Ne me fuis pas. PV.

Ne me fuis pas ✩

Andrea & Bonaventure

« Si ce que je vois à cet instant c’est toi… Alors qui avais-je dans mes bras l’autre jour ? Ta sœur jumelle peut-être ? » lui demanda-t-il avec une certaine ironie dans la voix. Andrea aurait beau jouer les pestes avec lui, il continuerait de lutter car il sentait qu’elle mettait des barrières entre eux. Une protection pour le maintenir à l’écart. Or, il n’avait aucune envie de rester à l’écart. Par le passé, il avait trop souvent baissé les bras notamment lorsque Lucy était parti. Il avait accepté son départ si facilement comme si dans un certain sens, cela le soulageait. Il y a trois ans, il n’avait pas été en état de se battre ni même motivé pour. Aujourd’hui, les choses étaient différentes, la femme était elle-même différente. « Ah d’accord donc si je comprends bien, je prends rendez-vous plus tard quand tu auras un moment à me consacrer ou même l’envie de le faire ? Cela ne fonctionne pas comme ça Andrea. Je suis pas le genre d’homme à accepter d’être mis à l’écart d’un claquement de doigts parce que madame est trop occupée. Tu peux jouer les divas, celle que rien n’atteint, faire comme s’il ne s’était rien passé entre nous mais je sais que tu mens… et je le sais et je l’espère parce que tu me fais ressentir des choses que je ne pensais plus capable de ressentir et je refuse de te tourner le dos. Qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? Pourquoi tu mets cette barrière entre nous ? » termina-t-il sur un ton moins colérique, plus tendre. Il avait besoin de savoir ce qui se passait dans sa tête. Il avait besoin qu’elle lui parle.

Malheureusement, le Destin en décida autrement. Bonaventure avait fini par lui concéder cette bataille (mais pas la guerre) car il y avait trop de monde autour d’eux et que dans le fond, il ne voulait pas nuire non plus à sa carrière. Il s’apprêtait donc à faire demi-tour quand un technicien le bouscula par mégarde, l’envoyant dans l’eau. Dans un premier temps, il essaya de se débattre mais pas évident lorsqu’on ne savait pas nager et que la piscine était profonde. Dans la panique, il ouvrit la bouche. Fatale erreur comprit-il en avalant de l’eau. La situation était critique et bêtement, il songea que c’était certainement la mort la plus conne sur Terre avant de sombrer dans l’inconscience.

Une vive douleur aux cotes le ramena sur Terre, le forçant à ouvrir les yeux et à cracher l’eau qu’il avait par mégarde aspirer. Durant une longue minute, il fut pris d’une quinte de toux à lui en décrocher les poumons. « Ouch… »grogna-t-il tandis que son regard encore voilé se posait sur Andrea. « Ma magnifique sirène » murmura-t-il dans un état second en attrapant sa main qui se trouvait sur son torse. « Rassure moi… C’est bien toi qui m’a fait du bouche à bouche et non lui ? »tenta-t-il de plaisanter en désignant du menton, le technicien bedonnant et barbu qui se trouvait non loin d’eux. « Finalement, je serais venu te chercher ! »

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" Si tu la croises, présente la moi. Elle avait de jolies fesses " Soufflais-je, à la limite de l'excès. Oui, carrément. Ce petit jeu a assuré duré. Il doit partir et me laisser travailler tranquillement. Si on ne me vire pas avant la fin du shooting, j'ai de la chance. Je crois que je leur rapporte bien plus que ce que je leur coute et me virer leur couterait gros. C'est pas possible autrement sérieusement... Je fais vraiment n'importe quoi, je me mets en travers de mon propre travail, comme si ça m'amusait de tout boycotter. " Oh tu me soules ! J'ai pas la tête à ça là ! " Je tente d'être méchante mais ma voix tremble. J'ai pas le temps et tout le monde nous regarde. C'est peut être ça le pire. J'ai pas envie que tout le monde sache qu'il m'attire, que je le veux avec moi, pour moi. Je n'ai vraiment pas besoin que tout le monde le sache. J'ai besoin d'en parler seule avec lui. " Je passerais en sortant " finis-je par abdiquer avant qu'il parte, sûrement mécontent de ma décision et qu'il finisse au fond de la piscine. J'en ris pas mal au début mais je ris jaune quand je ne le vois pas remonter. Non mais c'est une blague ?! Quand je ne brise pas mes petits amis, je noie ceux qui me plaisent ? J'ai la poisse, pour de vrai. Au fond de l'eau, Bonaventure pèse trois fois son poids si ce n'est plus. Heureusement que j'ai pris quelques cours de secourisme à mon arrivée à Harvard. C'était pour agrandir mon nombre de compétences et, alors que je lui fais un massage thoracique, je suis bien contente d'être médecin et tout ce qui va avec. Dans un excès de colère, je frappe de mon poing sur son torse et attend deux secondes, peut être trois. Je me penche vers lui pour écouter son corps et il recrache de l'eau, sur mes cheveux. C'est pas grave. Je me laisse tomber sur les fesses et le regarde, la main toujours posée sur son torse. Je le regarde et souris légèrement. J'acquiesce. C'est bien moi qui lui ait fait un bouche à bouche. En même temps, je suis médecin alors bon... Alors qu'il tente de se redresser, j'exerce une légère pression sur ses épaules. " Tu bouges pas, les secours arrivent " Soufflais-je avant de froncer les sourcils. " Non mais qu'est-ce qui t'a pris de venir au bord d'une piscine alors que tu sais clairement pas nager ! Tu connais pas le concept d'une bouée ! " Beuglais-je. Il a l'habitude de m'entendre hurler après tout. " T'es vraiment un idiot Weasley ! " Et à m'entendre, on dirait vraiment que je suis Hermione, hurlant sur le futur homme de sa vie.

