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What do you want - Echo

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What do you want ?



✧ 01/12/15, 21h. ✧Echo & Noah


Ambiance calme, manifestement fragile, comme les flots à peine agités d’une rivière qui s’échouent quelques vingt mètres plus loin en cascade dévastatrice. Il y avait elle et lui. Seulement elle et lui, entre quatre murs impersonnels que Noah avait tenté d’habiller comme il le pouvait avec ce qu’il pensait lui ressembler le plus : affiche de film, tas de livre, tas de vinyles, penderie sobre et classique. Au milieu de cette pièce qui prenait les couleurs du parfum d’Echo à mesure que les secondes se dérobaient au tic tac grinçant de sa Rolex or blanc, il se sentait à la fois perdu et plus ici que jamais. A la fois vidé et entier. A la fois fantôme et Noah. Il regardait la balafre de sa vie maussade, l’anesthésiant de ses écorchures, Echo le coeur d’artichaut dans le coeur de pierre - le coeur de pierre dans le coeur d’artichaut, avec les yeux d’une proie sauvage affreusement tombée en amour de son bourreau démasqué. Consciente du doux supplice qui lui restait à souffrir avant d’être libérée de lui, libérée d’elle-même. Il avait envie de lui dire « qui est-tu, toi, être complètement irrationnel et indescriptible aux lèvres aussi rouges que les flammes de l’enfer, aux yeux aussi bleus que les sources du paradis ? Qu’es-tu venu faire dans ma vie ? Pourquoi m’as-tu réveillé de ma somnolence, de ma vie mortuaire, de ma mort espiègle faussement remuée par des banalités mondaines ? ». Plus il la regardait, plus il sentait dans son crâne les bataillons de Baudelaire, « et de noirs bataillons de fantômes épars qui veulent me conduire en des routes mouvantes qu’un horizon sanglant ferme de toute part ». L’horizon était sanglant, un paysage apocalyptique. Les escaliers de l’enfer de Dante : plus Noah déscendait, plus le supplice allait se faire insupportable. Mais il lui était impossible de ne pas avancer : elle était là, partout, prétexte adolescent à quelques palpitations cardiaques, premier amour inconditionnel, âme-soeur, alter-ego, peu importe. Elle était là, il ne pouvait plus s’en passer, et dans cet interlude, cour moment de répit au milieu d’une relation de rage, il voulait la connaitre. La connaitre par coeur. Oter le voile sur son mystère, l’apprendre, la comprendre, la deviner. Pour que là encore, ils finissent par ne former plus qu’un, jusqu'à leur âme.

Noah s’apprêtait à remonter sur ses grands chevaux lorsqu’une fois de plus Echo fit une allusion sexuelle. Pourquoi lui répondre cela alors qu’il venait à l’inverse de la complimentait ? Lui qu’elle accusait de perversion, rendait l’acte poétique, alors qu’elle, qui se voulait artiste, le dépeçait de toute beauté. Fort heureusement, elle eut vite fait de s’excuser, et en un soupir, Noah exprima son agacement et son besoin, plus qu’une simple envie, de changer prestement de sujet de conversation. Non, il ne pouvait définitivement pas l’envisager dans d’autres bras, elle était à lui, il voulait qu’elle finisse enfin par le comprendre et le ressentir. Exactement comme lui le ressentait : à la vie, à l’amor.

« Amoureuse d’Elena ? Je dois avouer que ça nous fait un point commun, et pas des moindres. C’est typiquement le genre de personnalité qui me fait craquer. En dehors de la tienne évidemment, tu es bien plus furieuse et … folle qu’elle », dit-il sur le ton de la plaisanterie, mais n’en pensant pas moins. Ce grain de folie, cette incapacité à être prédit ou anticipé, sont là les principales raisons qui le rendait aussi accro à Echo. Il était absolument incapable de la contrôler, même elle, elle ne se contrôlait pas elle-même visiblement. Et si Noah aimait Elena, c’était pour ce côté sauvage, cette beauté physique décuplée par une richesse, plus encore, un pays, un univers intérieur, complètement insaisissable et tourmenté. Ce qu’il retrouvait chez Echo, en bien plus prononcé, d’abord parce qu’Echo était réel et non supposée - ensuite parce qu’elle était, de toute manière, la chose la plus sublime qu’il ne lui ait jamais été donné de voir. Après un concert de Radiohead et un défilé Victoria Secret, évidemment. Noah écoutait enfin le monologue d’Echo sans trouver quoi y répondre. Il comprenait ce qu’elle disait, et à dire vrai, il était partagé. Entre le fait de la comprendre naturellement justement, et donc d’être d’accord avec elle. Le fait d’effectuer une pirouette émotionnelle en ayant peur désormais de la décevoir malgré lui et malgré elle. Et le fait enfin de l’embrasser. De l’embrasser d’une manière terrible qui voudrait dire « si tu t’arrête, je meurs ». A la place de quoi, contenu dans son thorax, ses pulsions s’évanouirent et finirent par s’échapper avec la fumée de cigarette soufflait en l’air : il ne répondit ni à son monologue, ni à ses répliques sur la chanson. Un simple rire et un « Oui t’es complètement bizarre » vinrent répondre à sa question. Et comme si de rien n’était, il reprit le fil de la discussion sur leurs familles respectives. Il n’y avait qu’Echo et Noah pour rendre un sujet aussi banale, aussi … ennuyeux en tant normal, en quelque chose d’aussi puissant, d’aussi intime, d’aussi passionné dans sa signification. Puisqu’au delà du contenu du sujet lui-même, ces quelques confessions dans leur forme voulaient dire : je suis enfin prêt à me livrer à toi. Pas totalement, pas intégralement, mais je suis prêt enfin, à faire un pas vers toi, si tu fais un pas vers moi.

« Je suis le cadet d’une fratrie de 4 enfants, ce qui suppose que je ne sois pas le plus petit, mais le deuxième né Echo », dit-il faussement agacé et limite moqueur comme elle s’était trompée dans ses calculs. « Ma soeur vit avec mes parents dans le domaine familiale, mon benjamin, donc le plus petit (dit-il en appuyant bien ses mots pour la taquiner) étudie en Ecosse, et j’ai un grand frère. Mes parents disent qu’il est au Japon pour ses études, lui ne dit plus rien depuis quelques années, et moi je dis que c’est un enfoiré. En résumé. ». Noah écouta ensuite Echo lui parler de sa famille, de ses soeurs. Il vit dans son regard que le sujet la mettait mal à l’aise et qu’elle engageait le propos avec une sincérité profonde. Ce pourquoi le jeune homme, d’habitude enclin à faire des plaisanteries lubriques surtout sur les soeurs, s’abstint complètement, se contentant de l’écouter en consommant sa cigarette plus lentement encore que le temps ne passait. Le temps s’était d’ailleurs figé, comme un juge, il avait fixé leur peine : dévoilez vous dans cet interstice, oubliez que le monde extérieur existe, il n’y a que vous, dévoilez-vous. « A la Dunster ? Etonnant. En fait, c’est étonnant que tu ai des soeurs, je t’ai toujours imaginé fille unique. Unique tout court … », se rendant compte du compliment involontaire qu’il venait de lui offrir, Noah repris avec empressement : « Je crois que ça me déplairait de la croiser. Je préfère me dire qu’il n’y a que toi qui sois faite de cette chaire et de ce sang », tentant une plaisanterie subtile pour apaiser l’atmosphère qui se chargeait de plus en plus émotionnellement. Evidemment, il reconnaissait les réactions d’Echo et sentait, presque de manière électrique et automatique, sa gêne dès qu’elle s’installait, ainsi que sa peine. Et pour ne pas insister, il accepta son regard fuyant et comme en signe d’approbation et de sympathie, se mit lui-même à fixer ses pieds, le pouce sous le menton, sa cigarette se consumant, et l’écoutant attentivement. Lorsqu’elle eut finit de parler, Noah releva les yeux vers elle en un sourire presque de compassion et amusé : « J’aime bien quand tu parle beaucoup, ta voix est excitante, même quand tu parle de choses tristes ». Il éteignit sa cigarette dans le cendrier avant de se décoller du mur, de replier ses jambes et de venir se mettre plus prés d’Echo, en tailleur. Ainsi étaient-ils l’un face à l’autre : « J’aurais plein d’autres questions, sur tes parents par exemple. Mais je les garde pour une prochaine consultation », dit-il avant de lui embrasser le front, complètement naturellement. Comme si … il ne supportait pas l’idée que quelque chose puisse la rendre malheureuse, et voulait le lui faire comprendre par un geste. Acceptant cette résignation, il poursuivit alors : « Quand j’étais petit, j’ai voulu démarrer la moto de mon père et je l’ai encastré dans la porte du garage. J’ai accusé Sebastiaan, mon grand-frère, évidemment, il a nié. Mais comme il avait l’habitude de mentir, et moi pas, mes parents m’ont tout de suite cru et l’ont puni. Evidemment, il me l’a fait payer très cher, mais à choisir entre la haine de Sebastiaan et la rage de mon père, j’ai préféré sacrifier Sebastiaan », dit-il avant d’exploser de rire. L’insistance du regard d’Echo lui donnait des frissons, il comprenait qu’elle voulait donné une importance à cette conversation alors que lui au contraire essayait d’atténuer son sérieux. Il reprit alors : « Si tu me dis ça, c’est que tu as envie de me confier un secret mais que tu n’as pas envie de me dire « Noah, je voudrais t’avouer quelque chose, garde le pour toi », alors fais pas de manières, lance-toi. J’ai pas de secret, je crois pas en avoir. Hormis peut-être le fait de vouloir tuer mon père que je détèste plus que tout au monde, ou le fait que je ne sois jamais tombé amoureux avant toi ». Il s’arrêta net prenant conscience de sa révélation avant de lever les yeux vers elle comme un animal effrayé par sa propre ombre.




