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Paris & Summer
► Looking at the stars, I can see nothing but you
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Trouver un moyen de nous sortir de là, c’était que je m’étais fixée comme objectif pour la soirée. Je ne voulais pas avoir à laisser Paris payer le prix de mon imprudence, et qu’il en pâtisse avec les enfants la démarche qu’il m’avait dit un jour avoir lancé… Plusieurs personnes, dont mes parents m’étaient venus en tête, mais c’est Bonaventure finalement que j’estimais comme étant le seul à pouvoir nous aider. Quand son nom s’était échappé de ma bouche, je remarquais très vite la tête de mon petit-ami, au point de lui expliquer le plus brièvement du monde que Bona était un ami…sans bien évidemment préciser les dernières circonstances dans lesquelles j’avais revu cet ami. Et heureusement d’ailleurs parce que Paris, sans même être au courant, commençait déjà à demander si Bonaventure avait été plus qu’un simple ami. Franchement ce n’était pas le moment. Je cherchais à moyen de sortir, et je n’avais pas envie de me justifier sur le sujet. Du coup, sans réfléchir, j’avais lancé un regard qui en disant long à Paris sur mon humeur : un regard qui voulait dire « Ce n’est pas le moment pour une crise, franchement ». Mais à peine avais-je lancé ce regard, que déjà, je le regrettais. En fait je me sentais suffisamment coupable de mon comportement avec Bonaventure que je ne voulais pas en plus devoir expliquer à mon petit-ami à quel point j’étais une fille instable, qui s’était adonné à un moment de faiblesse parce qu’à l’époque Gabin n’était pas des plus parfaits ! Pire, j’allais passer pour une femme immature qui pouvait faire foirer une amitié à cause d’un moment d’égarement ridicule.
Voilà pourquoi, quand le garde me fit sortir de ma cellule, je n’adressais pas un seul regard à Paris suite à sa question et partais passer ce coup de fil. Comme je le pensais, Bonaventure avait su répondre à ma demande, sans poser de question, juste parce que je lui demandais de l’aide…et je remerciais le ciel à cet instant pour avoir des amis aussi fiables autour de moi. J’avais quand même dit au téléphone que le paiement de la caution était pour deux personnes, sans vraiment lui dire qui. Là encore, je ne sais pas pourquoi je n’avais rien dit. Surtout que je n’avais aucune raison de cacher ma relation avec Paris. Et d’ailleurs, je ne le voulais pas !!! Sans doute était-ce la précipitation qui m’avait fait omettre certains détails...
Je revenais dans la cellule 10 minutes plus tard, et je me sentais mal…Quelque chose en moi n’était pas d’accord avec mon comportement envers Paris. J’avais joué la carte de la petit-amie excédée par la jalousie spontanée de son homme alors qu’en fait, il méritait de savoir.
Il y eut un silence de quelques minutes à partir du moment où j’avais regagné ma cellule : j’étais assise sur le banc, et je regardais le sol tout en me triturant les mains et faisant nerveusement tourner l’anneau en argent que j’avais autour de mon pouce. Je sentais le regard de Paris sur moi…et je crois que c’est le poids de son regard qui me fit craquer. « Ce n’est pas qu’un Ami… » Déclarais-je d’un ton monocorde. Je relevais la tête, honteuse « Enfin si ! Mais… » je me levais soudain de ma place pour rejoindre l’autre côté de la cellule et me rapprocher de celle de Paris, entourant à nouveau deux barreaux entre mes mains « J’ai eu un moment d’égarement avec lui il y a de ça deux mois – juste avant que toi et moi on se rencontre – et…enfin…je l’ai embrassé, et depuis je me suis toujours pas excusée de mon comportement » Voilà ça y’est, c’était dit! Un bref soupir s’échappa de ma gorge, évacuant ainsi le stress d’avoir eu à révéler une information de ce genre, mais maintenant, c’est une boule d’angoisse qui se formait dans mon ventre : j’avais peur de la réaction de Paris face à cette révélation. « Je t’assure que c’est tout ce qu’il y a eu » Me défendais-je tout de suite « et d’ailleurs, quand ça s’est passé, j’ai tout de suite paniqué et je m’en suis voulu parce que…j’étais encore avec Gabin à ce moment-là et…enfin, j’ai eu l’impression de le tromper. Je lui ai tout raconté en rentrant tellement je me sentais mal… » Ouais je me souvenais encore de ce fameux jour, ou j’avais appelé Gabin juste après le baiser échangé avec Bonaventure, pour lui dire que j’avais fait une bêtise…et je me souviens parfaitement de la réponse d Gabin : « C’est tout ?! Tu l’as embrassé, et tu as tout de suite regretté […] On n’est pas mariés Summer, et c’est qu’un baiser » A l’epoque une partie de moi s’était sentie soulagée de voir que Gabin ne m’en tenait pas rigueur, mais une autre partie avait envie de lui hurler dessus parce qu’il ne ressentait finalement aucune émotion à l’idée que j’ai pu lui échapper des mains l’espace d’un instant.
Bref, tout ça n’avait plus d’importance pour moi. J’avais tout mis de côté. Mise à part ma culpabilité à l’idée de m’être mal comporté vis-à-vis de Bonaventure….et de Paris parce que mon comportement passé pouvait avoir des conséquences sur la manière dont il me verrait maintenant.
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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA
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