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« paradis perdu » oliver et anna.

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« Peut-on considérer comme un accident quelque chose que j'ai, somme toute, volontairement causé? » Intriguée par sa réponse, un instant, j'en fronce les sourcils, ne sachant pas réellement quoi répondre pour le moment. Je m'interroge alors, sur la tournure de sa phrase, ayant cette pensée étrange en premier, celle qui taraude déjà un peu trop mon esprit torturé, et s'il … avait voulu en finir ? Troquer la vie pour ce qu'il y a de pire ? J'en déglutis, ne dis plus rien, envisage de redemander plus tard lorsque tous les sujets possibles de conversations se seront étiolés. S'il a envie de répondre, s'il n'est pas gêné.

Et nos pas nous mènent jusqu'à l'intérieur de l'habitacle un tantinet cosy, nos marches se suivent tandis que je constate les regards sur moi se poser, lui glissant en un murmure mon avis à ce sujet. Peut-être un peu désolée, même si je ne suis pas certaine de savoir l'être sincèrement. Trop habituée à mentir, manipuler les gens. « Ils sont surpris de voir débarquer la duchesse au bras du cracheur de feu. » J'en lève les yeux au ciel, lui servant un sourire doucereux. « Les journaux à potins seront-ils un problème demain? » Ils pourraient l'être, il est vrai de le souligner. Mais je ne pense pas que c'est ce qui va le plus embêter, c'est plutôt le fait que j'ai fui, en trombe, la soirée. Le fait qu'à la fin de l'opéra, personne ne sera à son bras. Celui d'Alan, évidemment. Une fois assis, je lui précise ; « Sans mentir ? C'est mon père, qui va en poser le plus. » De problèmes, de questions, de maintes façons de réprimander mon action. « En mentant ? Tout ira pour le mieux. » Je fonds dans un sourire, en secouant le visage, lui indique de cette manière muette, que peu importe, j'assumerai. Ce n'est pas comme si c'était la première fois. Et je baisse mes prunelles, les laissent traîner sur notre table, repensant encore à ce mariage forcé.

« Que désire-tu boire, ou manger? » Mon regard sur lui se redresse, maintenant qu'il le demande, je réalise que oui, j'ai faim. Incroyablement faim. De vie, de Clay, d'un soupçon de liberté. « On peut se tutoyer? » J'étais pourtant certaine de l'avoir déjà fait, au moment de lui demander ce qu'il a pu faire pour se retrouver à marcher avec des béquilles, béquilles qu'il laisse sur le côté, d'ailleurs. Alors je mords mon inférieure, lançant une oeillade sur le côté, le comptoir et ce qu'il peut avoir à offrir comme douceur. « Je veux bien un latté. » Pour changer des cafés noirs que je bois à longueur de journée afin de tenir en soirée. « Mais dis leur d'oublier le dessin stupide dans la mousse. » Parce que c'est dans leurs visages que je pourrai le renvoyer. Cependant avant qu'il ne s'échappe dans la direction opposée, je fouille dans ma pochette et en sors rapidement un billet. « Ce coup ci, tu me laisses t'inviter. » Et pour ce qui est du tutoiement, je pense qu'à mes mots, il sait, que nous ne sommes plus obligé d'user de politesses qu'on pourrait parfois croire forcer.
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× Annalyne & Oliver ×
- Sans mentir ? C'est mon père, qui va en poser le plus. En mentant ? Tout ira pour le mieux.

Je n'aimais pas cette réponse. Je n'aimais pas ce qu'elle pouvait sous-entendre. Mais elle était ce qu'elle était. Annalyne vivait dans un autre monde du mien et celui-ci semblait avoir un fort prix. De la tête, elle m'indiquai, muette, que rien n'y changerait, que c'était devenu habituel. Je retins une grimace, par respect. Elle semblait avoir fait ce choix, de s'arranger avec tous les calvaires qu'elle devait endurer. Étais-ce la meilleure solution? Comment pourrais-je le dire? J'avais simplement la chance de découvrir la personne sous son masque. Étais-ce le fait que j'étais un total inconnu? Peut-être bien...

Une fois assuré que mes deux supports métaliques ne nuirait pas, je m'enquis sur ce qu'elle voulait.

- Je veux bien un latté. Mais dis leur d'oublier le dessin stupide dans la mousse.

J'échappai un petit rire, tout en prononçant un "D'accord." Après une infime hésitation, je fouillais dans ma poche arrière et sorti mon carnet de voyage, parcourant rapidement les pages pour en trouver une qui n'étais pas couvert d'un croquis. Je pris le feutre attaché à la couverture et griffonait mon numéro.

- Ce coup ci, tu me laisses t'inviter.

J'accepter l'argent sans discuter. Je ne cherchais pas à la vexer en lui tenant tête. Je la remerciai plutôt. Avant de m'éloigner, je déposai mon calepin ouvert devant Annalyne.

- Je doute pouvoir être d'un grand secours, mais si tu as besoin d'une autre pause de cette bulle de paillettes une autre fois... tu sauras ou me joindre et ça me feras plaisir de t'offrir un café à mon tour, souris-je. Tu le prends, tu le laisses, tu arraches la page, tu en fais ce que tu veux, fis-je avant de me diriger vers le comptoir d'un pas plus ou moins habile.

Ma démarche sans béquille était encore hésitante. En fait, j'étais encore un peu hésitant. Depuis plus d'un mois, j'avais cette douleur lancinante qui me suivait, il était un peu normal que j'aie des doutes lorsqu'il était question d'ajouter du poids. Les quelques premiers pas étaient les pires, puis lorsque je réalisai que ça allait bien, je repris mon assurance. Je passai notre commande, patientai quelques minutes que la serveuse blasée ne l'exécute et revins finalement avec les cafés en main. Je déposais le sien devant elle.

- Un latté, sans dessin stupide, tel que demandé, souris-je.

