celeskho ≠ la fois où on s'est rencontrés.

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« De toute manière aux yeux de la loi nous sommes les principaux concernés ... Donc nous avons toujours le droit de veto » Ouai mais c'est pas forcément la loi qui allait nous aider pour le coup je pense. Ils en avaient un peu rien à foutre de la justice nos parents, y a que les intérêts financiers qui leur importaient. Et si on portait plainte pour je ne sais quel motif étant donné que je ne fais pas d'études de droit, ils donneront certainement de l'argent aux juges ou magistrats pour qu'ils soient relaxés et reprennent leurs affaires comme si c'était tout à fait normal. Vous pensez que ça leur importe ça ? Mais c'est vrai, vous avez raison. En fait, j'étais partagée entre une partie de moi qui était pessimiste et résignée et une autre qui était moins conciliante, beaucoup plus indomptable. Mais qui malgré tout s'acclimatait aux fiançailles. C'était vraiment un paradoxe mon moi intérieur, fallait que je me pose pour le comprendre un jour. Je taquinais comme une vraie enfant par la suite Nekho, ce qui eut l'air d'avoir l'effet escompté, c'est à dire de le faire sourire dans un moment si tendu et si important de nos vies. On allait faire un ulcère à 20 ans si on continuait comme ça. « Cela vous étonne ? » Ah mais c'est pas du jeu de répondre à une question par une autre. Il veut pas perdre la faaaace. Cela me rend toute chose vous le voyez bien. AHAHAH, oui naturellement. Je le taquine, toujours. Si cela m'étonne ? Non. A vrai dire, en général les gens aimaient bien ma compagnie car selon eux, j'étais qu'un bébé et je pouvais épancher leurs peines. Sauf que je m'exprimais. Là, ils comprenaient que ma présence n'était pas forcément agréable. Enfin, ça dépendait des personnes que j'avais face à moi généralement. Avec la tirade que je sortais finalement, c'était un quitte ou double si jamais on allait matcher ou pas. Si il était à fond toutou à ses parents, ouai, ça allait pas le faire. Mais si il voulait gérer un peu sa vie, alors c'est bon. « Si l'on m'avait dit que vous seriez comme cela je n'y aurai pas cru une seule seconde ... Où dois-je signer pour valider cette vision des choses ? » Un grand sourire se dessinait sur mes lèvres, satisfaite de sa réplique. « Je suis agréablement surpris et rassuré de voir que l'avenir ne sera pas aussi planifié que je l'avais pensé » Si je le pouvais, je taperai dans mes mains comme une gamine, signe que j'étais ravie. Mais non, fallait tout de même que je me contienne. Je prenais ma tasse de thé et la levait un peu. A notre future vie. Sourire en coin, je me disais que malgré ce qu'on disait là, on risquait fortement de suivre les conseils de nos parents et c'était normal. Mais au moins.. on pourrait un peu s'échapper de notre monde. Je suis contente d'entendre en tout cas que vous partagez mon opinion, j'avais un peu peur de faire tâche avec ce discours. confiais-je. Genre de me faire détester ou qu'il me dise d'aller trouver une autre alliance quoi.

