kiss me or kill me (leevy)

J'arrivais pas à croire que ces connards me voulait encore du mal. J'avais payé mes dettes, j'avais dû me faire passer pour mort pendant deux ans, j'avais dû tout perdre pendant deux ans, mais ça ne leur suffisait pas ? Apparemment, ils n'ont vraiment pas apprécié que je pique de la drogue. Plus jamais je ne me mettrais dans des emmerdes pareils, ça c'est clair. Enfin, de toute façon, je risque de ne même pas pouvoir étant donné que je risquais de mourir ici. Leevy avait l'air décider à me tuer et je pouvais le comprendre, c'était son fils qu'on menaçait, évidemment que je le comprenais. Mais je voulais trouver une solution, je ne voulais pas mourir. Pas comme ça, non, c'était hors de question. « Il y a toujours des solutions. » disais-je en soupirant. Mais j'avais beau essayer de réfléchir, rien ne me venait. Il fallait dire que c'était assez difficile de réfléchir en ayant une arme pointé sur sois, sans savoir à quel moment la balle va partir, car elle peut partir à tout moment. Ouais, non, ce n'était pas simple. Je l'écoutais et ses paroles m'énervaient encore plus au final, vraiment, ça m'énervait. « Et bien écoute, je regarderais de là-haut comment tu supportes de m'avoir tué. » disais-je sur un ton des plus sarcastiques. Putain, j'étais préparé à mourir. J'en avais pas envie. Bon, personne avait envie de mourir, mais là vraiment, c'était au-dessus de mes forces. Je ne pouvais pas croire que j'allais mourir de cette façon. « Bien sûr, je vais me laisser tuer sans rien dire, c'est sûr que ce serait tellement plus simple. Sur ma tombe, j'veux qu'il ait écrit "Adriel Rhodes, toujours aussi beau même mort." » répondais-je avec un rire plus que nerveux. « Tu veux peut-être m'entendre dire mes dernières paroles, mes derniers voeux avant de mourir ? » demandais-je en la fixant.

Putain de soirée de merde. Putain de situation de merde. Mais alors que je pensais que l'on avait déjà atteint le summum, le pire du pire, non. Elle se rapprochait de moi et me plaquait contre le mur, plaçant son arme contre mon cou. Je pourrais facilement la contrôler, le soucis était cette arme. Si je bougeais, elle tirerait. Alors tenter de la maîtriser n'était peut-être pas la meilleure des solutions. C'était pour cela que j'avais décidé de parler, de jouer sur les sentiments. C'était mes dernières cartes, la dernière chose que je pouvais faire. Alors j'allais sortir tout ce que j'avais à sortir, même si elle me faisait carrément flipper avec son sourire de psychopathe. Je la regardais droit dans les yeux, alors que son visage était tout près du mien. « Leevy, tu le regretteras. Tu sauveras peut-être ton fils oui, mais tu réfléchiras et tu te rendras compte que tu as fait une connerie, qu'il y avait d'autres solutions. Tu iras sur ma tombe, comme avant, tu sais, quand j'me suis fait passé pour mort ? Sauf que cette fois, ce sera la réalité et ça te hantera toute ta vie. Parce que je ne suis pas n'importe qui pour toi Leevy, que tu le veuilles ou non. Je suis ton premier amour et peu importe les mecs que t'as eu et les filles que j'ai eu, entre nous, il y a toujours quelque chose et il y aura toujours quelque chose. T'es la seule et unique fille à me faire ce putain d'effet, cet effet qui m'empêche de te jeter comme je le fais avec les autres. Je te dirais presque que je t'aime, mais à quoi bon ? Ce n'est pas réciproque après tout, puisque tu es prête à me tuer. T'es prête à tout ruiner, à tout gâcher, à ne rien essayer pour garder ton fils et moi. Alors tue-moi, mais n'oublie jamais que je t'ai aimé plus que n'importe qui et que moi, je ne t'ai jamais fait souffrir. » lâchais-je, ne lâchant pas son regard. Je voulais qu'elle voit que je disais la vérité, que je ne mentais pas, que je me livrais juste à elle car c'était mes dernières paroles, mes derniers moments.

