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Je ne sais pas à quoi je m'attendais en lâchant la vérité comme ça, comme une bombe. C'est clair qu'il allait mal le prendre. Je l'aurais mal pris aussi s'il été venu m'annoncer qu'il allait devenir père. Surtout après une histoire sans lendemain. Lui et moi on a une relation qui a toujours été spéciale. On tient l'un à l'autre. Beaucoup trop sûrement. On est jaloux souvent, on se dispute d'ailleurs régulièrement. Et puis on couche ensemble comme si de rien était, comme si c'était normal. Je crois qu'au fil des mois, j'ai développé une sorte de dépendance. C'est relativement simple : avant ce "break" de trois mois, nous n'avions jamais passé plus d'une semaine sans se voir. C'en est presque malsain quand on y pense. Après tout, nous ne sommes pas ensemble. Nous ne sommes rien l'un pour l'autre officiellement. Officieusement ? Je ne sais pas trop ce que l'on est. Je crois que même nous nous ne savons pas expliquer notre relation, si on peut appeler ça comme ça. La seule chose qui est sûre c'est qu'on tient l'un à l'autre. Et qu'on se connaît par cœur. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne prévoyais pas d'annoncer ma grossesse à Walter. Je savais d'avance qu'il se mettrait dans une colère noire. Je savais qu'il ne me le pardonnerait pas. Et je n'ai pas voulu risquer de la perdre. Mais voilà, il ne m'a pas donné le choix en se pointant chez moi et en me posant un ultimatum. La vérité ou lui. J'ai rapidement choisi, même si mon choix avait de grande chance de l'éloigner de moi aussi. Je risquais d'observer sa réaction. Il fut choqué en premier, mais je m'y attendais. Puis ses traits se durcissent. Il est en colère. Très en colère. Je mordille l'intérieur de mes joue en détournant de nouveau le regard. Je l'attend à la tempête, à une rafale de mots durs, à une dispute. Mais à la place de tout ça il saisi sa veste et se précipite presque vers la porte d'entrée. Putain non ! Je me lève d'un bond. Walt, attend ! Je ne peux pas le laisser partir. Je ne veux pas le perdre ! Alors qu'il pose sa main sur la porte d'entrée, je l'empêche de l'ouvrir en posant ma main sur la sienne. Je ne sais pas ce qu'il me passe par la tête. Je suis peut-être folle, mais alors qu'il tourne le visage vers moi, je dépose mes lèvres sur les siennes. Son corps est tendu, je ne sais pas comment il va prendre mon geste, et je me prépare à être repoussée.
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