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Andrea & Bonaventure

C’était le monde à l’envers ! Andrea marchait sur la tête à moins que ce ne soit lui. S’était-il fourvoyé autant sur son compte ? Il peinait à se dire que la femme qui lui plaisait était juste aussi imbuvable. Il en était presque à se demander si elle n’avait pas ses règles pour justifier un tel comportement mais il s’en voulut de penser ainsi. Ce n’était guère respectueux ! Oh puis merde, elle le cherchait, elle pouvait bien se manger une ou deux réflexions sans le savoir marmonna-t-il dans sa tête. « Mouais si tu le dis »soupira-t-il alors qu’elle lui promettait de passer en sortant. Il n’y croyait pas vraiment. En fait, le Bonaventure qui doutait constamment de tout était revenu sur le devant de la scène. Après tout, Andrea était libre d’avoir changé d’avis le concernant. Peut-être lui avait-il donné une piètre image de lui ou tout simplement… elle ne voulait pas de lui. On pouvait être attiré par un homme sans vouloir plus. L’attraction existait sinon le sexe sans sentiment ne régirait pas autant de vie.

La suite vous la connaissez, il manqua de se noyer comme un idiot, réanimé de justesse par celle qui faisait tant battre son cœur. Au moins, il pouvait lui affirmer que c’était purement la vérité puisqu’elle lui avait sauvé la vie en réactivant les battements de son cœur. Frôler la mort lui donnait des élans de romantisme à moins que cela ne soit le désespoir. « J’avais pas prévu de finir dans la flotte »marmonna-t-il tandis qu’elle l’empêchait de se relever. « Je vais bien, j’ai pas envie de finir à l’hosto »soupira-t-il ayant trop souvent a faire avec des médecins. « Un idiot prêt à tout pour celle qui lui plait, ouais, je veux bien assumer ma connerie pour une fois… Et si c’était à refaire, je le ferais qu’on soit bien claire… J’essaierai simplement d’éviter l’épisode noyade » répondit-il avec un léger sourire mais la voix enraillée par sa récente quinte de toux. Les secours ne tardèrent pas à arriver et Bonaventure lança un regard désespéré à Andrea. Il voulait tout simplement rentrer à la Quincy House, se planquer sous sa couette et oublier qu’il venait de se payer la honte de sa vie. Il ne manquerait plus que ça tombe aux oreilles de la commère de service aka CS et il n’aurait plus qu’à songer à se faire transférer dans une autre université. « C’est bon je vais bien ! J’ai juste envie de rentrer et d’enfiler un truc sec ! »commença-t-il par perdre patience.

