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MEMORIES - Jaysaël D Scott-Castellan

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Il est tellement difficile d’imaginer ce que doit ressentir une personne après un accident, lorsque ta mémoire décide de complètement t’abandonner. De quoi se demander ce qui est pire, ne pas se souvenir de la personne que l’on a en face de soi ou ne pas être reconnu par la personne que l’on aime et dont les souvenirs semblent avoir été effacés d’un simple coup de baguette magique ? Ce genre de pistes sont passionnantes à exploiter, un débat philosophique sans réponse précise puisque l’on trouvera toujours des arguments en faveur d’une réponse penchant vers l’un ou l’autre sans pour autant avoir le dernier mot. En tant que je psychologue, ce que je suis depuis que j’ai terminé de combattre le cancer et que j’ai enfin pu retrouver un semblant de vie, je ne compte pas trouver de réponses mais lancer les pistes suffisamment précises pour aider, mettre sur la voie… J’ignore si je pourrais faire quelque chose pour Jaysaël, victime collatéral d’une embrouille qui n’était même pas la sienne, je ne viens pas à son chevet dans le but d’être son psy non plus… Je suis juste là, son ami, son frère, prêt à lui apporter le soutien dont il aura besoin pour se relever après cela. A quelques secondes d’entrer dans cette chambre d’hôpital je me sens submergé par une forme d’appréhension, se souvient-il au moins encore de moi ? On m’a prévenu qu’il avait perdu une partie de ses souvenirs mais j’ignore sur quelle période de sa vie. On verra bien, je frappe à la porte de sa chambre et entre, une dernière grande inspiration et me voilà prêt à tout affronter.
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Affronter une chambre vide, cela n'a rien de réellement terrifiant, absent, je le suis, car je suis à ma séance de kiné pour l'instant, enfin, non, disons plutôt que j'étais absent et que je l'ai vu dans le couloir alors que je revenais, le voyant hésité devant la porte de cette chambre que j'occupe depuis déjà un peu plus d'une semaine. Est-ce qu'il voulait déjà passé avant ? Est-ce qu'il a hésité ? Va-t-il rentré ? Je le regarde, appuyé sur les béquilles, sur ma jambe valide surtout, pour soulager ma cuisse blessée. Je le regarde finalement frapper à la porte et entrée pour sûrement constaté mon absence. Je souris un peu en coin avant de continuer ma route pour venir regagner ma chambre et éviter de le faire poireauter trop longtemps. Je galère avec mes béquilles, je n'ai pas encore l'habitude, j'ai jamais marché avec ça avant en réalité, j'avais beau être assez casse coup plus jeune, je ne me suis pourtant jamais rien cassé. Bref, je m'avance ainsi jusqu'à ma porte resté entre-ouverte pour la pousser et entrer à la suite de Graham. "Salut vieux." Lui lançais-je alors en le regardant, essayant de sourire un peu. Et oui, je sais c'est assez paradoxal de le traiter de vieux alors qu'il est plus jeune que moi, mais c'est pas grave. Je m'avance alors juqu'à mon lit pour m'asseoir sur le bord de celui-ci pour enfin lâcher les béquilles et pouvoir réellement reposer ma jambe qui me lance bien là. "T'es venu constater les dégâts ? Voir si je suis encore digne d'être ton rival ?" J'essaie de plaisanter, en faisant référence à notre pseudo-rivalité, mais si ça se trouve ça pourrait réellement être le cas. Et dans un sens, il aurait bien raison de ne plus me voir comme un rival, je suis tellement diminué...