Je déposai mon cappucino et m'installai.
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Mes paupières battent lorsque j'observe ses mouvements sans le comprendre réellement, j'en accuse même quelques soupirs, détestant silencieusement quand je n'entends pas directement les choses, je suis pourtant bien consciente que cela aussi est un défaut de fabrication, de formation, à la maison Malcolm on aime que tout arrive très vite, et ne pas attendre quelconque explications trop longtemps. Alors quand je vois finalement un carnet se déposer devant moi, un numéro de téléphone qui vole non loin de là, cela fait son chemin dans mon esprit embué. Et je ne saurai dire pourquoi ma réaction première est de craquer un sourire muet. « Je doute pouvoir être d'un grand secours, mais si tu as besoin d'une autre pause de cette bulle de paillettes une autre fois... » Et le jaugeant une seconde de mes iris ébènes, je suis heurtée par cette chose étrange qui semble émaner de lui, ce que j'ai perçu, au moment même où il a rit quand je lui ai demandé de délasser mon corset. Cette sincérité. Celle qui donne mal à la tête tant elle peut être honnête, naturelle. Bourrée d'une … vérité. De la soirée que je viens de quitter, il n'y avait personne qui possédait cette qualité. « tu sauras ou me joindre et ça me feras plaisir de t'offrir un café à mon tour » Encore intriguée, je ne relève pas les yeux en sa direction, j'en rate son sourire, et peut-être que si je le savais, je m'en voudrai. Parce qu'il prouve encore plus cette caractéristique que je viens d'énoncer. « Tu le prends, tu le laisses, tu arraches la page, tu en fais ce que tu veux. » C'est sans intérêt, sans arrière pensée, j'ose réellement le croire. Et ce n'est qu'à ce moment là que mon attention quitte le papier afin d'en revenir à Oliver qui s'éloigne déjà en direction du comptoir pour commander ce que je lui ai intimé. Je le regarde, l'observe quelques minutes, sans vraiment savoir ce que j'attends, ce que j'espère, ce que je veux, ce que je dois faire … Mes pensées embuées, je me perds, je me perds. J'en reviens à Alan, à mon père. J'en mords mes lèvres, je m'exaspère. Puis mes doigts, mes phalanges s'aventurent sur les pages délaissées par leur propriétaire, déclinent en mouvements incertains les numéros écrits, et je sors mon téléphone, pour les entrer à l'intérieur. Les nommer d'un « Monsieur Davis » qui me fait sourire. Et j'ai ce loisir, celui de remarquer, qu'ils ont appelé, mais que Clay ne l'a pas fait. Toujours en froid, depuis Noël, plus à cause de lui que de moi, je ne sais plus réellement, je crois. Et je sors de ma torpeur, lorsqu'une tasse glisse face à moi, et que sa voix me murmure amicalement. « Un latté, sans dessin stupide, tel que demandé. » Un sourire prend naissance sur mes lèvres vermeilles et mon regard vient confronter à nouveau le sien. C'est ironique que je lui dis « Bien mieux qu'une coupe de champagne proposée par un serveur désigné pour satisfaire la moindre de mes volontés. » Je secoue le visage, et me reprends, s'en trop savoir pourquoi. « Faut pas croire, j'aime ça. » Le luxe, l'argent, ce que ça comprend, ce que ça provoque. Cette sensation de pouvoir qui galvanise et semble me rendre si grande. C'est juste qu'il y a cet homme qui est venu tout bousculer, les a rendu un tant soit peu obsolètes, les paillettes. Mais je pince mes lèvres, sans plus en rajouter, en en ayant marre de parfaire ce fichu cliché que je peux être sans le désirer. Des milliers de personnes voudraient être à ma place, et je me fais revêche face au destin sublime qu'on me tend. Ingrate, bon sang. Quand on sait, que c'est dans un bidonville qu'il est venu me chercher, j'aurai pu être toute une autre, voir l'univers d'yeux innocents, espérer des horizons géants. Sur mes réflexions, ma paume se pose sur la ance de la tasse, et porte à ma bouche la boisson chaude, qui accueille avec délice le goût de cette dernière, avant de la redéposer, et d'oser toucher à nouveau le carnet. « Ils sont de toi ? » Les dessins, les esquisses, les parts de son âme qu'il a couché sur le papier glacé, que je me suis permise de regarder, intrusive sans y être invitée.
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× Annalyne & Oliver ×
- Bien mieux qu'une coupe de champagne proposée par un serveur désigné pour satisfaire la moindre de mes volontés.

Aussi les paroles dites, qu'elle secoue la tête, réfutant cet argument.

- Faut pas croire, j'aime ça.

J'étire ma jambe sous la table, cherchant une posture un peu plus confortable. Je laisse distraitement courir mon doigt sur le tour de ma tasse, dont le café est encore un peu trop chaud à mon goût. Mon regard se perd quelque instant dans la mousse, et relevant la tête je m'adresse à elle doucement.

- Tu sais, ce n'est pas parce que tu es née avec une cuillère d'argent en bouche que tu n'en es pas moins humaine, Annalyne, lui dis-je, l'appelant pour la première fois par son prénom. Ce n'est pas parce que tu as tout ce glam, tout cet argent et cette vie jetset que tout le monde envie que tu n'as pas le droit de craquer par moment. D'en avoir marre. On a tous nos faiblesses, on a tous nos démons. Certains sont pires que d'autres, j'en conviens. Mais on a tous le droit de vouloir tout balancer, de s'effondrer en larmes ou tout briser. Et on se doit de le faire par moment ...avant de devenir cinglé.

Je ne cherchais pas à lui faire des reproches; je n'avais pas à faire la morale à qui que soit. Seulement un conseil. Ça ne l'obligeait aucunement à obtempérer, à poser le moindre geste. Mais si elle voulait ouvrir les vannes, je ne la jugerais pas. Si elle craquait, je lui apporterais de l'aide autant que je le pouvais. Elle me dirait qu'elle ne voulait pas rentrer ce soir; je l'inviterais à trouver refuge avec moi, il me suffisait d'un texto. Jason ne me le reprocherait pas, bien qu'il ferait peut-être une drôle de tête s'il connaissait la demoiselle. Le tout pour dire, que j'essaierais du mieux que je pouvais. Tout garder à l'intérieur, sans échappatoire finissait par créer un effet volcan. Et lorsqu'arrivait l'irruption, il était souvent trop tard ou l'on commettait des actions que l'on pouvait regretter par la suite. Je ne souhaitais ça à personne.

