TOPIC DE GROUPE 1 ► Les commémorations

Trois ans. Bordel, déjà trois ans. Trois ans que des personnes ont été victime de cet événement tragique. Dont, la petite amie d'Isaac, à cette époque. C'était certainement, l'amour de sa vie, la femme de sa vie. Après cet événement, il n'a pas su remonter la pente. Deux ans, où il s'est renfermé des autres, où il ne sortait pratiquement plus, où il ne touchait plus à aucune fille. Plus rien ne comptait. Il était seul avec le fantôme de cette fille. Qui n'est autre que la sœur de Delilah. C'est tout un monde qui s'est écroulé, ce jour-là. Il pense aussi aux autres. Il a su, peu de temps après, que Leevy avait été la dernière personne, auprès d'elle. Ce lien les a rapproché. Maintenant, ça fait trois ans et Isaac tenait vraiment à venir, aujourd'hui.

Trois ans, j'avais du mal à croire que cela faisait trois années que des bombes avaient détruit Harvard, et nos vies par la même occasion. Je me rappelle de chaque moment, chaque détail de cette sombre journée. Je me rappelle de l'après bombe, de l'hôpital, de la paralysie, de la peur bleue d'entrer dans cette fichue bibliothèque, de l'incapacité à reprendre la danse. Ca fait mal d'y repenser, mais c'est nécessaire. Mais cet événement m'aura aussi apporté du bon, ma relation avec Xaver dont je garde un doux souvenir et ma véritable rencontre avec Dorian, l'actuel amour de ma vie. Une stèle en l'honneur des personnes disparues, je trouve ça bien, vraiment bien, ça permet de ne pas oublier, autant pour ceux qui ne l'ont pas vécu que pour nous, les rescapés.

Trois ans déjà. Ça me semble à la fois une éternité et comme si c'était hier que je me retrouvais bloquée dans ce parking, avec ces gens que je détestais. Le jour où j'ai perdu des amis, le jour où ma vie a basculée, le jour où j'ai cru voir la mort me parler pour la première fois. J'avais pu m'en tirer avec de lourdes séquelles physiques durant un temps, dont je porte encore les cicatrices à certains endroits de mon corps, et des cicatrices morales qui resteront sûrement jusqu'à la fin de ma vie. Quand j'ai su que le Doyen organisait une commémoration pour les victimes, je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir m'y rendre. J'y ai perdu Katarina, la flic la plus sexy et cool que ce monde ait porté, cette amante hors pair qui a su me donner le sourire quand j'allais plutôt mal à une période de ma vie. En trois ans, j'ai su me reconstruire petit à petit, avec ces souvenirs qui hantent encore parfois mes nuits. J'y ai perdu aussi Lullaby, une relation un peu compliquée que j'entretenais à l'époque, et bien d'autres personnes.

Je devais partir pour Dubaï pour signer un contrat dans la nuit mais je me devais de venir ici avant. Pour rendre hommage à SA mémoire.  J'avais le coeur serré en voyant tout ça, en voyant aussi son nom gravé. Laura, elle s'appelait Laura et elle avait été la femme de ma vie, la femme avec qui je comptais finir mes jours tant l'amour que j'avais pour elle était indescriptible. Ce jour là, quand ce fou furieux à détruit toutes ces vies, il avait détruit la mienne, bien que j'avais été à des milliers de kilomètres. Il m'avait ravagé, mon coeur n'était plus le même, non aujourd'hui il était juste rafistolé par des pansements, mais aussi par @Zoya Thomspers . Je sais que ces derniers temps je n'était pas l'épaule qu'elle voulait, je n'étais pas la personne qui serait panser ses plaies à elle, ses incertitudes, mais je foutais tout en l'air, comme d'habitude. J'étais devenu un handicaper sentimental, ce jour là, un vrai con qui s'est fermé au monde.

Je pense qu'on a tous perdu un être cher du moins, une connaissance ou qu'on a au minimum vu nos amis dans un piteux état. Je pense que dans des moments pareils, il faut oublier nos différents et nous serrer les coudes. Il faut rester forts parce que c'est difficile, sans doute plus pour certains que d'autres. En tout cas ces jours là, on préférerait les éviter, on préférerait être chez soi et pourtant, il faut qu'on se bouge, qu'on montre qu'on est présents, qu'on pense encore à eux, qu'on ne baisse pas les bras, qu'on est toujours là quoiqu'il arrive. Je crois que ça m'énerve plus que ça ne me blesse à vrai dire. C'est peut-être bizarre de dire une telle chose mais, c'est la vérité. Je me fous dans un coin et je bouge plus, j'attends tout simplement et je tente de rester calme, de ne pas m'énerver, de ne pas pleurer, rien. Je suis juste là et c'est déjà beaucoup. Bordel, c'est dingue ce qu'on peu tous être tristes, ça fout vraiment le cafard.