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Non, bien sûr que les grands patriarches n'en avaient que faire de nos protestations et même aux yeux du gouvernement ce n'était pas une chose grave, du moins d'où je venais. Les pays orientaux, particulièrement ceux du Nord étaient connus pour leur manque de considération envers les droits des femmes, les règles du mariage et autre, alors si nous étions au Caire je n'aurai même pas mentionné cela tellement c'était idiot. Sur ce coup là nous vivions encore à la préhistoire, c'était dommage de gâcher une telle évolution alors que le reste du monde vivait en parfaite harmonie de ce côté là, heureusement la nouvelle génération dont je faisais parti milité pour obtenir une égalité parfaite, et une voix portant plus. J'avais l'image des États-Unis comme étant le pays de la liberté, des droits de l'homme avec toutes ces manifestations dans les grandes rues, les banderoles, les attaques de la police pour faire taire le peuple ... Mais Célestine venait plus ou moins de réduire à néant cette utopie dans laquelle on berce quand on est extérieur au territoire. « La justice américaine serait donc aussi compétente que celle d’Égypte ? » Je me laissais allé à ma réflexion, comme quoi le monde était corrompu partout, qu'il n'y avait pas d'exception ou de petit havre de paix où tout le monde partait sur un pied d'égalité. Je reportais mon attention sur Célestine s'amusant à me tourmenter comme si le but de cette rencontre était de jouer les dernières minutes de notre jeunesse que l'on allait nous arracher bientôt sans pitié. Je secouais la tête en riant face à ses propos, la conversation prenant une tournure que je n'aurai pas imaginé à notre arrivée. Je passais ma main dans mes cheveux pour les recoiffer, et accessoirement pour calmer ce rire à la fois amusé et pris au dépourvu. « J'en conclu que j'aurai le droit à un second rendez-vous ? » C'était évident de toute manière, au moins pour convenir de dates ou remplir des papiers, même si le courant n'était pas aussi bien passer entre nous il aurait fallu se revoir pour les formalités, alors autant prendre ça avec le sourire puisque cela prenait un chemin plus amusant et détendu. Je reprenais à mon tour ma tasse en la levant au ... Toast c'est cela ? Que portait Célestine, au futur que nous allions vivre. « Puisse t-elle être sans problème » Je savais bien que cela n'allait pas être simple, mais déjà si à nous deux nous évitions de nous mettre des bâtons dans les roues, ça allait être une grande victoire et des efforts en moins à fournir, une chose non négligeable. Je reposais ma tasse en écoutant Célestine et hochais la tête à ce qu'elle disait. « Je suis là certes, mais je ne cautionne pas toutes les décisions de mon père, donc il y a de grandes chances que nos opinions se ressemblent » A ce niveau là du moins, il restait encore tellement de chose à découvrir et approfondir.

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Notre situation était tellement.. au dessus de ce que vivait le bas peuple si je peux le tourner de cette manière sans être politiquement incorrect que nous étions plus ou moins hors d'atteinte. Je pense. Je suppose plutôt. Certes, il fallait de temps en temps quelques histoires judiciaires pour montrer que les aristocrates n'étaient pas les petits choux à protéger, le gratin de la société à épargner. Mais concrètement.. 1% de la population mondiale avait autant d'argent que les 99% restants. On est peu comme ça. Alors nos situations de mariages forcés tandis qu'il avait des problèmes plus importants à régler comme la crise économique, c'était peu important. Surtout si le système veut essayer de récupérer des dons de la part de ces riches. C'était tenduu. « La justice américaine serait donc aussi compétente que celle d’Égypte ? » Je sais pas, honnêtement je sais pas. Ma famille n'avait jamais eu vraiment affaire à un jugement donc difficile de juger. Ca dépend de l'identité de l'accusation et de la défense je pense, mais il est clair qu'un billet peut tout faire changer. Comme partout ailleurs. Et avec Nekho, il me semble que nous avons pas à nous plaindre. On achetait pas toutes les personnes qu'on fréquentait naturellement, mais je sais que ça m'avait servi à de nombreuses reprises d'être milliardaire. Et j'en profitais. L'égyptien était tellement chou à rigoler comme ça, pris au dépourvu je suppose de ma façon de parler. Ah oui, je suis canadienne, désolée, je suis ptete pas comme les femmes de ton pays. Mais tu vas t'éclaaater tu vois. « J'en conclu que j'aurai le droit à un second rendez-vous ? » Bien sûr qu'il y en aurait un. Mais autant jouer un peu, s'inventer des possibilités que nous avons pas. Nous sommes de grands enfants ahah. N'allez pas de suite aux conclusions hâtives. J'attends de voir si je tombe sous votre charme aussi.. Oh come on, je suis sous charme dès que je me suis retournée vers lui et ça ne fait que se confirmer à chaque seconde qui s'écoule dans ce rendez-vous. Il devait bien le voir dans mon regard que c'était que des mots en l'air et qu'au fond de moi, oui, je voulais le revoir, indépendamment de nos fiançailles. Il faut bien qu'on se cherche un peu, qu'on crée une complicité à notre façon. « Puisse t-elle être sans problème » Tu m'étonnes. On dirait presque les hunger games là et le fameux "may the odds be ever in your favor". « Je suis là certes, mais je ne cautionne pas toutes les décisions de mon père, donc il y a de grandes chances que nos opinions se ressemblent » Je lui souris à nouveau, contente. Vraiment. Il avait tout pour lui pour le moment. Toutes les qualités qu'il fallait. Je reprenais une gorgée de mon thé, le savourant, jetant un coup d'oeil à la bague à mon doigt. Y a des contrats à signer ou négocier dès aujourd'hui ou pas.. ? Autant faire le plus chiant maintenant qu'on était de bonne humeur.