Je me décide finalement à prendre une gorgée de ce café que j'ai commandé, chassant avec cette boisson un arrière goût qui chercherait à s'insinuer. Je vois sa main glissé sur mon carnet. A-t-elle pris en note mon numéro? Je ne le saurai que si elle communique avec moi.

- Ils sont de toi ?

J'ai un petit sourire. Elle avait parcouru au moins quelque pages et loin de m'offenser, ça me faisait plaisir. Si j'avais perdu l'habitude de partager mes créations depuis un moment, je redécouvrais cette partie de l'art et son effet avec quelques frissons. J'appréciais pouvoir parler ouvertement de ma passion sans qu'il ne pleuvent des reproches comme quoi je perdais mon temps ou de me faire regarder comme une créature étrange. Je pouvais être moi-même.  

- Oui, ils sont de moi. Ils sont un peu brouillon par contre. Ce n'est que mon carnet de croquis que je transporte quand je suis en déplacement, précisais-je. Comme tu as pu le voir, je fais surtout des portraits et des paysages urbains. Je dessine depuis tout petit et je viens de m'inscrire pour une maîtrise en Arts Visuels à Harvard. Ça ne fait pas longtemps que je suis à Boston.
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× Annalyne & Oliver ×
« Tu sais, ce n'est pas parce que tu es née avec une cuillère d'argent en bouche que tu n'en es pas moins humaine, Annalynne. » Et un sourire s'esquisse sur mes lèvres de poupée peinturlurées, ayant une envie infime de rectifier deux petits détails au sujet de sa phrase. Le fait que je ne suis pas tout à fait née avec cette cuillère dorée, non, on est venue m'acheter, et parfois – souvent – cette vérité me donne la nausée. Parce que j'en suis arrivée à me demander pourquoi sauver un enfant si c'est pour essayer sans cesse de le modeler. De la situation, j'en suis lésée. Et puis, il y a ça aussi, le fait que je sois humaine, ça me fait muettement rire, parce qu'il doit être un des seuls à le penser, alors qu'il ne me connaît même pas. « Ce n'est pas parce que tu as tout ce glam, tout cet argent et cette vie jetset que tout le monde envie que tu n'as pas le droit de craquer par moment. » Pernicieuse, sa pensée semble s'infiltrer à l'intérieur de mes veines, comme un venin qu'indirectement je rejette. Craquer, ça semble si désuet. Et je suis forcée de constater que c'est ce que, ce soir, je fais. « D'en avoir marre. On a tous nos faiblesses, on a tous nos démons. Certains sont pires que d'autres, j'en conviens. » Mon latté en perd tout son goût, et des frissons remontent de mon échine à mon cou. Inconfortable pour la première fois en sa présence. Mes démons … Mon père, Alan, et Clay. Tous bourreaux de la femme que je suis. A leur manière, et je m'en exaspère. « Mais on a tous le droit de vouloir tout balancer, de s'effondrer en larmes ou tout briser. Et on se doit de le faire par moment ...avant de devenir cinglé. » Ma langue passe sur mes lèvres, un brin mal à l'aise, quand je relève mes prunelles vers les siennes, et lui concède cette … amabilité dans ses mots, bien que je ne pense pas que le mien soit le mieux choisi pour le caractériser. Non, il est simple, il est vrai, il ose et donne son envie sans vraiment se soucier, de me plaire, me convenir, me contrôler, ou encore me charmer. C'est apaisant, d'être à ses côtés. Ca vient sûrement de son insouciance. « Oliver, je le suis déjà. » Je me fonds dans la malice, pour détourner tout ce côté analyse psychologique de mon cas. « Cinglée. Mais je ne suis pas du genre à pleurer. Plutôt à tout briser. » Je n'ai pas d'âme, il faut qu'il arrête de m'en accorder une qu'assurément, je ne mérite pas. Et j'en laisse de ma bouche un rire succinct, en finissant par me mordre et soupirer. « Quel âge tu as ? » Pour parler de cette façon là, de faire du sens au milieu du foutoir dans lequel je suis plongée.

Alors je me permets d'entrer un peu plus dans son monde, lorsque je lui avoue, de façon détournée, que j'ai quelque peu regardé les croquis dont il a tracé ses ébauches que je trouve des plus complaisantes à regarder. Patientant pour sa réponse, j'avoue me délecter un instant, du petit sourire qu'il me sert avant de reprendre la parole. « Oui, ils sont de moi. Ils sont un peu brouillon par contre. Ce n'est que mon carnet de croquis que je transporte quand je suis en déplacement. » Je tique, malgré moi, sur le fait qu'il utilise ce que pour désigner les dessins, parce que ça les amoindris, et je ne crois pas qu'ils méritent d'être rabaissés, non spécialiste, mais les galeries d'arts, je connais. « Comme tu as pu le voir, je fais surtout des portraits et des paysages urbains. » J'ai pu c'est vrai, bien que tout de même je suis restée bienséante et n'ai pas trop forcé les limites de son talent. « Je dessine depuis tout petit et je viens de m'inscrire pour une maîtrise en Arts Visuels à Harvard. » Harvard … Comme si c'était la seule raison qui peut conduire quelqu'un jusqu'ici. Je sais bien que je fais preuve de mauvaise foi, en pensant cela, parce que c'est ce que je suis venue chercher aussi, même si j'ai tout quitté. Abandonné. « Ça ne fait pas longtemps que je suis à Boston. » En buvant une nouvelle gorgée, j'opine du visage suite à ses dires, revenant sur les derniers en premier. « Et tu t'y plais ? » Dans cette ville, dix ans que j'y suis et je dois avouer que je n'ai jamais franchement regretté, mais j'imagine que les rapports doivent être différents, surtout lorsqu'il suffit d'un coup de téléphone pour prendre un jet et quitter le pays. De ma vie, sa facilité, elle est incroyablement à gerber. Mais qu'importe, j'en retourne à ses croquis, feuilletant encore les pages, rapidement. « Les brouillons peuvent être prémices à perfection. » Un regard complice se glisse à son égard, et j'en lâche les pages de papier glacé, pour croiser mes bras sur ma poitrine, de moins en moins oppressée. « Harvard … Tu espères quelle grande carrière ? » Parce qu'ils ambitionnent tous à un futur glorieux en foutant les pieds la-bas. Et doucereusement dans les abysses de mon esprit, s'envenime cette pensée, que je ne souhaite pas qu'il fasse comme moi, qu'il se fourvoie. Peut-être qu'Harvard lui servira.
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× Annalyne & Oliver ×
- Oliver, je le suis déjà, m'informe-t-elle, comme une ouverture en tout franchise. Cinglée. Mais je ne suis pas du genre à pleurer. Plutôt à tout briser.