Je sentais que ma fin approchait. Je sentais que j'allais bientôt y passer. J'avais imaginé plusieurs fois comment j'allais mourir, autant dire que tuer par Leevy ne faisait pas partie de mes options. Alors je lui lâchais tout, car c'était mes dernières paroles et que je n'avais plus rien à perdre. Je ne lâchais pas son regard, car je ne cesserais de la regarder tant que je serais vivant. Mais là, je voyais ses yeux s'humidifiaient. Je fronçais les sourcils, me demandant si de la prendre par les sentiments avaient marchés. Et la dernière chose à laquelle je m'attendais, c'était qu'elle vienne coller ses lèvres contre les miennes dans un baiser plus que passionné. Je ne bougeais pas, je ne savais pas comment réagir. J'étais évidemment heureux de sentir ses lèvres contre les miennes, mais je n'oubliais pas qu'elle avait essayer de me tuer. Son arme tombait par terre et je la récupérais directement, la posant plus loin. « Tu la fermes et tu t'assois sur le canapé. » lâchais-je plus sèchement que je ne le voulais vraiment. Je partais vers la cuisine et j'attrapais une bouteille d'eau. J'avais jamais vu la mort d'aussi près, je n'en revenais pas, j'étais encore un peu perdu. Je revenais dans le salon et je lui tendais la bouteille d'eau. « Je te laisse pas sortir dans cet état, tu serais capable de tuer un inconnu ou de faire une grosse connerie. » disais-je simplement en allant m'asseoir sur le fauteuil, loin d'elle. J'attrapais mon joint et je l'allumais, j'avais besoin de drogue, de décompresser, d'oublier un peu. Tout ça, c'était juste beaucoup trop dingue.

Je n'arrivais pas à y croire. Je venais de réussir à me sauver la vie en disant tout ce que je pensais, en la prenant par les sentiments. Parce que même si j'avais fait ça en me disant que les sentiments pouvaient la faire craquer, je pensais chaque mot que j'avais dit. Je lui ordonnais de s'asseoir sur le canapé, faisant attention de bien récupérer l'arme pour la cacher. Je n'allais pas non plus lui laisser à côté, il fallait pas abuser, j'étais pas aussi con que ça. Je lui prenais une bouteille d'eau, lui donnait et m'asseyait aussi loin possible d'elle. J'attrapais mon joint et je le fumais, pour essayer de me détendre, parce que j'étais tout, sauf zen actuellement. J'avais envie d'hurler, de lui crier dessus mais je me retenais. « Je n'ai pas envie que des gens innocents payent mes erreurs. » répondais-je simplement. Après tout, c'était logique, ils n'y étaient pour rien. Je l'écoutais et je serais les poings. Reste calme Adriel, respire. « Tu veux que je te tue ? » demandais-je en relevant les yeux vers elle, le visage totalement fermé. Il n'y avait même pas une once d'humour, et pourtant j'étais le roi de l'ironie. Mais pas ce soir, pas après ce qu'il venait de se passer. J'étais encore perturbé, je ne savais pas comment réagir, je ne savais pas comment je devais lui parler. Non, j'étais juste perdu. « Ecoute-moi bien Leevy, ne me refais jamais ça. Si j'arrive à encore être un minimum attentionné avec toi après ce que tu viens de me faire vivre c'est juste car tu es l'une des personnes les plus importantes à ma vie. Puis je pense à ton fils, ce qui me retient de te tuer, entre parenthèses. J'ai envie de te détester, de te hurler dessus, de te jeter toute ma haine au visage mais.. J'en suis incapable. » disais-je en soupirant. « Et après, on me surnomme le connard d'Harvard, la plus grosse blague de la planète. » rajoutais-je avec un rire nerveux.

Pourquoi je n'arrivais pas à la détester ? Une personne normale l'aurait viré de chez sois. Mais moi non, je l'oblige à rester là, je lui apporte une bouteille d'eau, je ne lui hurle pas dessus. Je hurle à l'intérieur de moi, c'était tout. Et c'était horrible car au fond, je ne savais pas comment réagir. J'étais pas préparé à vivre un autre comme ça, j'étais pas préparé à ce qu'elle essaye de me tuer. Jamais je n'aurais pensé que quelque chose comme cela aurait pu arriver. Non, jamais de la vie. Je continuais de la fixer, même si elle me disait d'arrêter. Mais je n'arrivais pas à décrocher mon regard d'elle, j'essayais de l'analyser, d'analyser la situation. Cette putain de situation merdique. Notre relation avait toujours connu des hauts et des bas, mais là, c'était clairement pire que d'habitude. « Au moins, tu le sais, c'est déjà bien. » disais-je simplement. Elle m'avait effectivement fait plus de mal que de bien, mais il fallait avouer que je n'étais pas tout blanc dans l'histoire non plus. Même si là, je n'y étais pour rien, pour une fois, c'était déjà plutôt bien. Je fronçais les sourcils à la suite de ses paroles. Je la regardais, perplexe. Qu'est-ce que j'étais censé faire exactement ? L'obliger à rester ? La laisser partir ? Je soupirais. « Et merde ! » lâchais-je en me levant de mon fauteuil pour m'approcher d'elle, plaquant mes lèvres contre les siennes. Aussi dingue que cela pouvait paraître, j'en avais besoin. Cette fille ne me faisait pas réagir comme je le faisais habituellement. Je n'arrivais pas à la jeter, c'était plus fort que moi, je ne pouvais rien y faire. « Reste dormir ici, avec moi. » rajoutais-je en me séparant de ses lèvres, me raclant légèrement la gorge. Mais qu'est-ce que je foutais putain.