MAXWAN ∇ The powerfull can be powerless

Elle est officiellement atteinte de leucémie. Cette nouvelle le bouffe totalement. Qu'est-ce qu'il est censé faire maintenant ? Checker si Six prend bien ses médocs, qu'elle se rend bien à toutes ses séances de chimio, lui remonter le moral quand plus rien n'ira et qu'elle voudra tout arrêter pour se foutre en l'air ? Il la trouve où la force ? Ce soir, il la voit dans cette bouteille de champagne. Allez savoir la raison de la fête que les eliots ont organisé ce soir. Un anniversaire, la fin des partiels, les vacances. Peu importe. Il se fiche de savoir qui a assez de joie de vivre pour s'amuser sur cette playlist pourrie. Il récupère deux coupes abandonnées qu'il pose avec la bouteille sur le siège passager. Le deuxième verre pour qui ? Pour la seule qui pourrait comprendre ne serait-ce qu'une infime partie de c'qu'il ressent actuellement. Ce vide. Cette impuissance face à c'qui l'entoure. Après sa cousine, c'est Sixtine qu'il ne peut pas sauver. Il toque et quand Maxym ouvre il ramène la bouteille au niveau de son visage pour la mettre en évidence. « Tu m’aides à la vider ? » Il esquisse un fin sourire et montre les deux coupes. « Tu peux pas refuser. »

J'me déconnecte. C'est ce que j'ai trouvé de plus efficace pour contrer les emmerdes de la vie. Sixtine qui tombe malade, son cœur qui a du mal à se remettre, ses meilleures amies qui sont parties. J'me déconnecte de la vie. Je m'amuse, j'oublie avec une bonne dose de vodka dans les veines, j'essaye de retrouver le plaisir où il se présente. On fait ce qu'on peut vous savez. C'est pas glorieux, c'est pas enviable, mais on essaye de s'en sortir. Comme Antwan qui débarque avec bouteille et verres, présentés devant le visage qui s'étonne de Maxym, mais pas tant que ça. Elle savait qu'il viendrait, mais le « quand » demeurait toujours un mystère. Ne pas brusquer l'homme, jamais. « Tu m’aides à la vider ? » Le sourire d'en face se répercute sur celui de la demoiselle. « Tu peux pas refuser. » Attrape la bouteille, la lui retirant des mains. « Je pourrais, mais j'ai pas envie. » S'écarte pour le laisser entrer dans la grande demeure, trop grande pour elle désormais. « Tu vas te faire taper sur les doigts quand ils vont se rendre compte que tu leur as piqué une bouteille. » S'amuse d'une moue un peu moqueuse, reconnaissant la marque toujours achetée par les Eliots. « Puis merci de croire que j'ai pas de verres chez moi. » Ses doigts attendent la veste masculine, en parfaite hôte. Sauf qu'elle est dans un vieux pyjama rouge, mais qu'importe.

Il fallait qu’il assimile c’que le médecin lui avait annoncé. Essayer de convaincre Sixtine qu’elle pouvait s’en sortir, que la mort n’était pas une conséquence obligatoire, que des solutions existaient avait fini par l'intégrer dans cette bulle de déni. Sauf qu’à un moment elle a explosé et il s’est pris la réalité en pleine face. C’est dans ces moments qu’une bouteille de champagne est fort recommandée. « Avec tout c’qu’ils ont en stock, j’doute qu’ils s’en rendent compte. » Puis, dans le cas contraire, il en achètera une nouvelle. C’est pas ça qui va le ruiner. Maintenant débarrassé de la bouteille, il entre dans le hall d’entrée et retire sa veste. « Puis merci de croire que j'ai pas de verres chez moi. » Antwan sourit tendant sa veste à la brune. Autant profiter de l'hospitalité de mademoiselle. « T'aimes pas mon cadeau de Noel ? » Wayans arrive jusqu’au salon qu’il connait trop bien. « Puis bon, si on a pas envie de faire la vaisselle on aura qu’à jeter les verres par la fenêtre. Voyons le positif. » ironise t-il. Fuck off le réchauffement climatique.