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Je pensais relativement souvent à ce qu'il m'aurai arrivé si je n'étais pas né dans cette famille, on peut l'avouer que j'ai eu la chance d'avoir une cuillère d'argent dans la bouche depuis ma naissance, je n'ai rien à voir dans la fortune Heruben pour le moment. Mon père n'avait pas ce début de vie, il avait construit lui même son empire, il avait débuté en tant que simple marchand ambulant avant de se faire embaucher dans une compagnie en tant qu'ouvrier pour finalement reprendre les études et se mettre à son compte jusqu'à obtenir le niveau qu'il avait atteint aujourd'hui. C'était de là aussi que je tenais mon admiration pour lui, les montées fulgurantes comme la sienne sont presque impossibles dans notre société, mais il y était parvenu et c'était à lui de faire tourner le monde Égyptien, alors faire taire un juge ou un policier n'était pas quelque chose de bien compliqué en y repensant. « La magie du monde moderne » Une simple liasse pouvait réduire à silence n'importe qui, enfin presque puisque les rebelles étaient traité à coup de fusil. A mes yeux c'était quelque chose d'important, l'égalité et la justice, mais on ne change pas l'histoire en un claquement de doigt et le monde des affaires était féroce, pas de place pour la considération à ce qu'il paraissait. J'espérai changer le mode de fonctionnement de l'entreprise de mon père quand j'en serai à la tête, mais encore une fois cela allait être un long combat. Tant d'épreuves à affronter encore, mais j'étais sur la bonne voie juste à constater le rendez-vous avec Célestine, nous partions presque comme à la guerre avant cela et nous voilà à rire comme lors d'un speed-dating. « J'attendrais le temps qu'il faudra dans ce cas là » Vérité à peine dissimulée sous une tournure plus agréable, coincés comme nous l'étions autant le faire en souriant. Mais je prenais cela moins comme une tâche ingrate compte tenu de la personne que j'avais en face de moi, je suis certain que dès que les premières photos circuleront au sein de la famille j'aurai des dizaines d'appels de la part de mes cousins envieux. Les femmes orientales sont belles oui, la peau hâlée par le soleil, les yeux bruns et les cheveux soyeux, mais le tout caché et gâché à mon goût. Et là j'avais à faire à l'opposé avec Célestine, et tout ce qui change intéresse forcément, même quand on se proclame à cent pour cent pour la "pureté" du sang comme certain. « De mon côté non, à vrai dire je n'aurai les clés de mon loft que lundi, donc toutes mes affaires sont dans un garde-meubles » Arrivée prévue qu'à moitié, qui se prend à la dernière minute pour rénover un loft censé être prêt dans les deux semaines qui suivent ? Pour le moment cela ne me dérangeait pas, vivre ici n'était pas si terrible, juste un manque de personnalisation mais cela viendrait une fois que je serai installé chez moi.