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Pourquoi est-ce qu'il est venu ici alors qu'il ne sait pas nager ? Il rouvre les yeux et j'ai envie de le secouer comme un pommier ou de l'étouffer, au choix. Je ne sais pas ce qui serait le plus douloureux. Je pense que la tête qui claque contre le carrelage peut faire plutôt mal. Je l'écoute et soupire. " Parce que tu crois franchement que t'as le choix et ton mot à dire là dedans ? Je crois pas non " Lançais-je en secouant la tête de droite à gauche. C'est direction infirmerie ou hôpital, au choix. Je ne sais pas si les gens ont appelé la sécurité de l'université ou l'hôpital. " Arrête d'être prêt à tout pour une imbécile comme moi " Soufflais-je en lui pinçant le bras avec un léger sourire. Je ne veux pas qu'il s'attache. Ça ne débouchera que sur de la peine, de la tristesse et de la douleur. C'est la sécurité de l'université qui entre dans l'enceinte de la piscine et je les laisse checké si tout va bien pour Bona mais aussi le mettre sur le brancard et lui poser quelques questions. " Arrête de bouger ! Si tu tombes, je t'éclates la tête " Grognais-je en fronçant les sourcils. Pas très glamour tout ça. J'aimerais tellement l'accompagner mais je ne peux pas si je ne veux pas me faire tuer sur le champ. Alors qu'il est à mi-chemin, je regarde le photographe qui soupire et me fait signe d'y aller. Je lui dis merci, sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche et cours derrière le jeune homme. Les infirmiers s'arrêtent et j'attrape la main de Bona. " Je suis une cause perdue ok. Ça va mal se finir tout ça " Soufflais-je en déglutissant difficilement. Je sais pas pourquoi, je ne le sens pas... Et je capitule, maintenant que je viens d'avoir la peur de ma vie. Je suis pas prête à le laisser partir, pas maintenant...

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Andrea & Bonaventure

« Tortionnaire » marmonna-t-il en boudant comme un gamin. Depuis les attentats, Bonaventure avait l’impression de sortir qu’avec des médecins. C’était limite si pendant un moment, il ne passait pas plus de temps avec son médecin traitant qu’avec ses véritables amis. Il se sentait bien. Il avait un peu la tête qui tournait à cause du manque d’oxygène qu’il avait subi mais rien de bien méchant. « Je suis trop têtu et puis… j’aime les imbéciles, on ne s’ennuie jamais avec elles. C’est juste dommage qu’elles aient tendance à ne pas se voir comme moi je les vois » lui répondit le jeune homme en se frottant machinalement le bras. Il lui souriait mais son regard semblait la supplier de lui accorder au moins une chance. De LEUR accorder au moins une chance. C’était tout ce qu’il souhaitait, qu’elle le laisse un peu entrer. « Tu sais que tu es la douceur incarnée ? Non parce que tu sais motiver ton homme toi » rigola-t-il en se massant les cotes. Cela lui faisait un mal de chien. Toutefois, il n’oubliait pas son envie de quitter cette fichue piscine où tout le monde le regardait comme s’il était un moucheron sur un pare-brise.

Les infirmiers commencèrent à quitter les alentours du bassin quand Andrea le rattrapa pour prendre sa main. « Tu sais, côté cause perdue, je ne suis pas mal non plus dans mon genre Andrea. Je ne sais pas de quoi sera fait demain mais la vie est trop courte pour vivre dans la peur. J’ai plus envie de passer à côté du bonheur même si ce n’est que pour quelques jours, quelques semaines. Je m’en fiche »lui expliqua-t-il avec tendresse avant de soupirer. « Je ne voulais pas t’attirer de mauvaises publicités en venant ici. Je m’en veux… tu devrais retourner travailler et essayer de rattraper ma connerie. J’ai été égoïste » lui présenta-t-il ses excuses en portant sa main à ses lèvres pour y déposer un baiser.

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Je le regarde et lève les yeux au ciel. Il aurait pu lui arriver un truc vraiment grave ce soir et lui, il n'a rien à dire d'autre que je suis une tortionnaire. Je me suis juste inquiétée. Je tremble alors qu'un courant d'air vient s'immiscer dans la piscine chauffée. " C'est peut être parce que tu ne les vois pas comme elles sont vraiment " Ouai, c'est peut être pas moi la chieuse mais lui qui a le regard faussé. Je ne sais pas trop. Tout ce que je sais c'est que si je le laisse partir comme ça, plus rien ne sera pareil. Et je ne crois pas être prête à laisser encore quelqu'un qui me plait partir de la sorte. " Je croyais que j'étais une tortionnaire. Je règne par la peur, tu le sauras pour la prochaine fois qu'une idée aussi idiote te passera par la tête " Je tente un regard menaçant avant qu'il parte se faire soigner. Il n'y aura pas grand chose à faire mais c'est juste pour être sure. Il est resté bien trop longtemps sous la flotte. Un petit contrôle de rien du tout et il pourra rentrer à la Quincy House. Je le rattrape rapidement et l'écoute. Ma main gauche vient trouver la sienne, instinctivement alors que ma main droite caresse sa joue. Je me suis perdue dans ses yeux et secoue la tête de droite à gauche quand il me dit que je devrais y aller. Ses lèvres sur ma main me procure une chaleur qui me ferait presque oublier qu'on est dans une piscine et que je n'ai pas grand chose sur moi. " Ils ont l'habitude. Je les ai planté deux mois pour aller en Afghanistan. Ils sont conciliants " Soufflais-je avant de m'approcher de lui et de l'embrasser. Mes lèvres frolent les siennes avant de vraiment l'embrasser. " Je veux pas te faire de mal " Soufflais-je, collant mon front au sien. Je déglutis difficilement et ouvre les yeux pour le regarder, à quelques centimètres de son visage. Je suis un feu d'artifice mélangé à un ouragan mélangé avec une bombe... Ça risque de faire mal, très mal.

