Bonaventure ✱ Family portrait

Je tenais la photo entre mes doigts, j’avais eu la stupide idée de vouloir en savoir un peu plus sur mes parents biologique, pas par manque puisque mes parents adoptifs ont toujours tout fait pour moi mais pour connaitre mon histoire. Vous savez ce qui est ennuyeux quand on sait ce genre de chose ? C’est qu’on ne peut pas l’oublier, on ne peut pas juste faire abstraction de ces informations comme si on ne nous avait jamais rien révélé. Pourtant dieu seul sait que je n’ai pas envie de m’encombrer de ce genre de pensées et que j’aimerais bien reprendre ma petite vie comme si de rien était. Je pousse un long soupire, à la fois agacée et inquiète et je me repose sur le dossier de ma chaise.

Qu’est ce qui m’a pris d’aller poser ce genre de questions. Je saisis mon gobelet et y trempe mes lèvres en pensant à la première fois où j’ai croisé mon géniteur, j’ai eu ces quelques secondes de vides, ces secondes ou on se demande si ce qu’on voit est bien réel ou si on vire tarée. Il avait l’air heureux, en famille et je paris qu’il ne doit même pas se douter de mon existence. Il y avait un garçon avec eux, je crois l’avoir déjà croisé ici, sans y faire vraiment attention.

En demandant plus d’explications à ma mère biologique j’étais quand même loin de me douter que tout ça allait prendre forme, que ça allait être réel, il a fallu comme par hasard que je me trouve dans la même ville que lui. Je range la photo dans ma veste et lève les yeux en buvant une autre gorgée de mon chocolat et … je manque de m’étouffer en voyant ce jeune homme rentrer. C’est comme si le destin se foutait ouvertement de ma gueule et me disait que c’est le moment ou jamais de sauter le pas. Je me remets de mes émotions et hésite quelques secondes avant de reposer mon gobelet et de me lever.

C’est une idée stupide, je sais que c’est une idée stupide et pourtant je le fais "Hey …" lui dis en arrivant à son niveau, je passe nerveusement ma main dans mes cheveux et poursuis "Enfin … je sais qu’on ne se connait pas mais, je pense qu’on devrait parler" . Franchement j’avais l’air fine, qu’elle délicate façon de l’aborder, en même temps je ne suis pas connue pour ma délicatesse. Enfin, le mal était fait maintenant je n’avais plus qu’à attendre sa réaction.

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Isabel & Bonaventure

Bonaventure marchait d’un pas volontaire vers le Starbuck du coin. Il s’était dit qu’une petite pause dans ses révisions ne lui ferait pas de mal surtout qu’il se posait pas mal de questions en ce moment. Au sujet de Gaïa notamment. Surtout au sujet de Gaïa. Sa meilleure amie lui avait annoncé récemment ses sentiments et depuis, il pataugeait dans la semoule. Pouvait-il réellement se mettre en couple avec une femme ? Non la question première était surtout : l’aimait-il ? Oui, c’était bien la première question à se poser mais même là, il n’était pas certain de la réponse. Le métisse se souvenait de sa première rencontre avec son amie. Dès le départ, il s’était senti bien à son contact et les deux années passaient à la côtoyer n’avaient fait que renforcer son impression. Gaïa était belle, passionnée et passionnante et surtout, elle lui faisait se sentir tellement vivant -au point d’en tomber amoureux ?!

Le jeune homme se passa une main lasse sur son visage. Pour le moment, son amie le fuyait comme la peste et ça l’agaçait prodigieusement. Heureusement, il avait pu compter sur une surprise de taille : la visite de ses parents. Cela avait été un grand moment de complicité familiale qui lui avait mis du baume au cœur. Ses parents étaient toute sa vie, il leur devait tellement et puis, les voir aussi amoureux qu’au premier jour...Disons que cela lui donnait de l’espoir.

Bonaventure poussa la porte du café, scannant automatiquement son environnement proche, tic de sa nature curieuse sans aucun doute. Il n’y avait pas beaucoup de client aussi eut-il rapidement son chocolat chaud entre les mains. Le journaliste en herbe se hâta de trouver une place et se remit à observer les clients. Il aimait bien inventer des histoires rocambolesques dans sa tête. D’ailleurs son attention se porta sur une femme qui l’observait. Son visage ne lui était pas inconnu. Il se souvenait d’elle. Oui, celle qui avait longtemps fixé son père, il y a quelques jours. Étrange sans l’être. D’ailleurs, cette dernière termina par s’approcher. « Salut... » commença-t-il par dire en fronçant les sourcils. « Assis-toi, je ne mords pas » plaisanta le métisse en la sentant nerveuse. « Tu voulais me parler ? » lui demanda-t-il en se demandant bien de quoi elle voulait parler car après tout, ils ne se connaissaient pas. « On se connaît ? » ajouta-t-il pour essayer de la replacer dans un contexte précis. Peut-être était-elle étudiante en journalisme comme lui ?!

