Let her go ❅ MATYA

Je suis rentrée, j'ai vu Sienna, ça a été un carnage puis on a fini par se calmer, j'ai fais mes valises et je suis restée là sur mon lit à attendre que les minutes passent en espérant qu'elles le feront vite. Ces trois heures que j'ai dû attendre ont duré une éternité. J'ai finalement été cherché les filles chez ma mère sans trop rien lui dire, la serrant dans mes bras et lui demandant de se battre et je suis retournée chez moi, pour appeler un taxi et commencer à descendre toutes mes affaires. Heureusement que l'immeuble est équipé d'un ascenseur. Trois valises, deux poussettes, ce n'est pas rien, je sais que je vais payer une surtaxe à l'aéroport mais je m'en fiche, je veux juste sortir du pays, retourner en Ukraine où j'ai pu faire le vide ces dix derniers jours. C'est le dernier voyage, je monte dans l'ascenseur, le cosy de Mila dans une main, la main de Charlie dans l'autre et je descends. Quand j'entends la petite musique indiquant l'arrivée à l'entrée et les portes qui s'ouvrent, j'espère qu'il n'y a personne pour me voir comme ça, en pleine fuite avec mes deux filles, les yeux rougis et les joues noyées de larmes. Mais si, il y a Matthéo, toujours l'art et la manière d'être là où on ne l'attend pas. Qu'est ce qu'il fait là ? Je ne me pose pas la question plus longtemps je tente de bredouiller des excuses pour passer. « Excuse moi mon taxi va m'attendre et je n'ai aucune envie de louper mon avion. » La dernière fois qu'on s'est vu, il m'en a mis plein la tête, il ne savait même pas que j'étais partie pendant dix jours, sans les filles, enfin j'en sais rien s'il savait, mais il ne savait surement pas que j'étais rentrée puisque je suis rentrée dans l'après midi du 31 décembre et que nous sommes le 1er janvier et que je repars déjà.

Les quelques jours qui se sont écoulés ont étaient surement les plus surprenants de ma vie, j'ai passé Noël en compagnie de Priape et Andrea, qui un jour aurait pu parier sur cela ? Personne ! Et pourtant ! Comme quoi tout vient à point à qui sait attendre ! D'ailleurs avec Priape, nous arrivons à communiquer assez aisément, étrange, mais plutôt pratique alors que celui ci se fait du soucis pour Talya, Talya ?! Ma meilleure amie ?! Non loin de là, la dernière fois que nous nous étions rencontré, cela avait été plutôt un flop total, la fin de quelque chose, peut être d'unique et d'intense, mais la fin. Et pourtant je me trouvais là devant son appartement, après avoir eu sa mère au téléphone, Talya était passée prendre les petites, rien de bon dans l'air. Une clope à la bouche, je faisais le guet devant la porte de son immeuble, elle finirait bien par sortir, et je n'étais pas au bout de mes surprises lorsqu'elle débarqua chargée comme personne, avec Charlie dans la main qui me courrait déjà dans les bras. La prenant, je lui déposais un bisous sur le front, avec le Noël que nous avions passé, elle était devenue ma princesse ou redevenue. Et moi j'ai aucune envie que tu t'en ailles de nouveau ... avion ou pas ! Un faible sourire malgré tout se dessinait sur mes lèvres, j'étais malgré moi heureux de voir ses yeux, son visage, la revoir alrs que j'avais espéré ne plus être dans cette situation.

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Charlie lâcha ma main aussitôt qu'elle vit son parrain apparaitre dans l'encadrement de de la porte ouverte de l'ascenseur. J'étais contente de voir qu'ils avaient retrouvé leur complicité mais complicité ou non, j'allais partir. Matthéo ou non, j'allais quitter ce putain de pays. « Et moi je te dis que je ne vais pas louper mon avion, je pars Matthéo, ni toi, ni personne vous ne me retiendrez ici, j'étouffe ici. » Ma voix est tremblotante et je ne sais pas si c'est audible mais je m'en fiche je file vers la sortie, toujours le cosy de Mila dans une main et une valise dans l'autre, le taxi est là. Je dépose le cosy de la petite l'arrière de la voiture et l'attache après avoir salué le chauffeur et je lui donne ma première valise alors que je vais chercher les deux autres. Quand je rerentre c'est pour prendre Charlie des bras de Matthéo : « Donne la moi s'il te plait, je n'ai aucune envie de te l'arracher des bras. » Parrain va lui manquer, mais c'est surement mieux comme ça, retour aux sources, remise à zéro dans son pays d'origine, c'est mieux que rester ici avec des gens de nos jours qui ne se battent pour rien et baisse les bras pour un oui ou pour un non comme c'est le cas du père de sa soeur, Priape en personne.

