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Ma robe est trop serrée, j'en viens à regretter mon corset, je me dis que ça doit surement venir des lacets, en tentant d'oublier, la personne qui se trouve à mes côtés. Princesse du soir accompagnée par celui que l'on décrit comme charmant, et qui pour ma part est capable de me provoquer plusieurs vomissements. Mes prunelles posées sur les plis calculés de ma robe en contre bas, ce n'est que lorsqu'il m'adresse la parole sans que je ne sache de quoi il s'agit, je relève le regard vers son visage et lui dit « Tu m'as parlé ? » Juste afin de savoir si c'était réellement moi qu'il essayait d'atteindre par ses mots, et lorsque ses prunelles bleues se lèvent au ciel, je comprends et entends même son agacement. « Tu crois que j'ai envie d'être ici ? » Qu'il me demande doucement même si je sais pertinemment qu'il serait capable de le faire en vociférant s'il n'y avait pas autant de gens autour de nous. Et c'est tout d'abord avec un soupir que je lui réponds, mon esprit embué par la présence d'un autre homme que je voudrai cent fois plus à mes côtés. Dans le hall des salles de spectacle, mes yeux se perdent sur l'habitacle, et mes souvenirs en bandoulières au sujet de Clay et de son anniversaire. « Souris. » Me souffle mon fiancé, quand un appareil photo vient nous immortaliser. Couple de l'année. Mon sourire s'efface quand sa main vient se lier à la mienne, et l'impression de ne plus être capable de respirer revient m'oppresser. On s'apprête à faire notre entrée, afin de faire acte de présence pour l'opéra que mon propre père a financé, donc, moi. Et tirant sur mes hanches le tissu incapable de bouger, je suffoque de moitié. « Faut que j'aille me repoudrer. » Je lui lance finalement, quittant ses doigts et fuyant. Mes chaussures martelant le sol parfaitement ciré de leurs talons rehaussés, je me dépêche afin de disparaitre derrière la porte des toilettes. Mes phalanges s'accrochent au marbre de l'évier, et je courbe l'échine le temps de reprendre mes esprits. D'être ici, je n'en ai aucune envie. D'être cette marionnette pour le restant de ma vie. Prenant conscience encore une fois de ce fait là, je sors de l'endroit, en courant à moitié, ne voulant surtout pas être rattrapée, et une fois au dehors, essaie de prendre une grande inspiration avant de me glisser dans un taxi que j'arrête à la volée. Le souffle court, mes prunelles ne remarquent pas directement qu'à côté de moi se trouve une tierce personne, et pourtant, lorsqu'elles le font, je lui demande, supplie. « Enlèves-moi ça. » Tournant le dos et désignant les laçages de mon bustier du bout de mes doigts.
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