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Je le détail du regard, me demandant s’il s’imagine ce qui va suivre. Je ne sais même pas s’il m’a reconnue depuis la fois ou je l’ai croisé lui et cet homme dans la rue. Si ça se trouve, je m’adresse à la mauvaise personne, si ça se trouve il est juste un cousin, ou un ami de la famille ou même un employé ou je ne sais quoi.

Il m’invite à m’asseoir et moi, je n’ai qu’une envie c’est de faire demi-tour. Je reste quelques secondes à le fixer silencieusement, après sa proposition, hésitante, je ne suis même pas certaine de vouloir en savoir plus. Je finis par pousser un léger soupir et je tire la chaise vers moi pour pouvoir m’installer en face de lui. Il a l’air détendu, curieux même, ce qui est normal si on prend en compte le fait que je l’aborde sans raison apparente. Il se demandait si on se connaissait, à sa question, je croise délicatement les jambes et fais non de la tête.

"Non, nous ne nous connaissons pas", il faut être honnête, les présentations, la sympathie et l’amabilité ce n’est clairement pas mon truc. Mon ton est protocolaire, distant, comme si je voulais mettre une barrière entre ce jeune homme et moi. Je ne sais vraiment pas par où commencer, si jamais je me décide à commencer un jour. Je lève les yeux vers lui "Je suis Isabel, et toi ?", oui il faut bien commencer par quelque part et je n’allais pas lui balancer mes affirmations ou mes questions sans connaitre son prénom.

Je marque une pause avant de continuer "Je t’ai aperçu l’autre jour au centre-ville, je ne sais pas si tu … tu t’en souviens ou … même si tu as remarqué ma présence" . Ce qui était sur c’est que moi j’avais remarqué sa présence et que je n’avais jamais été aussi paumée que lorsque j’ai posé les yeux sur mon géniteur. Il est temps d’arrêter de tourner autour du pot et de commencer à poser les vrais questions sans pour autant allé droit au but tout de suite " L’homme avec qui tu étais …" je m’arrête un moment, réfléchissant à la façon dont je dois aborder les choses, je n’ai pas l’habitude d’être aussi réfléchie dans mes paroles, beaucoup trop habituée à balancer une vérité même si elle blesse et c’est un exercice que j’effectue avec difficulté.

"Je veux dire, cet homme qui t’accompagnait, tu le connais bien ?". Je me demandais ce que je foutais encore là, ou encore pourquoi je posais ce genre de questions. Je peux tout à fait, me lever, faire comme si de rien était et partir et pourtant, je suis là face à lui à me créer des problèmes que je n’aurais jamais eu si je n’avais pas été aussi curieuse.

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Isabel & Bonaventure

Bonaventure était loin de se douter de l’identité de la femme qui lui faisait face. Pour lui, elle était une simple inconnue, un visage vaguement aperçu dans la foule. En réalité, elle représentait un mystère qu’il prendrait plaisir à éclaircir. Voilà sa motivation. Sa nervosité, la façon dont elle avait à chercher ses mots comme si elle marchait sur des œufs, tout lui donnait envie d’en savoir plus. L’inconnue termina par tirer la chaise et s’asseoir en face de lui. Au moins, il n’avait plus à lever les yeux vers elle. Le métisse arqua un sourcil alors qu’elle reprenait la parole, d’un ton distant et automatique. Dans sa tête, pour une raison obscure, cela lui rappela son propre père qui par moment, s’exprimer de cette façon. « Je m’appelle Bonaventure » se présenta-t-il avec sympathie. Était-elle dans une confrérie ? Est-ce pour cela qu’elle l’abordait ? La Eliot House semblait clignoter au-dessus de sa tête sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. « Oui, il me semble t’avoir vu l’autre jour » acquiesça-t-il sans savoir où elle voulait en venir. Pitié, elle n’allait pas lui sortir qu’elle voulait le fréquenter ? Il avait déjà fort à faire avec les sentiments de Gaïa pour qu’une inconnue lui avoue qu’elle en pince pour lui. Enfin, ex-inconnue puisqu’elle s’appelait Isabel.