J'hoche la tête. Ça m'arrive aussi. Et plus je suis énervé, plus je finis normalement par être amoché. Ma frustration se classe par stade, et j'en connais les gradations. Lorsque c'est assez léger, je pourrai faire passer le tout avec quelques cigarettes et de la bonne musique. Ensuite c'est la défoule : j'ai besoin d'extérioriser. Dans ce cas, la peinture devient plus libératrice que les feutres et les mains disqualifient les meilleurs pinceaux. Si je ne peux pas me défouler par l'art, ça viendra automatiquement par les poings. Je cherche les ennuis, mes répliques sont acérées et volontairement diriger vers la provocation. Je connais cette part noire de moi : lorsque mon eau devient trop trouble, je cherche à m'éclater la tête. Je deviens cet espèce d'accro aux combats perdus d'avances. Comme si j'avais besoin de gouter mon propre sang pour me prouver que je suis en vie et que ça vaut la peine de continuer. Et je déteste ce côté, mais je suis incapable de le renier. J'ai seulement appris à le contrôler. ...en partie. Tout garder ne mène à rien de mieux.  

J'entends ma vis-à-vis rire légèrement, puis soupirer. Alors qu'elle me demande mon âge, j'hausse un sourcil.

- Vingt-trois ans, l'informais-je simplement.  

Je ne vois pas le pourquoi de la question, outre peut-être la curiosité. Ou a-t-elle peur de se faire prendre avec un mineur? Je ne pensais pas faire sous 18 ans... laissez-moi croire que je peux prétendre atteindre la barre des 20, au moins!

- Je te retournerais bien la question, par curiosité, mais on ne demande pas l'âge d'une femme, ajoutais-je avec un sourire en coin qui se perd dans une nouvelle gorgée de café.

Sa curiosité pour mon carnet de croquis me touche, surtout que son regard pour moi n'a pas changé. Je lui explique pour Harvard, pour Boston, effleurant à peine la surface.

- Et tu t'y plais ?
- Je me plais surtout de la situation, répliquais-je. Ça aurait pu être une autre ville, que ça n'aurait pas déranger. On m'a offert une porte de sortie et je me suis lancé sans trop regardé ce qui pouvait se trouver de l'autre côté. Me disant, sachant, corrigeais-je, que je trouverais mieux. Quand on a peu à perdre, le pas est plus facile à faire.

Je prends une nouvelle gorgée de mon café, tenant ma tasse à deux mains, cherchant subitement de la chaleur. Le liquide qui refroidissait pourtant dans son contenant, me procure cette sensation recherché. Je ne peux que constater qu'il m'est encore un peu douloureux de me souvenir. Ça le restera surement encore longtemps, comme une cicatrice lors des jours de tempête. Je sors de mes pensés pour voir qu'Annalyne tourne de nouveau les pages de ma tablette et j'esquisse un sourire. La chaleur revient tranquillement.

- Les brouillons peuvent être prémices à perfection.

J'échappe un doux rire.

- Je te remercie.

Elle n'a peut-être pas idée à quel point sa remarque et son regard complice me font du bien.

- Harvard … Tu espères quelle grande carrière ?
- Grande carrière... soupirais-je. J'irai en publicité probablement : je compte ajouter une mineure en Multimédia au prochain trimestre, expliquais-je. Ça pourrait être bien. Sinon, bosser dans une galerie d'art me plairait énormément.

Je passai la main dans mes cheveux pour les ramener vers l'arrière, puis resserre mes doigts autour de ma tasse. Fixant son contenu, je déballe un peu le fond de mes pensées.

- En toute franchise, je ne cherche pas une carrière au sommet. Je cherche seulement à être heureux et pouvoir être fidèle à moi-même. C'est déjà énorme. C'est ce que mon frère m'a offert lorsqu'il m'a dit de rentrer avec lui à Boston : une promesse de pouvoir rester moi-même, sans jugement, sans critiques, sans tradition qui nous tombe dessus comme une malédiction... Juste ça. Je n'ai pas besoin de plus pour le moment. confiais-je en relevant la tête, un pauvre sourire flottant sur mes lèvres.
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× Annalyne & Oliver ×
Quand je l'informe au sujet de cette folie qui n'a de cesse de s'immiscer dans mes veines, j'observe sa réaction, son visage délicat qu'il hoche quelques fois. Comme s'il comprenait réellement ce que je voulais dire. Comme s'il savait, qu'il partageait mes délires. Et je lui prête sagesse et bienveillance, c'est pour ces dons à son égard que j'en viens à lui demander son âge. Parce que je le devine jeune mais vieux, il en a vécu des choses, des jeux. « Vingt-trois ans. » Je me fonds en un sourire, j'accueille la surprise qu'à provoquer ma question, alors je me décide à chasser quelques nuages au sein des méandres de ses pensées. « Tu es mature ... » Assurément, pour son âge, s'entend. Parce que dans ses réactions il est parvenu à calmer ma raison. « Je te retournerais bien la question, par curiosité, mais on ne demande pas l'âge d'une femme. » Il paraît, effectivement, je lui concède ses airs de gentleman et reçois son sourire enclin à cette sincérité dont il fait preuve depuis que notre entrevue a commencé. Cependant, je veux bien lui donner, mon âge, puisqu'il suffirait qu'il recherche sur internet pour le trouver. « Vingt-huit ans, pour encore quelques jours. » Oui, car bientôt, je passerai le cap des vingt neuf et me rapprocherait immanquablement de ce mariage avilissant.