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Il me faut quelques minutes pour me résoudre à prendre mon courage à deux mains et frapper à cette fameuse porte. Je n’ai jamais été très à l’aise avec les hôpitaux, j’ai passé tellement d’heures aux urgences à devoir mentir aux médecins urgentistes pour éviter un quelconque recours contre mon père qui, à bien y repenser m’aurait probablement sauvé la vie et m’aurait épargné trois ans de prison pour avoir enfin répondu à ses coups et lui avoir arraché la vie. Une dernière grosse inspiration, quelques idées de ce que je vais bien pouvoir lui dire s’il ne se souvient pas de moi, plusieurs cas de figure en tête et des réactions adaptées à chacune d’entre elles. Je suis paré, aucune réponse à la porte, je me permet donc d’entrouvrir la porte de quelques centimètres à peine, juste de quoi glisser la tête pour pouvoir constater que personne ne se trouve dans cette chambre. Je reconnais néanmoins quelques affaires de mon ami, autant rentrer et l’attendre ici plutôt que dans le couloir où tout le monde te dévisage à se demander si toi aussi t’es un patient, si t’es un proche, si t’es triste ou pas… Le bruit de béquilles me tire de mes songes et me permet de me retourner à temps pour ne pas être surpris par mon camarade qui arrive tant bien que mal à ma hauteur et retrouve son lit d’hôpital. « Salut ! » J’attends qu’il se soit trouvé une position qui lui convient et attrape la chaise près de son lit pour pouvoir m’asseoir. « Comment tu te sens ? » Il a l’air de s’en sortir, pas forcément en forme mais suffisamment pour ne pas inquiéter plus que ce n’est déjà le cas. Sa remarque me décroche immédiatement un rire moqueur. « T’as toujours eu un train de retard, j’viens juste voir si maintenant t’auras une excuse pour ne pas être à la hauteur ! »
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Assis sur le bord de mon lit, je bouge aussi vite que possible pour étendre ma jambe sur mon lit, me retrouvant complètement assis sur celui-ci au final, le dos appuyer contre mes oreillers, le haut du lit relever pour ne pas être complètement couché, parce que ça ne le ferait pas trop d'être couché de la sorte alors que j'ai un pote qui est présent pour prendre de mes nouvelles, ça ferait juste genre j'ai envie de dormir, je suis pas bien laisse moi tranquille, et même si dans un sens, j'avais envie de faire ça pour pouvoir me morfondre tout seul dans mon coin, je ne le faisais pas par respect pour ceux qui se bougeait pour venir me voir ici. "Estropié je dirais ? Sinon, ça va, enfin, je suppose." Parce que ne pas me souvenir d'avant ne me permet pas de savoir si je vais réellement bien ou pas, enfin, comparé à avant, si je me souvenais au moins de mon état d'esprit d'avant l'attaque, je saurais dans un sens que je vais quand même bien, enfin, que je vais mieux qu'il y a un mois, quand j'ai trompé Lottie et que l'on a rompu tout les deux, bien que si je n'avais pas oublié ça, je serais assez mal, car si devant mes potes et en soirée, je faisais le gars qui allait bien, c'était loin d'être le cas et Mira me l'avait bien fait comprendre par notre discussion... J'étais déjà déprimé avant l'attaque. "Et toi ça va ?" Enfin, là grâce à Graham, je rigole un peu, en vue de ses propos assez con. "Un train de retard ? Tu plaisantes ? Je te faisais toujours mordre la poussière !" Lui répondis-je rapidement. Toujours, ce n'était pas réellement le cas, mais en même temps, il fallait bien que je le contre-dise parce que non, je n'avais pas un train de retard sur lui ! Puis, dans un sens, me retrouver en compétition là, sur les parole avec lui, ça me fait clairement du bien, ça me motive un peu, enfin, pour l'instant, du moment que je ne me dis pas que je ne pourrais plus lui tenir tête physiquement avant un moment.