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NOAH

Situation inédite et discussion inédite. Tout était réellement … inédit, oui, c'était le bon mot. Elle ne ce serait jamais imaginée pouvoir avoir une discussion aussi normale et limpide avec lui seulement quelques heures auparavant. Elle avait entraperçue bien souvent la personne calme, cultivée et posée qu'il pouvait être mais il ne lui laissait que rarement l'occasion d'en profiter. Elle était le déclenchement de sa haine et du côté le plus sombre de sa personne. Elle ne s'en vanterait jamais, ne sachant pas si elle devait être heureuse d'avoir une telle emprise sur lui. Il ne lui offrait que rarement les sourires qu'il pouvait adresser à Solveig. Un brin masochiste, elle se demanda ceux qu'il avait pu adresser à Amanda. Echo avait pu apprendre un tant soit peu à connaître la jeune Quincy. Et avait malheureusement compris ce qui avait pu attirer Noah chez elle. Amanda était une pure beauté, une douceur au niveau du caractère, compréhensive, ouverte, pure. Tout ce qu'elle n'était pas, si ce n'est qu'elle, elle était un peu trop ouverte. Toujours dans l'excès, elle creusait chaque situation à son niveau le plus bas. Mais la voilà ici. Et elle n'avait aucune envie d'entamer une guerre, de partir en colère, de le gifler ou qu'il la regarde avec mépris, encore une fois. Qu'il lui lâche un énième « Tu n'es pas ma femme » qui avait bien failli lui faire verser les larmes qu'elle retenait depuis 8 ans. Peut-être l'avait-elle prévue en le voyant arriver, tout à l'heure à la Eliot. Peut-être, inconsciemment avait-elle eu besoin de se retrouver seule avec lui, dans un calme précaire et temporaire qui ne pouvait pas leur faire de mal. Du moins, elle l'espérait. Elle se sentait gauche, peu à sa place dans cette chambre qu'elle n'avait jamais vu auparavant. La jeune fille se demanda si il avait invité d'autres filles avant elle, ici, dans ce lieu qui avait l'air assez personnel sans l'être trop. Elle sentait qu'il n'avait pas eu une réelle envie de s'installer complètement ici. Comme une pause dans sa vie d'étudiant.

La discussion dériva sur les films, un sujet somme toute banale mais qu’elle trouvait intéressant à développer avec lui. Elle délira un instant sur ses sentiments enflammés envers la seule actrice du film et fut peu surprise de découvrir que Noah partageait son avis. Malgré tout, la fin de sa phrase, elle, la laissa perplexe. Elle n'en fut pas vexée mais simplement interloquée par le sous entendu qu'il laissait planer. « Je suis donc une folle furieuse ? -elle fit mine de réfléchir avant d'hocher lentement la tête- Moui, t'as peut-être pas tort mais tu es sûrement tout autant fou et furieux que moi. » Elle ne pouvait nier qu'elle n'était pas un tout petit peu, si ce n'était beaucoup, folle. Au sens propre du terme. Elle n'avait jamais été diagnostiquée comme telle mais peut-être que les séquelles de son passé, beaucoup trop lourd pour une jeune femme de 21 ans, l'avait légèrement rendue cinglée. Enfin, l'Eliot se laissa aller à dire qu'il avait l'impression de tout le temps la décevoir, ce à quoi elle répondit immédiatement, n'ayant aucune envie de voir de la peine dans ses yeux, pour une fois. La tristesse n'avait pas réellement sa place ici, la colère non plus. Elle voulait laisser le calme planer encore un peu entre eux car une fois partit, elle ne savait pas si elle pourrait encore espérer retrouver cette sérénité un peu étrange avec lui. C'était légèrement niais mais elle n'y pouvait rien, il lui semblait tout naturel qu’elle ait besoin de cette pause, de ce temps mort non prononcé.

Un sujet sensible vint alors se dérouler entre eux. Bien qu'elle n'en montra rien, ou presque, Echo n'aimait que peu parler de sa famille, sachant qu'il faudrait alors parler de ses parents et donc de sa mère. Cette mère qu'elle n'avait plus vu depuis l'âge de 13 ans, la laissant démunie au procès de celui qui avait été son bourreau pendant un an. Le souvenir douloureux refit surface alors qu'elle demandait à Noah si il était le plus petit. Elle ne se rendit même pas compte de son erreur et Noah se fit un plaisir de le lui faire remarquer mais elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il voulait dire « Et bien, non, tu pouvais être … le troisième né. Non ? » Elle haussa un sourcil, se sentant réellement bête tout à coup. Elle s'éclaircit la gorge, préférant passer sur ce sujet, l'écoutant poursuivre. « En Écosse ? Cooool ! J'aimerais vraiment retourner là bas » dit-elle sur un ton légèrement nostalgique. Voilà plus de trois ans qu'elle n'était pas retournée là bas et elle regrettait de ne pas pouvoir partir rendre visite à sa sœur qui était en phase terminale de son cancer. Elle entendit la fin de la phrase du jeune homme et haussa un sourcil en percevant le ton changeant lorsqu'il parla de son grand frère. Echo ne se sentit pas le cœur de développer sur un sujet qui avait l'air sensible. Elle poursuivit à son tour, parlant alors de sa propre famille, passant bien vite le sujet de sa mère, son cœur déjà bien lourd dans sa poitrine et la voix manquant de chavirer chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. Alors qu'elle tentait d'éviter le regard de Noah elle remonta vivement ses yeux vers lui en entendant sa remarque sur sa sœur. Elle ne sut pas ce qu'elle devait répondre, scrutant le visage de son alter-ego, comme si elle essayait de discerner ce qu'il essayait de lui dire à travers ces mots. Elle esquissa finalement un doux sourire « Je ne pense pas que ça te déplairait. Je ne l'espère pas, en tous les cas. Marin est un ange, véritablement et ma plus grande sœur, Joana, t'adorerait sûrement. » assura-t-elle, sans plaisanter. Elle reprit fixant ses mains agitées et nerveuses entremêlées « Tu sais … Parfois ça me fait presque peur la façon dont tu me vois. Je ne me vois pas du tout comme unique, comme quelque chose que l'on peut trouver beau à regarder. Et je dis pas ça pour me faire complimenter ou par fausse modestie. » Elle chercha un instant ses mots, ne le regardant toujours pas, avant de reprendre encore « C'est juste que je n'estime pas que ma simple personnalité soit quelque chose d'admirable, d'unique. Bizarre, ouais. Beau, c'est à voir. » Elle leva les yeux au ciel, se rendant alors compte qu'elle parlait trop et elle finit par éclater de rire quand Noah lui dit sans aucune gêne qu'il trouvait sa voix excitante. Fortement amusée, elle le regarda, l'air presque lubrique « Ah ouais ? Tu risques de me faire rougir si tu continues à m'aguicher comme ça, d'Aremberg ! » Elle l'observa éteindre sa clope avant qu'il ne sous entende qu'il avait d'autres questions sur ses parents. Elle eut peur, brusquement. Non pas à cause de ses questions mais que ce genre de situation ne se reproduise jamais entre eux. Elle s’empressa alors de dire « Mais tu … Tu peux me les poser maintenant, tu sais. » acheva-t-elle sur un ton un peu plus calme, n’ayant pas envie qu'il prenne mal son soudain empressement. Il se mit alors face à elle, lui embrassant le front, geste surprenant de sa part à son égard. Il n'avait que peu de gestes tendres envers elle et elle l'en remerciait car elle n'avait jamais été à l'aise avec les baisers trop tendre, qui duraient assez longtemps pour avoir l'impression de se faire laver la bouche par un poulpe ou les longues effusions d'amoureux qu'elle pouvait voir dans la rue. Cependant, ce geste ne la gêna pas. Il la remplit d'une joie idiote et qu'elle exprima par un sourire avant qu'il n'embraye sur les confidences qu'elle avait demandé quelques minutes auparavant. Elle l'écouta, fascinée, presque trop heureuse de pouvoir avoir la chance de l'écouter lui raconter tout ça. C'était inespéré, presque irréel. Peut-être qu'elle rêvait. Elle se maudirait à jamais si c'était un rêve. Elle ne se pinça pas pour se le prouver, son corps tremblant d'amour pour lui et ses émotions étant bien trop fortes pour que ce ne soit que l’œuvre de son imagination. Elle ne put que sourire face à sa confidence. Le souvenir eut l'air de le faire rire et elle dit simplement « Ça me surprend pas vraiment de toi que tu ais préféré mettre la faute sur le dos de ton frère. On l'a tous fait au moins une fois. Enfin, je pense. J'avais la fâcheuse manie de mettre mes conneries sur le dos de Marin. Et j'en faisais assez souvent. » précisa Echo en grimaçant aux souvenirs des multiples bêtises qu'elle avait pu faire, graves ou non. Il reprit et elle fut presque agacée de voir qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle avait l'air si transparente que ça. L'écossaise entrouvrit les lèvres mais aucun son n'en sortit, l'aveu qu'il venait de lui faire ne la choquant pas mais comment réagir face à ça. Elle demanda alors, ayant peur de se heurter à un mur de refus « Je peux te demander … Pourquoi ? Pourquoi tu hais ton père comme ça ? » Puis elle redevint un peu plus sérieuse, toujours plus d'ailleurs « Disons juste que, j'ai des tas de secrets. Mais ça ne me ferait aucun mal de te les dévoiler à toi, là maintenant, sans sourciller. Je n'ai pas honte de ce que je suis et de ce que j'ai été. J'ai honte d'une seule chose, en réalité. » Son cœur se mit à battre toujours un peu plus et elle s'en voulut d'avance de ce qu'elle allait dire. Elle tendit la main vers celle de Noah, s'y raccrochant presque comme si il était la seule chose qui saurait la maintenir hors du flot de cauchemars qui remontait, elle ne le regarda pas, traçant des lignes invisibles au creux de la main qu'elle tenait « Je ne veux pas qu'on en discute une fois que je te l'aurais dit. Je n'ai pas envie que tu me prennes pour une victime, une fille souillée. Je veux juste que tu le saches car c'est ce qui a fait ce que je suis aujourd'hui. C'est ce qui a fait de moi la personne bizarre et si unique que tu as devant toi. » Elle continuait son manège sur la main de Noah puis reprit « Quand j'étais petite, mes parents ont divorcés. Je l'ai très mal vécu et … Bref, je n'ai jamais compris pourquoi ils avaient fait ça. Ma mère s'est remariée un an après et j'étais déjà paumée, j'étais tombée dans un milieu pas vraiment fréquentable pour une petite fille de 13 ans. » Elle s'étonna que sa voix ne tremble pas et poursuivit « Oui donc … Ma mère s'est remariée. A un homme riche, très, très riche. Il avait un fils, de 4 ans mon aîné. J'ai vécu un an là bas – un soupir qui lui parut tremblant et ses gestes s'arrêtèrent alors- un an où le fils du mari de ma mère m'a fait vivre l'enfer. Il m'a attouché sexuellement sans que personne ne voit rien et j'ai … j'suis simplement devenu quelqu'un d'autre après ça. » Elle laissa le silence planer avant de lâcher un éclat de rire sans joie avant de remonter son regard vers lui « J'ai encore cassée l'ambiance mais j'avais besoin de te le dire parce que … Parce que même si on adore se détruire puis s'aimer à côté, je te fais confiance. Je te fais sûrement plus confiance qu'à moi-même. Que je sais que tu ne me jugeras pas sur ça. » L'esquisse d'un sourire puis elle redevint assez vite l'Echo souriante et un brin cynique qu'elle était sans cesse « Passons ! Je ne veux pas qu'on en parle plus que ça. Quel métier tu veux faire plus tard ? » La voilà qui reprenait la conversation, comme si elle ne venait pas de lâcher une bombe en plein milieu d'un océan d’essence.

