Kidnapping. PV.

C’était de la folie pure et pourtant, Bonaventure avait agi de manière quasi professionnelle. Par moment, il se demandait s’il n’y avait pas un criminel qui sommeillait en lui pour avoir des idées aussi dingues. « Est-ce qu’elle est réveillée ? »demanda-t-il à Nate en passant la tête par l’entrebâillement de la porte. Il était tard, environ quatre heures du matin et malgré la fraicheur de la nuit, il avait l’impression de bouillir. Comment en était-il arrivé là ? Il fallait remonter le temps il y a quelques semaines lors de sa première rencontre avec Nate. Les deux garçons qui au départ, c’étaient regardés en chien de faïence avaient finalement trouvé un terrain d’entente concernant une personne qui leur était chère : Robin. Ils en étaient arrivés à la seule conclusion possible qu’il leur fallait à tout prix converser avec la jeune Mather lorsqu’elle était sobre. Or, cet état, elle ne le fréquentait guère souvent ces derniers temps. Aussi, l’idée folle de son kidnapping avait germé. Toutefois, le projet en était resté là, Nate souffrant de blessures qui avaient visiblement besoin de guérir.

Bonaventure avait quant à lui, continuer sa petite vie non sans une pensée quotidienne pour Robin. Il appréciait réellement la jeune femme mais il était désespéré de la voir se détruire de la sorte. Alors quand Nate l’avait appelé pour lui dire qu’il était prêt, il avait sauté sur l’occasion. Les détails de cette soirée étaient encore flous dans sa tête. Il se revoyait donnant le feu vert au jeune Dunster pour qu’il se fasse passer pour Eun, une amie de Robin grâce à un faux compte. Sur le lieu du rendez-vous, Bonaventure avait attendu la jeune femme. Robin était arrivée avec du retard mais elle était bien arrivée. Il n’avait eu que très peu de temps pour lui sauter dessus avant qu’elle ne comprenne dans quel merdier, elle venait de se fourrer. Un laps de temps qui lui avait été bénéfique pour l’endormir avec du chloroforme. Et voilà que maintenant, ils se trouvaient tous les droits dans le chalet de ses parents, à des heures de route de Boston. « Je vais essayer de trouver du bois pour allumer la cheminée, on se les gèle ici » dit-il pour se donner bonne contenance. Il faut croire que finalement, il n’était pas assez fou pour ne pas se rendre compte qu’ils venaient de commettre un crime.

Kidnapping

J'avais pas trop comprit pourquoi Eun Ae m'avait parlé comme ça durant la journée alors qu'on habitait ensemble maintenant. Non, mais elle aurait aussi très bien pu attendre le soir et éviter de me donner rendez-vous ici... Mais soit, elle demandait, j'obéissais et voilà que je me retrouvais là, sans trop savoir ce qu'elle me voulait au final. J'aurais du me méfier... Lui envoyer un texto pour être sûre que ça soit bien elle. "Bon' ?" Lançais-je en reconnaissant mon ancien ami. Qu'est-ce qu'il fait là ? Pourquoi c'est lui qui est présent et pas Eun ? J'ai pas le temps de lui poser de question qu'il me saute limite dessus. J'essaie de me débattre, parce que je comprends et mon instinct me hurle de ne pas me laisser faire, de me défendre... Sauf que je suis plus faible que lui alors c'est inutile... Et je finis par m'endormir dans ses bras à cause du chloroforme.

...

Froid... J'ai froid... Un gémissement franchit mes lèvres alors que je recouvre un peu mes esprits. Je cherche à me mettre en boule, pour tenter d'avoir plus chaud, parce que j'ai froid... Je sens une couverture sur moi... Suis-je dans mon lit ? Non... Il ne ferait pas aussi froid... Alors, je finis par ouvrir les yeux et regarder autour de moi. Je me sens perdue... Je ne reconnais rien... Je panique un peu... Je me redresse, me découvrant de la couverture et regarde autour de moi. Je viens de me souvenir de ce qu'il s'est passé. Bon' ? Pourquoi il a fait ça ? Je fini par voir Nate et je recule, esquissant un mouvement de recule en tirant la couverture vers moi pour tenter de me protéger de lui, agissant comme un animal effrayé... Mais en même temps... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? "Où on est ?" Lui lançais-je alors pour tenter de comprendre. Ce n'était pas chez les Quincy ou même chez Nate, je ne connaissais pas cet endroit... Alors non, non, je n'étais pas du tout rassurée et peu importe que je sois avec Bon... Enfin, j'en savais trop rien s'il était là, mais il était dans le coup non ? Il était mon dernier souvenir, et Nate. Non... Je pigeais pas ce qu'il se passait et la présence de Nate, ce n'était pas bon signe... Vraiment pas...

hj : j'espère que c'est pas trop de la merde.

