(Lux) New world.

Oh, Lux… on court droit à la catastrophe, n’est ce pas ? Tu ne m’aides pas, vraiment loin de là, tandis que ta robe glisse le long de tes gambettes pour rejoindre le sol. Que tu approches, poses tes mains sur moi pour défaire les attaches se ma chemise. Mes iris s’enflamment, mon crâne également. Oh et puis merde… Qui m’en voudrait, hein ?

Je cède et glisse une main dans le creux de son dos, l’autre sur sa nuque, l'agrippant et l’attirant brusquement vers moi. Mes lèvres pressent contre les siennes, la goûtent doucement, oubliant le temps de quelques secondes toute l’énormité de ma bêtise ; de notre bêtise commune. Et j’avance, l’incite à reculer vers son lit, maintenant sa nuque, dévorant ses lèvres avec tendresse et ivresse.

Tu le connais à peine, ou seulement depuis quelques heures, le fait d'avoir échangé des messages avec lui ne change rien, tu ne sais presque rien sur lui, à part son prénom et le fait qu'il doit bosser demain. Tu ne sais même pas son âge, mais il ne fait pas si vieux que ça, tu ne sais pas non plus s'il a déjà quelqu'un dans sa vie ou bien si il est plutôt du genre solitaire. Tu l'aides à enlever la chemise qu'il portait sur lui quelques secondes plus tôt et c'est lui qui vient chercher tes lèvres, un baiser électrique, ton corps est parcouru par un million de frissons. Depuis combien de temps tu n'as pas embrassé un homme ? Tu ne sais plus, tu t'en moques, tout ce qui compte c'est l'instant présent. Tu ne quittes pas ses lèvres et tu te laisses tomber sur ton lit, entraînant Nick dans ta chute, et tu ne peux pas t'empêcher de laisser échapper un petit rire. Tu sais que c'est une bêtise, vous en assumerez les conséquences plus tard...ou peut-être pas, t'es un peu perdue.

Tu glisses tes mains dans son dos brûlant, le griffe tendrement et continue de l'embrasser, tu déposes même quelques baisers dans son cou...

Premiers contacts, premier baiser, avant même de se connaître. Ça n'est pas moi, peut-être pas elle non plus. Je n'ai pas l'habitude des coups d'un soir, y préfère les relations mêmes vaines et brèves. Sans doute pour m'accorder meilleure conscience. Mais me voilà, nous voilà, l'un sur l'autre, à s'embrasser, se chercher un désir ivre et irrépressible.

On tombe sur le lit ; mes coudes s'enfoncent dans le matelas de chaque côté de son corps, tandis qu'elle reprend mes lèvres, que je me laisse aller à ce doux vertige. L'alcool fait encore tourner le monde, la chambre. Je doute de mon équilibre, mais est bien trop absorbé par nos gestes respectifs, par les sensations qui explosent. Elle me griffe, je frissonne sans me retenir, soupire, l'embrasse encore, glisse sur son cou. L'une de mes mains file sur sa mâchoire, la repousse doucement alors que je descends sur sa gorge, parsème sa peau de baisers. Je me penche encore, emporté par la chaleur qui m'étouffe, use de ma main libre pour abaisser l'une des bretelles de son soutien-gorge, poser les lèvres sur la partie mise à nue de son sein. Puis ses côtes. Son ventre. Je recule, la lâche pour caresser ses cuisses, mordre doucement ses hanches. Et je me redresse sur mes genoux, la toise, me raccroche à ses grands yeux bleus, y cherche la permission d'aller plus loin et lui ôter ce qui lui reste de lingerie. Mais j'y vois flou... Des formes et des couleurs qui s'emmêlent en un chaos lumineux, bouillonnant.