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✧ 01/12/15, 21h. ✧Echo & Noah



Le simple fait qu’Echo soit dans la chambre de Noah était assez inédit. Ils s’étaient toujours vu à l’extérieur, dans des lieux neutres, à l’université ou dans Boston. Jamais aucun des deux n’avait pris le risque d’inviter l’autre dans son antre et son intimité. Et en réalité, Noah n’avait jamais fait entrer qui que ce soit dans sa chambre, fille ou garçon. Il avait énormément de mal avec la promiscuité et le fait de se dévoiler. Que les gens puissent voir dans quel endroit il vit, et comment. Lorsqu’il vivait à la suite de l’hôtel, ça ne posait pas de problème : une suite d’hôtel est impersonnelle, elles se ressemblent toutes. Hormis quelques affaires éparses, il n’y avait rien qui lui appartenait vraiment. Mais là, dans cette chambre, même si ce n’était que temporaire et encore assez précaire, c’était chez lui. Véritablement chez lui. Il avait eut la chambre vide et l’avait lui même habillé. Alors, même le choix de ce lit, grand, au matelas dur, pouvait laisser percevoir une part de sa personnalité. Habitué désormais, après ces quelques minutes, au fait qu’Echo se trouva ici, dans cette ambiance et atmosphère, ayant complètement oublié la fête qui battait son plein au rez de chaussé, Noah se laissait aller de tout son naturel. Questionnant, répondant aux questions, discutant, comme deux personnes normal qui apprenait à se comprendre plus qu’à se connaitre. Car, dans le fond, et ils le savaient très bien l’un comme l’autre, les révélations qu’ils étaient entrain de se faire étaient plus destinés à s’appréhender, à comprendre pourquoi il réagissait de tel ou tel façon, plutôt que des les garder comme de simples confessions dans un coin de leur crâne.  « Ne fais pas ta fille vexée quand je te dis que tu es folle furieuse, tu le sais autant que moi. T’es ma Marla », dit-il en la taquinant, un sourire aux lèvres, faisant référence à Fight Club. Il aimait bien la charrier sur ce genre de choses, même s’il pensait vraiment qu’elle était folle. Dans sa bouche néanmoins, ça sonnait comme le plus beau des compliments. ça voulait dire « t’es peut être la seule chose sur terre que je ne comprendrais jamais, ce qui fait de toi la plus belle ». Et lorsqu’Echo rétorqua en lui disant qu’il était au moins aussi fou, Noah fit mine de faire les gros yeux et la bouche en O comme choqué, en exagérant le geste : « J’étais quelqu’un de parfaitement sain d’esprit avant de te rencontrer », dit-il en riant avant de la taquiner du pied, en la poussant légèrement dans un geste enfantin. Evidemment, c’était faux, Noah était loin d’être quelqu’un de complètement sain, en attestent ses visites régulières chez le psychiatre depuis sa pré adolescente, ses poussées de colère incontrôlable, et son goût démesuré pour le danger.

Parler de la famille, comme ça d’entrée de jeu, pouvait paraitre anodin. Mais c’était pour Noah le sujet le plus épineux qui soit. Après tout, toute personnalité se construit d’abord à travers les gens qui composent sa vie, et comme l’affirmait Durkheim, la famille est le premier lieu de socialisation. Pour connaitre quelqu’un, vraiment le connaitre, il faut avant toute chose analyser ses relations familiales, sa mère, son père, ses frères et soeurs. Et sa manière de les appréhender, quel sentiment domine sa vie ? Haine ? Amour ? Colère ? Peur ? Manque ? Il se laissait aller à la conversation, ne laissant rien transparaitre de son appréhension quant au fait d’aborder ces sujets là de discussion : « J’ai jamais été en Ecosse, ce qui est complètement irrationnel pour quelqu’un qui aime autant le whisky !», oui l’Ecosse était le pays du whisky. Le pays d’Echo et du Whisky : les deux choses qu’il aimait le plus au monde, il sourit en se faisant la remarque : « J’ai jamais pensé à toi à travers une famille. Je veux dire, je sais bien que tu dois avoir de la famille, comme tout le monde. Mais je sais pas … je t’ai toujours vu comme une météorite tombée de nul part sans racine et sans projection, juste là pour perturber ma vie. C’est vraiment … bizarre pour moi de me dire que t’as des soeurs, que tu existais avant moi et au-delà de moi. Je suis égocentrique, je sais. Et c’est plus bizarre encore de voir à quel point t’es attachée à tes soeurs, toi, Echo, la fille libre et sauvage par excellence ! Non, je ne sais pas si j’aimerais la croiser, je crois que ça te rendrait trop … humaine. Et je suis pas encore prêt à te voir autrement que comme un alien. Putain d’Alien ! », dit-il finalement sur le ton de la plaisanterie, en riant légèrement pour la taquiner. Jusque là en fait, il n’avait jamais envisager Echo en dehors de ce qu’elle était pour lui, c’est à dire, une partie de lui. Difficile dès lors de lui imaginer une vie, une famille, des soeurs et le reste : « Fais attention à ce que tu dis, je vais le prendre comme une insulte. Pour que moi, Noah Arjen d’Aremberg, soit autant accro à une personne, c’est qu’elle est forcément unique et parfaite. Si tu en doute, doute du fait qu’Echo soit belle, je veux dire, vraiment belle, de dedans et de dehors, souviens toi que je suis Noah. Je ne serais jamais tombé amoureux d’une fille lambda, banale et fade. »

Par mimétisme, il se mit à rire avec elle lorsqu’elle éclata de rire, référence à sa révélation sur le caractère excitant de la voix de la jeune fille. Il prit un air séducteur, haussant ses sourcils, avant de dire d’une voix suave et lente : « On est seul dans une chambre, je peux éteindre la lumière et te laisser toucher mes petites fesses ». Evidemment, il fit passer ceci sur le ton de la plaisanterie, riant de plus belle. Noah finit par écraser sa cigarette et quand Echo lui dit qu’il pouvait poser ses questions sur ses parents maintenant, il hocha la tête négativement avant de lancer : « Non, pas maintenant. Comme ça je suis sure qu’on pourra de nouveau avoir un moment comme celui ci ». Noah appréciait cet instant et voulait se rassurer sur la question, être sûre que ce n’était pas le seul moment de calme qu’ils auraient.

Vint le temps des confidences d’Echo. Et le changement radical d’atmosphère.
Noah commençait à écouter Echo attentivement, qui lui disait n’avoir honte que d’une chose, prête à la lui révéler. Elle attrapa la main de Noah et lui se laissa faire. Presque inquiété par la situation. D’abord, parce qu’ils devenaient vraiment intimes en confession. Ensuite, parce qu’il décelait quelque chose de différent dans sa voix. Une sincérité profonde, de l’appréhension, sans doute du dégout ou de la peur. Il ne l’avait jamais vu aussi … vulnérable en fait. Vulnérable sans qu’il ne soit la cause de cette fragilité. Son coeur se serra, de plus en plus, au fur et à mesure de ses mots. Tout vrilla dans l’esprit du jeune homme. Sa main, dans celle d’Echo, se raidit, ses pupilles se dilatèrent comme celles d’un diable prêt à surgir, son dos se figea, ses paupières ne battaient plus. Echo lui avoua ses multiples agressions sexuelles, et lui ne répondit pas, ni plus de lui même. Tout se passa très vite. Il se souvint de ses premières crises de violence : lorsqu’il avait appris le viol de sa petite soeur. Depuis, plus rien n’avait était pareil chez lui, il s’énervait sans arrêt, vrillait à certains moments jusqu’à devenir quelqu’un de méconnaissable. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle son père l’a envoyé chez le psy depuis. Noah s’était senti complètement impuissant face à la détresse de sa petite soeur. Il se levait la nuit et l’entendait hurler dans son sommeil. Elle passait ses jours blottis sous sa couette, avait gagné une peur atroce du monde extérieur, était devenue un véritable fantôme. En fait, il n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi dévasté, d’aussi mort vivant que sa petite soeur depuis son agression. Et l’impuissance qu’il avait ressenti face à la situation l’avait rendu complètement malade. Alors, lorsqu’Echo déversait son flot de paroles sur sa propre histoire, Noah se raidit. La même sensation, la même impuissance, la même colère, le même sentiment de rage. Il devenait quelqu’un d’autre. Encore un instant figé comme une statut avant l’explosion. On ne décelait presque plus sa respiration tant il paraissait congelé. Echo se mit à rire et continuait de parler, mais Noah n’entendait rien. Strictement rien. Les informations arrivaient au cerveau puis passaient directement à ses nerfs sans être filtrées. Il se sentait gagné par cette bouffée enivrante d’adrénaline et de testostérone. Et sans que qui que ce soit ait pu le prédire, sans que quoique ce soit puisse le retenir, comme si plus rien n’existait autour, il se leva. Dans un cri de rage affolant, il fonça vers son bureau, l’attrapa à pleine main et l’envoya violemment au milieu de la pièce. Il ne faisait plus attention à Echo : elle allait le prendre pour un fou, le prendre vraiment pour un fou. Comment une telle réaction pouvait arriver là, comme ça, sans prévenir ? Mais lui ne réfléchissait plus. Ses pupilles dilatées à l’extrême étaient recouverte d’un voile blanc qui laissait percevoir un vide, une puissance animale incommensurable. Après le bureau, vint le temps des coups de poings infligés au mur, des coups de pieds dans la bibliothèque, du tourne disque explosé sur le mur derrière Echo et qui était passé juste à côté d’elle. Les poings en sang, les hurlements stridents d’un malade mental, tout résonnait dans cette pièce qui semblait si calme et apaisante quelques minutes auparavant. La chambre était sans dessus dessous et Noah continuait de cogner. Cogner de toutes ses forces. Quand tout était à terre et cassé, comme il ne trouvait plus un seul meuble stable sur lequel cogner, il se mit à se cogner lui même, son visage, se fendant la lèvre, s’explosant une de ses pommettes … ici, au milieu des débris, de cette pièce dévastée, il faisait une crise de nerf. Un instant de lucidité comme un éclair, il se rendit compte de ce qu'il faisait. Juste le temps de se souvenir du mal être qu'il ressentait, du mal qu'il se faisait. Du fait que c'était Echo qui venait de provoquer ceci. Rationnellement plus tard, il se dira que ce n'est pas sa faute, et pleurera même de ne pas être apparu avant dans sa vie pour la sauver. Mais là, tout de suite, tout ce qu'il voyait, c'était sa faiblesse lorsqu'il était en sa présence. Il avait pour elle la même réaction qu'il avait eut pour sa petite soeur : preuve d'un amour inconditionnel, effrayant. Parce qu'il était effrayé par lui même. Et comme un loup sauvage, il se jeta sur Echo et la souleva par la gorge, en l'étranglant, contre le mur derrière, debout sur le lit. Ses pieds à elle ne touchait plus le matelas, elle suffoquait, et lui, larmes aux yeux, regard vide, l'écoutait gémir et serré encore plus fort, complètement désespéré, le visage peint par le désespoir et la tristesse. Nouvel éclair de lucidité, c'était elle, Echo. Et il l'aimait. Il l'aimait tellement. Il la lacha d'un coup, la jeune fille tombant sur le matelas suffocante et lui mit dans le même temps un coup de poing dans le mur contre lequel se trouvait Echo auparavant, si fort, qu'il y laissa un trou. A bout de souffle, de rage, et regagnant de plus en plus en lucidité, il se laissa tomber sur le lit, en position foetale, juste à côté de la jeune fille.





