Kidnapping. PV.

Kidnapping

Je cherche à fuir, mais aucun ne réagit, alors ma réaction semble stupide... Ou plutôt inutile ? Aucun mal ? j'ai du mal à croire ce que dit Bonaventure... Ils ne me voudraient aucun mal on ne serait pas là, peu importe qu'ils ne soient pas du style à violer ou je ne sais quoi... Je les connais ? Je laisse entendre un rire nerveux alors que je retournes me mettre sur le lit parce qu'il semblerait que c'est la seule place qui me soit destiné là. Je les regarde à tours de rôle, tout en ramenant mes jambes à nouveau contre mon torse, un peu plus calme qu'avant. A croire que les paroles du quincy on quand même leur petit effet sur moi. "Vous connaître ?" Répétais-je ironiquement toujours ce petit rire nerveux. "Non. Je vous connais pas. Je pensais vous connaître. J'aurais jamais cru que vous seriez capable de kidnapper une personne... pour... ''Juste" parler." Je continue de laisser mon regard passer de l'un à l'autre, avant de finalement m'arrêter sur mon ex, le fixant, le détaillant un instant avant de faire comme s'il n'était pas là et m'adresser directement à mon ancien ami. "Lui parler ? Il a déjà eu ce qu'il voulait à la soirée des Winthrops. Il s'est même bien foutu de ma gueule. Alors non, je n'ai pas envie de l'écouter, ni même toi. J'attendrais que vous me reconduisez à Harvard." Je regarde encore un instant Bon' avant de me recoucher dans le lit en leur tournant le dos, cherchant à faire preuve d'un aussi grand calme que Boni, mais je bouillonne à l'intérieure, je serre le drap entre mes doigts pour ne pas leur gueuler dessus, pour ne pas risquer de devoir prolonger mon séjour ici. Alors qu'un rien pourrait clairement me faire craquer.

hj : Bonne année à toi aussi ♥ c'est nul désolée ><

Il s’attendait à sa fuite tout comme il s’attendait à ce genre de réflexion. Bonaventure se retint de lever les yeux au plafond. Il valait mieux ne pas la quitter du regard. « En même temps, tu trouves toutes les occasions pour te défiler, il faut bien qu’on en vienne à des méthodes plus radicales… On tient à toi… Je pense que tu en as la preuve, nous sommes assez fous pour tomber dans le kidnapping justement pour te parler » rétorqua le métisse en plantant son regard dans le siens. Dans un geste de protection, il croisa les bras sur son torse. Bonaventure avait beau paraitre maitre de la situation, il n’en menait pas large, loin de là ! C’était même tout le contraire. Au fond de lui, il était totalement paniqué mais il avait appris à camoufler ses émotions, à faire taire cette lueur de faiblesse dans son regard. Toutefois, il ne put cacher son étonnement face aux propos de Robin. Qu’est-ce que c’était que cette histoire de donner une chance ? « Nate ? » demanda-t-il au premier intéressé, laissant sa question en suspens car cela ne servait à rien de la formuler. Le jeune homme devait s’attendre à ce qu’il lui demande des comptes. Avait-il raté un épisode entre temps. « Est-ce que je peux te parler en privé ? » reprit-il en lançant un coup d’œil à la porte de la chambre. Un peu de solitude ne ferait pas de mal à Robin et puis, il ne comptait pas rester loin d’elle trop longtemps…Juste le temps d’une mise au point histoire d’accorder les violons.