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D’aussi loin que je puisse me souvenir Jaysaël a toujours été un garçon très joyeux, sportif, plein d’entrain. Le voir affaibli me brise donc le cœur, il est tonique en permanence et ne pas pouvoir solliciter son corps comme n’importe quel être humain en pleine forme le fait doit être terrible à endurer pour lui. Quoiqu’il arrive il faut à tout prix que le moral continue de suivre pour motiver son rétablissement. Beaucoup de médecins l’admettent sans difficultés, le moral joue un grand rôle au quotidien chez les patients, ceux qui se relâchent auraient tendance à avoir plus de mal à se remettre que ceux qui se battent sans jamais faillir ou presque. Mes études de psychologie m’aideront peut-être à l’analyser discrètement, à me faire une idée de l’état d’esprit dans lequel il se trouve actuellement. Je compte en tout cas là-dessus pour trouver les bons mots, pour l’encourager et l’aider à garder espoir. Il le faut, il se relèvera tôt ou tard, il a du pain sur la planche mais j’ai confiance en son rétablissement, il y arrivera, ce mec est solide, il lui en faut plus pour être mis à terre. « Surtout ne force pas trop pour ne pas t’endommager au reste ! » Le temps est ton meilleur ami après des merdes comme celles expérimentées par Jaysaël et Andrew, il ne faut pas vouloir aller plus vite que la musique même si c’est tout à fait normal d’être impatient lorsqu’on est diminué. « Plutôt bien oui, en pleine forme ! » Je ne rentre pas trop dans les détails, je suis là pour lui et non pas pour raconter ma vie et lui faire comprendre ô combien elle est meilleure que la sienne actuellement. Je décide de le taquiner un petit peu et sa réaction est immédiate, je le retrouve bien là ! Je pouffe de rire de manière très théâtrale et exagérée. « C’est beau de rêver ! » En réalité nous sommes plutôt égaux là-dessus, il est un parfait concurrent, il me permet d’avancer et nous nous poussons très logiquement tous les deux vers le haut en faisant cela. « Tu as vu les autres un petit peu ? Ils sont venus te voir ? »  
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"Mouais..." Ne pas forcé... Quand on connait ses limites, ses faciles, mais maintenant tout à changé, comment je suis supposé savoir quand je dois m’arrêter parce que c'est plus les mêmes, ma jambe me porte difficilement alors non, je ne sais pas du tout comment ça va aller, je ne sais pas si j'arriverais à ne pas trop forcé comme il dit étant donné que j'aimerais rapidement pouvoir marcher et surtout, m'entraîner comme avant... j'aurais pas plutôt pu me prendre la balle dans le bras non ? Ça aurait été moins compliqué, moins galère, parce qu'au final, je peux plus rien faire tout seul, même conduire... Putain, en fait, je suis vraiment rendu au rang d'infirme là... C'est navrant... Je serre un peu le poings à ces pensées qu'il a suscité en moi sans trop le vouloir. Mais bon, je suis quand même content de savoir que l'un de nous deux au moins va bien, bien que ça aurait pu être drôle qu'il soit blessé aussi pour faire des courses de chaise roulante. Enfin, n'allez pas croire que je lui souhaite d'avoir mal à la jambe, un entorse, un pieds cassé ou une autre douleur de la sorte, non, je ne veux pas, c'est juste que la course de chaise roulante ça aurait pu être assez drôle ouais... "Ouais c'est ça, c'est toi qui fantasme de me battre comme ça. J'te dis, une fois que je s'rais sur pied, j'te montrerais qui est le meilleur de nous deux !" Motivant ? Oui, je dois bien reconnaître que Graham avec ce petit quelque chose pour me booster, pour me motiver et ainsi m'incité à bouger pour me relever de cette expérience que je ne souhaite au final à personne. Je me réjoui de pouvoir sortir d'ici, de bouger à nouveau et tout... Mais bon, c'est pas pour tout de suite il faudra encore un bon et long moment avant que je puisse lui tenir tête à nouveau... Allait-il savoir attendre jusque là ou bien allait-il se trouver un autre pseudo-rivale pour prendre ma place ? J'en savais trop rien et j'avais pas envie de lui poser la question, parce qu'il pourrait très bien me mentir pour ne pas me blesser, mais si jamais je ne me remets pas, ou alors pas comme il faut, il sera obligé de prendre un autre gars comme rival... Je secoue un peu la tête pour oublier ces pensées négatives qui ne font que m'enfoncer un peu plus alors qu'il me parle des autres. "Ouais, j'en ai vu quelques un quand même. Mais j'pense qu'ils sont plus inquiet pour Andrew. Fin, son cas est plus grave." Étais-je un peu envieux du vp ? peut-être parce qu'il avait toujours droit à plus d'attention, que ça soit des filles que des rouges, mais bon, là, il en payait le prix en quelque sorte, donc je ne sais pas trop si c'était réellement une sorte de jalousie ou pas. Puis au fond, certain devant quand même m'en vouloir parce que j'avais bien merdé sur le coup... Faire les gardes du corps, c'est pas trop pour moi faut croire...