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Calme troublant et fragile, Echo en profitait autant qu'elle le pouvait. De multiples sujets passèrent jusqu'à arriver à celui de la famille. Ce n'était pas le thème qu'elle aimait le plus abordée, sachant qu'alors, elle devrait parler d'un passé qu'elle s'efforçait de vouloir oublier et qu'elle se devait de trouver des sortes d’échappatoires pour ne pas entrer dans les détails. Elle s'était donc efforcée de ne rien dire, laissant pourtant transparaître dans sa voix une meurtrissure qui ne serait jamais vraiment guérie. Elle parla alors de ses sœurs, sans gêne, se sentant capable de déblatérer sur ses sœurs pendant des heures. Elles étaient peut-être trop liées, trop proche ayant vécues comme une famille sans mère et père pendant un an et plus. Le prénom de Joana franchit sa bouche et elle crut bien qu'elle ne tiendrait pas, qu'elle allait peut-être se mettre à hurler de douleur en le priant de faire quelque chose, n'importe quoi pour que sa sœur ne meurt pas, qu'elle reste toujours auprès d'elle. Mais qu'y pouvait-il ? Aucun homme en ce monde ne pouvait sauver une femme qui avait atteint la dernière phase de son cancer. Dire qu'elle avait vu Joana un an auparavant, arborant une magnifique chevelure orangée teintée d'or, des yeux d'un bleu similaire aux siens, des tâches de rousseurs sur les pommettes et un sourire qui en faisait chavirer plus d'un. Son cœur se serra mais elle revint à la réalité quand Noah lui dit qu'il trouvait cela presque étrange qu'elle ait des sœurs. Elle ne sut comment le prendre et finit par répondre que ses sœurs l'adoreraient sûrement. Elle en était certaine, malgré la haine qui les liait, il n'y avait aucun doute sur le fait que Noah serait tout à fait le genre de personne, en oubliant sa façade arrogante et supérieur, qui aurait pu se lier d'amitiés avec Marin et Joana. Il répliqua et Echo l'observa, le cœur battant à tout rompre comme si il venait encore une fois de lui dire « Je t'aime » d'une autre façon, d'une façon détournée. La jeune fille sourit avant de prendre un air faussement offusquée « D'abord je suis folle et maintenant je suis un Alien ! Tu t'enfonces ! » Elle secoua lentement la tête, gardant un sourire un peu idiot avant de reprendre « Tout ce que tu dis tiens de ton ressenti mais ce qui est bien vrai et réel c'est que, oui, je n'ai jamais existé avant et au-delà de toi. » Elle prit un air presque songeur. « J'ai arrêté de vivre il y a longtemps, j'ai … mis sur pause une existence qui ne m'allait pas. Et puis tu es arrivé et tu as appuyé sur le bouton qui m'a remise en marche et a donné un sens à mon existence. Oui, c'est complètement niais ce que je dis et digne d'une enfant amoureuse mais … -elle haussa les épaules, comme si ce n'était pas de sa faute- c'est un fait. J'y peux rien. Tu es le noyau de mon existence, peu importe ce qu'il y a autour maintenant. » Elle détourna le regard, se sentant transparente puis lâcha un rire quand il rétorqua qu'elle devait faire attention à ce qu'elle disait. « Mais … je n'ai rien de fade. Je suis peut-être un peu trop épicée d'ailleurs ! Je garderais en tête que Noah Arjen d'Aremberg ne serait donc jamais tombé amoureux d'une fille sans intérêt. Bien … » Elle eut un sourire presque triste « Je sais pas si j'arriverais un jour à me voir comme tu me vois ou comme mes sœurs me voient. L'enveloppe charnel n'a plus d'importance pour moi depuis longtemps. Je me vois comme un esprit, peut-être. C'est sûrement pour ça que je dispose de mon corps sans me soucier des conséquences. C'est pas mon corps qui importe mais ce qui a là dedans. » dit l'écossaise en se tapotant la tempe du doigt.

« Ne me tente pas d'éteindre la lumière et d'explorer ton corps, d'Aremberg, j'en serais capable. » La conversation avait presque dérivée et elle laissa son regard aguicheur scruter celui qu'elle avait devant elle avant de reprendre son sérieux. Peut-être qu'elle fit le mauvais choix en voulant lui confier une partie d'elle, sûrement la plus grosse partie d'elle mais elle n'y pouvait rien. C'était indéniablement la seule personne sur cette Terre, en dehors de Joana et sa mère, qui serait au courant. Alors sans hésitation mais avec une appréhension qui semblait presque l'étouffer, elle prit la main de l'Eliot, nerveuse avant de dévoiler son lourd secret, le fardeau de huit ans de cauchemars. Le visage de son bourreau et les sons qui suivaient toujours sa torture hanteraient à jamais sa vie. Elle aurait pu prévoir la réaction de Noah, en générale. Seulement, trop absorbée par l'envie d'en finir au plus vite, elle ne le vit pas vriller. Totalement. Comme une glace, le calme se brisa sous la violence qui envahit l'étudiant qui se leva brusquement, la laissant presque figée. Pour le première fois depuis longtemps, elle se sentit profondément impuissante. Elle avait provoqué une réaction dont elle n'avait même pas soupçonnée la force et la profondeur. Comme spectatrice d'une vision cauchemardesque, Echo failli bien se prendre en pleine face le tourne-disque qui vola et frôla de près son visage avant qu'elle ne se décale brusquement, étrangement silencieuse devant la fureur de Noah. Sa voix semblait comme bloquée, mourant dans sa gorge serrée. Elle n'avait pas peur, ça, non … Elle était juste totalement lisse, presque comme si elle ne vivait pas réellement cette scène, comme si la rage dont elle était témoin n'était pas réellement en train d'arriver. Elle voulut se relever quand elle le vit foncer sur elle, prête à le griffer, le gifler, pour l'arrêter mais il fut bien trop rapide et saisit sa gorge, comme il avait tant l'habitude de le faire, cognant brusquement son corps contre le mur qui lui faisait dos quelques minutes auparavant. Suffocante, elle saisit le poignet qui semblait animé par une force étrange, mordant la peau de ses ongles avant que dans son regard elle ne voit une lente lucidité reprendre le dessus sur sa haine, elle retomba molle et tremblante sur le matelas, ne le voyant pas s'affaler à son tour près d'elle, comme en proie à une tristesse, un regret faisant vrombir son corps. Main sur la gorge qui avait été enserrée quelques secondes auparavant, elle palpa avant de grimacer, pliée en deux. C'était de sa faute … Elle n'avait fait que déclencher l'ouragan, elle avait jouée avec la mèche du pétard. Elle lâcha un gémissement avant de relever la tête et d'entrevoir à travers ses cheveux en bataille le corps de Noah. Elle voulut dire quelque chose, n'importe quoi … Mais elle fut prise de l'envie de se venger, stupide et purement égoïste. Elle glissa ses jambes hors du lit avant de vouloir prononcer quelques mots mais un tapotement à la porte la fit sursauter. Merde, merde, merde. Elle paniqua observant le putain de bordel qu'avait mis l'étudiant dans sa propre chambre. Sans lui jeter un regard, elle enjamba certains débris avant d'aller ouvrir, la porte, replaçant vivement ses cheveux sur sa tête et de tomber sur un étudiant à l'air intriguée. Elle pria pour que sa voix se ranime enfin et murmura un « Oui ? » dissimulant le reste de la chambre en mettant tout son corps dans l’entrebâillement. L'étudiant sembla hésiter avant de dire de ce ton arrogant que tous les Eliot devaient se trimbaler « J'ai cru entendre des hurlements je … je venais juste m'assurer que tout allait- » « Mais tout va bien ! » s'empressa-t-elle de dire avant de reprendre, d'un air faussement surpris « Moi aussi j'ai entendu des hurlements mais ... -elle grimaça, faisant semblant d'être gênée- je sais pas d'où ça vient. Peut-être un mec un peu trop fan de hard rock metal ... » L'inconnu sembla sceptique, laissa planer son regard sur sa tenue qui devait être chaotique avant de rougir. Elle haussa un sourcil, hésitant entre le rire et la colère. Il s’imaginait peut-être qu'elle sortait d'une partie de jambes en l'air sauvage ? « Bien euh et bien … Au revoir. » « Oui … Au revoir. » s'empressa-t-elle de dire avant de lui claquer la porte au nez. Le calme n'était pas retombé. Elle semblait presque prête à elle aussi, hurler et tout casser. Fonçant dans la chambre elle revint vers Noah, vibrante de colère avant de le forcer à se relever, le tenant par la chemise. Ses yeux presque inhumains vinrent se figer dans les siens « Alors qu'est-ce qui t’arrive Noah ? T'as un truc à dire ? T'es énervé ? T'as envie de me frapper peut-être ? » Elle le tira vers elle pour qu'il se mette debout avant de le gifler « Et là ?! T'as envie d'hurler encore ? Tu veux une bonne raison d'être en colère ? » Prenant sa main, elle se dirigea vers la salle de bain avant de le pousser sous la douche et d'activer l'eau froide. Elle fixa, glaciale, se fichant bien que ça le gêne « T'as la haine contre quoi ? Contre moi ? Contre ce qu'on m'a fait ? T'as mal ? » Elle tapa contre sa poitrine en hochant vivement la tête « Moi aussi j'ai mal, j'ai mal tous les jours. Je me lève en pensant que j'aurais peut-être dû m'ouvrir les veines dés la première fois qu'il m'a touché. » Elle haussa un sourcil, presque démente, perdue dans une colère qui semblait dicter par la peine de l'avoir vu péter un câble à cause d'elle et celle de l’incompréhension « Tu veux que je te raconte ce qu'il me faisait ? Tu veux savoir ce que ça faisait de sentir ses sales mains se poser sur un corps qui n'avait même pas l'âge d'être touché de cette façon ?  Tu te mets dans un état qui te fait plus de mal qu'autre chose pour une histoire où tu n'existais même pas encore dans mon esprit.» La jeune fille se glissa à son tour sous le jet froid avant de l'observer d'un air dévasté « Moi aussi je hurle et j'ai envie de tout casser mais putain … Me refais jamais ça . Ne m'étrangle plus jamais ou je risque de te serrer les couilles tellement fort que tu finiras eunuque … T'as compris ? »
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✧ 01/12/15, 21h. ✧Echo & Noah