Il fronça les sourcils. Ce n’était pas lui qui l’intéressait mais son père. Bonaventure était habitué à ce genre de chose avec son père. Gideon Weasley était sénateur pour le partie démocrate et nombreux apprentis politiciens souhaitaient qu’il les aide à obtenir un stage. Isabel semblait en faire partie visiblement. « Pour le connaître, je le connais, il s’agit de mon père. Gideon Weasley. Pourquoi souhaites-tu savoir ça ? Si c’est pour que j’arrange un stage ou je ne sais quoi, je suis au regret de te dire que c’est pas dans mes habitudes » termina-t-il par dire en la fixant avec une certaine pointe de méfiance dans le regard. Bonaventure était très à cheval sur la famille et il avait tendance à se montrer un brin protecteur -surtout vis-à-vis de sa mère. « Ce n’est pas pour ça que tu es venue me parler n’est-ce pas ? » comprit-il. Isabel n’aurait pas été aussi nerveuse si cela avait été le cas. Les étudiants en sciences politiques respiraient l’assurance. Son esprit fonctionnait à plein régime à cet instant précis, comme si le journaliste en lui était en train d’assembler les pièces d’un puzzle qui lui échappait encore. Qui était Isabel ? Bonne question.

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Il semble se souvenir de moi, en même temps, comment ne pas me remarquer et surtout comment m’oublier. Bon, le fait de m’auto congratuler et de gonfler un peu plus mon égo ne va pas me sortir du merdier dans lequel je me suis fourrée mais ça ne veut pas dire que c’est mal de le faire de temps en temps. Il m’a dit s’appeler Bonaventure, vraiment ?

Il n’a pas vraiment une tête de « Bonaventure » mais peu importe, je ne suis pas là pour juger du fait que son prénom lui aille ou pas. Je lui posai donc mes questions, avec plus ou moins d’assurance et compte tenue de la situation, je pencherais pour le moins. Je remarque sa mine changé et je me dis que j’ai certainement touché un point, ce qu’il me confirme avec sa réponse.

Cet homme sur la photo, cet homme que j’ai croisé dans la rue et ce même homme qui a abandonné ma mère biologique quand elle est tombée enceinte de moi, c’est son père. Mon souffle se coupe l’espace d’une seconde, je ne suis pas du genre à perdre mes moyens et je suis une adepte, voire une accro du contrôle mais malgré tous les efforts que je fais pour ne rien laisser paraitre, je ne suis pas insensible à cette annonce.

Lui l’ignore encore cependant, c’est pourquoi il pense que je suis ici juste pour quémander un stage, franchement comme si ça me ressemblait, il m’a bien regardé ? Son père, mon géniteur était donc Sénateur, au moins il y a quelque chose qu’il n’a pas foiré étant donné qu’il n’a même pas été capable d’assumer sa coucherie. Quand je pense que ma mère biologique m’a laissé à ses employeurs, mes parents parce qu’elle n’avait pas les moyens alors que … monsieur est sénateur maintenant et on ne devient pas sénateur si on part de rien. Je ne plains pas cependant, j’adore mes parents et me laissé avec eux c’est certainement la chose la plus intelligente qu’elle ait pu faire.

L’inconn … Bonaventure, semble percuté sur le fait que je ne suis pas de celles qui viennent quémander pour un stage "Non, évidemment que non ce n’est pas la raison. Franchement, j’ai l’air d’avoir à demander si je veux un stage, ou même travailler ?". Je gardai un ton assez froid et distant et j’étais quand même un brin vexée par son affirmation précédente. Je soupire légèrement, c’était le moment, je sors la photo de la poche de ma veste avant de la poser sur la table, la poussant vers lui. "Je pense qu’on a pas mal en commun, Bonaventure."

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Isabel & Bonaventure

Bonaventure ne savait pas trop comment cerner Isabel. Celle-ci semblait passer par toute une palette d’émotions toutes aussi contradictoires les unes que les autres. Pourtant, elle restait maîtresse d’elle-même. Une habitude qu’il voyait souvent chez son père. En parlant de lui, elle termina par pousser une photo sur la table. En un seul coup d’œil, il reconnut son père en plus jeune. Ce n’était pas possible, insinuait-elle qu’il était son père ? Gideon Weasley n’aurait jamais forniquer avec une étudiante, il le savait, son père était bien trop droit là-dessus. Or, cette photo datait de quelques années -d’au moins une vingtaine d’années. Il le savait parce qu’il avait déjà vu des photos de cette époque. Sa mère lui en montrait souvent quand elle était nostalgique de la période entourant son adoption.