Alors la conversation se détourne, en faveur d'Harvard, de ses passions, ses études, futilités qu'habituellement je me serai bien gardé de lui demander. Mais il faut croire que ce soir, les choses diffèrent, une nouvelle fois, que depuis que Clay est là, je ne sais plus être tout à fait moi. Et ce venin qu'on appelle la gentillesse ainsi que l'humilité, je suis en permanence en train de l'apprivoiser. « Je me plais surtout de la situation. » Ah bon ? J'en fronce les sourcils, sans franchement comprendre, mais sans relever, persuadée qu'il va continuer sur sa lancée. « Ça aurait pu être une autre ville, que ça n'aurait pas déranger. » Donc il ne fait pas partie de cette élite prête à faire sa grande entrée dans le monde grâce à un joli dossier que le doyen aurait paraphé. « On m'a offert une porte de sortie et je me suis lancé sans trop regardé ce qui pouvait se trouver de l'autre côté. » Alors je l'imagine fonceur, impulsif et portant en bandoulière son coeur. Je me fais mon avis, lui invente, à vrai dire, une vie. « Me disant, sachant, que je trouverais mieux. » Mieux que quoi ? Si je suis une énigme, il va de soi que lui aussi, je le crois. « Quand on a peu à perdre, le pas est plus facile à faire. » J'en reste une, deux, secondes dubitative, des questions brûlant ma langue que je torture de mes dents afin de m'empêcher d'être trop intrusive puisqu'il semble encore perturbé par cette histoire qui jusqu'ici a pu le mener. Néanmoins, j'ose, et je me permets, parce que je ne sais être autrement et que le bavard qui se trouve en face de moi, je pense, me répondra. « Tu fuyais quoi ? » Parce qu'en réalité, je pense que de nos problèmes personnels elle se trouve là, la clef. Savoir ce dont on tente de se libérer.

J'en reviens à ses croquis, qu'il dénigre un brin, et ça me dérange, parce qu'à mon humble avis, ça vaut le coup, ce qu'il esquisse alors de la perfection j'en entrevois les prémices, comme je lui dis, remarque qui lui provoque un rire enfantin, cristallin. J'en incline le visage sans parvenir à définir s'il pense que je me moque de lui. Je suis sérieuse pourtant, s'il exposait, il est certain que j'irai dans la galerie observer les dessins qu'il a pu réaliser. « Je te remercie. » Ma paume s'échappe dans les airs pour le stopper, je refuse d'avoir des remerciements juste parce que je viens de lui confier une vérité. Et puis, remercier signifie devoir, et moi, devoir ce n'est pas mon genre, quelque soit le sens de l'échange, qui doit quoi, à qui, pourquoi, ici ce serait lui, et je n'aime pas ça. De ce fait je me contente d'un faible sourire et d'axer mes mots une nouvelle fois vers son parcours universitaire fraîchement entamé. « Grande carrière... » Ou projet, comme cela lui plaira de l'appeler. « J'irai en publicité probablement : je compte ajouter une mineure en Multimédia au prochain trimestre. » Publicité ? Elle s'insinue très vite dans mon esprit, l'idée de lui décrocher un stage, emploi, chez Omnicom. Et elle serait si simple à réaliser. « Ça pourrait être bien. Sinon, bosser dans une galerie d'art me plairait énormément. » Ici encore, je me sais capable de l'aider. Alors je pèse le pour et le contre, parce que ce n'est pas dans mes habitudes, parce que je pense à moi, toujours, avant de penser aux autres, de ce fait je ne sais pas, agir pour le bien d'une tierce personne. Même Clay, j'en ai du mal à l'aimer. Je bois une gorgée, et à la suite de celle là, essuie mes lèvres de deux doigts, machinalement, pour ne pas me retrouver barbouillée de mousse, et j'en souris de façon intérieure, parce que mon père n'aurait pas apprécié, que je n'utilise pas de serviette pour effectuer ce mouvement. Mal élevée. Et c'est cet acte qui me convaincs, un jour, je le recontacterai, je l'aiderai, comme il l'a fait au moment de délasser mon corset. Au final … Quoi que j'en pense, il semblerait qu'un lien invisible entre nous s'est tissé. Un instant il torture ses boucles blondes, j'en reste taciturne, perdue dans mes pensées lorsqu'il reprend, comme si rien au monde ne pouvait l'arrêter. « En toute franchise, je ne cherche pas une carrière au sommet. Je cherche seulement à être heureux et pouvoir être fidèle à moi-même. » C'est abstrait. Tellement. Ca cuit à l'intérieur de moi. Ca me fout le bourdon tant c'est quelque chose que je n'entends pas. Courir après le bonheur, le futile, l'inutile. C'est trop différent, entrechoquent nos univers diamétralement opposés. « C'est déjà énorme. C'est ce que mon frère m'a offert lorsqu'il m'a dit de rentrer avec lui à Boston : une promesse de pouvoir rester moi-même, sans jugement, sans critiques, sans tradition qui nous tombe dessus comme une malédiction... » J'accuse sa chance en un hochement de visage, le fait qu'il ait quelqu'un à ses côtés, prêt à l'épauler. Il est tant mon inverse que ça en devient affligeant. Rester soi-même. Pas de jugement. Critiques et tradition. Quand je mens comme je respire, à plaire aux gens riches est ce à quoi j'aspire, en permanence jugée, et prenant les critiques de tous les côtés. Tentant de fuir alors que je me sais accrochée, aimant trop le luxe et les dorures que me permet de garder ma position dans la société. « Juste ça. » C'est Clay, mon juste ça mais je suis trop bornée pour m'y risquer. Tout lâcher. « Je n'ai pas besoin de plus pour le moment. » C'est lentement, peut-être un peu trop, puisque je reflextionne sur tout ce qu'il a pu me confier, mes mains quittent la chaleur de ma tasse pour se glisser sur mon visage, abîment surement mon maquillage, qu'est-ce que j'en sais, et continue leur course jusque dans ma chevelure ébène pour effiler quelques mèches entre mes doigts. Je soupire, ou plutôt inspire, longuement, j'crois que j'ai peur de moi. Parce que ses mots apaiser mes maux, baume réparateur réinventé par sa simplicité. Ca ne fonctionne pas comme ça, rien ne le peut, peut-être chez lui, mais pas chez moi, on m'a appris à être, devenir, et non à espérer et agir. Pourtant je pense au Nirvana, à ce semblant de rébellion, de contrôle de mon être en récupération. Je suis un cliché, une blague à la fois, et je suis coincée, parce que je n'ai pas de frère qui pourrait m'offrir la porte de sortie qui l'a conduit jusqu'ici. Chez moi, le bonheur, c'est l'argent, aussi simple que ça. « Tu dois être le seul étudiant de cette université à tenir un discours du genre, tu le sais ? » Lorsque j'y étais en tous les cas, je traînais avec des personnes qui me ressemblaient, et toutes aspiraient à devenir quelqu'un. Marquer l'histoire. « Tu l'es ? » A présent qu'il a cette vie promise à l'allégresse. « Heureux ? »
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- Tu es mature ...