Bonaventure ne se sentait pas le plus misérable des amis mais c’était tout comme. Pour la première fois de sa vie, il avait kidnappé une femme, une amie, celle qu’il considérait comme sa petite-sœur. Robin allait le détester mais c’était un mal pour un bien si seulement elle voulait bien les écouter quelques minutes. Nate aurait certainement plus de poids dans la discussion mais qu’importe, il était là avant tout pour faire tampon et non pour ramener sa fraise. Le jeune homme secoua la tête. Ils l’avaient fait, inutile de parlementer avec sa conscience durant des heures et des heures, il verrait cela plus tard. Le plus urgent était de s’assurer qu’elle allait bien et surtout de réchauffer le chalet. Au départ, Bonaventure n’avait pas vraiment fait attention à la température mais il commençait à ressentir la morsure du froid.

« D’accord, si tu veux une seconde couverture, tu en trouveras dans le deuxième tiroir de l’armoire » lui répondit-il avant de fermer la porte derrière lui. Dans un premier temps, il sortit dehors pour aller activer l’arrivée d’eau ainsi que le générateur. Ce dernier toussota quelque peu avant de ronronner. Fini les lampes à l’huile, l’électricité était revenue dans le chalet. La seconde partie de son plan était de ramener du bois et si ses souvenirs étaient bons, son père avait coupé des buches l’été dernier ! Bonne mémoire se félicita-t-il avec dérision en prenant de quoi faire un bon feu de cheminée. En moins de dix minutes, un grand feu crépiter dans l’âtre, réchauffant Bonaventure qui n’en demandait pas moins. Il retourna voir Nate, découvrant ainsi que Robin était réveillée. Devait-il les interrompre ? Se faire remarquer ? Il décida que c’était peut-être mieux qu’elle le voit. « Salut Robin.. Tu es en sécurité ici, ne t’en fais pas… Est-ce que tu veux boire un peu d’eau ? Le chalet va se réchauffer rapidement » lui dit-il avant de se tourner vers Nate. « Tu veux boire quelque chose ? Je peux faire du café ! »

HRJ : non c'est parfait

Kidnapping

Je fixe Nate, attendant sa réponse, savoir où l'on est, mais bien entendu, il ne me répond pas. A quoi est-ce que je m'attendais ? Je le fixe, le dévisage même, ramenant mes jambes contre mon torse pour me mettre en boule tout ne restant assise alors qu'il s'approche de moi avec une couverture. Il va faire quoi avec ça ? Je panique un peu, prête à le repousser quand Bonaventure apparaît dans l'encadrement de la porte. Mon attention attirée par lui un instant, je me retrouve avec la couverture sur le dos. J'écoute les deux garçons, sans dire un mot. J'essaie de comprendre ce qu'il se passe... Mais je reste silencieuse malgré la proposition du Quincy à mon égard. Il me propose de l'eau et il propose du café à Nate, ça fait un peu... T'es notre prisonnière, t'aurais que de l'eau et du pain sec... Puis le chalet ? Quel chalet ? J'essaie de comprendre, d'analyser tout ça, mais j'ai l'esprits encore un peu embrumer pour arriver à comprendre cette situation pas du tout normale... Je cherche alors mon téléphone dans ma poche, mais rien... Il n'y est plus. Je ne peux même pas tenter d'appeler à l'aide... Je déglutis alors en fixant Nate étant donné que le black n'est plus dans la pièce. Je me recule encore plus pour être coller au mur alors qu'il est assis sur le lit maintenant... Il est très près de moi... Je sais pas ce qu'il se passe... Je sais pas ce qu'ils vont me faire... Je le reconnais. J'ai peur. Peur d'eux a cet instant... Alors, je reste silencieuse, incapable de parler.

La situation semblait tendue tout comme le silence de Robin les mettait mal à l’aise. Deux apprentis kidnappeurs plus effrayés que leur victime, c’était le monde à l’envers et pourtant, c’était le cas. La peur de Robin transpirait de partout, on pouvait la lire sur son visage, dans sa manière de se recroqueviller contre le mur mais la leur était toute autant visible. Nate lançait des regards désespérés à Robin, n’osant rien lui dire ; Quant à Bonaventure, il se cachait derrière l’organisation, derrière le besoin de se rendre utile. Il était peut-être temps que quelqu’un prenne les rennes de cette drôle de situation avant qu’elle ne dégénère. Le métisse ne voulait pas que son amie s’imagine un quelconque projet pervers derrière leur tentative de lui parler. Il ne savait même pas si elle était sobre bon sang songea-t-il en agrippant le pan de travail de la petite cuisine. C’était de la folie se répéta-t-il pour la énième fois. Il devait se reprendre, redevenir un rock pour ces deux-là. Nate et Robin étaient deux âmes en peine et lui, il était le seul dans ce chalet à pouvoir faire tampon, à pouvoir peut-être les réunir suffisamment longtemps pour qu’ils s’expliquent, qu’ils mettent au clair leur situation. Le café terminé, il prépara un rapide plateau avec quelques biscuits qu’il avait ramené en cas de petites faims. Un peu plus tôt dans la journée, Bonaventure avait quelques courses mais il avait préféré gardé le tout dans son coffre. La température extérieure étant fraiche, cela servirait de frigo sans aucun problème.