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Andrea & Bonaventure

« Alors tant mieux pour moi, je préfère de loin mon point de vue » haussa-t-il des épaules. Bonaventure se fichait bien d’avoir un regard biaisé. Il n’avait jamais été très bon dans le domaine sentimental surtout ces dernières années mais il était certain qu’Andrea valait la peine qu’il termine au fond de la piscine. De tout de manière, le jeune homme avait un passif de suicidaire alors un peu plus ou un peu moins. Le problème, c’est qu’elle ne voulait pas le laisser entrer et lui, il ne se voyait pas finir sur le paillasson à attendre que les jours passent. Il en avait marre de passer son temps à attendre. Il désirait plus. Il voulait se battre pour ce qu’il voulait, pour ce qu’il pensait être bon. Andrea était d’ailleurs très certainement la plus belle de ses batailles. « Je crois que tu développes en moi un côté masochiste à moins que je me sois cogné la tête au fond de la piscine parce que j’ai envie de te dire : même pas peur » poursuivit-il toujours de ce regard tendre. Sa main sur sa joue lui procura un bien fou qu’elle mésestimait. Si au moins, il trouvait le moyen de lui faire clairement ressentir ses émotions. « Vilaine fille » marmonna-t-il alors qu’elle s’approchait de lui pour l’embrasser. D’abord qu’un effleurement des lèvres, le baiser se transforma bien vite en quelque chose de plus poussé. « Moi non plus mais dis-toi que tu me fais davantage de mal en me repoussant qu’en me laissant être à tes côtés. Andrea, je ne te demande rien d’autre que de nous laisser une chance. Je ne vais pas te demander de m’épouser demain. Je suis aussi effrayé que toi mais j’ai envie d’essayer… Avec toi. Ne brûlons pas les étapes, apprenons à nous connaitre autrement. C’est tout ce que je souhaite : que tu nous laisses une chance. Si demain ou dans dix jours, tu changes d’avis alors je m’inclinerai » lui affirme-t-il en caressant sa joue puis sa nuque. « S’il te plait, laisse-moi juste une petite place dans ta vie » murmura-t-il avant de l’embrasser à son tour.

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Même pas peur. Vraiment ? C'est moi qui ait peur pour nous deux alors. Je me dois d'être forte, de lui résister. Mais je n'y arrive pas. Depuis que j'ai été frappée à la porte de Bonaventure pour lui remonter les bretelles l'autre soir, je ne fais que de penser à lui. Lui, lui, lui et encore lui. Ça me fait peur, vraiment. Je ne sais pas ce qu'il va me passer et ça a le don de me faire tétaniser. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres quand il dit qu'il n'a pas peur. " Franchement, tu devrais " Je suis connue pour abîmer tout ce que je touche, pour faire du mal aux gens autour de moi et pas l'inverse, étonnement. Je garde ma main sur sa joue et l'écoute. J'entends tout ce qu'il me dit, je ne fais pas que l'écouter. Un jour, dix jours ou l'éternité. " Je ne sais pas si.. " Ma voix tremble et je me ressaisis. " T'es sur de toi ? " Avec moi, les choses ne sont jamais faites à moitié et on va finir par se brûler les ailes, c'est pas possible autrement. " Je veux pas que tu le regrettes " Soufflais-je en caressant ses lèvres du bout du pouce. " Tu as déjà une place dans ma vie, t'as pas à la demander Bona " Lançais-je entre deux tendre baisers. J'ai l'impression d'être ailleurs, d'être sur une meilleure planète, sur un meilleur continent. Quelque part où je sais que je ne lui ferais aucun mal mais alors absolument aucun mal. Je frissonne et me dégage de lui. " Faut que t'ailles à l'infirmerie pour être sure que tout va bien. Je me change et je te rejoins ? " Demandais-je simplement. Je ne sais pas, peut être qu'il en a pas envie. De toute façon, tout le monde est entrain de ranger autour de nous et l'équipe de natation débarque. " Je dois passer un truc sur le dos avant que tout le monde voit les créas " Soufflais-je à Bona avant de serrer sa main et de filer vers mes collègues. Je dois passer un truc sur le dos parce que j'ai froid aussi et que mon corps est entrain de le montrer à la planète.