Spoiler:

Bonaventure avait demandé à Nate de sortir de la chambre pour lui parler en privé mais il commençait à sentir l’urgence de la situation. Le jeune homme était un être très sensible et il se demandait bien comment il avait pu se retrouver à fréquenter Robin. C’était un étrange couple mais dans le fond, peu importe les différences tant que les sentiments sont là pour les effacer. Dans le cas contraire, il n’y restait plus que la tristesse et la rancœur. « Nate, tu vas tenir le coup ? » lui demanda-t-il avec gentillesse, se gardant bien de le toucher. Il se rappelait encore de son mouvement de recul, aussi décida-t-il de lui accorder une certaine distance. « Si c’est trop dur pour toi, on peut encore renoncer » lui offrit-il une issue de secours parce que dans le fond, il commençait à apprécier le jeune homme et il refusait de le voir se détruire. Finalement, cette mission commando allait peut-être lui servir à les empêcher de se détruire tous les deux. Voire tous les trois.

Pourtant le Quincy n’oubliait pas les propos de Robin et il se devait de tirer les choses au clair. De sa poche, il tira un paquet de mouchoirs. « Tiens » lui tendit-il avant de lui tourner le dos quelques instants pour lui permettre de se reprendre sereinement. « Est-ce que tu veux bien m’expliquer de quoi elle parlait ? Cette histoire de Winthrop ? » lui demanda-t-il en se tournant à nouveau vers lui.

Nate n’avait pas l’intention de renoncer et Bonaventure n’en ressentit que plus d’admiration pour cet homme prêt à tout pour la femme qu’il aimait. C’était quelque chose qu’il respectait au plus haut point et s’il pouvait aider dans ce sens alors il le ferait. Pour cela, il avait tout de même besoin de quelques éclaircissements. Aussi, lorsque Nate prit la parole, tremblant, il l’écouta attentivement, se gardant bien de montrer la moindre émotion. A ce moment, le Dunster n’avait pas besoin de sa pitié ou de sa compassion, il avait besoin d’une personne sur laquelle se reposer pour trouver la force d’affronter Robin. « Tu es malade ? » reprit-il pour avoir un peu plus de précision. Il était dépressif ? C’est pour cela qu’il consultait une psychiatre ou la maladie était plus profonde, plus sérieuse -bien que la dépression était d’après sa propre expérience, une putain de chienne enragée. « Je pense que c’est normal de péter un câble quand un autre homme embrasse celle que l’on aime même si j’aurais aimé que tu arrives à te contenir. C’est idiot mais j’éprouve vraiment de l’amitié pour toi et ça me tue de savoir que tu t’es fait casser la gueule » soupira-t-il avant de se reprendre. « Je te remercie de ta confiance Nate et je pense que si tu veux des réponses, il te faut forcer la conversation. Je sais que tu es effrayé par ce que Robin pourrait te dire mais essaie de la percevoir comme une sorte d’hologramme. Elle est présente sans être là… c’est idiot à dire mais il faut que tu arrives à la percevoir de manière abstraite pour trouver la force de l’affronter. Si elle dépasse les bornes, je serais là pour la recadrer. Vous avez besoin de parler mon ami » lui dit-il d’un ton rassurant et calme. Il aurait aimé pouvoir l’aider en lui transmettant toute sa force mais il craignait qu’il prenne mal le moindre rapprochement physique. Aussi, essayait-il de l’atteindre par le biais de la parole.

Bonaventure s’était retenu de jurer, lui qui ne disait que rarement des gros mots mais il avait ressenti le besoin d’évacuer la tension qui crispait ses muscles. Nate était effectivement malade et cela compliquait leurs histoires. Comment démêler la réalité de la fiction ? Comment faire en sorte qu’il puisse s’expliquer et se défendre si lui-même ne savait pas ce qui était vrai et faux ? Robin avait de quoi y perdre la tête, même lui. Pourtant, malgré cette découverte, son regard restait inchangé sur le jeune homme. Comment pourrait-il le voir autrement de tout de manière ? Ce n’est pas parce qu’il était malade qu’il en devenait un pestiféré. Par moment, il aurait aimé ne pas avoir une mère psychiatre ou même être passionné d’enquête criminelle au travers desquels, il appréciait son œil d’expert psychiatrique. Bonaventure n’était pas vraiment caler en psychiatrie, il ne fallait pas déconner non plus mais ce trouble lui parlait car il y avait eu un cas comme celui-ci en Virginie, quarante ans auparavant et il l’avait étudié dans le cadre de sa reconversion en criminologie qui interviendrait en janvier. « Je ne peux pas te dire que je sais ce que tu traverses car ce n’est pas le cas mais compte sur moi, si tu fais une crise, de tout faire pour qu’il ne t’arrive rien de fâcheux ou même que tu fasses quelque chose que tu pourrais regretter » le rassure-t-il autant qu’il peut. Non, il ne pouvait pas comprendre par quoi il passait mais il pouvait toujours être là pour le soutenir, comme un ami le ferait.