Aujourd'hui, c'était un jour assez étrange pour moi. Cela faisait trois ans que les bombes ont explosé dans Harvard. C'était ce jour-là que j'étais... mort. Et oui, c'était ce jour-ci que je m'étais fait passer pour mort. J'étais partie pendant deux ans, laissant croire à mes amis que j'étais mort pendant cette attaque. Mais si moi, j'étais bien vivant, certains étaient eux, bien morts. Je m'approchais de l'endroit où aller être posé une stèle commémorative et je trouvais cela vraiment bien. Il fallait bien rendre hommages aux victimes. Je ne pouvais pas ne pas être présent, cet évènement avait changé ma vie, il m'avait plus que jamais touché. Alors j'arrivais, me mettant dans un coin, regardant les gens autour de moi. On avait tous un visage triste, fermé. Les survivants, comme on pouvait s'appeler, on était toujours blessé par ce qu'il était arrivé. On oublierait certainement jamais, on ne peut malheureusement pas oublier ce genre de choses. Mais ce n'était pas plus mal, on avait comme cela toujours une pensée pour les personnes perdus.

Longtemps j'avais hésité à me présenter lorsque j'avais entendu parler de cette soirée de commémoration envers toutes les victimes de la bombe. Cette journée resterait sans doute à jamais gravée dans ma mémoire, elle m'avait changée beaucoup plus que je ne l'avouerais jamais. J'aurais pu y rester, j'aurais dû. Non j'avais survécu à cette tragédie dieu seul sait pour quelle raison et à partir de là j'avais gâcher tout ce qui restait de bon dans ma vie. Aujourd'hui j'étais revenue pour essayer d'avancer et c'est la raison pour laquelle j'avais décider de me joindre à cet évènement. Pour rendre un dernier hommage à ceux qui n'avaient pas eu une deuxième chance. Ils le méritaient.

Trois ans. Trois ans qu’il avait tout perdu : sa fiancée, son meilleur ami et sa jambe droite. Trois longues années à se reconstruire si bien que Bonaventure s’était longuement interrogé. Devait-il venir à cette commémoration ou non ?! Bonne question. S’il n’y avait eu que lui, il aurait fait demi-tour depuis bien longtemps mais il se devait d’être là pour son ancien meilleur ami. Jarod. Ce type lui manquait atrocement à chaque jour que dieu fasse. Il avait été plus que son meilleur ami, il avait été un ami d’enfance, un frère. Ils avaient toujours tout fait ensemble jusqu’à leur inscription à Harvard. Tous les deux se rêvaient d’être grands reporters. Ils s’étaient même promis qu’un jour, à leur retraite, ils s’installeraient dans une petite ville des Etats-Unis pour racheter un journal local et jouer aux Perry White. Aujourd’hui, il n’y avait plus ce rêve ni même Jarod. Alors, il restait à l’écart, se plongeant dans ses souvenirs comme si, par miracle, cela allait le faire revenir.

Le Doyen ainsi que le corps administratif d'Harvard avaient décidé d'honorer la mémoire des victimes des attentats de janvier 2013. En apprenant ça, tu t'étais demandé plusieurs fois si c'était une bonne idée que tu assistes à cette cérémonie durant laquelle le Doyen dévoilerait une stèle avec les noms de toutes les victimes. Est-ce que tu te sentais de revivre, le temps d'une journée, ces moments dont tu avais du payer un très lourd tribut... ? Tu ne le savais pas trop mais toujours est-il que tu te décidais quand même à y assister. Le nom de ta défunte femme serait apposé sur cette fameuse stèle et tu aimerais tout de même te recueillir pendant quelques petites minutes devant. Il y avait déjà du monde alors tu préférais rester dans ton coin, peut-être que des âmes charitables parmi tes camarades viendraient te sauver de la solitude mais au final, en ce jour particulier, tu préférerais rester dans ta bulle.