Personne ne pouvait lui faire changer d'avis, ni même le fait que sa mère soit pas bien, ni même le fait que Mila ne peut pas vivre sans son père, car tout le monde le sait que vivre sans l'un de ses parents ce n'est pas une vie, et que Charlie rêverait de pouvoir avoir les caîlins de ses deux parents. Et moi j'te dis que tu vas regretter de partir ... que le monde tourne trop vite et que lorsque tu reviendras tu seras encore plus mal ... Encore plus mal de voir que Priape a refais sa vie ou est en train, trop mal de voir que ses proches auront changés de vie. Je me demandais bien pourquoi j'étais là à essayer de la retenir, alors que j'avais compris que rien ne la ferait changer d'avis, ni même ma présence, et le fait que nous étions en froid. Elle tournait les talons pour aller vers le taxi, gardant Charlie dans les bras, j'espérais un bref instant qu'elle changerait d'avis au moins pour ses filles, pour elle et ses proches, toute sa vie dans laquelle je n'avais peut être plus ma place, car tout était trop compliqué. J'allais monter dans le taxi, sur un coup de tête, juste pour garder encore un peu Charlie dans mes bras. Monte moussaillon ! Comme quoi tu as même pas besoin de me l'arracher des bras ... C'était une mauvaise idée Matthéo, elle s'était jouée et foutue de toi et pourtant tu étais encore là en essayant qu'elle ne fasse pas de conneries. J'étais fini !

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« Quand je reviendrais ? Je ne reviendrais pas Matt... Et le monde tourne trop vite ? T'as peur que quand je revienne Priape soit marié à sa Barbie et que ça me détruise ? T'en fais pas, s'en est déjà pas loin, ça ne me surprendra pas. » Au moins je vais avoir du temps pour me mettre ça dans la tête, je pourrais faire tout ce que je veux loin de lui qui pollue mon air. Parce que c'est vraiment ce qu'il se passe, trop d'amour, tue l'air, tue tout. Après avoir tout chargé, je reviens vers Matthéo pour lui prendre Charlie et monter dans le taxi, mais il se fout complètement de ce que je dis et s'y dirige de suite avec la petite dans les bras. Je me retrouve à monter devant sans chercher à comprendre, il n'y a qu'une chose qui importe : ne pas louper l'avion. Quand le véhicule a demarré je me tourne vers Matthéo : « Tu cherches à faire quoi Matt ? Je vais partir... Mais si ça te fait plaisir je te payerai la course de l'aéroport à chez toi, ça sera mon cadeau d'adieu. » Vraiment je veux partir, je ne sais pas ce que je pourrais faire d'autres. Le véhicule avance rapidement vers l'aéroport. Une fois arrivée, le chauffeur m'aide à tout installer sur un chariot mais il y a trop d'affaire, Matthéo est là ça tombe bien, je prends un deuxième chariot et je lui dis : « Puisque t'es du voyage, tu vas pouvoir pousser. » Ouh, qu'est ce que je viens de dire là ? Est ce qu'il ne va pas prendre ça pour une invitation ? Venir avec nous sur un coup de tête ? Encore faut il qu'il ait son passeport dans son porte feuille sur lui.

Tu quoi ? ... C'était quoi ce délire ? Elle allait partir comme cela sur un coup de tête, du jour au lendemain pour toujours, laissant tous ses amis, ses proches et laissant Priape et moi comme des cons loin des Miss Blackburn, c'était insuffisant drôle pour être vrai. J'men fous de Priape et sa Brynn ! Mais à croire que faut se faire à l'évidence, tu ne vis que pour lui ... Oui j'suis une nouvelle fois blessé, comme si tous les autres autour d'elle ne comptait pas le moins du monde, Maxime, Isaac, peut être même moi, car même si je faisais le dur, le mec qui s'en fout, j'pouvais j'crois pas vivre sans elle tout simplement. Un brin sado, je revenais toujours malgré toutes les désillusions, et toutes celles qui m'étaient de nouveaux apparus, cette femme était mon Dc Grey et j'y fonçais presque... Assis sur la banquette arrière, entourée des filles, je voyais Talya se retourner. Tu vas partir ... j'ai compris t'inquiètes ... tu vas faire ta vie et j'vais continuer la mienne ! Après Aby, Maëva, je n'étais plus à une près, c'était dur mais c'était ainsi ....Sortant de la voiture une fois arrivés à l'aéroport, je descendais, prenant Charlie par la main, me voilà au service des Blackburn, comme un air de déjà vu, poussant le chariot, en espérant un instant que la voie 9 3/4 avait migré et qu'en une course, un choc dans un mur tout pouvait devenir simple. Votre avion est à quelle heure ? Oui histoire de faire la conversation naturellement, de meubler le silence qui devenait trop pesant du fait qu'il serait le dernier ...

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« Ca me bouffe, je ne sais pas sortir de ça. » Je préfère lui avouer, il le sait, il sait que ma vie tourne autour de Priape depuis que je l'ai perdu, enfin encore plus depuis que je l'ai perdu. Je ne vais pas lui dire non, si ? Il faut que je lui mente ? non je ne sais pas le faire, c'est quand même Matthéo, c'est mon meilleur ami malgré ses mots durs, surtout ceux qu'il a eu la dernière fois qu'on s'est vu. Quelques mots sont échangés pendant le voyage mais c'est assez silencieux et à l'aéroport aussi jusqu'à ce qu'il demande à quelle heure est l'avion. « A 11h45. » Et il est 9h30. Oui je suis en avance mais avec tous mes bagages les petites et tout, je veux être large même si Matthéo m'aide pour le coup. On est dans la queue pour faire enregistrer les bagages quand je me tourne vers mon meilleur ami pour lui demander : « Pourquoi tu fais ça Matt ? Tu sais très bien que malgré tous les sentiments que j'ai pour toi, je suis amoureuse de Priape et incapable d'être sûre de réussir à passer à autre chose un jour. Tu veux vraiment être là pour moi ? A la deuxième place à essayer en espérant qu'un jour tu passes à la première ? » Je suis franche honnête, claire, sur mes sentiments, sur l'état des choses, sur mon état d'esprit, je suis paumée, je suis déboussolée, je ne réponds plus de rien.

