Echo scruta le visage de Noah, un peu sur ses gardes mais partiellement et continuellement attiré par sa présence et tout ce qu'il pouvait représenter. Elle avait secrètement espérée le croiser toute la soirée et avait été prête à faire n'importe quoi pourvu qu'il lui sorte de la tête. Il revenait sans cesse, comme une musique qu'elle avait trop écoutée, comme un refrain trop récurrent. Aucun moyen de s'en défaire. Aussi indélébile qu'une cicatrice, il lui collait à la peau et elle n'avait pas réellement envie de s'en débarrasser. Oubliant absolument tout ce qui l'entourait, Echo avait foncée, élancée par l'envie de se repaître du son de sa voix, de l’observer à en avoir mal aux yeux et de simplement relancer une discussion qui mènerait indéniablement à une confrontation. Une main sur la rampe et l'autre serrée contre sa poitrine, elle lui proposa de se joindre à la fête, sachant que cette demande était parfaitement hypocrite et déplacée. Depuis quand Noah et Caesar étaient-ils assez amis pour boire un coup ensemble ou même célébrer leur anniversaire côte à cote ? Se trouvant idiote et maladroite, comme souvent en ce moment, elle ressentit une vive déception lorsqu'il refusa sa proposition. Peu étonnant mais non moins douloureux. Baissant les yeux, elle ne dit rien, le laissant parler puis un mot la fit tilter, ses prunelles d'un bleu parfois trop brillant se relevant vers lui « Mais … ce n'est pas mon copain. » Elle le fixa assez longtemps pour voir toute sa colère et sa douleur mais espérant qu'il la croirait. Elle monta les quelques marches qui les séparait, se mettant face à lui, hésitante et le corps toujours tendu par leur proximité « Qu'est ce qui te fait dire que c'est mon petit ami ? Et puis, on s'en fou ! Tu devrais t'en foutre, non ? Je n'ai pas vraiment l'air d'être … Peu importe. » s'empressa t-elle de dire en balayant l'air de sa main, n'ayant aucune envie de lui faire comprendre qu'elle était particulièrement amère depuis qu'il lui avait fait comprendre qu'elle ne serait jamais vraiment digne d'être sa copine, trop pauvre, trop destructrice, trop haineuse … Trop tout. Elle esquissa un sourire, faisant mine de retrouver une contenance « Tu sais où est la salle de bain ? » Elle l'invita à lui montrer, reprenant sa marche vers l'étage, lui faisant clairement comprendre qu'elle voulait qu'il lui montre où était la pièce … et surtout continuer de lui parler, encore, toujours … Elle en oublia son rôle d'hôtesse parce que tout s'effaçait lorsqu'il apparaissait dans son champ de vision. Il n'y avait rien de plus qu'eux deux, la haine et ce sentiment tellement destructeur qu'on pouvait qualifier d'amour … Mais l'amour n'avait rien à voir ici. Il était souvent imprononçable. Il n'avait, d'ailleurs, pas besoin de mots. Regards, effleurements … Tout cela suffisait amplement.
Echo hésita un instant entre le gifler, le balancer par dessus l'escalier ou s'arracher les cheveux. Toutes les propositions étant assez fatigantes ou impossibles, elle préféra froncer les sourcils, montrant qu'il commençait lentement, très lentement à l'agacer « Je n'ai jamais fait comme si il l'était. Tu te montes la tête tout seul. Et puis, je fais bien ce que je veux … Non ? Je ne mêle plus de tes plans culs, faits en de même. » finit-elle par dire, acerbe. Sa gentillesse autant que sa patience avaient des limites. Elle n'était pas là pour le caresser dans le sens du poil et gardait encore en tête ses paroles purement méchantes de l'Ivy League. Elle n'avait rien digérer et aurait peut-être dû laisser tomber … Impossible, encore. Laisser tomber la seule personne qui semblait avoir donné un sens à son existence ennuyante était une chose qu'elle se refusait à faire, qu'il ait pointé une arme sur elle et osé tirer, qu'il l'ait repoussé des dizaines de fois, elle s'en fichait bien car c'était le jeu. Ils ne s'étaient jamais aventurés sur des choses faciles, des conflits doucereux. Juste la violence et les mots crus. Elle fit mine de reprendre une contenance, l'invitant à lui montrer la salle de bain mais il résista, une fois encore. Soupirant bruyamment, elle posa finalement se mains sur ses hanches, en une position purement réprobatrice « Noah ! Arrête ça ! Tu voulais monter dans ta chambre non ? Et bah tu peux me montrer où est … la salle de bain en même temps ! » Elle se fichait bien de cette pièce, en réalité. Peut-être le comprendrait il … ou pas. Agacée, elle le regarda froidement « Monte avec moi … S'il te plaît » demanda-t-elle finalement du bout des lèvres, comme une enfant rechignant à être polie.
Je me sens hyper idiote lorsque je demande où est Caesar et qu'il me fait un signe de main, juste à côté de moi. Toute gênée, j'émets un petit "oh!" avant de reculer un peu et de lui offrir un doux sourire. Après tout, c'est vrai que je ne le connaissais pas beaucoup au final, même de vue. Et il me demande qui je suis et je lui réponds aussitôt.
"Salut, je suis Channing. Oh, et joyeux anniversaire. Malheureusement, vu que je ne te connais pas beaucoup, je t'ai pris du champagne an guise de cadeau. Ça ira ?"