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« La magie du monde moderne » Ouai. Mais bon, c'était notre monde et je m'en plaignais pas, je préférais être dans ma position que dans la plèbe. Je m'en foutais un peu des pauvres, des gens qui n'avaient rien fait de leur vie pour essayer de s'en sortir, genre les sdf. Quelle belle connerie ça. Bouges ton boule et ça ira mieux mec. C'est clair que c'était pas chez moi qui fallait venir pour la compassion, ah ça non aha. J'étais une vraie aristocrate, on mélange pas les torchons et les serviettes. Les associations caritatives ? C'est bon pour la publicité de l'entreprise, c'est tout. Honnêtement, je suis peut-être détestable mais ça me convient. Et Nekho s'en rendra bien compte de lui même, quand je lâcherai des petites piques dans certains contextes. « J'attendrais le temps qu'il faudra dans ce cas là » Ca, ça me convient par contre. J'aimais beaucoup ce jeu de taquineries, de séduction et speed dating. Vous êtes un homme patient. C'est rare de nos jours. Avec toutes les applications genre Tinder et compagnie, les mecs et les filles aussi d'ailleurs étaient de plus en plus à vouloir du rapide. Genre un fast food de la séduction, fast séduction en fait. J'aimais pas trop ça. J'étais ptete vieux jeu à me convaincre que prendre son temps, connaître la personne, apprendre à voir ses défauts et ses qualités, apprivoiser son passé était plus important que juste.. avoir le contact physique, le plaisir éphémère sur quelques minutes. C'était frustrant non ? Je pense que ma mère m'a tellement élevé dans le moule "pas de sentiments, jamais" que j'ai envie de la contredire et de lui montrer que je peux très bien gérer mon boulot et mes relations amoureuses. M'enfin, encore pour ça il faut que je commence à avoir des sentiments pour Nekho. On verra si avec le temps quelque chose se crée. « De mon côté non, à vrai dire je n'aurai les clés de mon loft que lundi, donc toutes mes affaires sont dans un garde-meubles » Je regardais dans le vague derrière le jeune homme. Un loft carrément. Je faisais pauvre d'habiter dans ma confrérie à côté de lui. A vrai dire ma mère m'a confié déjà un contrat. Enfin.. c'est plutôt une déclaration sur l'honneur en quelques sortes. Mais on a qu'à attendre de se revoir pour pouvoir faire tout d'un coup. C'est plus agréable non ? Et normalement, les avocats arrivent la semaine prochaine pour les autres papiers administratifs. Rien de bien folichon. Eliot House à Harvard ?

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Agir ainsi, comme deux adolescents flirtant à la sortie des cours, c'était une sorte de libération surtout quand on comprenait bien que Célestine était autant dans le jeu que je pouvais l'être. Je mentirais en disant que c'était la première fois que je parlais de la sorte à une femme, à vingt-quatre ans on a déjà eu des expériences en principe, mais c'était tout nouveau que d'avoir une personne face à soi qui réagit de la sorte. L'étique en Égypte fait qu'il est très mal vu de sortir ou rire en compagnie d'hommes si l'on est une femme, peu d'entre elles acceptent donc les échanges même au sein de l'université. Les rares filles avec qui j'avais pu partager de tels moments étaient soit étrangères, ou alors totalement libérées de toutes les règles que l'on peut leur imposer contre leur gré. Avec Célestine c'était bien différent, elle était certes obligée de suivre les instructions de sa mère, mais d'un autre côté elle avait sa propre manière de pensée, elle était libre à sa façon. Si jamais j'avais dû avoir le même rendez-vous mais avec une fille de famille égyptienne, nous n'aurions pas été laissé seuls jusqu'au mariage, question de sécurité et de règle une fois de plus. De ce côté là je ne pouvais qu'admirer les États-Unis, moins de problème et plus de libertés. « Je sais surtout que cela ne sert à rien de presser les choses, au risque de les abimer à tout jamais » Je souriais en accompagnant mes propos d'un léger haussement d'épaules. A quoi cela servait de vouloir aller si vite alors que nous avions une vie entière devant nous ? Même si officiellement nous