« Qu’est-ce que tu insinues ? »lui demanda-t-il dans un mélange de froideur et d’abattement. Ce n’était pas tous les jours qu’on découvrait la traîtrise de son père et que ce dernier tombait de ce fait, de son piédestal. Pire que tout, Bonaventure se surprit à avoir peur. Isabel, s’il avait bien compris était la fille biologique de son père. Or, lui, il n’était que son fils adoptif. Est-ce que les liens du sang seraient plus importants que les liens du cœur ? « Non, je sais très bien ce que tu insinues en fait. Tu lui ressembles beaucoup »marmonna-t-il en tapotant la photo du bout des doigts.

Le jeune homme prit le temps de la réflexion mais son cerveau refusait de se coordonner avec son cœur. Il n’arrivait pas à penser à quoique ce soit alors, il la dévisageait. Au final, il reprit la parole. « Qu’est-ce que tu veux ? Mes parents s’aiment et il est hors de question que tu viennes briser ma famille. Je ne sais pas ce que tu cherches Isabel mais si tes intentions sont belliqueuses, sache que tu devras d’abord me passer sur le corps » reprit-il avec presque du désespoir. Norah Weasley ne pourrait pas surmonter une telle épreuve. Stérile, elle n’avait pu donner d’enfant à son mari et Isabel était la preuve vivante qu’il l’avait trompé et pire, qu’une autre femme qu’elle lui avait donné un enfant. « Bon sang… C’est pas possible »murmura-t-il avec l’envie de prier pour qu’il se trompe, pour qu’elle ne soit pas sa demi-sœur. Peut-être faisait-il fausse route après tout ?!

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Je ne le quitte pas des yeux, je le détaille du regard, tente de deviner ses émotions essayant du mieux que je peux de ne pas laisser paraitre les miennes. Je pousse la photo vers lui, il s'agit de son père beaucoup plus jeune, ma mère adoptive me l'avait donné après ma première et ma seule visite près d'elle. Non pas que je veuille paraitre insensible mais j'ai préféré restreindre mes rapports avec elle tout simplement parce que je ne veux pas remuer le passé alors que ma famille me donne tout ce dont j'ai besoin et que je n'ai jamais ressenti son manque. Pourtant, cette partie orgueilleuse et fière avait du mal à accepter le fait que je puisse avoir un père qui n'en a simplement rien à foutre de moi.

Ce n'est pas un manque d'amour, juste que mon égo et ma fierté ont été touché. Bonaventure a visiblement du mal à encaisser la nouvelle, à ses mots, je soupire légèrement. "Qu'est ce que j'insinue selon toi ?", mon ton restait froid, protocolaire, neutre comme si j'étais insensible aux questionnements du jeune homme. Il semble avoir percuté et me le confirme en lui disant que je lui ressemble beaucoup trop "Vraiment ? Tu vois, ça je ne peux pas te le savoir puisque je ne le connais pas. La faute à qui selon toi ? Certainement pas de la mienne."

Oui, je savais que remuer le couteau dans le plaie n'étais pas gentil, mais voilà, je n’apprécies pas le fait d’être ignoré et c'est exactement ce que son père faisait. La preuve en est, il n'a rien remarqué la fois ou je l'ai croisé en ville, allez savoir s'il connait même mon existence.

Sa réaction m'étonne cependant, non pas que je m'attendais aux grandes retrouvailles et aux câlins et ... je ne sais trop quoi, de toutes les façons j'ai horreur de ça et les effusions ont tendances à me mettre mal à l'aise mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit autant sur la défensive. " Ce que je veux ..." la tentation de lui dire que je voulais juste lui annoncer que son père était un connard, cette remarque acerbe me brulait les lèvres et pourtant, miraculeusement je me suis retenue

"Je ne sais pas si tu m'as bien regardé mais je n'ai clairement pas besoin de l'argent de ton père et encore moins de son ... affection." J'appuie bien sur le "ton" puisque je ne le considère aucunement comme mon père et je le lui signifie bien.

Je soupire légèrement agacée par sa réaction, déjà que je pensais que venir lui parler était une mauvaise idée, j'en ai maintenant la confirmation " Alors redescend un peu et crois moi, si je voulais te passer sur le corps pour arriver à mes fins je ne serais pas en train de te parler, alors de grâce ne m'en donne pas l'envie".

