nemo + little steps

Ces derniers temps, ma vie avait pris un train normal. Contrairement à avant, je n’avais plus de hauts et des bas, juste des hauts. J’espérais que cela reste ainsi pour un long moment. Après les obstacles que j’avais dû surmonter ces derniers mois, un peu de calme était ce qu’il me fallait. Je devais toujours m’occuper des merdes de ma famille, du retour de ma soeur dans ma vie, et surtout de mes études. J’avais la semaine prochaine une nouvelle réunion pour une association de ma mère. Malgré que ma mère pouvait voyager, a présent, je m’occupais des affaires sur ce côté-ci de l’océan. Je me rendais au centre commercial pour aller chercher un nouveau costume que j’avais commandé. Garant ma voiture dans le parking sous-terrain, je me dirigeais vers l’ascenseur, ne remarquant pas qu’il y avait déjà quelqu’un dedans.

T'avais l'impression d'avoir été un peu à part ses derniers temps, d'être devenu complètement paumé par rapport à la vie Harvardienne et celle de Boston. Pour le coup, tu ne t'étais renseigné sur rien, et t'avais même raté la soirée d'Halloween que tu avais au départ tant voulu participer, surtout dans la forêt de Salem. T'étais rentré récemment sur Cambridge, ayant passé les quelques dernières semaines imprévues à Monaco aux côtés de ta famille après que ton père t'ai appelé pour te dire que ta petite sœur de moins d'un an avait dû être hospitalisé. Déjà que tu ne voyais pas beaucoup les jumeaux à cause de tes études ici, ça te faisait encore plus de mal lorsque tu apprenais que certaines choses n'allaient pas mais que tu n'étais pas près d'eux. Et maintenant tu tentais de reprendre le rythme de tes études, des révisions, alors que l'Ivy League commençait. Ce jour-là, t'avais pris ta belle Maserati direction le CambridgeSide, histoire d'acheter les quelques livres qu'il te manquait, et de commencer les emplettes pour Noël, tant qu'à faire. Une fois garé, tu entrais dans l'ascenseur, ne comptant pas rester dans le sous-terrain, et tu appuyais sur le bouton, quelques secondes avant qu'une autre personne te rejoigne. Les portes se fermaient, et grâce au miroir du fond, tu pu reconnaître assez facilement qui était la personne qui partageait cet ascenseur avec toi. T'avais envie de rire, parce que merde, le destin jouait une nouvelle fois avec toi. « On ne dit pas bonjour ? La politesse se perd. » Tu le saluais, dans un faux soupir.

Ces derniers temps, j’avais décidais de moins m’investir dans la vie d’étudiants. Puis de toute façon, tous ces trucs culcul des confréries ne me disaient absolument rien. J’avais pas envie d’aller participer à leur soirée, ou autre chose. Je suis bien comme je suis, dans mon coin, à secrètement me battre pour leur destruction. Bien sure, personne n’était au courant de cela, et il fallait que ça reste ainsi. De toute façon, Nemesis n’était pas mon inquiétude pour le moment. Je me devais d’aller récupérer mon costume, et puis de continuer d’étudier, et de faire les présentations que j’avais à faire. J’adore ce que je faisais avec ma mère. Toute fois, j’aimerai que cela ne se passe pas tout en même. C’était peut-être trop demander. Je n’avais même pas fait attention qu’il se trouvait quelqu’un d’autre dans l’ascenseur, bien trop préoccupé à lire mes e-mails sur mon téléphone. C’était seulement en entendant une voix que je décidais enfin de me retourner. Nemo. Quel joie ! Je n’avais rien contre lui, plus comme avant. Il ne pouvait pas me pardonner, chose normal et que je pouvais très bien comprendre. Cependant, n’était-il pas possible de faire comme avant, comme si vous ne vous connaissiez pas? « Je ne t’avais pas vu. Je te demande mon pardon. » Lui répondis-je sur un ton amiable.

Tu ne savais pas comment te comporter devant lui. C'était peut-être de ta faute, après tout, tu avais appris à devenir rancunier avec les années, et les blessures du passé continuait toujours à te hanter, comme si tu faisais tout pour ne pas te laisser aller, pour ne pas redevenir le mec « trop bon, trop con », le mec trop gentil qui finissait par se faire marcher dessus. Plus jeune, quand tu commençais à ressentir des choses nouvelles au niveau des sentiments, au niveau de ton corps, quand t'étais largué parce qu'on t'avait jamais appris que tu pouvais être attiré par des personnes du même sexe et qu’apparemment c'était le genre d'informations que beaucoup préféraient gardé pour eux sans que tu ne comprennes au départ pourquoi, t'as beaucoup été déçu par les amitiés que tu entretenaient avec certains. T'avais des amis comme Andy ou Xaver, en qui t'avais confiance, et qui se sont comportés comme des grosses merdes – et ça, ton cerveau décidait que tu valais bien mieux que de tout oublier. « C'est vrai que j'suis tellement invisible. » Tu répondais dans un faux petit sourire, parce que bon, t'étais quand même grand comme mec, même si t'étais pas trop imposant niveau carrure. Enfin, là n'était même pas la question au fond, tu cherchais juste un moyen d'avoir encore une chose à lui reprocher. Tu reposais ton regard sur les grandes portes de métal, quand d'un seul coup les lumières vacillaient un instant, puis redevenaient constante, mais bien plus tamisée qu'au départ. Tu fronçais les sourcils, avançant d'un petit pas. « C'est quoi encore ce bordel ? » Tu murmurais entre tes dents.

