romyr ϟ nobody says it was easy.

Je chassai ses mots d'un geste de main, yeux roulés au ciel tout en me relevant du sol. Avec difficulté et douleur. Bordel, je vais seulement avoir 22 ans dans quelques temps et je me sens toute vieille. « C'est fou comme c'est complètement faux. » Preuve numéro un : sa chambre à la Winthrop. Preuve numéro deux et trois : ma chambre et finalement preuve numéro quatre : la salle de bain du bar. J'ai été à deux doigts de lui sortir tout ça, mais j'ai appris à me taire. Je détournai le regard de mes biens précieux et j'haussai les épaules. Franchement, ça ne me dérange aucunement qu'il termine ma bière et à mes yeux, je vois ça comme du recyclage. Bah oui, elle est consommée alors ce n'est pas du gaspillage. « T'es là pour cette raison, Royce. » Je lui fais un sourire moqueur et je regarde s'il est prêt à partir. Bah oui alors direction son appartement puisque je m'y suis invitée - avec sa permission - pour la nuit. Mais avant de monter chez lui, j'fais un arrêt à ma voiture pour y mettre tout ce que j'ai apporté sur le toit. « Tu réalises que c'est la première fois que j'vais dormir chez toi ? » Je lui dis en retirant mon manteau et en regardant autour comme la femme curieuse que je suis. Même à son ancien appartement, je n'ai jamais dormi chez lui. C'était toujours chez moi. C'est bizarre, je me sens comme une étrangère.

Ces mots m'interpellent. Ça ne fait aucun sens. Si j'étais venue dormir, je n'aurais pas dit que c'était la première fois. « Non, jamais. » Juste te présenter des explications, Royce. Puis, je fronçai les sourcils, me sentant presque inconfortable chez lui. « Probablement. Ou alors, t'as tellement de filles qui dorment avec toi que t'arrives plus à te souvenir. » Je sais que je n'aurai pas dû faire un commentaire, mais je l'ai fait. Trop tard. Puis, je l'ai quand même dit de manière accusatrice. La question me titille et intérieurement, c'est une bataille à savoir si je lui demande ou pas. God, une belle fin de soirée ça. « Avec qui est-ce que tu m'as confondu ? » C'est posé et j'attends une réponse honnête. Je sens que je vais regretter, mais too bad.

« Intéressant. » Une fille et cette fille n'est même pas moi. Ne t'enflamme pas, Palmyr, il fait ce qu'il veut. Ne laisse pas paraître que ça te blesse, que t'es jalouse parce que ça ne sert à absolument rien. En plus, j'ai droit à un prénom. Mon regard se lève au ciel tandis qu'un rire moqueur s'échappe de ma bouche. Ça me blesse, j'ai l'impression d'être la roue de secours. La pauvre fille naïve qui y a vraiment cru. J'avais tort. Walter avait raison. Encore une fois. Je vais l'entendre me le dire. Lui et Tamsin. « J'en ai marre. C'est terminé. J'en ai fini avec toi, tes emmerdes, tes hésitations et ta vie compliqué. Et... » J'inspire profondément avant que ma voix se brise. « Et j'en ai terminé avec toi qui fait que me blesser de toutes les manières possibles. Alors, tu m'oublies parce que je veux même plus te voir, Royce. » Je m'enflamme peut-être, mais j'en ai marre. J'enfile mon manteau alors que je l'ai retiré y'a moins de cinq minutes. Si j'avais su ça, je n'aurais même pas pris la peine d'organiser tout ça. « Te connaissant, tout devrait bien aller. T'auras qu'à aller voir Delilah. » Moi, je fous le camp d'ici. Loin de ta gueule, Magyar.

Pff, il peut rêver. Je ne vais pas m'arrêter, je vais continuer mon chemin sans regarder derrière moi. Peut-être que là, il va se sentir aussi con que je me sens conne. Vous savez être au même niveau. Ce qui m'agace dans son comportement c'est qu'il croît que parce qu'il me dit ça, je vais changer d'avis. Je suis naïve, mais pas à ce point-là. Quand je le vois devant la porte, ça me met en colère et je ris. Je ris de ces mots, je n'ai plus l'impression d'être la gentille Palmyr. Puis, je préfère rire que de pleurer devant lui parce qu'au fond, ça fait mal. « Besoin de moi ? Tu crois que j'vais te croire ? Non, okay ? Non. » Je suis catégorique, presque trop froide et ça ne me dérange même pas une seule seconde. Quand y'en a marre, y'en a marre. Je m'avance et j'essaie de le pousser. Pendant dix secondes, j'ai vachement l'impression que ça fonctionne. « Je fais un choix pour toi : t'as pas besoin de moi parce que sinon tu ne me prendrais pas pour la dernière des connes après m'avoir demandé de faire des efforts. Alors, tu peux aller te faire foutre avec ton « j'ai besoin de toi ». Je n'ai pas besoin de toi. Maintenant, pousse-toi. » Je renifle, j'inspire et je le pousse violemment que je ressemble presqu'à une cinglée. Je veux vraiment partir, j'étouffe, je n'en peux plus.