Les mots d’Echo résonnaient dans sa tête. Dans sa tête, mais pas dans son esprit. Ils cognaient les parois du crâne du jeune Eliot, comme un cheptel roulant d’une apside à l’autre dans un vacarme insoutenable. Tout avait soudainement disparu, la chambre, l’ambiance, l’Eliot, Harvard, tout. Même lui avait disparu au milieu des allés et venus de ses poings sur les murs, la porte, les meubles, son visage et son ventre. Une réaction soudaine, incontrôlée, incompréhensible, comme si son corps tout entier était de trop, comme s’il voulait s’échapper d’une prison invisible, d’une vision chaotique et douloureuse. Echo avait vécu la pire chose qu’une fille puisse vivre : le rapt de son innocence, le vol de son corps, le viol de son âme. Entrer par effraction là où on n’est pas attendu, là où le printemps est à peine arrivé. Il comprenait sa douleur car il l’avait déjà vécu en côtoyant sa sœur. Et face à sa sœur, il avait eu la même réaction – réaction passée pour de la folie aux yeux de son père qui l’envoya sitôt en thérapie et qui ne le regarda plus jamais pareille. Comme si Noah était un furieux psychopathe, comme s’ils devenaient dangereux. Le véritable danger, pensait-il, c’était l’inhumanité dont faisait preuve ces gens qui contemplaient une personne dévastée sans sourciller. Il lui était impossible de faire comme si de rien n’était, impossible de réprimer son empathie, impossible d’être heureux en pensant à toute cette peine. Au milieu de sa crise, le brouillard se désépaissis. Il saisit Echo par le coup, partagé entre mille et une émotions. Il en voulait à la terre entière pour tout le mal qu’elle avait pu faire subir à la jeune fille, il en voulait au monde entier d’exister, il en voulait à Echo d’être capable de lui faire avoir de telle réaction – il réagissait avec elle comme avec sa sœur, gage de l’amour inconditionnel qu’il lui portait – et il s’en voulait lui-même de ne pas avoir été là, d’être trop faible pour supporter ces mots, d’être trop amoureux, de … tout. Il culpabilisait de sa propre naissance et après s’être lourdement flagellé le visage il serrait la gorge d’Echo. Il voulait qu’elle meurt, qu’elle disparaisse, qu’elle le rende à son état fantomatique et blême, emmuraillé dans sa carapace de pierre, là où rien, strictement rien ne pouvait plus l’atteindre. En fait, à travers cette crise, il prenait conscience de la fissure immense qui s’était opérée dans son âme après la rencontre d’Echo. Lui qui tout ce temps avait réussit à rester de marbre, retrouvait avec une vivacité brutale toute son humanité. Et avec elle, sa part de folie.

Tombé sur le lit plein de sueur, de sang à la bouche, le corps tremblant, en position fœtale il cherchait le réconfort du calme retrouvait. Il entendait les suffocations d’Echo et se rendait compte de ce qu’il venait de faire. Petit à petit, il prenait conscience de tout ce qui passait : il avait faillit la tuer, encore une fois. Il eut envie de pleurer, de pleurer violemment, avec une fatalité sordide qui le renvoyait à sa condition de mortel. A sa condition de condamné – condamné à ressentir, tout ressentir, avec plus de puissance que le reste du monde, avant de dépérir. Voilà le fardeau des hypersensibles comme lui. Il ne prêta pas attention à la porte qui frappait, Echo qui se levait et discutait. Yeux fermés, il contrôlait sa respiration et revenait difficilement, mais petit à petit, à un état normal et normé. Il se releva doucement, assis sur son lit, contemplant le désastre qu’il venait de provoquer. Il tourna la tête vers Echo qui se tenait devant la porte, et reposa, avec une lenteur incroyable, les yeux sur le sol. Il avait cet air de la blase, le visage fermé, les yeux rouges, les gestes lents, le regard vide, presque blanc. Echo ferma la porte et revint vers lui, il ne bougea pas. Il ne pouvait pas. Pas plus qu’il ne pouvait parler. Jusqu’à ce qu’elle le relève avec un geste qui soulignait toute sa colère. Elle le tenait par la chemise, Noah était comme un fantôme désarticulé face à elle. Elle avait beau le fixer, lui ne la voyait qu’à moitié, ne la regardait qu’à moitié, et la laissait parler sans rien dire. Il reprit conscience et vit au moment où il sentit le froid de l’eau couler sur son corps endolorie et sa peau froissée. Un hurlement de peur, comme l’enfant qui vient au monde, s’échappa de ses lèvres : « AAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHH ». Ses yeux retrouvaient leur profondeur habituelle, Noah était revenue. Il se débattait sans conviction sous la douche et en un geste de résignation mortuaire se laissa complètement tomber sous la douche, assis, le dos appuyé au mur, la tête en arrière, trempé et transit de froid. Et comme il reprenait conscience, il entendait Echo parler. Parler encore, lui raconter, sa souffrance, ses souvenirs. Il se boucha les oreilles à l’aide de ses mains en criant de plus belle : « Mais ferme la, ferme la, ferme la ! », souffrant l’effort de quelques larmes restées bloquées aux abords de ses yeux. Elle vint se glisser sous la douche et s’assit à côté de Noah qui tenait encore son visage entre ses mains. Il finit par se taire et l’écouter, apaisant sa rage et sa colère autant qu’il le pouvait, étranglant la tristesse et le désarroi de toutes ses forces. Il baissa ses mains les laissant tomber de part et d’autre de lui avant de tourner son visage vers Echo et de la regarder avec les yeux les plus sincères du monde. C’était la première fois qu’elle pouvait lire autant d’humanité dans les yeux de Noah : l’espièglerie de l’enfant et la mélancolie du vieux, la tristesse du vivant et la joie d mort. Il la fixa quelques secondes avant de poser une de ses mains sur la joue de la jeune fille et de l’embrasser : un baisé appuyé qui avait le gout de la nostalgie, le gout des blessures, et de l’amour dévoué, passionné à la fois. Son front collé à celui d’Echo, sa main toujours posée sur la joue de la jeune fille, il finit enfin par prononcer quelques mots : « Je t’aime comme un fou Echo … », il se laissa glisser et sa tête tomba sur les genoux d’Echo – il était affalé sous la douche désormais, et laisser son buste tomber de tout son poids sur les jambes d’Echo, comme un enfant qui demandait à être consolé par sa mère : « Je le tuerai. Je tuerai tous ceux qui te touchent. Je tuerai la terre entière pour être sure que personne ne te touche, plus jamais ».