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Lorsqu’on est habitué à toujours avoir pleine possession de ses moyens se retrouver dans une telle situation du jour au lendemain est frustrant et diablement dangereux pour le moral. Lorsque l’on peut se préparer à ne pas être au meilleur de sa forme pendant un moment comme c’est le cas quand une chirurgie est prévue depuis un moment okay… Se retrouver dans un tel état à cause de stupides embrouilles qui ne te concernaient même pas au départ, tout de suite moins okay. Je suis censé être très bon pour parler, pour trouver les mots qui rassurent et font aller le mieux, ne suis-je pas étudiant en psychologie après tout ? Il s’agit certes de mon cursus mineur mais toujours est-il que je travaille quotidiennement sur le sujet. Il me faut plus de temps à l’écouter, à l’analyser avant de trouver les parfaites remarques qui le feront avec un peu de chance avancer. « Je sais que c’est difficile, mais le plus tu forces et le plus de temps tu seras emmerdé par tout cela. » Je ne veux pas jouer le rôle des parents qui sont toujours là à t’embêter pour que tu t’économises mais il faut bien que quelqu’un le dise pour qu’il garde dans un coin de sa tête que l’effort est parfois l’ennemi du rétablissement. Bonne nouvelle, Jaysaël n’a rien perdu de son répondant et c’est exactement ce que j’espérais. S’il se met en tête de me faire mordre la poussière sportivement parlant dès qu’il ira mieux cet objectif l’aidera peut-être ne serait-ce qu’un tout petit peu à ne pas perdre espoir et à ne pas baisser les bras. J’interrompt mon sourire provocateur à souhait pour sceller ce pacte. « D’accord, j’ai hâte de voir cela ! » Je ne lâcherais rien, si Jaysaël parvient à me battre il aura au moins une victoire complète et pas l’impression d’avoir été un peu trop ménagé car en convalescence. Il lui faudra un petit moment pour se remettre sur pied mais je serais là le jour où il sera prêt à remettre le pied à l’étrier. J’en profite pour lui demander si d’autres Winthrops ont fait le déplacement dernièrement, il semblerait que oui, tant mieux. « Je n’ai pas encore été lui rendre visite… J’suis pas trop proche de lui ! » L’image du mec qui a tout le monde à ses pieds ce n’est pas trop mon truc. « Tu as besoin de quelque chose ? J’peux te rapporter de la junk food pour combattre la bouffe dégueulasse de l’hôpital, à boire ? De la lecture ? Un ordi ? » Qu’il me prépare une petite liste de ce dont il a besoin et je me chargerais de tout lui apporter en temps et en heure.  
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Je fronce les sourcils en entendant les propos de Graham. "Ouais en gros, tu me dis clairement de pas chercher à sortir de cet état. T'es bien le premier à me dire ça." Lui avouais-je, parce que tout le monde me disait que ça allait bien aller, que très vite je pourrais à nouveau marché et tout, mais il est vrai que dans un sens, il avait raison, mais en même temps, me dire qu'il ne faut pas forcé, c'est me dire de ne rien faire... Je ne sais pas trop comment je suis sensé le prendre... Est-ce qu'il se rend bien compte de mon état ? Du fait qu'actuellement ma jambe est dans un piteux état ? Que la bouger me fait ressentir une douleur bien trop désagréable ? Enfin... Je ne dirais rien de plus sur ça. Surtout que là, il me cherche, me défie. Je soutiens alors son regard, parce que ouais, un jour, quand je serais de nouveau en état, en espérant que cela arrive, je le battrais à nouveau et il comprendra que je suis meilleur que lui !
Je le regarde ensuite, attendant sa réponse concernant notre Vice-président et je penche un peu la tête sur le côté. "A cause de quoi ? Enfin, je veux dire, vous avez eu des différents ou vous avez juste jamais prit le temps de faire plus connaissance ?" Etant donné que je m'entends bien avec lui, je me demande un peu comment cela se fait que ce n'est pas le cas de tout le monde, mais en même temps, malgré mon caractère rancunier et assez borné, je suis du genre à m'entendre assez facilement avec tout le monde, du coup, c'est un peu compliqué de ce dire que ce n'est pas le cas pour tous... C'est assez ennuyant, mais du moment qu'ils ne sont pas en guerre et que je ne me retrouve pas au milieu comme la Suisse, ça ne me pose pas de problème, même s'ils ne peuvent pas se blairer. Reste à voir ce que c'est au final... J'espère bien obtenir des réponses de sa part.
Je le fixe alors en entendant sa proposition, assez surprise de celle-ci d'un coup. "C'est une excellente idée ! De la vraies nourriture et pas leur machin fade qui à l'eau. Tu ferais réellement ça ?" Je le supplie limite du regard alors qu'au final, il s'est proposé de lui-même pour le faire, mais il pourrait très bien me faire un gros mentit et si c'est le cas, là, je peux dire qu'il m'aura bien nargué et surtout, qu'il aura pas intérêt à revenir, parce que là, j'en ai clairement marre de cette nourriture !