J’ai toujours été du genre absent de mon environnement, bien souvent rempli de paparazzi furieux qui voulait une image scoop de moi. Il y en avait rarement. Contrairement à certains de mes confrères si on pouvait les appeler comme cela, ou ma soeur, j’aimais garder un profil bas, et ne pas me mettre à la vue de tout le monde. Ma vie privée était la mienne, et ne regardait que moi. C’est donc pour cela, que je ne faisais pas beaucoup attention à mon entourage, aux gens autour de moi, et c’était peut-être un défaut. Je ferais plus attention la prochaine fois, vu que monsieur le prince monégasque se trouvait vexé. Je ne l’avais pas fais exprès, mais j’imagine que notre passé ne rendait pas la tache facile. « Ecoute je me suis excusé ! Qu’est-ce que tu veux encore? » Nemo avait eue clair par rapport à notre relation, à ce que je lui avais fais, et moi, j’avais fais que ce j’avais à faire. Je m’étais excusé, à lui dire d’en faire ce qu’il voulait. Ce genre d’histoires et comportements de gamins me faisaient vraiment chier. J’avais autre chose à faire que de passer mon temps avec cela, et surtout j’avais d’autres chats à fouetter. Je reportais mon attention sur le nombre d’étages, espérant arriver bientôt au centre commercial. Cependant, il semblait que le destin avait choisi autrement. Soudain, l’ascenseur s’arrêta net, avec les lumières qui vacillaient. J’appuyais sur le bouton pour voir si quelque chose se passait, et rien. Je soupirais. « Je crois qu’il a eu une panne ! » Il ne manquait plus que cela.

« Ecoute je me suis excusé ! Qu'est-ce que tu veux encore ? » T'attendais peut-être la lune. T'attendais peut-être qu'il te rende vos jeunes années, avec une meilleure version de lui, moins con et souteneur de ses amis en général. T'attendais peut-être que rien de tout ça ne soit vraiment arrivé. T'attendais que des choses qu'il ne pouvait pas te donner, et que t'espérais pourtant en le sachant parfaitement. Comme une carapace écorchée que tu t'étais revêtu pour te protéger face aux poids des mots et des préjugés. Pour éviter que les mêmes personnes te refassent du mal, encore une fois. Néanmoins, ce n'est pas ce que tu lui sortais non, et tu te contentais d'hausser tes épaules tel un branleur, secouant doucement ton visage souriant. « Teeeellement de choses. J'suis un gars compliqué vois-tu. » Ce qui en soit n'était pas totalement vrai – mais n'était pas totalement faux non plus. En fait, t'étais plus ou moins chiant, plus ou moins difficile, plus ou moins sympathique selon la situation. Comme beaucoup d'humains sur terre. Puis l'ascenseur s'arrêta. Bruit sourd, jeux de lumière, tout était là pour te faire flipper et t'indiquer que ce n'était pas quelque chose d'habituel ni de normal qu'il se passait là. Tu jurais, et tu voyais Xaver qui tentait d'appuyer sur un bouton, vous savez, celui qui était censé vous aider en cas de problème. Mais apparement il n'y avait rien, pas de tonalité, personne qui ne répondait. L'étudiant supposait une panne, et tu commençais un petit peu à stresser, sortant ton téléphone portable pour voir s'il pouvait t'aider, si tu pouvais appeler quelqu'un. Tu grognais de frustration. « Et j'ai pas d'putain de réseau... » Tu avouais, lançant un regard noir sur la petite machine, comme elle était la cause de tous les malheurs qui s'abattaient sur toi. Tu relevais ton visage, posant tes yeux sur le brun. « On fait comment maint'nant ? » Faites que Xaver ai toutes les réponses à tes interrogations.