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Echo n'avait pas su anticiper, comme à son habitude, la réaction de Noah face à ses paroles. Bien sûr, elle espérait traiter le sujet avec légèreté, comme pour dédramatiser ce qu'elle avait vécu alors qu'elle-même n'y était pas prête. Ce qu'elle avait vécu pesait lourd sur son cœur et lui donnait toujours autant de frissons de dégoût et lui faisait monter une affreuse nausée qui lui mordait la gorge sans jamais s'effacer réellement. Nerveuse et impatiente d'en finir avec ce secret qu'elle devait dévoiler, qu'elle se sentait presque obliger de révéler, elle déballa bien vite ce qu'elle avait à dire sans prévoir la violence qu'elle allait lancer. Une crise digne de celle qu'elle avait pu avoir après son viol, mit un terme à la félicité qui régnait. Comme elle le savait, ils ne pouvaient jamais … réellement jamais rester calme plus d'une heure. Il fallait qu'il y ait quelque chose qui vienne briser ce qu'ils s’efforçaient de construire, aussi fragile qu'un château de cartes. Ne réagissant pas comme toute fille censée l'aurait fait, elle resta inerte, silencieuse tout du long même lorsque Noah s'égara à l'étrangler. Elle se débattit puis finit blesser et suffocante sur le lit de l'Eliot. Une tiers personne vint briser le silence trop bruyant qui les entourait et ce fut débraillée et la gorge trop serrée qu'Echo ouvrit à l'Eliot suspicieux. Perdue dans la colère qu'elle voulait laisser échapper, elle mit bien vite fin à la conversation. Fonçant comme une lionne haineuse sur Noah, elle le releva, le gifla, lui hurla dessus pensant le faire revenir à elle par la violence. L'attrapant pour le glisser sous le jet d'eau froide, la jeune femme le regarda hurler sous l'eau froide comme un enfant perdu et décharné, le visage tuméfié là où ses poings assassins s'étaient laissés tomber. Tremblante, de rage, de tristesse, elle déblatéra ses pensées, vomissant sa rancune sur lui. Il lui ordonna de la fermer, se bouchant les oreilles comme un enfant. Elle ne sut que faire, elle ne savait plus vraiment réfléchir. Echo n'avait jamais su gérer ses crises alors gérer celles des autres étaient similaires à faire de la couture pour elle, compliqué. Se glissant finalement sous l'eau froide à son tour, elle se laissa glisser près de lui, l'eau glacée glissant sur sa peau découverte et s'infiltrant dans son t-shirt et sa jupe. N'osant plus rien dire, elle l'observa, longtemps, le silence étant parfois le meilleur remède aux maux les plus profonds. Troublée, elle vit le regard de Noah se combler de sentiments qu'elle n'aurait su identifier. Frêle et vibrante de l'envie de le consoler, elle voulut ouvrir la bouche mais il posa ses mains de part et d'autres de ses joues avant de l'embrasser. Elle aurait voulut pouvoir pleurer, crier, laisser toute la peine qui planait entre eux s'écouler de ses yeux. Mais rien. Il n'y eut rien. Comme si un bloc qu'elle n'arrivait pas à percevoir faisait barrage à ses larmes qu'elle retenait depuis trop longtemps. Elle le laissa faire avant de le laisser lui murmurer son amour, lui déclarer, encore une fois, combien il l'aimer et elle ne put que répondre en un murmure torturé « Moi aussi ... » Sa tête percuta ses jambes et elle soupira, presque de soulagement. Elle leva ses mains vibrantes de par le froid qui longeait sa peau avant de les poser sur la tête de Noah, entamant un geste apaisant qu'elle n'avait jamais eu l'habitude de faire. Elle n'aimait pas consoler, elle n'aimait pas aider, elle ne servait pas à ça. Détruire, meurtrir, donner envie … Voilà tout ce à quoi servaient ses mains. Du moins, elle le croyait. Le regard rivé sur ses pieds nus, elle entendit la dernière phrase de l'Eliot et n'y répondit pas. Que répondre à ça ? Encore une fois, il la laissa sans voix mais … elle n'aurait jamais été capable de parler de toute façon. Elle déglutit plusieurs fois, lèvres tremblantes, ne cessant ses caresses avant de briser le silence « Tu m'as pas répondu … C'est pas très sympa de me couper comme ça, Noah. Quel métier tu voudrais faire plus tard ? Moi … -elle inspira plusieurs fois, avant de repousser ses cheveux trempés sur sa tête et de reprendre- ouais, moi j'aimerais vivre de mon art. Ou ... En fait, j'en sais rien. Je ne me vois pas faire grand chose dans 10 ans. Ni mariée, ni maman. Certainement pas maman, en fait. Peut-être que je finirais ... danseuse. J'en sais rien ... » acheva-t-elle, sans cesser ses caresses dans les cheveux du jeune homme, ses ongles passant et repassant dans le cuir chevelu avant qu'elle ne se reprenne, sachant qu'elle ne pouvait pas simplement ignorer la crise que venait d'avoir Noah. « Tu peux me laver de ça, tu sais. Rien qu'aujourd'hui, on peut oublier. On peut zapper qu'on est un peu … fous furieux. » Elle baissa la tête vers lui et embrassa sa joue comme elle aurait pu le faire à son propre enfant, qu'elle n'aurait peut-être jamais, un geste empli d'une douceur et d'un amour incommensurable. Elle leva le bras pour couper l'eau et aida l'étudiant à se rasseoir avant d'observer son visage « Je … J'vais te soigner enfin j'suis pas infirmière alors bon … Enfin bref. » Elle se força à se taire, sachant que lorsqu'elle était trop nerveuse, elle se mettait à parler, parler et encore parler. Ce n'était pas le moment de devenir un moulin à paroles. Se relevant, elle sortit de la douche sans se soucier de mouiller le sol et s'essuya les mains dans une serviette avant d'ouvrir les différents placards au dessus du lavabo y trouvant coton et alcool. Revenant à Noah, elle prit place à califourchon sur lui, esquissant un pauvre sourire « Tu devrais avoir honte de me laisser faire ça, j'sais pas prendre soin des gens, moi. J'suis une handicapée … J'me tais, pardon. » s'empressa-t-elle de dire, découvrant qu'elle recommençait à trop parler avant de commencer son travail, effaçant les traces de sang qu'il pouvait rester au coin des lèvres de l'Eliot, l'alcool lui empestant le nez. Une fois terminée, elle posa le tout plus loin et revint à lui. Ses yeux le scrutèrent longuement, sans qu'elle ne parle et elle laissa l'une de se pencher vers lui, laissant ses lèvres flirter avec les siennes et qu'un « J'ai envie de toi, Noah … C'est égoïste, c'est bête, c'est stupide après ça mais … J'ai envie de toi. »
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✧ 01/12/15, 21h. ✧Echo & Noah


Un froid glacial qui ressemblait à des lames de couteaux plantées partout sur son corps. Les pupilles qui reprenaient forme, la mâchoire débloquée, les muscles contractés et ces cris de douleur qui jaillit de ses poumons comme un vent violent. Noah revenait à lui sous ce jet d’eau, hurlant à la mort. Ce n’est pas tant la sensation douloureuse de l’eau froide sur son visage tuméfié qui le peina, mais plus la conscience. Le fait de prendre conscience, de réaliser, chacun des mots qu’Echo avait prononcé sur sa mésaventure, de les entendre encore résonner dans sa tête. Se rendre compte d’à quel point il était douloureux pour lui de l’entendre lui dire tout ceci. D’à quel point il tenait à elle pour ressentir les choses avec autant d’empathie, de passion et de tristesse. Elle, autant que sa sœur, était capable de lui déclencher une crise de nerf. Crise épuisante, douloureuse, affreuse qui lui donnait somme toute l’envie de s’éclater la tête contre les murs, de souffrir horriblement avant de se laisser mourir : « J’ai la tête qui éclate, je voudrais seulement dormir, m’étendre sur l’asphalte et me laisser mourir » - la chanson passait en replay dans son esprit avec une mélancolie amère qui lui permit peu à peu de se calmer. De reprendre possession de son corps, de revenir à lui, et ici, dans cette chambre, à côté d’Echo. Il l’embrassa avec l’hardiesse du condamné qui se savait mourir bientôt, la folie du premier amour, la passion de l’amant transi et la douceur du mec amoureux. Front contre front, il restait la quelque seconde respirant fort, un petit nuage de buée glacé s’échapper de ses lèvres – le froid venait roidir son corps tout entier. Echo lui répondit qu’elle l’aimait aussi, simplement, sans rien ajouter d’autre. Il ferma les yeux à ses mots comme pour les entendre plus fort, qu’ils viennent remplacer les révélations odieuses qu’elle lui avait faites plus tôt.

Noah se laissa tomber sur les genoux humides et froids de la jeune fille, plongeant sa tête dans sa jupe comme un enfant malheureux. Lorsqu’il sentit la main d’Echo se glisser dans ses cheveux et sur sa nuque, il se sentit … apaisé. Petit à petit, il se sentait même rassuré, et restait là, les yeux fermés, sans ne plus rien dire. Il entendit sa voix douce briser le silence et reparler des métiers qu’ils voulaient faire plus tard. Noah sourit intérieurement – pour une fois, elle ne se montrait pas maladroite. Bien au contraire, elle prenait soin de lui, exactement comme il fallait le faire. Le jeune homme bougea légèrement de manière à se retrouver sur le flanc, la tête toujours posée sur les cuisses de la jeune fille, sa bouche libérée de ses jupons. Il l’écouta parlait et reprit, tentant de plaisanter pour faire comme si de rien n’était, oublier sa peine à travers cette discussion presque banale qui juraient totalement avec l’environnement dans lequel ils se retrouvaient : « Ni mariée, ni maman ? ». Il se contenta de relever la question sans rien ajouter – là encore, une contradiction entre leurs deux personnalités, Noah se voyait marié et avec un tas d’enfants, il voulait une famille, c’était son rêve le plus cher. Il finit par reprendre alors d’une voix à peine chevrotante : « Tu danseras pour moi ? ». Il tourna la tête vers Echo un court instant, avant de se réinstaller confortablement dans la même position. Il était bien là, comme ça, allongé sur elle, les mains de la jeune fille dans ses cheveux. Il aurait même pu s’endormir, sans que le froid ne vienne troubler son calme. Il l’écoutait encore parler, ses yeux se plissèrent, un léger pincement au cœur : « Je ferais n’importe quoi pour oublier … ». Il ne put rien dire de plus et sentit les lèvres de la jeune fille se poser sur sa joue. Noah ferma les yeux, quand il sentit la jeune fille gigoter, éteindre le robinet d’eau, aider Noah a se rasseoir et se lever. Noah la laissa faire, partir et revenir avec de quoi le soigner, s’installer à califourchon sur lui. Il la regardait, de prés, de face, détaillait son visage comme il le faisait à chaque fois, et se rendait de plus en plus compte qu’il lui était impossible de se passer d’elle, impossible d’imaginer sa vie sans elle. Elle était belle, et ses yeux trahissaient cette pensée qui se faisait de plus en plus grande dans son esprit. Il finit par lui sourire, lorsqu’elle appliquait l’alcool à désinfecter sur le coton et en riant légèrement, à peine, lui dit pour plaisanter : « Tu vois, tu ferais une excellente maman ». Il ferma les yeux et eu un très léger sursaut lorsqu’elle se mit à appliquer le coton sur ses plaies – ça picotait drôlement. Noah rouvrit les yeux et après l’avoir regardé quelques seconde finit par lui répondre : « Je trouve que tu te débrouille bien au contraire ». Il sourit en laissant ses yeux se perdre dans ceux d’Echo tandis qu’elle s’appliquait à nettoyer ses plaies. Il ne dit rien pendant ce temps, laissant faire. Ce moment était teinté d’une complicité rare qui venait combler les trous laissés dans son cœur par les révélations faites plus tôt. Echo finit et reposa le flacon et le reste avant de revenir vers Noah. Une décharge électrique se ressentait entre les deux jeunes gens qui ne cessaient de se regarder. Quelque chose qui ressemblait à de la tension étant donné la crise qui y avait eut lieu – mais surtout à un cri du cœur qui voulait dire « je t’aime tellement, tellement, tellement ». Noah laissa Echo se rapprocher plus dangereusement, perdant son sourire, prenant l’air sérieux de la vulnérabilité, regardant tour à tour les yeux et la bouche de la jeune fille, avant qu’elle ne lui dise avoir envie de lui. Le jeune homme ne répondit rien, continuant de la regarder dans les yeux pour voir à quel point elle tenait à lui, et qu’elle puisse voir à quel point il tenait à elle. Noah ne dit rien, absolument rien, avant de se pencher doucement, délicatement, et de venir embrasser la joue de la jeune fille. Il la regarda un court instant, et embrassa une deuxième fois sa joue, en remontant vers sa bouche. Une fois de plus, il arrivait au coin des lèvres. Là, il redressa la tête et la regardait dans les yeux, laissant l’envie monter petit à petit comme un feu de cheminée. Il se pencha de nouveau et embrassa ses lèvres cette fois. D’une manière douce, d’une manière délicate et appuyé. Très lentement au départ avant de succomber petit à petit à son envie de la dévorer et de l’embrasser avec à peine plus de folie, à peine plus de passion, très graduellement. Echo était à califourchon sur lui, il attendit qu’elle mette ses bras autour de son cou pour pouvoir, à l’aide de ses mains, se propulser, se redresser, Echo accrochait à lui comme un koala à son arbre. Il l’embrassa avec plus de fougue, bien plus de fougue cette fois, caressant son dos, sa nuque, l’arrière de sa tête, la prenant à plein bras. Sortant de la douche, il renversa le flacon de désinfectant au sol, et l’ignora. Il enjambé les affaires qui trainaient au sol, se cognait quelques fois à certaines d’entre elles. Ses mains glissèrent sous le tee shirt d’Echo et le lui enleva d’un coup avant de le jeter au sol. Elle était nue, contre lui, il la caressa avec plus de férocité, bien plus d’entrain, bien plus d’envie. Se laissant peu à peu gagner par la folie qui caractérisait leur relation. Noah continua d’avancer dans la pièce, évitant les objets, ignorant le vacarme, le chaos autour d’eux et arriva au lit dans lequel il déposa Echo avec une brutalité sensuelle avant de se jeter sur elle à son tour et de se retrouver sur elle. La pièce autour était sans dessus dessous, et eux, comme deux fous à lier se laisser aller à leur amour sur ce lit : seul espace de paix dans le bordel de leur vie.