J'hoche la tête n'ayant rien à véritablement ajouter à ça. Certains disent que j'ai l'air d'un écorché de la vie, d'autres que je suis mature... mais parfois j'ai simplement l'impression d'être un enfant de cinq ans prit dans un corps d'adulte. Et, ça paraît étrange à dire, mais l'enfant de cinq ans, je ne veux pas le perdre... C'est une part de moi qui fait que je cherche à voir le positif, à trouver le bon. C'est ce qui fait que je passe pour un grand naïf et ça me convient parfaitement. Ça me permet de survivre.

- Vingt-huit ans, pour encore quelques jours.

Elle me donne son âge et, à son timbre, j'en vois presque une condamnation à mort. Je n'ose cependant pas demander d'explications. Peut-être plus tard... Ça semble, au même titre que bien des choses dans sa vie, un truc qui ne lui plaît pas, mais dont elle a choisi de faire avec. Un démon de plus.

Alors qu'elle me demande si je me plais à Boston, je ne peux qu'être honnête et lui expliquer que ce n'est pas Boston que j'aime, mais la situation qui s'est présentée à moi. Cette porte de sortie dans laquelle je me suis lancé, sans trop savoir ce qui m'attendait. Je marche encore sur les mailles du filet de sureté.

- Tu fuyais quoi ?

La grande question! Parce que oui, c'est carrément une fuite, je l'admets entièrement.

- Le destin qu'on avait tracé pour moi sans que j'aie un mot à dire; cette vie qu'on me disait de faire, m'obligeant à renier qui je suis...  Depuis petit c'est comme ça; depuis que l'on a annoncé que je serais un garçon, c'est ma malédiction. Tous les hommes de ma famille paternel pratiquent le même métier avec honneur : ils sont tous policiers, sans exception. Mon père, mon frère, mes oncles, mon grand-père, son père avant lui... 4 générations à étendre ses branches et ses racines avec fierté. C'est simple pour eux : quand on naît Davis, on naît policier. Et je suis celui qui ne veut rien en savoir de tout ça, de cette tradition. Je ne rentre pas dans le moule que mon père forçait sur moi, je ne m'y ajusterai jamais : je ne suis pas comme ça. Je n'ai pas l'âme d'un policier, je ne l'aurai jamais. Je ne veux pas qu'on me dise quoi penser, qui voir, qui et quoi aimer, que je ne devrait pas avoir de tatouages, que mes cheveux devrait être courts...

J'arrête de débiter ses stupidités que mon père me martèle depuis des années, dieu que j'en ai marre de les entendre! Il n'est plus là, je ne veux pas de sa voix dans ma tête!  

- Je ne suis pas comme ça, affirmais-je détachant chaque mots, confirmant chaque syllabe. Ce que je peux en avoir marre... Je suis moi, et si je ne vais pas en ce sens, je vais devenir complètement cinglé à me battre encore contre moi-même! J'en suis déjà fatigué... Admis-je en soupirant, me prenant la tête un instant en fermant les yeux.

Oui, je suis fatigué. Et je n'ai que 23 ans... C'est ce qui me fait peur. J'ai peur parce que plus le temps avance, plus je me sens craqué de l'intérieur, plus je me perds morceaux par morceaux. C'est pourquoi je m'attache au positif et aux petites joies, pourquoi je noircis de plus en plus de feuilles, pourquoi je descends des paquets de cigarettes sur un rythme plus soutenu, pourquoi je dors de moins en moins et pourquoi mes journées me paraissent toujours plus grises... Parce que j'étouffe à cause de ce moule... Lorsque mon frère est venu me chercher à l'hôpital parce que je venais de me casser la cheville, je n'avais pas prévu qu'il m'offre une échappatoire aussi grande. C'était plus que ce que j'avais pu espérer. C'était trop beau...

Je finis par relever la tête, ouvrir les yeux. La vie continue et elle est là devant moi. Even if I mess up, I won't let this ever go. Je me le répète constamment depuis que Jason m'a ouvert cette porte. Même si je me plante, j'aurai essayer. Je confie à Annalyne mes projets d'avenir qui, en vérité, sont bien limités, bien minces. Je veux juste être moi pour un moment. Retrouver ces parcelles que j'ai perdu et, ensuite, je verrai. Je ne veux plus m'engager sur un chemin qui me fera me renier.

