I fucked up and I'm sorry
C’est avec un petit soulagement que j’entendais Bonaventure admettre qu’il ne pouvait pas rester là, avec pour fardeau la fatalité d’avoir perdue Andréa. Il allait devoir se battre parce qu’il savait au fond de lui qu’il était dingue de cette femme. Et l’entendre prononcer ses mots à voix haute, me faisait énormément plaisir: Malgré la situation, Bonaventure avait trouvé l’amour, l’être avec lequel il retrouvait l’envie d’aimer, de partager, d’être lui sans condition, et j’étais bien la première à comprendre ce par quoi il passait émotionnellement : « C’est comme si tu avais trouvé le morceau qui te manquait pour te sentir enfin complet, n’est-ce pas ? » lui demandais-je sans vraiment attendre de lui qu’il me confirme les faits. Je savais que c’est ce qu’il ressentait parce que ses sentiments faisaient écho à ceux que je ressentais pour Paris, et cette sensation de plénitude ? Je la vivais depuis que le Dunster faisait partie de ma vie.
Bonaventure déviant la conversation sur moi, j’avais été dans l’obligation de lui faire partager – avec plaisir – mes sentiments à l’égard de mon petit-ami. J’avais un sourire qui ne quittait jamais mon visage à chaque fois que je parlais de lui, et j’exprimais la manière dont Paris réussissait à me combler jour après jour. Seulement, ce bonheur soudain et expansif me faisait tout de même peur, et je confiais de ce fait cette frayeur à mon meilleur-ami. Le métisse me rassurait très vite sur mes doutes, déclarant avec conviction que le beau Dunster n’était pas prêt de me lâcher! je souriais amoureusement à cette idée, même si une partie de moi restait prudente... Bona était au courant de mon passé amoureux, des problèmes que j’avais rencontré et des doutes qui s’étaient formé dans mon esprit au point de me déprécier, et d’être toujours en train de mettre en cause mes capacités à suffire à quelqu’un. Encouragé par le baiser de Bonaventure sur ma main et ses paroles réconfortante, je me devais de lui dire que je prenais vraiment considération de ses mots, bien qu’un léger doute subsistaient toujours.
« J’entends bien ce que tu me dis Bona, crois-moi. Et en cet instant, je me sens convaincue par tes mots. Mais…je ne sais pas, des fois, je contrôle rien dans ma tête. Mes inquiétudes reprennent le dessus et je deviens parano. » Je penchais la tête sur le côté et fronçais le regard, tentant de réfléchir à la situation, et comme mon meilleur ami était toujours d’une bonne écoute et d’un manque évident de critique, je me sentais suffisamment à l’aise pour lui parler de deux problèmes qui subsistaient dans ma tête : « En fait, aujourd’hui, au-delà de ma sœur qui reste un souci encore non résolu, il y a une autre fille. Sienna... Elle compte pour Paris. C’est une amie à lui, mais….elle a un peu, comment dire… été l’exception avant moi. » je devais passer pour une grosse égoïste qui veut être la seule et unique privilégiée dans le cœur de son homme, mais ce n’était pas comme ça que je voulais me comporter. « Enfin j’veux dire, il a le droit d’avoir éprouvé des sentiments pour d’autre femmes avant moi c’est pas le problème, mais c’est juste que….j’arrive pas à me dire qu’elle n’est pas un danger. Mais je crois honnêtement que je fais un transfert de mes problèmes avec ma sœur, sur Sienna. Parce que cette fille représente tout ce que je reconnais chez ma sœur : Elle est tout aussi belle, tout aussi intelligente ; elle attire tous les hommes, elle respire la sensualité, elle réussit dans tout ce qu’elle fait. Et puis elle partage avec Paris des choses que je pourrais jamais partagé avec lui…enfin j’crois. » Je soupirais puis haussais les épaules en signe de capitulation et me redressais le haut du corps avant de conclure « Tu sais quoi ?! Je crois qu’il faudrait que j’arrive à faire en sorte d’affronter ma sœur une bonne fois pour toute, et limite lui présenter Paris en gardant l’espoir qu’il ressentira rien. Comme une sorte de test tu vois ? il passe l’étape et je peux enfin souffle, Sienna devenant ainsi une simple femme dans la vie de Paris... » Bon sang que cette idée était puéril et ridicule. « Nnnaannn laisse tomber, c’est idiot et horrible comme idée… »
Bonaventure souhaitait alors me changer les idées et me proposait de reprendre le projet que lui et moi avions prévu pour les fêtes de réveillon. Cette idée me faisait réellement envie et en d’autres circonstances, j’aurais sautillé d’excitation à l’idée de passer une soirée en compagnie de mon meilleur-ami. Mais malheureusement pour moi, je devais décliner « Bona, j’aurais trop voulu, t’imagine pas ! Ca me manque trop nos soirées…Mais je ne peux pas : je dois m’occuper des enfants » lançais-je sans prendre le temps de préciser l’histoire concernant de Paris et sa famille en détails : « En l’absence de Paris, c’est moi qui m’occupe des frères et sœurs de Paris, dont il a la garde… » Oui, parce que même si les choses n’était pas claires officiellement, pour moi, Paris était déjà leur tuteur légale, que la justice en décide autrement ou non. Pas de doute la dessus. « Mais je te promets ptit chou, que je me rattraperais et que je te réserverais une soirée rien que pour nous deux ! Films, Pizzas, popcorns, trucs bien gras ! TOUT ce qu’il faut pour passer une super soirée rien que toi et moi ! » et je concluais ma promesse en venait enrouler mon bras autour de son cou et déposer un baiser sur sa joue, comme j’avais l’habitude de faire avec lui avant…
© charney