J'en peux plus de tout cela, et pourtant d'après mes proches il est préférable que j'ai perdu la mémoire pour certain truc, sinon je le vivrais certainement encore plus mal, comme un air de déjà vu. Je ne réagissais même plus à dire vrai alors qu'elle avouait que tout cela la bouffé de l'intérieur. Le silence avait pris possession de notre petit groupe, les filles étaient sages l'une dans son cosy et l'autre sur les valises que j'avais posé sur le chariot. Ses mots me poignardaient dans coup, où elle avait vu que je voulais être en première place un jour, oui je voulais même pas être là à dire vrai mais pourtant c'était plus fort que moi, un instinct beaucoup trop protecteur. Pourquoi je fais ça ? J'sais même pas pourquoi j'suis là ... juste pour passer du temps avec ma filleule avant qu'elle ne parte peut être pour toujours en Ukraine. J'contrôle rien ... si cela n'était que de mon esprit et mon cerveau j'serais parti depuis longtemps, j't'aurais abandonné depuis longtemps aussi ... Après tout on jouait la franchise non ? J'pouvais lui faire comprendre que plus jamais je voulais être lié à elle, que je me devais aussi de sortir de ce cercle sans fin, car plus les jours passaient et plus les souvenirs, les longues discussions, les désillusions, les regrets, les déconvenues me revenaient en mémoire. Et pourtant j'étais encore là, comme un con dirait certain et moi le premier, pourtant j'avais promis à Priape un jour de veillait sur Talya et voilà que les promesses m'enfermaient dans un rôle que je ne voulais plus ... Elle voulait qu'elle parte, qu'elle le fasse; qu'elle fuit, et malgré moi j'essayais de la dissuader. Le pour et le contre ! Le blanc et le noir ! Le ying et le yang, le mystère de ma vie, le coeur et l'esprit !

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« Et ben pars ! Casse toi si tu n'attends que ça et que tu n'es là que pour Charlie. » Je ne contrôle pas mon coeur comme je l'ai expliqué à Priape il y a des mois et des mois quand j'ai tenté de justifier ma coucherie, je ne contrôle pas non plus mes sentiments pour le jeune homme. Il a une place particulière pour moi, elle restera toujours et c'est pour ça que mes mots sont ceux que j'ai prononcé, quand il dit qu'il ne contrôle pas ce qu'il fait, que lui il est là juste pour Charlie, ça me blesse. Même Matthéo cherche à me retenir mais ne le veut pas... « Laisse moi, abandonne moi, je t'ai perdu la dernière fois que tu m'as incendié en plein milieu de la confrérie, une fois de plus... Laisse moi Matt, fais le de toute manière c'est moi la plus lâche et débile puisque c'est moi qui part... » Je n'allais surement pas lui reprocher de me laisser si sa tête lui demandait de partir depuis des dizaines de minutes, sérieusement je ne voulais pas que les gens se forcent à supporter ma compagnie et ma déprime. Encore moins lui... Parce que je tiens beaucoup trop à lui pour lui infliger ça. Quelques larmes restent sur le bord de mes yeux avant de couler mais je les essuie de suite. Il me crache au visage et je pleure ?

C'était toujours la même rengaine, à croire qu'elle ne comprenait pas, qu'elle faisait exprès de faire la femme offusquée alors que merde je pense que c'était encore plus révélateur que je me trouve ici alors que ma tête me disait d'être à l'autre bout de Boston. Tu m'as pas perdu parce que je t'ai incendié ... juste parce que tu t'es servi de moi Talya ! Tu comprends ? Tu t'es servi de moi pour rendre Priape jaloux et qu'il s'éloigne de toi ... J'avais beau être ton meilleur ami, j'pense pas que je méritais d'être un pion que tu sors pour blesser l'homme que tu aimes et encore moins de cette façon là ... Dans ce contexte là, cette imagination débordante de faire croire que nous étions en couple alors que damn combien de fois elle m'avait repoussé, fait comprendre que ce n'était pas possible et que de toue évidence, elle en aimait n autre et enterrait ses sentiments pour moi bien au chaud, au fin fond de rien. Les discussions s'enchainaient et se cloturaient bien trop souvent par des disputes, une énième encore et encore et pourtant toujours à pousser le chariot avec Charlie à côté, nous arrivions à l'enregistrement des bagages, j'en avais pas et pourtant j'comptais bien partir sur un coup de tête. J'voudrais un billet pour Kiev ... sans bagages !

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