étions fiancés, dans quelques mois mariés, nous n'étions pas obligé de précipiter les autres évènements entre nous, on nous imposait déjà assez de folies, alors autant profiter de notre côté et faire les choses à notre rythme sans se brusquer, cela ne servait à rien. La preuve était que la Madame Weasley avait déjà prévu le fameux contrat pour cette première rencontre, ce qui ne m'étonnais pas puisque c'était peut-être l'un des plus importants à signer pour faire valoir la suite des accords entre les deux familles. « Dès que j'aurai remis la main sur les miens je vous le ferez savoir, comme ça ça nous évitera de nous éparpillez côté administratif » Je devinais déjà l'après-midi entière à lire des déclarations longues comme des parchemins et le stock de stylos pour devoir signer l'ensemble, des véritables olympiades. J'acquiesçais à l'arrivée du personnel, enfin des avocats prévus sûrement pour surveiller que l'on ne faisait pas d'erreurs. Je riais légèrement quand elle devina la maison allant m'accueillir. « C'était donc si prévisible que cela ? » Les Eliots étaient sûrement la seule maison acceptable aux yeux de mon père, puisqu'ils était hors de question que j'aille chez les Mathers trop amoureux de la fête, les Winthrops avaient eux une image de Don Juan peut acceptable quant aux Quincy ...Trop gentils oui, et la Dunster House était pleine.

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Ca me plaisait de jouer au fake flirt avec Nekho. On pouvait faire semblant d'être des vrais jeunes, qui se sont rencontrés sur l'application que je trouve assez salace qu'était Tinder. Le supermarché du sexe. C'était réellement de la comédie, car même si j'avais déjà eu l'occasion de draguer ou de me faire draguer, il n'y avait pas eu ces enjeux géopolitiques derrière. Bon okay j'en fais ptete trop. Quoique non pas forcément. Lui était l'héritier d'un empire pétrolier. Quant à moi, héritière d'un empire énergétique et forestier. C'est à dire tout ce que le monde avait besoin en ce moment et où tous les dirigeants cherchaient des ressources. On allait être des clés. Donc enjeux géopolitiques. Malgré toute la tension sous-jacentes qu'on pourrait pas enlever pour le moment, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il était beau quand il souriait, si innocent et si taquin. J'avais de la chance d'être tombé sur lui. « Je sais surtout que cela ne sert à rien de presser les choses, au risque de les abîmer à tout jamais » C'est pas faux. On dirait presque de la philosophie d'une certaine façon, j'aimais bien. Nous avons tout notre temps. concluais-je avec un fin sourire, les yeux malicieux. Ah ça. C'est évident qu'on l'avait. On allait pouvoir se découvrir, se chercher, se détester, s'hurler dessus, se retrouver. Tout ça. Qu'on le veuille ou non. On allait être des associés. Restait à savoir si tout ceci se ferait dans la bonne humeur ou si on allait se mettre des bâtons dans les roues. Pour ma part, je parie sur la première solution. « Dès que j'aurai remis la main sur les miens je vous le ferez savoir, comme ça ça nous évitera de nous éparpillez côté administratif » J'acquiesçais. C'était plus sage de faire ça. Autant nous prendre la tête une bonne après midi, histoire qu'on soit fiers de nous après et que les parents prennent le relais par la suite. On aura fait les premières démarches, c'est déjà un bon début. Enfin, je dis ça mais je connais pas encore tous les termes des contrats et je pouvais très bien refuser d'en signer un si un item ne me plaît pas. Ah ça oui. Je finis par m'éloigner de nouveau de l'économie pour me pencher sur son arrivée à Harvard et les fameuses confréries. Beaucoup d'étudiants en faisaient partis et je ne regrettais pas de m'être lancée dans l'aventure. « C'était donc si prévisible que cela ? » Je fis une petite grimace l'air de dire "beeeeh comment dire" avant de rigoler. C'est l'une des seules qui méritent quelqu'un comme vous, avec votre prestige. Certaines confréries avaient perdu de leurs prestances c'est certain. Mais laissez moi vous dire que la Lowell restera la meilleure des confréries. Petite gueguerre oblige ahah.