- Tu dois être le seul étudiant de cette université à tenir un discours du genre, tu le sais ?

Je grimace un sourire, échappe un rire amer.

- Jai toujours été un vilain petit canard dans la marre.

J'avale une gorgée de café pour me redonner contenance.

- Tu l'es ?

Par automatisme, je viens pour lui répondre que, oui, je l'ai toujours été ce mouton noir au milieu de la bergerie blanche. Je marque cependant un temps puisqu'alors que j'ouvre la bouche, elle précise et je réalise qu'elle faisait allusion à ce que je lui ai dit vouloir, à ce que j'aspire. Mes lèvres s'étirent en un sourire franc. Le gamin de cinq ans qui revient.

- Oui. J'y travaille encore, je répare ce que j'ai cassé avec les années, mais je respire mieux de jour en jour. Ca fait énormément de bien.

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« Le destin qu'on avait tracé pour moi sans que j'aie un mot à dire; cette vie qu'on me disait de faire, m'obligeant à renier qui je suis... » Un sourire discret fend mes lèvres, parce qu'ici je nous trouve une ressemblance. Dans nos univers si différents, je réalise que lui aussi avait des obligations, des volontés qu'il ne parvenait pas à vivre et subir à la fois. Il a fait le choix que je suis incapable de réaliser. Il a opté pour la liberté quand je me préfère enchaînée. « Depuis petit c'est comme ça; depuis que l'on a annoncé que je serais un garçon, c'est ma malédiction. » Et pour ma part cela vient de cette matinée, celle où ils ont décidé de m'acheter. Je n'en reste pas moins intriguée, une malédiction … J'en patiente pour en connaître la signification. « Tous les hommes de ma famille paternel pratiquent le même métier avec honneur : ils sont tous policiers, sans exception. » Et alors que je pensais mes terminaisons nerveuses toutes vers Oliver inclinées, à l'annonce de ce métier, j'en reviens furtivement à Clay, flic bourreau à l'origine du moindre de mes maux. Si je ne l'avais pas rencontré, tout aurait été teinté de simplicité, mais aussi, et j'en ris intérieurement, amoureusement, je n'aurai pas autant aimé le goût de ma vie. « Mon père, mon frère, mes oncles, mon grand-père, son père avant lui... 4 générations à étendre ses branches et ses racines avec fierté. C'est simple pour eux : quand on naît Davis, on naît policier. » Dans le fond, il n'a pas besoin de préciser plus que cela, puisque je comprends bien où les choses s'étiolent, après tout, c'est un carnet de croquis qui se trouve face à moi. C'est un rêveur qui s'exprime. C'est un adulte enfantin, qui a ses rêves juste là, aux creux de ses mains. « Et je suis celui qui ne veut rien en savoir de tout ça, de cette tradition. Je ne rentre pas dans le moule que mon père forçait sur moi, je ne m'y ajusterai jamais : je ne suis pas comme ça. » Je le comprends, sans le faire, puisque mon père a totalement réussi à me façonner, à sa manière. « Je n'ai pas l'âme d'un policier, je ne l'aurai jamais. Je ne veux pas qu'on me dise quoi penser, qui voir, qui et quoi aimer, que je ne devrait pas avoir de tatouages, que mes cheveux devrait être courts… » Il se défend, contre des idéaux qui ici entre nous n'existent pas. Je suis bien loin de le juger, bien au contraire, je suis plutôt en train de me dire une nouvelle fois que je pourrai l'aider, ce petit homme que je pourrai admirer. « Je ne suis pas comme ça. » Je le crois, de tout mon cœur que je sais empierré. S'infiltre alors dans mes veines un subtile venin, qui me susurre, m'interroge afin de savoir ce que je suis moi, ce que j'ai dans l'âme … « Je suis moi, et si je ne vais pas en ce sens, je vais devenir complètement cinglé à me battre encore contre moi-même! J'en suis déjà fatigué... » Et moi donc. Alors je lui concède la véracité de ses propos, je me délecte de sa sincérité. Ce qui détonne tellement dans le monde où on s'enfonce en mensonge. Sa fatigue, je la ressens, son besoin de se défendre sans cesse de ne pas se sentir lui même, ni à sa place, au sein de ceux qui se devraient de l'accepter, absolument tel qu'il est. Je me décide à choisir l'humour, pour lui répondre, parce que je n'ai pas envie de le voir se replonger au milieu de ces démons qui l'ont assez désabusés. « Ce serait dommage de ne plus pouvoir profiter de ces boucles blondes. » En référence à ses cheveux qu'il disait ne pas vouloir couper. « Tu en perdrais de ton poupin. » Un brin moqueuse pour pas un sous, j'en relève ma tasse, en bois encore une gorgée, et conclue sérieuse cette fois. « Tu n'as plus besoin de te battre. » Tu es ailleurs, et tu te dois d'apaiser ton coeur. Tu as cette chance, de ne plus être dans l'errance.