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Isabel & Bonaventure

Isabel n'avait pas besoin de parler, Bonaventure s'en voulait de son comportement. Il se trouvait puéril et égoïste à cet instant précis même si son agressivité lui était dicté en partie par un réflexe de protection vis à vis de sa mère. Il n'était pas ainsi; Sauter à la gorge des autres, aboyer comme un chien de garde, ce n'était pas son genre mais poussé par sa peur d'être à nouveau rejeté par une personne aimée, il n'avait pas pu se refréner. "Je te présente mes excuses, je ne voulais pas me montrer agressif mais mes parents adoptifs sont toutes ma vie. J'ignore ce que tu penses de mon père. En fait, non. Tu dois te dire que c'est un connard mais ce n'est pas le cas. Il n'est pas le genre d'homme à tourner le dos à sa famille alors je suis sûr et certain qu'il ignore ton existence. Ne sois pas prompte à le juger aussi facilement" répondit Bonaventure qui ne pouvait envisager l'éventualité d'un abandon. Non, son père avait des défauts comme tout le monde mais Gideon Weasley n'était pas un lâche. Une petite voix lui souffla qu'il avait tout de même trompé sa femme alors qu'il le pensait fidèle. Non, l'adultère pouvait passer pas l'abandon. Son père n'était pas un lâche. "Mes parents ne peuvent pas avoir d'enfants enfin ma mère. C'est pour cela qu'ils m'ont adopté. Je ne peux pas croire que mon père, sachant qu'il avait un enfant biologique, l'aurait abandonné. Tu ne le connais pas comme je le connais... C'est tout bonnement impossible" reprit-il avant de se passer une main sur le visage.

Qu'attendait-elle de son père? Une reconnaissance? Des excuses? Isabel n'avait pas l'air d'être le genre de femme qui réclame beaucoup d'affection. Elle lui paraissait terriblement froide qu'il en devenait presque mal à l'aise -surtout vu le caractère personnel de leur conversation. "C'est une histoire de dingue ! J'ai toujours voulu avoir un frère ou une sœur mais pas comme ça... Si ma mère apprend que son mari l'a trompé... Par Allah, ça va être la troisième guerre mondiale à la maison" marmonna Bonaventure plus à lui-même qu'à Isabel. Elle était sa demi sœur. Il avait une sœur. Bon sang, il avait du mal à ingurgiter l'information. Une grimace de douleur tordit soudainement ses traits; Comme à chaque fois qu'il était stressé, sa douleur revenait. On appelait cela la douleur du membre fantôme. "Si tu veux le rencontrer, je te demande juste une chose : laisse moi lui parler, découvrir la vérité... et dans le cas où il ne connait pas ton existence, le préparer au choc. Ma mère ne doit en aucun cas le savoir. Tu dois certainement être en colère contre lui et je le comprends plus que tu ne l'imagines mais je veux juste épargner ma mère. Elle a toujours souffert de ne pas pouvoir enfanter alors si elle découvre la liaison de son mari et ton existence, elle en sera dévastée" plaida-t-il la cause de sa mère. Après tout si Isabel était venue lui parler, c'était bien parce qu’inconsciemment ou non, elle voulait parler à son père. "Est-ce que...enfin... tu veux bien me parler de toi?"

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Je repose mon dos sur le dossier de la chaise, garde les jambes croisées et mon regard sur Bonaventure, comme si je n'avais pas assez de tensions dans ma famille il fallait en plus que j'aille me chercher un demi frère jusqu'à lors inconnu. Je pousse un léger soupire, ses propos m'agacent, je n'aime pas me sentir attaquer cela m'oblige à riposter et je deviens peu appréciable quand je riposte, du moins, je deviens encore plus détestable que d'habitude. Il se décide à me présenter ses excuses, eh bien, ce n'est pas trop j'ai failli attendre.

Cependant, il ne pouvait pas juste s'excuser il fallait évidemment qu'il se fasse l'avocat du diable et qu'il défende son père, en même temps je n'allais pas lui en tenir rigueur j'aurais fait la même chose pour le mien."Tu vois, Bonaventure, je juge les gens par apport à ce que je sais d'eux et jusqu'à maintenant, je ne sais que deux choses concernant ton père"Je marque une pause avant de continuer, jaugeant l'état du jeune homme. "Premièrement il a visiblement trompé sa femme, ta mère et j'en suis la preuve incontestable. Ensuite, je ne le connais pas et j'ai été adopté par des gens qui ont les moyens de m'aider parce que ma mère biologique n'avait pas les moyens de m'élever. Alors tu m'excuseras mais le mot connard scintille dans ma tête comme les décos de noël quand je pense à lui."