Le métisse le laissa donc se mettre à l’écart. « Quand tu seras prêt, viens nous retrouver avec Robin… Je vais voir si j’arrive à la détendre un peu » lui lança-t-il en se demandant si la jeune femme était au courant de ses problèmes ?! Finalement, il avait du pain sur la planche en tant que tampon officiel du couple. Bonaventure retourna donc voir la Mather. « J’espère que l’on ne t’a pas laissé attendre trop longtemps. Ecoute Robin, je sais que c’est difficile pour toi en ce moment mais je tenais à m’excuser quand même pour tout ça… Je sais que si c’était à refaire, je le referai mais je m’excuse tout de même. Tu n’as pas à avoir peur de nous, on te fera pas de mal alors tu peux te détendre. Si tu préfères, tu peux quitter la chambre et venir avec nous dans le salon, ça te prouverai peut-être qu’on a pas des intentions malhonnêtes ? »

Kidnapping

Le blesser, à cet instant c'était tout ce que je voulais, égoiste comme je suis, je n'appréciais pas l'idée que l'un comme l'autre ai décidé de me kidnappé... Ils auraient pu faire autre chose plutôt que de m'emmener si loin pour soi-disant que parler... je ne devais pas me faire de film ? Mais merde, comment est-ce que j'étais sensée faire autrement ? Recroqueville sur le lit, en position fœtale, je ferme les yeux, alors qu'ils ne sont plus dans la même pièce que moi, j'aimerais me dire que je suis dans ma chambre, l'auto-persuasion, ça peut marcher parfois, sauf que là, j'arrive pas à restée concentrée, parce que j'entends leur voir, parce que j'ai peur aussi dans un sens... J'arrive pas à m'imaginer ailleurs qu'ici... Probablement parce que j'appréhende la suite ? J'en sais rien... je sais pas ce qu'il va se passer... Nate pleure. Il se confie à Bonaventure et j'entends tout. Je porte mes mains à mes oreilles, je ne veux pas entendre ses mensonges... Mais au fond, je sais que ce n'est pas des mensonges, que depuis le début, je suis la seule à mentir, celle qui le blesse. Parce que je suis mal, parce que mon frangin est mort par ma faute alors je ne veux pas qu'il lui arrive la même chose... Je bouche mes oreilles. Non, Taisez-vous ! Taisez-vous ! Je me referme encore plus sur moi-même, les larmes coulant du mes yeux malgré mes paupières baissées... Comme quand on fait un mauvais rêve et que l'on pleure dans le sommeil. Je reste alors immobile en entendant mon prénom franchir les lèvres du Quincy. Je refuse de me retourner, gardant mes mains sur mes oreilles pour ne pas l'entendre, mais c'est pas très efficace... Pourtant, je fais celle qui n'entends pas, restant immobile, prostrée de cette façon. Je ne veux pas leurs parler. Je n'ai rien à leur dire. Ils ne me comprennent pas. Ils ne savent pas pourquoi je fais tout ça, alors qu'ils me laissent tranquille. Je devrais respecter leur choix de me faire ça ? Ils sont même pas capable d'accepter le main, de me laisser tranquille... Alors non, juste non. Je n leur parlerais pas. Je refuse catégoriquement et je le montre bien en restant couchée, de dos, les mains sur les oreilles.