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Andrea & Bonaventure

Bonaventure n’avait rien rétorqué à sa précédente parole. Il n’avait pas envie de revenir sur la question, il n’avait pas peur d’elle. Andrea ne pourrait rien lui faire qu’il n’aurait déjà subi par le passé. De temps en temps, la jeune femme oubliait qu’il était un homme aussi brisé qu’elle et qu’elle représentait pour lui, peut-être l’unique chance d’être heureux dans la vie. Le métisse ne voulait pas se mettre la pression ni encore moins mettre la charrue avant les bœufs mais il savait que quoiqu’il arrive, cette femme marquerait sa vie de son empreinte. « Je suis sûr de moi Andrea. Je ne te poursuivrai pas de cette façon si ce n’était pas le cas » lui répondit-il en serrant un peu plus sa main dans la sienne comme pour l’encourager à le croire. Enfin, Andrea lui affirma qu’il avait déjà sa place dans sa vie et cela entrecoupé de baisers. Par Allah qu’il avait l’impression que le paradis lui ouvrait à nouveau les portes. D’ailleurs, un sourire se dessinait sur ses lèvres tandis qu’il lui rendait ses baisers un à un. « Tu as intérêt à venir me rejoindre » lui dit-il même s’il n’avait pas le moins du monde envie qu’elle s’éloigne. S’il s’écoutait, elle serait dans ses bras, calée contre lui. « Non tu dois surtout mettre quelque chose sur le dos avant que je crève quelques paires d’yeux » marmonna-t-il non sans humour. Le jeune homme était un peu jaloux il va sans dire mais en même temps… Sérieusement, quand une femme comme Andrea s’intéressait à vous, vous aviez comme qui dirait envie de neutraliser vos rivaux -ou du moins de ne pas leur agiter une pareille tentation sous le nez.

Les infirmiers reprirent leurs marches et très vite, il se retrouva dans une espèce de jogging trop petit pour lui mais sec. « Mais je vais bien ! Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour qu’on me fiche la paix dans cette infirmerie ?! Non j’ai pas besoin de ce médicament, je suis parfaitement calme » s’écria-t-il tandis qu’il fusillait l’infirmière de garde. « Andrea, dis-lui que je peux sortir et que je sais pas… je serais sous bonne garde avec toi ? » lui demanda-t-il alors qu’elle venait d’entrer dans la chambre. « Vous avez besoin de repos ! » s’acharna l’infirmière tandis qu’il grognait et boudait comme un gamin. « J’ai surtout besoin de voir autre chose qu’une chambre d’infirmerie » continua-t-il sur sa lancée.

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" Je veux pas que tu le regrettes " Finis-je par souffler. Parce qu'il n'y a rien de pire que les regrets. J'ai pas envie qu'il pense à moi quelques temps mois en se disant "putain mais quelle plaie cette nana". J'ai vraiment peur de tout ça. Des tas de peur qui vont finir par me faire louper quelque chose d'important, de très important. Je l'écoute et souris en secouant la tête de droite à gauche. Non mais je vous jure ! N'importe quoi celui là. Un dernier baiser et je file enfiler un peignoir, tremblant comme une feuille. Je pars rapidement vers les douches où je reste de longues minutes, un sourire béat collé sur les lèvres. Je le veux. Je veux tout ça, je veux Bonaventure. Mais est-ce que ce n'est pas une erreur ? Non. Ça ne l'est pas. Je me sentais mal face à lui tout à l'heure, mal à l'idée de ne pas avoir de ses nouvelles. Rhabillée, les cheveux secs et sans maquillage, je me dirige vers l'infirmerie de l'université et j'entends le Quincy râler depuis l'autre bout du couloir. Je file vers la pièce et ouvre la porte pour entendre l'infirmière souffler fortement. Et Bonaventure cherche tout de suite mon approbation. " Elle a pas tord, t'as besoin de repos " Lançais-je à l'intention du métis. " Ça va ? " Demandais-je à Bonaventure ainsi qu'à l'infirmière, inquiète de sa santé. " Sasha m'envoie pour refaire mon pansement, on a pas eu le temps à la piscine " Soufflais-je à l'infirmière en intimant Bona de se pousser du lit sur lequel il était. " Vous inquiétez pas pour lui, à neuf heures il est au lit " Lançais-je à ma collègue, taquinant Bonaventure. Je relève mon t-shirt et la laisse appliquer toute sorte de produit puis passer un petit pansement pour couvrir la zone. J'ai hâte qu'on passe au strip, ce sera moins enquiquinant...

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