Maxym était encore sourde à la douleur. D'habitude, demoiselle explose, les sentiments s'expriment trop forts. Mais là, ça ne voulait pas sortir. Sixtine leur avait balancé ça à la tronche lors d'une soirée, et depuis elle gardait la mâchoire serrée. Encaisse, se révolte intérieurement. Attends je ne sais quoi. Un miracle ? Ouais, t'y crois pas McAllister, va pas faire l'hypocrite devenant croyante quand ça l'arrange. Ta seule croyance, c'est dans les bienfaits de l'alcool, du soutien de l'amitié. Y a que ça de stable dans ce monde. « Avec tout c’qu’ils ont en stock, j’doute qu’ils s’en rendent compte. » Sauf si c'est un mather qui vient leur emprunter, évidemment. Maxym joue à l'hôte parfaite, attrapant sa veste et la rangeant dans l'armoire. Ouais, ils sont équipés ici. Merci à Torrey qui avait transformé cette grande demeure en paradis pour les enfants, et ses meilleures amies. Maintenant c'était vide. Juste vide. « T'aimes pas mon cadeau de Noel ? » Retour à la réalité. Fronce les sourcils, visiblement pas emballée. « De ? Les verres ou le champagne ? Quoique ce soit, c'est pas du tout validé comme cadeau. » Esquisse un sourire exagéré, sarcastique. « Essaye encore. » Mais je cracherai pas sur leur utilisation, j'en ai besoin. « Puis bon, si on a pas envie de faire la vaisselle on aura qu’à jeter les verres par la fenêtre. Voyons le positif. » Le dépasse et s'affale sur le canapé, souriant à sa remarque. « Pas faux ! Et comme ça les gamins arrêteront de jouer devant la maison. » J'rigole, ça va. J'commence à tolérer les gosses. « Bon tu l'ouvres ? T'as déjà essayé avec un sabre ? » J'ai que des mauvaises idées en cette période, ouais.

« De ? Les verres ou le champagne ? Quoique ce soit, c'est pas du tout validé comme cadeau. Essaye encore. » Elle n'est même pas convaincu par les risques qu'il a pris. Voler une bouteille est une activité à risque sisi, tout comme piquer des verres. Il aurait pu perdre sa place à la Eliot. Tout ça pour qu'ils boivent ensemble, c'pas beau c'qu'il fait pour elle ? « J'ai tout risqué pour ça et tu t'en fous ? » Il feinte une mine outrée puis s'installe sur le canapé avec la même élégance que l'hote. « Pas faux ! Et comme ça les gamins arrêteront de jouer devant la maison. » Encore un point positif. C'est une véritable chance d'avoir deux verres supplémentaires. « Et si tu veux être encore plus méchante, t'auras qu'à attendre demain et dès que les gosses seront là, tu les balances. » Il hausse les épaules comme si c'était une hypothèse envisageable. « Bon tu l'ouvres ? T'as déjà essayé avec un sabre ? » Non. Mais c'est un défi ? Parce qu'il est prêt à le relever. « J'ai déjà vu des amis le faire, ca compte ? » Wayans récupère un couteau qu'il juge assez aiguisé ainsi que la bouteille. « J’espère que t'as autre chose en stock si ça foire. » La bouteille ne va pas survivre, il le sent. « Prépare les verres. » La lame vient caresser la bouteille deux fois avant de la frapper. Toute la partie supérieure de la bouteille explose et s'écrase sur le sol. « C'pas mal pour une première fois.»  