« J’ai ramené du café, de l’eau et des biscuits. Je ne savais pas trop si tu serais capable d’avaler quoique ce soit après le chloroforme… Tu as l’air de t’en remettre assez bien »dit-il à Robin en posant son plateau sur la petite table de chevet à côté de son lit. « Tu es actuellement dans le chalet de mes parents. On est genre à trois quatre heures de route de Boston… On avait besoin de te parler ou plutôt Nate avait besoin de te parler et comme tu fais tout pour nous fuir… On a dû adapter notre méthode. Pardonne-nous si on t’a fait peur, ce n’était pas notre intention. Pas vrai Nate ? » tenta-t-il d’intégrer le Dunster à cette petite discussion histoire qu’il reprenne peu à peu confiance.

Kidnapping

Je fixe Nate. Sans dire un mot, parce que Bon' n'est plus là, alors mon regard est rivé sur lui, l'un de mes deux kidnappeurs au final... Je ne dis rien. Cette impression d'avoir la bouche pâteuse dans un sens... Mais ce n'est pas cela qui me fait me terrer dans le silence, c'est la situation présente, ce qu'il se passe ici... Je ne sais d'ailleurs même pas où est ce ici... Ni même l'heure qu'il est... Je sais que dalle sauf que je suis avec des personnes que je connais... Ou plutôt que je pensais connaître... Je n'aurais jamais imaginé que l'un comme l'autre, ils puissent être capable de cela... Me kidnapper pour je ne sais qu'elle raison... Alors, je fixe Nate, avec peur, mais aussi avec interrogation, parce que je veux savoir, je veux comprendre ce qu'il se passe... Mais sans lui poser de questions il ne me dira rien... Il fait comme moi, il se tait. Pourquoi ? C'est lui le fautif dans cette histoire, c'est lui qui a créé, provoqué cette situation avec Bon' alors il n'a pas de raisons de se taire ! Non ! Il devrait parler... Il ne le fait toujours pas... Et le Quincy réapparaît avec des victuailles qu'il dépose pas loin de moi. Mais quand il s'approche, j'ai le réflexe de le fixer, de me recroqueviller encore plus pour ne pas qu'il me touche. Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire de moi... Peut-être que je dramatise, que j'ai vu trop de films où les kidnappings finissaient mal, viol, meurtre... Ils pourraient très bien faire l'un comme l'autre et avec ma force de mouches, je ne pourrais jamais leur tenir tête... Ils peuvent donc faire tout ce qu'ils veulent de moi. Et encore une fois, c'est le black qui parle, mon ex étant incapable du moindre mot, comme s'il était à ma place au final... Mais il se mouve pour finir, s'approchant de moi et tout ce que je trouve à faire, c'est quand il détourne le regard de la tasse qui me tend et moi, c'est de donner un coup sur sa main pour le repousser, lui éjectant la tasse des mains renversant le liquide entre nous. J'agis comme un animal effrayer au final. Peut importe ce qu'ils disent, qu'ils ne veulent pas me faire de mal ni rien... ça serait le cas, on ne serait pas ici, ils ne m'auraient pas kidnapper avec du chloroforme et surtout, on ne serait pas à plus de quatre heures de route de l'université... Ils ne veulent pas que parler, j'en suis certaine... Alors, suite à mon geste qui a dut les surprendre, je me lève d'un coup, et dans une course pas du tout assurée, j'essaie de fuir cette pièce, de passer devant Bon' pour franchir la porte. Mais j'ai du mal, bien que l'énergie du désespoir agisse, la peur également... Est-ce que j'arriverais à franchir cette porte ?

Robin et Nate étaient aussi muets l’un que l’autre et Bonaventure commençait à se demander s’il avait bien fait de proposer cette idée de kidnapping. Après tout, il voulait bien faire les tampons mais encore faudrait-il qu’ils se parlent tous les deux. Pour l’heure, l’une ressemblait à une bête traquée et l’autre, à une statue de marbre.  Finalement, Nate se décida à lui avancer une tasse de café qui termina par se briser au sol à cause d’une action de Robin. Bonaventure ferma les yeux, se massant l’arête du nez. « Robin, j’ai bien conscience que la situation doit t’effrayer mais encore une fois, nous ne sommes pas là pour te faire du mal » commença-t-il en prenant conscience qu’elle devait être en train de se faire un film. « Sincèrement, tu me crois capable de te violer ou de te tuer ? Eh oh, on parle du mec qui n’est pas capable d’approcher une fille pour la draguer alors pour la violer… Franchement, tu me connais ! Je peux faire des choses qui sortent de l’ordinaire pour obtenir ce que je veux, je ne franchirai jamais cette limite… Je ne suis pas de ce genre d’homme et Nate non plus. Je crois que nous sommes bien plus effrayés que toi dans cette histoire mais tu n’arrêtes pas de nous fuir, tu fuis tout dialogue… Il a bien fallut qu’on t’amène ici où tu n’as aucun moyen de te soustraire à une discussion » lui explique-t-il en levant les mains en l’air comme pour agiter le drapeau blanc. Certes, les circonstances jouaient contre eux mais tout de même, elle les connaissait suffisamment pour savoir qu’ils ne feraient jamais une chose pareille. « Accepte d’écouter Nate  s’il te plait »

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