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Pour avoir du temps, nous en avions c'était sûr et certain, une vie entière s'étalait devant nous laissant les aléas de la vie rythmer notre future relation. D'un autre côté nous n'en avions pas tant que cela, le compte à rebours était enclenché et dans plus ou moins six mois nous serions devant nos familles respectives à prononcer les vœux et à passer les anneaux à nos doigts. Certaines familles ne prenaient même pas le temps d'introduire les époux avant la fameuse cérémonie, et déjà qu'aujourd'hui je trouvais cela étrange d'imaginer qu'un jour je devrais être prêt à jurer le partage de ma vie avec Célestine, je n'osais même pas imaginer ce que ça aurait été si l'on ne s'était vu que le jour du mariage. Je devais donc reconnaitre que malgré l'effet de surprise, les cachoteries, nos parents avaient tout de même faire l'effort de nous mettre en condition avant d'officialiser publiquement cette alliance, nous laissant le temps de nous connaitre un minimum pour éviter que l'on fasse un malaise à l'hôtel de ville. Au moins nous avions la possibilité de discuter sans être trop pressés, en prenant plus de plaisir à se questionner sur nos vies privées plutôt que de retenir des informations communiquées à la va vite le dernier jour. Mon sourire fut amusé après les paroles de Célestine par rapport aux maisons, elle savait comment tourner les choses pour que cela soit plus flatteur. « Je reconnais avoir hésité avec la Dunster également, mais il faut croire que l'argent et plus puissant que la connaissance » Autrement dit mon père avait encore une fois préféré me voir briller sous une pluie de liasses de billets plutôt que je sois reconnu pour mon assiduité. Il était fier d'avoir un fils prenant autant au sérieux ses études, c'était la relève assurée avec une main de fer dans un gant de velours, mais le bleu l'attirait beaucoup plus, une soif de richesse inépuisable. Je riais à son petit pique sur les confréries, m'informant par conséquent que Célestine n'était pas une Eliot mais une Lowell. « Que les meilleurs gagnent dans ce cas là » Si j'avais clairement assumé mes choix par rapport au dessin ou même que j'en avais parlé à quelqu'un, j'aurai pu en être aussi. « J'ai donc à faire à une artiste ? » Nous n'avions pas encore abordé nos centres d'intérêts ou même nos études, mais avec cette discussion cela ne pouvait que venir au fur et à mesure. J'étais curieux d'en savoir plus, Célestine ne semblait pas avoir une personnalité fade ou éteinte, cela promettait des situations plutôt intéressantes à l'avenir.

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J'étais étudiante sur le campus de la prestigieuse université américaine depuis quelques années maintenant et on pouvait dire que j'arrivais désormais à plus ou moins reconnaître les personnes de chaque confrérie. A peu près. Parce que naturellement, t'as des personnes que tu penses connaître et en fait non. Combien de personnes avaient-elles dû croire que j'étais une Eliot. En effet, j'avais tout des bleus. J'avais l'héritage, la famille puissante, l'attitude, le comportement, l'argent, la façon de vivre. Mais c'était justement pour réussir à me faire ma propre identité que j'étais allée vers les lowell, recevant par ailleurs les foudres de ma famille que j'avais déshonoré il paraît. Lmao. Mais tant pis. Je m'épanouissais et c'était tout ce qui comptait. « Je reconnais avoir hésité avec la Dunster également, mais il faut croire que l'argent et plus puissant que la connaissance » Ah. C'est donc pas lui qui avait encore choisi ce qu'il allait faire. Prisonnier de son carcan, il pouvait même pas décider de sa vie quotidienne. M'enfin, je serai malhonnête si j'affirmais qu'il n'y a pas de conséquences dans nos réputations. Les Eliots actuels sont les futurs maîtres du monde, c'est certain. Venir de cette maison était donc bien plus prestigieux que de venir de la Mather House par exemple. Choix exécrable je trouve. Aucune possibilité de débattre là dessus ? demandais-je néanmoins, car ça me faisait mal au coeur qu'il soit encore plus opprimé que moi et je croyais pas que c'était possible en fait. « Que les meilleurs gagnent dans ce cas là » Je rigolais, acquiesçant. Je me fais aucun soucis. L'art gagnera toujours dans le coeur des gens de toute manière qu'est-ce que vous voulez. « J'ai donc à faire à une artiste ? » Je terminais ma gorgée, posant ensuite la tasse qui était désormais tiède sur la table face à moi. J'espère que c'est pas mal vu en Egypte d'être ce genre de personnes.. commençais-je, m'inquiétant réellement de ce qu'il pouvait penser de moi mais surtout sa famille. Artiste en effet. Musicienne surtout. J'ai jamais été douée dans les arts comme le dessin, la peinture ou la sculpture. J'essaie mais ça n'a jamais été très concluant. Un enfant de trois ans pourrait faire mieux que moi ahah.