McAllister n'a pas l'air très touchée par les risques pris par l'homme. Peut-être parce qu'elle connait la Eliot House, ses résidents, et combien Antwan peut y être apprécié. Puis, autant le dire, des vrais bleus, y en a plus beaucoup. Alors faut les garder ceux-la. Même s'ils te piquent des bouteilles et des verres. « J'ai tout risqué pour ça et tu t'en fous ? » Lève les yeux au ciel, lui jetant un regard rapide. « Tu seras peut-être privé de caviar pour le petit-déj', qui sait. » Moqueuse, complètement. L'avantage de ne plus y être. « Et si tu veux être encore plus méchante, t'auras qu'à attendre demain et dès que les gosses seront là, tu les balances. » Un rire sort d'entre ses lèvres, s'imaginant brièvement la scène. Mais non, ils sont trop gentils pour ça. « Ils risquent de sonner à ma porte pour que je les sauve, merci du cadeau !  Par contre ce soir j'vais programmer l'arrosage automatique pour leur faire une petite surprise, tiens. » De toute façon, j'vais finir par oublier ce que ça fait, d'être entourée de gosses. Retrouver mes habitudes de solitaire. Pouvoir faire n'importe quoi avec des verres, une bouteille et un couteau. « J'ai déjà vu des amis le faire, ca compte ? J’espère que t'as autre chose en stock si ça foire. » Hoche rapidement la tête de haut en bas pour acquiescer. Y a toujours tout ce qu'il faut niveau alcool ici. « Prépare les verres. » Dans un mini sursaut attrape les deux verres et les met près de la bouteille, se méfiant tout de même d'un possible dérapage de la lame sur le verre. Puis bon, on parle d'Antwan là, on est jamais à l'abri d'une maladresse. Pousse un petit cri quand la bouteille cède, suivi d'un autre rire, de gamine qui se remet à rire après un long moment dans l'obscurité. « T'as réussi ! » J'suis la première surprise. « Lààà, n'en mets pas partout ! » Le champagne coule dans un verre, puis l'autre, et continue son aller-retour jusqu'à les remplir, en laissant quelques gouttes sur les doigts féminins. Donne sa coupe au spécialiste, et en récupérant la sienne nettoie son index contre ses lèvres. « Ca va, t'as réussi à trouver le seul truc encore bon dans cette confrérie. » Le sourire, c'est pour te montrer que je plaisante. « On trinque à quoi ? »

« Je ne sais pas comment je vais survivre sans caviar. » Il entre dans le jeu des moqueries. En même temps, c'est si simple de rendre les habitudes d'eliots ridicules. « Ils risquent de sonner à ma porte pour que je les sauve, merci du cadeau !  Par contre ce soir j'vais programmer l'arrosage automatique pour leur faire une petite surprise, tiens. » Il rit franchement. C'est encore une meilleure idée. Puis, se prendre de l'eau en pleine hiver va les rendre malades. Maxym sera tranquille pour plusieurs jours « J'aime beaucoup. Tu m'previens que j'aille voir leurs têtes. » Quoi que, les cris d'enfants s'entendent de loin. Tout comme le bruit d'une bouteille de champagne qui éclate. Par bonheur le sabrage n'a pas été un chaos. Il a même réussi. « T'as réussi ! Lààà, n'en mets pas partout ! » Les verres se remplissent au fur et à mesure et les mains de l'eliot se retrouvent toute mouillées. « Voilà. » Il est fier. Son large sourire le manifeste clairement. « Ca va, t'as réussi à trouver le seul truc encore bon dans cette confrérie. » Wayans se sèche les mains, récupère son verre et s'installe à côté de Maxym. « Critique pas. Leur caviar est tout aussi bon. » Les repas de Noel font rêver. « On trinque à quoi ? » Est-ce qu'il y a vraiment besoin de trinquer à quelque chose ? Surtout en sachant la raison qui l'a poussé à venir squatter. « On est en vie. » Ironique n'est-ce pas ? L’année prochaine leur cercle d’amis ne sera peut-être plus au complet. Mais Antwan hausse les épaules ne trouvant pas meilleure raison pour boire. Il choque les deux verres et boit le liquide pétillant.  « Heureusement que je suis là pour te faire un peu de compagnie. C'est triste ici. »

« Je ne sais pas comment je vais survivre sans caviar. » Tu peux prendre ça à la plaisanterie Antwan, mais toi sans luxe, je suis sûre que t'es perdu. T'y arriverais pas, à tout lâcher pour une vie plus simple. Pour ma vie, même. «J'aime beaucoup. Tu m'previens que j'aille voir leurs têtes. » Mais on est des gentils au fonds, j'vous jure. Quelque-part dans notre cœur de glace. « T'as qu'à rester dormir ici, tu les verras demain matin. » Qu'elle balance avec un fin sourire aux commissures, amusé. Sinon, va savoir ce que tu vas louper comme spectacle. Faut jamais trop s'éloigner de moi jeune homme, tu sauras. Parce que j'ai des supers idées, comme celle de sabrer le champagne. « Critique pas. Leur caviar est tout aussi bon. » Secoue la tête. « T'aimes vraiment ça, ou c'est son prix qui le rend si excellent ? » Parce que moi, j'trouve ça dégueulasse. Quitte à choisir, je choisis dix fois le Mcdo du coin. Par contre, j'échange pas le coca contre ces bulles là. Le luxe a du bon, parfois. Souvent même, c'est ce qui le rend si attractif. « On est en vie. » Relève le menton, acquiesçant par la suite. « Vrai. On est en vie. Pas forcément d'une façon aussi intense l'un que l'autre, mais on est en vie. » J'peux pas m'empêcher de me dire que la liberté est grisante, et que les menottes que j'imagine aux poignets masculins ne me manquent pas. Ouais, ça j'le pense pas toujours. Mais parfois. Ca me rassure. «Heureusement que je suis là pour te faire un peu de compagnie. C'est triste ici. »  Trinque et plonge ses lèvres dans le champagne. Son regard balaye le salon. Avant, y avait des gosses, Torrey et Leyna. Maintenant y a des talons qui traînent, manteaux, un carton de pizza. Y a écrit célibataire sur ma maison. « J'y suis pas souvent. Y a Agathe qui va venir s'installer j'crois.. » Elle est venue avec ses cartons y a quelques jours, et j'pense que c'est parti pour être définitif. « Mais j'te garde une chambre si tu veux. » Qu'elle rajoute avec un sourire railleur, un sourcil haussé.