J’étais au courant que si ma relation avec Nemo était où elle était aujourd’hui, c’était entièrement de ma faute. Je ne savais pas ce que je pourrais faire de plus pour lui demander mon pardon. Certes, mes paroles ne pouvaient pas pardonner mes actes, et mes actes ne pourront jamais repentir le mal que je lui avais fais enduré. Je ne savais pas comment je pourrais réparer mes fautes. Je lui avais demandé pardon, je m’étais excusé. Que pouvais-je bien faire de plus? Je ne demandais pas à Nemo d’oublier ce que je lui avais fait, mais de me pardonner, et de pouvoir commencer une nouvelle amitié, un nouveau chapitre. Est-ce qu’il serait possible de laisser le passé derrière nous? Aucune idée, Nemo ne semblait pas super enclin à interagir avec moi de manière positive, remuant le couteau dans le plaie si on pouvait le dire. De toute façon, qu’importe les raisons qui faisaient que Nemo était désagréable, nous nous retrouvions coincés ensemble dans un ascenseur. « Il n’y a jamais de réseau dans un ascenseur. » Bonjour la physique? Je crois, ce n’était pas ma matière. Je continuais d’appuyer sur le bouton pour appeler de l’aide, en espérant que quelqu’un ne réponde. Pourtant, ça sonne et sonne et sonne sans une réponse. « J’en sais rien ! Attendre que quelqu’un réponde à ce truc ! » Fis-je en appuyant encore une fois sur le bouton.

Putain d'ascenseur. Espèce de traître. Déjà que tu n'aimais pas trop les utiliser, ayant toujours eu un peu d'appréhension à ce qu'il te lâche entre les doigts, qu'il se bloque et que tu meurs dans une crise de panique dévastatrice, mais voilà qu'il avait décidé d'être drôle, d'être taquin, ce machiavélique connard, et qu'il te faisait endurer ce moment stressant en compagnie de Xaver, que tu n'avais plus vu depuis qu'il s'était invité chez toi, ce qui remontait au moins à janvier dernier. Génial, tu adorais quand la vie s'amusait à tes dépends à te jouer ce genre de petits tours. Par mécanisme t'avais déjà ton regard noir pointé sur lui lorsqu'il te sortait qu'il n'y avait jamais de réseau dans un ascenseur, et tu finissais par façonner un grand sourire hypocrite sur ton visage, pour lui répondre. « Excuse-moi l'génie, je préfère toujours vérifier. » Tu arrachais ensuite tes yeux de sa figure, ta jambe se mettant à trembler d’anxiété devant l'absence de réponse du bouton d'aide. Xaver commençait lui aussi à s'énerver devant ta pourtant assez simple question, et tu soupirais, frottant ton visage de tes mains. « On va mourir... Oh putain on va mourir ici. » Tu murmurais, essayant de rester calme pour une histoire d'oxygène à partager, sans immenses résultats.

Je n’avais pas besoin de cela, être coincé dans un ascenseur. J’avais autre chose à faire que d’être ici à attendre que le putain de parlofone fonctionne ou que quelqu’un nous entendent. Fallait bien sure aussi que cela soit un jour où je ne sors pas avec Max. Juste une petite excursion au centre commercial pour aller chercher un costume. J’essayais de rester calme, de ne pas me laisser avoir par les piques de Nemo. Après tout, il avait toutes les raisons de me détester, de m’en vouloir avec ce que je lui avais fait subir. Seulement, est-ce que c’était vraiment le moment de nous taper dessus, pour des histoires puéril en plus de cela? Je ne pense pas et j’évitais à tout prix de perdre mon sang froid. Je n’étais pas claustrophobe, un point positif dans cette situation. Je me retournais vers lui après avoir encore une fois appuyé sur le bouton d’urgences. « On va pas mourir. Tu as rendez-vous avec quelqu’un? Enfin quelqu’un va s’inquiéter si tu n’arrives pas? » Histoire de voir si cette personne ne pouvait pas appeler les pompiers pour nous faire sortir.

C'était angoissant l'ascenseur, encore plus lorsqu'on se retrouvait coincé à l'intérieur. Tu devrais peut-être t'estimer heureux au fond, après tout tu étais en compagnie d'un homme et tu n'avais pas à subir cette épreuve avec une solitude pesante. Mais le mauvais côté, c'était toujours la personne. Tu te serais sûrement mieux senti avec un inconnu. Xaver te posait d'ailleurs une question après un « on va pas mourir » tout de même pas très rassurant, et tu réfléchissais, haussant tes épaules tout en secouant ton visage négativement, comme déboussolé et ne sachant pas vraiment quoi ressentir, quoi penser, l'esprit brouillé. « N-non. Enfin j'ai des potes mais j'ai pas d'rendez-vous prévu avec eux dans l’immédiat. » Peut-être bien que ton petit-ami finirait par s'inquiéter et appeler les secours si jamais il n'arrivait pas à te joindre durant une période de temps un petit peu trop longue, mais tu ne pouvais même pas lui dire ça puisque votre relation était récente et secrète, pour un soucis d'image de ta part. « Et toi ? » Tu demandais, même si techniquement, s'il te posait la question... C'est que de son côté il n'allait pas pouvoir aider.