Je me doute bien que ce que je lui dis ne doit pas lui plaire, mais je n'ai pas l'intention de lui passer de la pommade et encore moins de le ménager plus que je ne le fais déjà. Je masquais mes émotions autant que possible, il ne devait y avoir qu'une seule personne bouleversée à cette table et cette personne ne devait pas être moi. Je vois qu'il éprouve un besoin de protéger sa mère, c'est quelque chose que je peux comprendre, bon je n'allais pas m'apitoyer sur son sors non plus, il ne fallait pas pousser non plus mais je n'avais aucune envie de détruire sa famille. Déjà le but de faire ce genre de choses c'est d'avoir un intérêt quelconque et je n'en avais aucun et ensuite parce que j'en avais simplement pas envie. " Rassures toi, je ne vais pas débarquer chez toi et aller directement parler à tes parents. Bien que j'en ai les moyens, ça ne m’intéresse pas."

Enfin, il semblait s’intéresser à ma personne, attention sincère ou juste de la politesse de sa part ? J'étais dans l'incapacité de le deviner, je pousse un léger soupire et prend quelques secondes avant de répondre "Je suis née en Espagne et j'ai été adopté par un couple, des personnes riches et influentes et jusqu'au jour ou je t'ai croisé avec ta famille, j'ignorais ton existence."

Je ne voyais pas quoi lui dire d'autre, il disait avoir toujours voulu une sœur mais je pense que plus il me connaitra plus il aura envie de se barrer loin de moi. Je suis certainement loin de la sœur parfaite qu'il aurait voulu avoir "Et toi, parle moi de toi.

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Isabel & Bonaventure

« Je sais. Crois-moi, je le sais. Cela ne me fait pas grandement plaisir de savoir que mon père a trompé ma mère. Je sais qu’à cette époque, leur couple traversait une crise mais cela n’excuse en rien ce qu’il a fait. Je dis juste qu’il ne peut pas être responsable d’une chose qu’il ignorait même si… même si cela m’empêche pas de lui en vouloir »soupira Bonaventure. Il aurait tout donné pour remonter en arrière et envoyer balader Isabel. Elle ne se serait pas assise devant lui, ne lui aurait pas montré cette photo et ainsi, il aurait pu continuer de vivre sans porter un nouveau fardeau sur ses épaules. Que devait-il faire ? En parler à ses parents ? Risquer d’être la cause d’un divorce ? C’était trop lourd à porter pour lui. Il ne voulait pas être celui qui annoncerait à son père qu’il avait un enfant illégitime mais en même temps, qui pourrait le faire ? Isabel ? Vu l’opinion qu’elle avait de leur père, cela risquait de mal se terminer. Non, c’était à lui de prendre les devants.

« Merci. Je sais que tu dois certainement t’en moquer mais je te remercie de ne pas débarquer dans leur vie comme un bulldozer » la remercia-t-il même si elle n’en avait cure. Isabel ne lui donnait pas trop l’image d’une femme sentimentale mais qu’importe, il ne changerait pas sa façon d’être pour elle bien qu’il mourrait d’en savoir plus à son sujet. D’ailleurs, il ne tarda pas à se laisser pousser par la curiosité et lui demander qu’elle lui parle d’elle. Isabel resta succincte dans ses propos, n’étanchant qu’à moitié sa soif d’en savoir plus. « Je suis né en Namibie et les Weasley m’ont adopté quand j’avais quatre mois. J’ai toujours vécu avec eux à Washington. Je suis des études de journalisme et de sport au grand dam de mon père qui aimerait que je me lance dans la politique mais ce n’est franchement pas mon truc. Sinon quoi dire d’autres, je suis à Harvard depuis mes dix-huit ans et j’ai intégré la Quincy House. Je fais du sport au niveau national en catégorie handisport » lâcha-t-il sans trop faire gaffe à tout ce qu’il disait. Les mots sortaient par eux-mêmes tandis qu’il n’arrêtait pas de la regarder. Sa demi-sœur. « Tu as quel âge ? »demanda-t-il soudainement pour savoir s’il était plus vieux ou plus jeune qu’elle. Certes, ils étaient loin d’avoir une relation fraternelle mais peut-être qu’à force de se connaitre, ils pourraient former une famille un peu spéciale.

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