Tout ça, ce n'est pas ton genre, tu ne te reconnais pas, tu savais que ce soir tu ne tiendrais pas l'alcool comme bien souvent, alors pourquoi ? À quoi tu joues Lux ? Et si après cette nuit, demain il décide de mettre les voiles et de quitter cet appartement sans t'expliquer pourquoi ? Et que penseras-t-il de toi après cette nuit ? Tu es de loin d'être une fille facile, et pourtant là il doit penser le contraire... Ou alors tu as juste des envies et des désirs à assouvir ? Depuis combien de temps un homme ne t'as pas touchée ou embrassée de cette façon ? Il sait parfaitement où venir t'embrasser, tu es sensible à ses baisers qu'il dépose dans ton cou, tu te cambres sous ses caresses... Tu frissonnes, tu ne sais plus quoi penser, mais de toute façon il est trop tard pour lui dire d'arrêter puisque c'est toi qui a voulu ça... Et pourtant tu lui souris tendrement, tu n'as qu'une envie, qu'il continue dans sa lancée, qu'il ne s'arrête pas, tu te redresse vers lui et entoure son cou de tes mains, tu lui murmures quelques mots à l'oreille "Je suis toute à toi pour cette nuit..."

On a balayé tout ce qu'il nous restait de regrets ; nous voilà lancés dans notre folle aventure d'un soir. L'on verrait le lendemain seulement si les choses sont destinées à durer, évoluer, s'arrêter, à ce qu'on se les tasse dans un coin de la tête pour tout oublier. On verrait, ouais...

Elle se redresse contre moi, enlace mon cou, me murmure quelques mots, me donne tous les droits... Je ferme les yeux une seconde, profite de ce contact, son parfum à peine altéré par l'alcool, ses cheveux qui me frôlent l'épaule. Je souris légèrement, bien heureux, penchant la tête pour poser mes lèvres dans le creux de son cou lui répondre. "D'accord, Lux..." J'ai un léger vertige, mais me retiens de basculer. Je reprends sa nuque, embrasse à nouveau ses lèvres, mon nouveau terrain de jeu. L'une de mes mains glisse sur son dos, pince l'attache de son soutien-gorge, la défais avec une adresse surprenante -du moins de mon point de vue saoul et échauffé-, pour le faire retomber le long de ses bras. Je tente de bien faire les choses, sans la brusquer, sans risquer qu'elle ne se mette à présent à me repousser. Je serais tellement frustré, putain... Mes dents se resserrent légèrement sur sa lèvre inférieure, la provoque avec impatience. Je griffe son dos, repousse ce qu'il reste de sa lingerie, descends jusqu'à sa culotte, l'attire un peu plus contre moi tandis que mes doigts se referment sur l'élastique de celle-ci, pressant mon bassin contre le sien, lui faisant entrevoir avec une envie distincte la suite des événements.

Ça va trop vite. Tu n'as jamais été une grande amoureuse des histoires d'un soir, et encore moins une grande romantique, et pourtant tu es là,sur ton lit, lui au dessus de toi... Tu n'oses pas le repousser, tu n'as pas envie qu'il te prenne pour une dégonflée, et tu ne veux pas non plus qu'il te laisse toute seule dans ton lit cette nuit. Est-ce qu'il comprendrait si jamais tu revenais sur ta décision ? Tu n'en savais rien et c'était surtout ça qui te faisait plus ou moins peur. Tu devais l'avouer, tu n'avais pas beaucoup d'expérience non plus et lui semblait si sur de lui, alors autant le laisser mener la danse non ?
"Nick...attends est-ce que tu as un préservatif ?" parce que si lui non, toi non plus tu n'en avais pas. Parce que non, tu n'avais pas prévu de te taper ton coloc dès le premier soir...

