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Et mes prunelles observent un instant le ciel qui s’est teinté de prune parce que contré par des lunettes de soleil dont j’ignore encore le prix, je sais juste qu’elles m’ont plu. Et qu’elles ont complété ma collection sans nom. Un instant, mes phalanges s’accrochent aux pages du livre que sur mes jambes j’ai posé, que je parcours sans vraiment m’y intéresser, non ce n’est pas un roman à l’eau de rose, ou quelque chose de plus futile, mais bel et bien un exemplaire développant, les lois des finances et leurs penchants. Bien que je laisse à mon père croire que je ne me préoccupe pas d’Omnicom et de ce qui serait utile de faire afin de me préparer à la reprise de l’entreprise, il en est tout autre. Puisqu’aujourd’hui, j’ai pris une journée de tranquillité, alliant mon affection pour le soleil à mon futur de plus en plus présent. Et même si avant de reprendre ma lecture, je regarde inconsciemment mon téléphone, pour vérifier l’arrivée d’un quelconque nouveau message de la part de celui qui occupe mes pensées depuis de longs mois déjà, je sais que je ne trouverai rien d’afficher sur l’écran vu qu’il est présentement en train de travailler. Alors mes iris se concentrent à nouveau sur les pages imprimées et pendant quelques minutes j’ai le loisir de pouvoir lire d’autres détails que beaucoup de personnes penseraient ennuyeux. Absorbée dans ma lecture, je ne remarque même pas le ballon de beach volley qui brasse l’air en ma direction, pour venir littéralement me tomber dessus, sur mesdites lunettes et m’arracher un cri de surprise mélangé à la colère, et peut-être aussi, un brin de douleur. Furtivement, je le prends entre mes doigts, choisissant de me lever, massant mon visage d’une main tout en m’approchant du groupe que je devine étudiant qui était en train de jouer, d’ailleurs, l’un d’eux s’approche de moi et c’est avec véhémence que je lui balance, de droit. « Vous avez de la chance, j’ai envisagé de le crever. » Le ballon, évidemment.
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