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Consoler les autres n'avaient jamais été tâche facile pour elle. Elle était, au contraire, celle que l'on consolait toujours lorsqu'elle était enfant, bien qu'elle n'était pas une enfant pleurnicharde, juste trop sensible. Au fil du temps, elle s'était forgée un caractère et une panique absurde la prenait toujours lorsque quelqu'un se mettait à pleurer devant elle. Peu friandes des câlins de consolations ou des mots rassurants, elle faisait comme elle le pouvait, restant près de la personne en lui balbutiant des mots par-ci par-là, sans jamais savoir si ce qu'elle disait et faisait était bien. Alors lorsqu'elle sentit la tête de Noah percuté ses genoux, comme demandeur d'une consolation qu'elle ne saurait jamais lui donner, elle se sentait impuissante. Pour la première fois, depuis longtemps, Echo voulut réellement apaiser les peines de la personne qu'elle avait avec elle. Juste pour ne plus ressentir ce poids immense qu'elle avait elle-même posé, là, comme un boulet qu'elle avait habilement noué autour de leur deux chevilles, balançant un de ses plus lourds secrets. Elle se dit qu'elle garderait à tout jamais la raison de son départ en Septembre, enfouit au fond de sa mémoire. Bien qu'elle aurait aimé la hurler, juste se vider totalement pour ne plus avoir à y penser, elle garderait son agression pour elle, simplement pour ne plus être témoin et coupable d'une crise venant de Noah. Ses doigts tremblants passant et repassant dans les mèches humides du jeune homme, elle se mit à parler, reprenant leur conversation passée comme si elle n'avait jamais été perturbée par une explosion soudaine. Elle décrivit ses projets d'avenirs d'une façon presque enfantine, ne sachant pas réellement où elle se voyait après l'université, ne sachant pas où elle serait le lendemain. Elle sentit Noah bougeait et interrompit un instant son geste à l'entente de sa question, baissant les yeux vers lui, scrutant son visage ravagé par une tristesse tellement profonde qu'elle cru bien ne jamais le revoir sourire ou rire comme tout à l'heure. Est-ce qu'elle l'avait définitivement détruit ? Elle ne l'espérait pas. Malgré toute la haine qui les reliaient, elle n'avait aucune envie de le voir ramper à ses pieds, souffrant et mourant. Peut-être que le soir de leur rencontre cette pensée lui avait effleurée l'esprit mais trop de choses s'étaient passées entre temps, creusant un peu plus les sentiments qu'ils n'avaient jamais réellement vus jusqu'alors. Elle esquissa un pauvre sourire à l'entente de sa question et finit par répondre « Je sais pas … J'épouserais qui ? Et je porterais l'enfant de qui ? Le tien ? » Elle haussa un sourcil, comme le défiant de répondre « Oui » Ca ne la choquerait pas mais elle serait assurément remplie d'amertume, sachant parfaitement qu'Echo & Noah c'était sûrement voué à l'échec. Trop de non-dits, trop de haine, un trop plein de détresse qui planait en eux. Repoussant ses pensées qui ne feraient que la déstabiliser encore plus, elle reprit avant que Noah ne la questionne encore une fois, quémandant des choses qu'elle se surprit à ne pas vouloir lui refuser « Oui, je danserais pour toi, même si … j'connais que la danse de boîte de nuit. Mais je rêve d'apprendre les danses de salons, c'est mon petit secret «  ajouta-t-elle avec un sourire amusé. Puis elle reprit un air plus sérieux, laissant la douleur qui irradiait par toues les pores de sa peau filtrait quelques instants de ses paroles, lui disant qu'il pouvait oublier. Il le pouvait. Il n'avait pas à porter un fardeau qu'elle se traînait depuis 8 ans. Alors prise d'une impulsion, elle se baissa pour embrasser tendrement sa joue glacée par le froid de l'eau sui s'écoulait toujours sur eux. Bêtement, elle fut submergé par tout l'amour qu'elle pouvait ressentir pour une seule et unique personne. Ce genre d'amour que l'on ne ressentait qu'une fois dans sa vie et qui n'était pas comparable avec tous ceux qui suivraient après … D'ailleurs, elle douta qu'il y ait encore des personnes qu'elle aimerait autant après Noah si jamais leur chemin en venait à se séparer. Elle se releva alors et partit chercher de quoi soigner Noah, laissant ses pieds nus mouiller le sol jusqu'à revenir à lui et s'installer à califourchon sur ses jambes. Calme et posée, elle tenta de changer de sujet, parlant pour ne rien dire et essayant de ne pas lui faire mal et elle sentit le regard de l'Eliot pesait sur elle, l'entourant comme du velours. Les réflexions de Noah la firent sourire et elle s'arrêta un instant, le regardant droit dans les yeux « Je sais pas si je ferais une bonne maman, Noah. Enfin … Je … J'sais pas si je lui donnerais assez d'amour, si j'arriverais à le protéger de tous les malheurs que j'ai pu connaître. Ça m'effraie, en fait » murmura-t-elle presque piteusement, se rendant compte que le sujet de sa propre maternité pourrait devenir un sujet sensible. Elle, qui avait tiré un trait sur sa mère comme on tire un trait sur un aliment que l'on aimait pas. Préférant passer à autre chose, elle alla reposer le tout et revint à sa place. Un silence, une pause, seulement brisé par le bruit de leur respiration et des voix alentours provenant des autres chambres. Rien d'autres que ça. Elle s'avança, ses lèvres venant murmurer quelques pervers secrets près de celles de Noah. Il ne dit rien, l'observant seulement et elle se sentit brusquement émue et l'envie monta. Ses mains se crispèrent sur le tissus humide de sa jupe avant qu'il ne vienne embrasser sa joue, la surprenant. Il refit la même chose avant de revenir au coin de ses lèvres, l'envie de détourner la tête pour l'embrasser franchement lui tiraillant le ventre. Puis il revint enfin vers elle, capturant ses lèvres avec une délicatesse qu'il lui accordait rarement. Ses mains vinrent s'accrocher à lui alors qu'elle lui rendait son baiser, laissant ses main s'accrocher à son cou. L'embrassade s'approfondit alors que, lascive et aimante, elle laissait le désir prendre le dessus. Elle faillit pousser un cri en le sentant se relever, brusquement, se cramponnant à lui en ne cessant de mêler leur souffle avant de le sentir revenir vers la chambre. Elle se laissa glisser au sol, ne laissant pas leur bouche se délier. Son t-shirt fut bien vite enlevé avant qu'elle ne laisses ses mains dégrafer sa jupe, l'enjambant finalement avant de reculer vers le lit et de percuter le matelas où elle entraîna Noah. Tout son corps criait « Je te veux, tellement, trop, tout le temps ... » alors qu'elle ne cessait de parcourir toutes les parties du corps de son amant qu'elle pouvait bien atteindre au vu de sa position. Lâchant ses lèvres, elle reprit une son souffle, saccadé et tremblant. Désireuse d'en finir avec cette danse qui ne la satisfaisait pas assez, elle laissa ses doigts descendre vers la chemise du jeune homme qu'elle ne s'embêta pas à déboutonner et préféra craquer le tout au bout de quelques efforts. Son corps semblait être prit d'une frénésie qu'elle n'arrivait tout simplement pas à contrôler, frustré de n'avoir pu aller plus loin la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés dans une situation pareil, faisant alors comme si il ne s'était rien passé. Elle reprit ses lèvres et laissa ses ongles racler délicatement la peau du ventre de son éphémère, jouant malicieusement avec son désir, remontant finalement sa main et de le repousser pour reprendre un minimum le dessus et se plaçant sur lui, l'admirant de toute sa hauteur, lui, alangui sous elle. Elle agita ses hanches, aguicheuse, laissant un sourire purement amusé planer sur ses lèvres et haussa un sourcil comme pour demander « Alors ? Est-ce qu'on fuira encore ? Est-ce qu'on s'arrêtera encore en faisant les innocents ? »
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✧ 01/12/15, 21h. ✧Echo & Noah