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Je ne suis peut-être pas étudiant en médecine mais j’ai quelques notions de par mes cours en psychologie et également parce que je suis formé aux premiers secours pour mon poste de Maitre-Nageur. J’ai énormément côtoyé les hôpitaux lorsque j’étais plus jeune, mon père m’y envoyait très régulièrement lorsqu’il rentrait alcoolisé et j’ai appris que le temps n’était pas ton ennemi et qu’il fallait toujours quelques semaines pour que tout puisse rentrer en ordre. Vouloir presser le pas et arranger les choses plus rapidement n’apporte jamais rien de bon. La réaction de Jaysaël me fait immédiatement réagir, reformuler mes propos qu’il semble interpréter beaucoup trop intensément. « Non, ce que je te dis c’est de ne pas vouloir aller plus vite que la musique. Tu risques d’empirer les choses ! » Je compte bien garder un œil sur lui de toute manière, m’assurer qu’il ne profite pas des premières sensations de mieux pour faire le con et foutre en l’air l’intégralité du processus médical qu’il devra suivre s’il espère un jour retrouver l’intégralité de ses capacités. Je préfère rebondir pendant que je suis encore capable de le faire et pas trop embourbé dans une conversation beaucoup trop sérieuse, trouver un moyen de le défier gentiment devrait l’aider à aller de l’avant également. En psychologie la première chose que l’on nous apprend c’est la force de la suggestion, de l’objectif que l’on va se donner pour prouver des choses, je suis en train d’implicitement faire germer cette idée dans son esprit, celle d’aller mieux pour me mettre la raclée de ma vie et me faire fermer ma gueule. Pas con le Graham n’est-ce pas ? Nous voilà à présent sur un terrain tout aussi délicat que son état, notre vice-président avec qui je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de discuter. « Je n’ai rien à lui reprocher, il est peut-être un poil arrogant mais c’est surtout parce que nous n’avons jamais eu l’occasion de nous parler. » Il faut dire que tout le monde est après lui, c’est limite s’il n’a un fan club qui le rend assez inaccessible aux soirées, vous avez vu toutes ces filles ? Elles sont folles de lui, il devient d’autant plus difficile d’avoir une conversation avec lui si nous sommes interrompus toutes les cinq minutes par des gonzesses en chaleur.
Puisque je suis là et que je connais la qualité discutable de la nourriture proposée par les hôpitaux je lui propose de lui ramener de la nourriture bien grasse, celle qui fait du bien au ventre et du bien au moral même si elle est super grasse. Son regard fait plaisir à voir, limite il a des étoiles dans les yeux, de quoi me faire sourire à nouveau. « Tu veux quoi ? J’vais me débrouiller pour te ramener tout ce qui te fais envie ! »
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Ne pas aller plus vite que la musique... C'est clairement facile à dire pour lui qui n'est pas coincé ici, qui n'a pas sa jambe qui lui dit merde... je le fixe... Le regarde cherchant à voir si au final, il se moquerait pas un peu de moi... Je pourrais plaisanter, prendre cela à la rigolade en disant que de toute façon je saurais pas danser plus vite que la musique vu que je ne suis même pas capable de marcher... Mais bon... Cela serait clairement du foutage de gueule. "C'est la même chose. Tu me dis d'attendre, de pas me bouger pour faire progresser mon état même si le tempos est trop lent..." Je soupire. Je n'avais pas du tout envie de rester cloîtré ici plus longtemps, de me prendre la tête comme ça ici parce que mon année était foutue... Dans un sens, j'avais clairement besoin de voir autre chose que ces putains de murs blancs...
On fini par parler d'Andrew, notre vice-président, et accessoirement mon meilleur ami, mais également celui que je devais protégé et que j'ai protégé au péril de mon intégrité physique sur le coup. Je rigole un peu en entendant ses propos. "Un poil arrogant ? N'oublie pas qui il est, c'est normal qu'il soit ainsi... C'est quand même un prince... Même s'il en joue peut-être un peu trop vu qu'ici on est tous au même rang des étudiants. Mais en même temps, c'est justement ça qui fait de lui un gars appréciable je trouve, il n'est pas comme les Eliots à tous nous prendre de haut comme ils savent si bien le faire par exemple. Enfin, je vais forcément le défendre vu que je l'apprécie. Je suis désolé, mais tu devrais essayer une fois de lui parler, tu verras qu'il n'est pas si pompeux qu'il en a l'air." J'espérais dans un sens le convaincre de parler une fois avec le prince, mais en même temps, s'il en avait pas envie je n'allais pas le forcer. Mais en même temps Andrew était quand même notre VP donc il serait cool que tout le monde l'apprécie plus ou moins et ne s'arrête pas juste à l'image qu'il peut parfois donner... Puis j'avoue que je suis pour une Winthrop unie ou tout les rouges s'apprécient... Le rêve de bisounours en quelque sorte, mais je suis comme ça, parce que pour moi la WH c'est clairement une seconde famille. Alors quand mon frère me propose de m'apporter de la vrai nouriture, je ne peux que trépigner d'impatience à cela, parce que c'est clairement la meilleure phrase qu'il a prononcée depuis son arrivée ici. Un nouveau sourire sur les lèvres, je le regarde et l'écoute dans un sens me commander mon menu. "Je dirais surtout de la viande, mais genre de la vrai viande comme un beefsteak." Je salive déjà à l'avance de manger de la viande avec réellement le goût de viande !
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