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Célestine & Nekho

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Encore une fois je n'avais pas eu mon mot à dire, tout avait été organisé dans mon mot et encore aujourd'hui j'ai du mal à réaliser comment je n'ai rien pu voir, une telle agitation pour un départ, cela est forcément visible. Je passais tellement de temps à l'université le nez plongé dans des livres que je n'avais rien l'effervescence ayant animé ma famille. Enfin quelques personnes étaient concernées, tout le monde n'était pas forcément informé du départ du grand garçon de la famille, mais je restais surpris par ma propre ignorance. Si j'avais eu à réellement choisir, que j'étais arrivé comme n'importe quel étudiant à Harvard, je serai allé à la Dunster, c'était sûr et certain, à mon humble avis j'y avais ma place, j'étais si acharné dans mon travail qu'il m'aurait été difficile d'aller ailleurs. Mais c'était mon père aidé d'Antwan qui avaient géré mon inscription alors il me paraissait normal que ce dernier ait parlé de sa maison à Monsieur Heruben qui avait très facilement dû s'opposer à toutes les autres, ne réduisant le choix qu'à l'élite économie, les futurs leaders de Wall Street. « Aller ailleurs aurait sûrement signé mon exclusion de la société » Ajoutais-je avec une mine faussement abattue. J’exagérais peut-être, après tout qu'est-ce qu'une maison plus tard ? On n'a pas plus de poids dans son entreprise si l'on a été Winthrop, Lowell ou Eliot, c'était une simple histoire de prestige pour l'heure actuelle, pouvoir dire que son fils est à Harvard et en plus, entouré de gens tous plus riches les uns que les autres. D'un côté je m'en fichais aussi, être dans une maison permettait une intégration plus rapide et aisée, pouvoir participer à des soirées ou des voyages de groupe, avoir donc des liens privilégiés avec certaines personnes que l'on n'aurait jamais vu ailleurs. Je remarquais l'expression réservée de Célestine par rapport à ses choix, la crainte de déplaire au côté "adverse" et de rompre l'alliance si elle était en dehors de la case sûrement. « C'est plus dérangeant, l'art est directement lié aux mains, ce n'est pas "noble" » Autrement dit tout ce que l'on fait avec ses mains est directement relié au bas-peuple, il faut être un intellectuel aujourd'hui. « Mais nous ne sommes pas en Égypte, et même, cela ne regarde personne d'autre » Ajoutais-je d'un ton complice pour la rassurer, puis même si nous y avions été, elle n'était pas "comme nous", donc personne n'avait à juger une étrangère sur ses choix. Je m'intéressais encore plus à son discours, musicienne donc, c'était quelque chose que j'appréciais aussi. « Et quels instruments, si je puis me permettre ? » De mon côté j'étais secrètement pour les carrières artistiques, je ne serai certainement pas celui qui la réfrénera.

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