« J'ai toujours été un vilain petit canard dans la marre. » J'en hausse les sourcils, et recherche dans la mémoire des livres que j'ai lu en étant petite, la finalité de cette histoire et à force de souvenirs, j'y reviens, et lui dis « Il devient cygne, à la fin. » Parce que pour lui, je me dis que l'espoir n'est pas vain. Enfin, j'en souris, et termine ma boisson, ne l'ayant même pas vue passer. En inclinant le visage pour poursuivre la conversation, et défile au gré de l'université, pour aller se perdre vers quelque chose de plus relatif que je n'ai pas su voir arriver. Ma question au sujet de son bonheur, saint Graal qu'il s'évertue à trouver. « Oui. » J'en reste interloquée, l'aplomb dont il a fait preuve heurte mon intérieur. Affirmer que le bonheur se trouve à porter de mains, que ses phalanges ont su l'emprisonner, à défaut de l'admirer, je réalise de façon cuisante que je l'envie. J'envie ses dires, j'envie ses pensées, ses espérances, déplore ma décadence. J'en suis toujours à ça. A vouloir ce que les autre possèdent, alors que jamais on ne s'arrête de croire que j'ai déjà tout. Envieuse et vénale, comme on m'a appris à l'être, comme je m'apprécie et me hais. Mon bonheur se trouve dans cette union qui me débecte. Charming qui doit s'insurger et toujours chercher à m'appeler. « J'y travaille encore, je répare ce que j'ai cassé avec les années, mais je respire mieux de jour en jour. Ca fait énormément de bien. » L'aliénation dont mon esprit fait preuve a du à s'effacer, je tente – du mieux que je le peux – de ne plus me concentrer sur moi, oublier mon côté égocentrique, et deviens celle que je ne suis pas. Ce qu'il a cassé, j'entends rapidement ce dont il s'agit, ou tout du moins, je le crois, il parle de ce qu'il a pu brisé en lui, et peut-être aussi en eux, en étant différent. Ces cicatrices qui se cachent, sous ces fameux tatouages. Ces marquent qui brûlent encore sa peau, que je devine, et ce baume qu'il créer avec sa volonté pour panser ses maux. Stupide, je pense « c'est beau. », mais c'est lucide que je dis « Chanceux. » parce que ce n'est pas tout le monde qui peut se vanter d'être heureux. Mon index se perd sur le haut de mon mug, tourne de manière lasse, et mon âme trépasse. « Je l'étais. » Avant. Le contrat de mariage me dérangeait, mais pas tant. J'avais cette part de rébellion, abandonner les études, travailler dans un bar, mais toujours concentrée sur mon but, mon entreprise, Omnicom. Avant. Mon coeur ne savait pas aimer. Avant Clay. « Puis les choses se sont compliquées. » Elles le sont toujours, dans le fond, je le savais. « Mais peu importe, les cartes sont déjà distribuées. » De mon histoire, de mes futures décisions. Et ce sont les miennes, dans le fond.

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- Ce serait dommage de ne plus pouvoir profiter de ces boucles blondes. Tu en perdrais de ton poupin.

Le coin de ma bouche se retrousse et j'ai un vague mouvement négatif de la tête. J'apprécie cependant la légèreté de sa remarque et choisi d'embarquer dans son jeu.

- Ça fait parti de mon charme, ironisais-je, pas tout à fait crédible.

Je ne garde pas mes cheveux de cette longueur pour charmer qui que soit; j'aime simplement les avoir ainsi. Et de ce que j'ai pu comprendre, mes yeux gris-bleus ont beaucoup d'impact que ma tignasse. Pour ce que ça me fait... Je ne suis pas ce qu'on peut appeler un dragueur et encore moins un player.  

Annalynne prends une gorgée de son café et je décide d'en faire autant.

- Tu n'as plus besoin de te battre.

La tasse à peine appuyée sur mes lèvres, je m'immobilise. Je la fixe un moment et mon cerveau autant que mes yeux s'embuent, alors je les ferme à nouveau. C'est comme si j'avais attendu qu'on me dise cette phrase; comme si j'avais besoin d'entendre cette confirmation. J'ai l'impression de peser moins lourd. J'expire plus que je ne prononce un réel "Merci.".

Je finis par avaler une gorgée et laissant le liquide me calmer, je trouve la force de revenir à la conversation. Elle me fait remarquer que je ne doit pas avoir la même mentalité que le reste du campus et je laisse entendre que j'ai toujours été un vilain petit canard dans mon genre. Et y'a tellement de raisons différentes pour ça...

- Il devient cygne, à la fin.

Je souris en baissant la tête, me mordille l'intérieur de ma joue, puis repose mon regard sur ma compagne.

- Elle est loin d'être finie mon histoire, affirmais-je. J'ai encore beaucoup de chapitres à écrire, on verra avec le temps si je me me transforme. C'est déjà un changement entre Boston et Montréal.

C'est encore vague et flou, mais je trouverai le moyen de marquer moi-même mes pages. Plus de destin écrit à l'avance par quelqu'un d'autre, plus de malédiction. Even if I mess up... Je m'en sortirai. Et tant que je resterai moi-même, ça aura valu le coup! C'est pourquoi je peux répondre à la question qu'elle me pose : si je suis heureux... Oui. Et c'est un grand changement comparé à il y a quelques mois à peine. C'est apaisant.

- Chanceux. Je l'étais.

Il y a beaucoup d'ombres dans son histoire, elle se fait envahir.

- Puis les choses se sont compliquées. Mais peu importe, les cartes sont déjà distribuées.
- Il ne devrait y avoir qu'un croupier pour notre vie et ça devrait être nous-même, remarquais-je.

C'est une réflexion à voix haute. Ma remarque confronte ma propre vie : ce n'est pas moi qui détenait le jeu. Et ce n'est toujours pas moi qui tout en main. Je ne suis pas dupe : Jason se met volontairement en bouclier entre moi et mon père et il y joue sa relation avec lui. Ils se sont toujours bien entendu, contrairement à moi, et ça me fait mal de réaliser qu'il est prêt à tout foutre en l'air pour mon bonheur. Je pourrai jamais lui rendre la pareille... Et égoïstement, j'ai, oh combien, encore besoin de m'appuyer sur lui!

- Je n'avais pas toutes les cartes pour gagner ma partie, mais j'ai la chance d'avoir quelqu'un qui en a jouer une pour moi. Es-tu si isolée dans ton Golden Lie, Annalynne? La questionnais-je, je n'en sais pas grand chose après tout. Ça paraît égocentrique comme commentaire, mais il n'y a pas quelqu'un qui peut t'aider à les brouiller un peu ces cartes? On a pas besoin de changer toute la main parfois... remarquais-je.

Parler de notre vie comme d'une manche de poker... ou tout autre, je ne suis pas un grand connaisseur. Mettre en image ce qu'on arrive pas régler autrement.
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