cet impression et être même persuadée que mon petit-ami de m’avait pas testé, mais le métisse clarifiait très vite la situation en évoquant les enfants et la charge que j’en prenais. Je secouais la tête, sans vraiment savoir si c’était vrai ou pas, et répondais d’abord un premier argument « Paris m’a connu parce que je faisais les consultations en pédiatrie…il sait que j’ai l’habitude des enfants et connais mes ambitions professionnelles. Ce n’était pas vraiment un test ça. Il savait juste de base qu’il confiait les enfants entre de bonnes mains… »Seulement Bonaventure releva un point essentiel qui ne m’était pas venu à l’esprit en ces termes : la déception face à la décharge des parents, et la perte de confiance qui en découle. « Si je comprends bien, tu es en train de dire que si Paris et les enfants ont été à ce point déçue par leur propre parents, ils auraient dû ne pas me faire confiance ? .. » avant de me répondre à moi-même à haute-voix en regardant dans le vague « comment faire confiance à un étranger quand on a déjà pas confiance en ses proches…c’est…. » Je relevais alors la tête et observais un instant Bonaventure avant de lui dire « Mais du coup ça veut dire, que si finalement les choses venaient à mal se passer avec ses frères et sœurs, je perdrais Paris ? ». La question des enfants dans la vie de Paris ne m’avait jamais posé de véritable problème en soi : Pour moi, ils faisaient partie intégrante de Paris, j’avais un peu pris les choses d’un bloc les concernant…en acceptant Paris dans ma vie, j’acceptais les enfants, ça me semblait logique jusqu’ici. Mais qu’en était-il pour eux ?? Qu’adviendrait-il le jour où l’un des frères ou sœurs ne m’acceptait plus dans leur cocon familial ?
C’est en ayant cette question en tête que je rappelais à Bonaventure que je devais m’en occuper. Mon meilleur ami se proposait de m’assister et j’hésitais à accepter, voulant d’abord m’assurer que je privais Bona d’aucune autre occasion, mais ce dernier était sûr de lui : il voulait m’aider et surtout se changer les idées. C’est tout sourire que je lui répondais : « Alors c’est super !! Tu vas voir ils sont géniaux et adorable, tu ne vas pas t’ennuyer, et puis le plus grand sera ravi d’avoir un vrai concurrent sérieux au jeu vidéo, parce que moi de ce côté, je lui sers des victoires faciles en ce moment ! » Avouais-je en riant alors qu’on abordait peu de temps après le sujet Amanda. « Écoute le principal dans toute cette histoire, c’est que ce débordement entre vous ne change rien à votre amitié ! Bien que je veux bien reconnaitre que j’aurais aimé qu’Amanda est quelqu’un comme toi dans sa vie, je préfère me dire que tout ceci n’entachera pas notre relation à tous les trois, et que ce genre d’expérience finissent par nous souder tous davantage »
Puis pris d’un élan de motivation Bonaventure me proposait qu’on aille faire des courses pour la soirée, chose à laquelle je répondais bien vite : « Oh oui, je devais y aller quoiqu’il arrive, à ces âges-là c’est des ogres et le frigo se vident à vitesses grand V », puis enchainait sur les descriptions de chacun en donnant leur noms : « Alors le plus grand s’appelle Matthew, et il a 14 ans. C’est avec lui qui tu trouveras sans doute beaucoup de discussion autour des jeux vidéo et du sport. Mais, ne lui parle pas de fille….c’est un sujet délicat en ce moment : il est bourré aux hormones » lançais-je en riant avant de reprendre : « Ensuite tu as Danika et Aaron, les jumeaux de 8 ans. Fille, garçon. Le jour et la nuit, clairement ! Danika est très expressive, très bavarde, Oh et elle adore la photographie ! Autant dire que si tu la lance sur le sujet, tu deviens son nouvel ami super top qui fait des photos trop géniales !!...Aaron, c’est le plus discret de la famille, et pourtant ce n’est pas le dernier à avoir envie de câlins et d’affection : Je n’ai pas encore vraiment réussi à le cerner si ce n’est le fait qu’il est très obéissant, et calme. Du coup, j’ai tendance à le prendre beaucoup dans mes bras et je ne sais pas…il me touche ce gosse, j’ai toujours envie de lui faire des bisous et de le protéger. » Avouais-je aisément, ne comptant plus le nombre de fois où –avec ou sans son consentement – je chopais Aaron pour un câlin ! « L’autre miss câlin, c’est Kaleigh, 7 ans. C’est une princesse ! Mais une vraie : elle collectionne les robes, peut avoir envie d’en changer 2 à 3 fois par jour, parce que hey, c’est une princesse ! Et une princesse ça change d’habits à chaque fois qu’elle doit manger ! » Je racontais ça à mon ami, non pas qu’il en est besoin mais simplement pour qu’il sache à qui il avait affaire et qu’il les reconnaisse facilement « Et comme je l’ai dit, c’est une miss câlins ! Câlin-crampon ! Et je sens qu’elle ne va pas y aller en s’améliorant avec moi » déclarais-je en riant parce que je me savais bien trop tactile avec les enfants pour que ces derniers réussissent à changer dans ce genre d’habitude. « Et enfin, celle qui ne nécessite pas de grande connaissance sur son sujet : Ashlynn 6 mois. Et je te demanderais pas de côtoyer ses couches alors tout va bien » je souriais avant de me planter au milieu de la pièce prête à me bouger : « On est parti ? »
© charney
(Invité)