Un préservatif... Pour être honnête, j'étais à des lieues de me soucier de ça, que ce soit des maladies ou d'une potentielle progéniture. Les yeux semi-clos, je me redresse légèrement au dessus de Lux, et lui réponds dans un murmure rauque "Ouais, attends... Je dois avoir ça." C'est dur putain, dans tous les sens du terme. S'arracher à elle, à ce lit, cette chaleur... Mais je n'ai probablement pas le choix, si je ne veux pas finir la nuit avec la gaule et une horrible frustration. Je repousse doucement ses jambes pour me faire un passage et me relever... Sauf que mes jambes, semble-t-il, n'étaient pas préparées à cet effort impromptu. Je m'emmêle, sans avoir le temps de comprendre comment, sans doute est-ce mon pied qui se coince dans la couette, mais tandis que je m'élance vers ma veste -mon portefeuille, la précieuse capote-, je ne trouve comme finalité que le retour rapide et brutal du sol sur mon visage. Je viens de me casser la gueule, les pieds retombant à peine du lit pour rejoindre mon corps douloureux. Et je grogne... "Ah merde..." Ça tourne. L'alcool masque la douleur, et pourtant, je sens bien que le coup m'a trop secoué la cervelle. Alors je pose les mains sur le sol, dans ce qui me semble être un effroyable ralenti, pour reculer, me redresser, me retourner, assis, reculer encore, posant la paume sur mon crâne endolori. "Wow, attends, désolé, je..." Je me redresse, me cogne à nouveau le haut de la tête, entends un inquiétant craquement de bois. Et puis tout le contenu de sa penderie qui se déverse sur moi.

T'as pas vraiment envie de le laisser quitter le lit pour qu'il puisse aller chercher la capote...si t'avais su que ce soir tu coucherais avec lui ou même avec un autre gars -peu importe - tu aurais peut-être dû passer à la pharmacie ou tu serais allée sonner chez ta voisine pour lui demander si elle en avait... Bref. Nick se levait et au lieu de récupérer la capote comme convenu, tu le voyais se rétamer la gueule sur le sol de ta chambre et au lieu de t'inquiéter pour lui -l'alcool tout ça - tu n'as pas pu t'empêcher d'avoir ce genre de fou rire nerveux, jusqu'au moment où ta penderie tomba sur le jeune homme...

"Nick! Merde, ça va ?" Bon là oui pour le coup tu t'inquiétais pour le jeune homme, après tout tu es humaine et t'as un cœur comme les autres... Alors tu te lèves de ton lit, les cheveux en bataille, les joues légèrement rougies par la chaleur qu'il fait dans la pièce et tu commences à enlever tes fringues qui ont atterri sur lui...

Je vois des étoiles. Nom de dieu. Le corps étendu et compressé par une avalanche de fringues et de chaussures, je peine à retrouver immédiatement l'orientation de base : le haut, le bas. Alors je tangue, moi et ma cervelle noyée dans l'alcool, jusqu'à ce que le voile qui couvre mes yeux ne s'envole. Lux est à nouveau près de moi, me déterre de mon triste sort tandis que je peine à me remettre les idées en place. "Ouais... Ouais, je crois." En toute vérité, j'ai super mal au crâne. Parce que c'est là que l'étagère m'aura eu. Un bon coup de froid, finalement...

J'achève de me dégager de ce bordel monstre que je ne fais que décaler à mes côtés -on verrait ça demain. "C'est peut-être pas une bonne idée... Le sexe... Tout ça..." Un peu trop mollement, je pose une main sur la nuque de la jeune femme pour l'attirer contre mes lèvres, lui happer un nouveau baiser. Je joue un instant avec sa jolie bouche, sans jamais prendre le temps de réfléchir. Mais je suis bien forcé de m'y arracher, lorsque la nausée me tord l'estomac... Bon. Tant pis. Je m'écarte, la relâche, et me redresse peu à peu sur mes genoux pour rejoindre le pieu. "Désolé, hein.. J'pense pas être capable, là, tout de suite." dis-je en retenant plus ou moins discrètement un bon rôt acide qui me chatouille la gorge. Et enfin, je m'écroule sur le matelas, le visage misérablement écrasé contre l'un de ses oreillers.