« T'as qu'à rester dormir ici, tu les verras demain matin. » Il devrait et le fera certainement si la bouteille est vide. Il esquisse un plus grand sourire pour approuver ce qu’elle lui propose. « T'aimes vraiment ça, ou c'est son prix qui le rend si excellent ? » - « Le prix. » C’est une habitude qu’il a pris. On l’a formaté pour qu’il aime l’argent et qu’il en veuille encore. Lui ne résiste pas, il est plongé dedans et ne veut pas en sortir. Il pourrait se passer de beaucoup de choses futiles. Il n’y qu’à voir ses vêtements. C’est uniquement de la marque. Il se fiche de la qualité, c’est seulement pour le regard des autres. Montrer, écraser les autres avec des liasses vertes. C’est c’qu’on lui a dit. « Vrai. On est en vie. Pas forcément d'une façon aussi intense l'un que l'autre, mais on est en vie. » Son front se plisse. « Comment ça ? » La maison est triste, ils s’accordent à le penser. Il n’y a plus de bruit, plus d’enfants, plus de coloc. Wayans est habitué à la solitude de sa chambre à la EH, mais pas au silence de cet endroit. « J'y suis pas souvent. Y a Agathe qui va venir s'installer j'crois..  Mais j'te garde une chambre si tu veux. » Comment refuser une si belle offre ? « Un peu de testostérone dans le coin ne fera pas de mal. » Il avale sa coupe dans son intégralité et sent la douce chaleur dans sa trachée. C'est pas suffisant, il en veut encore plus. L'étudiant rempli sa coupe une nouvelle fois et en propose à Max. « Mais tu m'donnes pas la plus petite chambre. »

« Le prix. » Un sourire, qui veut dire « j'le savais ». « T'es mignon dans le genre produit parfait du système. » Je sais, j'attaque. Je sais qu'on a toujours fait comme si on était d'accord sur les actions de l'autre etc, mais y a des fois où ça ressort. Parce que je le sais, moi, que t'es plus que ça. Que ton cœur est plus animé qu'il n'y paraît, que t'es moins lisse que le laisse paraître tes traits parfaits. Et je continue, comme si tout devait sortir aujourd'hui. Parce qu'on peut mourir demain, Sixtine nous en fait la démo. « Comment ça ? » J'devrais pas m'étendre, mais ma bouche parle déjà. « T'es excité de vivre ? Tu ressens de l'adrénaline parfois ? Est-ce que des fois, tu te sens enivré d'une envie de tout envoyer valser ? » Et clairement, mes billes devraient arrêter de fixer les siennes. Mon index qui se pose sur son torse, pour le pousser un peu. « Ou est-ce que tout est calme à Wayans town ? » T'es la mer calme de mes tornades, la constante de ma vie en bordel. Et moi, j'passe mon quotidien à essayer de bousculer le tien. « Un peu de testostérone dans le coin ne fera pas de mal. Mais tu m'donnes pas la plus petite chambre. » T'façon, vu la taille de la baraque, les chambres font deux fois celles de n'importe quelle confrérie. Vide sa coupe, pour combler son retard, et acquiesse quand le serveur veut faire son oeuvre. « Je parlais pas que de cette nuit, hein. » J'raconte vraiment n'importe quoi. Ouais, parce que bon, là, en gros, j'lui propose d'emménager avec moi et Agathe. Et j'sais pas dire dans quel monde c'est une bonne idée.