Noah ne se montrait jamais vulnérable. Pourtant, il l’était. Vulnérable et fragile, un tas de chose le touchait, en plein cœur souvent, et le rendait affreusement triste. Il avait cette capacité des hypersensibles à tout absorber comme une éponge, tout ressentir avec une empathie exacerbée qui le rendait souvent complètement fou. Et pour pallier à cette trop grosse ouverture émotionnelle, il s’était forgé un caractère de chie, un caractère de loup amère, froid comme la glace et dur comme le marbre. Au moins pour donner l’impression d’une impassibilité forcée. Au moins pour se donner l’impression à lui-même qu’il était capable de prendre les choses avec distance et objectivité, qu’il était capable de ne rien ressentir. Il aurait préféré être ce personnage qu’il avait crée : capable de ne rien ressentir, de ne pas avoir mal, de ne pas réfléchir, de ne pas retenir, de ne pas savoir. Tout était trop lourd à porter et son propre esprit, enregistrant chacun des aléas rencontrés par les personnes de son entourage et auxquelles il tenait, devenait un fardeau insupportable. La boule de Sisyphe qui glissait de part et d’autre de son crâne sans ne jamais s’arrêter, avec une acuité douloureuse qui l’épuisait moralement. Dans les jupons d’Echo il reprenait ses esprits, se sentant moins seul, moins faux. Elle le voyait vulnérable, sans que ce ne soit sur jouer, pour la première fois et lui n’avait plus la force de faire semblant, de jouer les connards, de lui dire de partir ou de se barrer lui-même. Il avait besoin d’elle, véritablement besoin d’elle. Il ressentait cette dépendance concrètement, de la surface de sa peau tuméfiée à l’intérieur de son ventre en vrac. Et, pour la première fois depuis le début de leur relation, il trouvait Echo douce. Douce et apaisante. Il se concentrait sur les doigts de la jeune fille se baladant dans ses cheveux et l’écoutait reprendre le fil de leur discussion banale, comme si tout ce qui venait de se passer n’était qu’un mirage, n’avait jamais existé. Il sourit de plus bel, bien plus sincèrement qu’à l’accoutumée, avec ce sourire caractéristique des enfants innocents, lorsqu’elle lui demanda qui elle épouserait. Noah tournait la tête vers elle et avec tout le sérieux du monde lui répondit : « Evidemment que tu m’épouserais moi ! ». Il la fixait un peu plus intensément sentant un brin de mélancolie dans ses yeux, comme si ce qu’elle venait de dire n’était qu’un rêve irréalisable. A l’inverse d’Echo, même s’il ne le savait pas, Noah ne pensait pas que leur relation était vouée à l’échec. Elle serait compliquée, dure à vivre, difficile à supporter, elle leur ressemblerait. Mais, il ne voyait pas comment ça pouvait finir autrement. La seule chose qui aurait pu les séparer dans son esprit était la mort elle-même, et encore, ils seraient capables de s’y retrouver tout les deux, ensembles, main dans la main. Noah se réinstalla sans plus regarder Echo et lui demandait si elle danserait pour lui. Il se mit à rire à sa remarque, fortement amusé : « La danse de salon ? Tu vois, tu n’es pas si différente de moi. Je pourrais t’apprendre la valse, le quadrille, le fox trot …. ». En bon fils d’aristocrate, Noah avait été baigné dans les danses de salon – à l’inverse, il ne savait absolument pas danser les « danses de boite de nuit ».

Echo était désormais à califourchon sur Noah, soignant ses plaies. Et le jeune homme la dévisageait d’un regard qui aurait presque pu mettre l’écossaise mal à l’aise. Il la trouvait tellement belle, tellement particulière, tellement … tout en fait. Il parlait comme si de rien n’était et lui se laissait soigner comme un enfant : « Je comprends que ça puisse t’effrayer. Je suis comme toi, tétanisé à l’idée de rendre mon enfant malheureux. Mais, pour me rassurer, je me dis que je l’aimerais comme j’aime sa mère, et plus encore. Alors si tu porte mon enfant, et tu n’as pas intérêt à porter un autre enfant que le mien, je l’aimerai autant que je t’aime toi. Avec la même folie et la même envie de le protéger de tout. Personne ne peut être malheureux s’il est le fruit et l’objet d’un tel amour, j’en suis sure ». Echo finit de le soigner et reposa le tout au sol avant de revenir vers Noah. La tension était palpable cette fois, il y avait un mélange assez paradoxale de douceur, d’envie, d’amour, et de colère enfouit. Noah la regardait avec des yeux amoureux, il était complètement fou d’elle et dans son état de vulnérabilité actuelle, incapable de masquer ce secret de polichinelle.

 







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Echo se figea quand Noah s'exclama qu'elle devrait l'épouser lui, comme si c'était une évidence. Elle haussa un sourcil, sceptique sur ce point-là mais ne dit rien. Elle n'avait aucune envie, présentement, de parler de choses qui allaient le fâcher ou le vexer. Il était pourtant quasi certains qu'ils ne pourraient jamais se marier, à moins que Noah dise adieu à son titre et son héritage ou qu'elle soit acceptée dans la famille de l'Eliot, ce qui était clairement impossible. Elle n'avait pas eu l'éducation d'une duchesse, d'une princesse ou simplement d'une héritière potentielle, elle n'en avait d’ailleurs pas l'allure. Son cœur se serra en pensant que, sûrement, Noah devrait se marier à une fille qui lui donnerait le prestige tant voulu par ses parents, qui lui donneraient des enfants qu'ils étoufferaient d'argents et de protocoles débiles. Elle n'esquissa qu'un sourire en réponse à sa remarque, il n'y avait rien à dire. Echo repartit dans son méandre de mots, les enchaînant sans presque respirer. Combler le silence, l'empêcher de penser à ce qu'il venait de faire était ses seules motivations. Alors elle laissa échapper un énième secret, une sorte de confidence que lui seul serait capable de comprendre ou d'accepter. Quelque chose de plus léger tout de même que ce qu'elle avait balancé quelques minutes auparavant. Noah sembla surpris par le fait qu'elle veuille apprendre la danse de salon. En réalité, sa mère était le noyau de cette envie. Chantante et gracieuse, sa mère avait toujours eu une folle passion pour ce genre de danse là. L'écossaise repoussa les souvenirs flous d'une enfance joyeuse et remplie de dimanches où la danse était reine au sein de toute la famille. « Oui, j'aimerais bien que tu m'apprennes … Pas sûr que je tienne le coup, j'suis une affreuse danseuse. » Cessant ses gestes de réconforts emplis d'une douceur qu'elle ne se connaissait pas, elle se releva tout en coupant l'eau. Il était sûrement temps de sortir de là mais elle avait peur de retrouver la dure réalité de ce qui avait brisé le calme qu'elle avait tenté d'instaurer il ya une heure de ça.

Gestes calculés mais tremblants, elle se concentra sur sa tâche tout en parlant, encore, d'une voix posée et presque épuisée. Il lui semblait que l'interlude entre eux se prolongeait mais que plus rien ne serait réellement comme avant. Pas que cela la dérange mais elle se demanda où ils pouvaient bien aller si ils continuaient ainsi. Un calme, la haine, l'amour, la passion, le chaos et encore le même schéma. S'en lasseraient-ils un jour ? Ça lui parut impossible alors qu'elle se mettait à parler d'enfant. Elle doutait réellement qu'elle serait une bonne mère. Pas dans l'immédiat, en tous les cas. Elle devrait d’abord soigner toutes ses blessures, intérieurs, apprendre à porter ses cicatrices sans baisser les yeux, hurler tout ce qu'elle avait envie d'hurler et pleurer. Oui, pleurer serait sûrement une bonne solution pour elle. Laisser couler les larmes qui, comme un torrent furieux, taper chaque fois sous ses paupières sans jamais sortir. Un blocage émotionnel qu'elle se traînait depuis plus de 8 ans. Oliver lui avait dit de ne jamais pleurer lorsqu'il la touchait, là, ailleurs … Alors comme un automate, elle avait cessé les pleurs, cessé d'être faible et la gorge serrée et la bile remontant jusque dans sa gorge, elle l'avait laissée faire sans plus lâcher aucune larme ou gémissement de peur. Elle revint au présent en entendant Noah lui répondre. Ses yeux scrutant son visage, elle entrouvrit les lèvres, un peu sonnée par ce qu'il venait de dire. Elle soupira, laissant échapper un sourire « Tu as sûrement raison. » Elle posa une main sur l'une de ses joues, le regard empli d'une tristesse trop profonde pour être nommée « J'espère bien que je porterais le tien … Je suis prête à prier tous les Dieux pour qu'un jour je puisse dire que je porte ton enfant mais … Ça sera sûrement pas pour tout de suite. » Elle laissa retomber sa main et baissa les yeux avant d'en dire trop et de repartir sur un sujet qui les blesserait tous les deux. L'envie de se faire du mal semblait s'être endormi en elle. Elle n'avait l'envie que d'oublier, oublier que la vie était une chienne et que quel que soit ses espoirs envers Noah, ils resteraient vains et éphémères. Pourtant, elle revint vers lui après avoir reposé tout son bordel, voulant prendre ce qui était à sa portée pour l'instant : Lui. Leurs lèvres se retrouvèrent bien vite, comme deux amants se connaissant assez pour s'imbriquer sans malaise et avec une satisfaction immense. Elle se nourrit de lui, de son souffle, tout en le laissant se relever. Elle ne fit plus attention au décor chaotique. Comme toujours, dés qu'ils entraient tous les deux dans une pièce, le reste s'effacer totalement ne laissant place qu'à leur ardeur. Les vêtements s’envolèrent comme si ils n'étaient plus nécessaire et l'Eliot l'entraîna bien vite sur le lit, seul meuble épargné par sa colère et leur folie.

Leurs corps s'imbriquèrent l'un dans l'autre sans plus de cérémonie et Echo laissa échapper un soupir, comme celui que l'on susurre quand on se sent réellement à sa place, comme si c'était évident. Elle esquissa un sourire en entendant le murmure de Noah à son oreille avant de laisser ses mains caresser l'épiderme, prenant le temps d'explorer ce qu'elle n'avait jamais pu réellement toucher. De caresse en caresse, elle se perdit dans l'étendue divine de son plaisir avant de laisser éclater sa sauvagerie, son envie de plus. Cambrant hanche et poitrine, elle ne voulait plus que faire qu'un avec lui, une envie délicieuse de ne plus revenir au présent, juste d'être là, griffant ka peau de ses ongles assassins et gémissants des mots que lui seul pourrait comprendre. Ses lèvres vinrent se poser dans le creux de son cou, ses jambes nouées autour de lui, comme un serpent corrompant sa proie, son regard embrumé d'amour glissant sur les tatouages qu'elle pouvait parfaitement voir et décrypter, à présent. Sa main où resté encore cette cicatrice d'une brûlure volontaire glissa le long du bras de son alter-ego, nouant ses doigts aux siens, comme pour lui faire comprendre qu'il ne serait qu'à elle, à présent. Rien qu'à elle. Elle pourrait bien tuer le moindre intrus qui viendrait interrompre leur éteinte fusionnelle.
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