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Coffee time (Feldt)

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 Feldt était de bons conseils et j’avoue que ce premier noël avec Brynn me stressait un peu. C’était une princesse quoi. Et comme la rouquine avait fréquenté un prince, il était doublement plus sage d’écouter ce qu’elle pouvait me dire. Elle approuva l’idée du consommable, soulignant que si c’était une activité ensemble, ça serait en plus l’occasion de se rapprocher. « Je me dis qu’un cours de cuisine tous les deux avec un prof célèbre ça pourrait être drôle… » Il ne faudrait pas non plus qu’elle se vexe. « Elle sait pas trop cuisiner, c’est même plutôt une cata, j’suis pas un cordon bleu non plus, donc ça pourrait être drôle et utile… Mais je ne veux pas qu’elle croit que je critique ses compétences culinaires tu vois ? » En même temps, Brynn jouait les susceptibles mais ça ne m’avait jamais empêché de la taquiner jusqu’à présent. Peut être que vu le tournant que prenait notre relation désormais, j’étais un peu plus stressé à l’idée d’entacher son égo… « Tu lui offrais quoi comme truc toi à Elios quand vous étiez ensemble ? » Je savais qu’elle aimait pas parler de lui, mais là ce n’était pas une question directement ciblée sur leur relation donc j’espérais ne pas être trop maladroit en la lui posant. Finalement, on parla de son célibat et de la difficulté à se remettre en couple en tant que parent célibataire.  « Mais non Feldt, arrête t’es une fille géniale, tu trouveras… T’as juste besoin de reprendre confiance en toi. » Et pour moi qui savais, ou du moins qui devinais ce qui s’était produit pour elle lors des agressions, c’était plus qu’important que mon amie prenne son temps et ne précipite pas les choses. Puis de toute façon, elle était mariée, voilà ma conclusion sur note d’humour qui la fit retrouver le sourire. « J’suis content aussi, même si je me suis pris la grosse claque au billard de ma vie ce jour là. » rigolai-je en y repensant. Un nouveau café nous fut servi alors qu’on abordait le sujet Briony. Je bus une gorgée de ma tasse après avoir soufflé un instant sur le liquide fumant, écoutant Feldt me confier combien c’était compliqué et long avec Briony, mais que ça allait mieux. « Qu’est-ce qui s’était passé ? » demandai-je avant d’ajouter : « Enfin si c’est pas indiscret… » Elle avait quand même eu le prix du plus gros clash de l’année, ou truc du genre, merci CS… Alors ça devait être sérieux…
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Je n’en revenais pas que je donnais des conseils à Priape pour sa relation avec Brynn. Je n’étais vraiment pas connue pour mes relations extraordinaires. Mon couple avec Wyatt avait été la pire des catastrophes, et avec Elios, mieux ne valait pas en parler, les cicatrices ne s’étaient toujours pas refermées. Pourtant, je pense que le fait que j’ai vu plein de couples se casser pour des histoires ridicules, je pouvais dire ce que je pensais. « Je pense pas, puis si tu ne sais pas cuisiner non plus, tu ne vas pas te pavaner devant elle. Cuisiner ensemble c’est fun en plus ! » J’avais jamais fait avec Elios, puis qu’est-ce qu’on avait vraiment fait ensemble en tant que couple. Aller à un bal ensemble, puis un gala organisé par ses parents. « Des enfants ! » M’exclamais-je à Priape quand il me demandait ce que j’avais offert à Elios quand nous étions ensemble. Je regardais ma tasse, repensant à la période où Elios et moi étions un couple, deux misérables mois, dont un passé à l’hôpital à cause de l’épidémie. « Pour être honnête, nous n’avions pas été en couple très longtemps. Nous nous sommes mis ensemble un peu autour de Noël, on prenait nos enfants comme nos cadeaux. C’était le plus beau cadeau qu’il avait pu me faire, et celui que j’avais pu lui faire. Je n’avais pas besoin de plus que les jumeaux et lui dans ma vie. Après, il y a eu l’épidémie et j’avais été touché dans les premières vagues, donc nous nous sommes pas beaucoup vu. J’ai dû partir au Japon après, régler certains problèmes. J’ai eu mon accident, et une fois réveillée, il avait disparu comme cela, sans un mot. » C’était la première fois que je parlais de ce qu’il s’était passé à mon réveil il y a plus d’un an et demi. « Je me suis sentie tellement trahi…je…je crois que c’est mieux si j’arrête d’en parler… » Je ne voulais pas déprimer Priape avec mes histoires de coeurs cassées. Je sourirais à la remarque de Priape que je prenais comme un compliment. Reprendre confiance en moi était une phrase que j’entendais sans celle, comme si c’était le must absolu. Cependant, les gens ne réalisaient pas que dire était plus facile que faire. Je me remémorais ma première soirée avec Priape dans ce bar et cette table de billiard. « Ouais, je te dirais que je suis désolée, mais ce n’est pas le cas ! » Gagner au billiard alors que je n’y avais jamais joué, comment ne pas être fière de soi ! Je regardais Priape boire son café, alors que je fis une liste intérieur de tout ce qu’il s’était passé avec Briony. La liste était sans fin, et je savais qu’elle allait continuer de s’agrandir. « Certains choix ont été fait de chaque côté qui font que ce n’est plus la même chose que c’était. J’aime Briony, vraiment, mais il y a des choses qui ont été dites que je ne pourrais pas oublier, même si je lui ai pardonné pour le moment… » Style prendre la défense de son mec qui m’a tabassé à mort, ou alors m’insulter de mauvaise mère. Ouais, elle avait le don de faire des choix magistrales la petite Briony.
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 « Ca va finir en bataille de farine nous connaissant ouais… » me marrai-je en imaginant très bien la scène. Mon esprit taquin versus la tendance chieuse et moqueuse de la demoiselle, ça risquait de donner un cours mouvementé. Fun c’était le mot. Feldt m’arracha un petit sourire quand elle évoqua le cadeau qu’elle avait offert à Elios : des enfants. « Le plus beau des cadeaux… » La grossesse, l’accouchement, des épreuves qu’une femme traversait pour donner la vie, tout ce qu’un homme n’avait pas à subir, donc oui c’était un cadeau. C’était pour cela qu’il fallait toujours respecter les femmes. Après cette réponse spontanée et qui m’avait fait sourire, mon sérieux revint quand la rouquine reprit la parole. Elle se confia un peu plus sur sa relation avec le prince, comment s’étaient passées les choses entre eux. Une histoire brève apparemment. Elle était vite tombée enceinte des jumeaux, puis il y avait eu l’épidémie. Je m’en rappelais très bien, j’avais moi même fait parti des malades, dans la dernière vague, celle la moins gravement touchée. Puis elle était partie, avait eu un accident et à son réveil, plus d’Elios. Pas un mot. Pas une explication. Je déglutis difficilement en entendant cela, imaginant très bien la détresse que mon amie avait du ressentir alors, enceinte, abandonnée. Trahie, ce fut le mot qu’elle utilisa. Sa voix trembla et elle conclut qu’il valait mieux qu’elle arrête d’en parler. Ma main se glissa dans la sienne un instant, petit geste instinctif alors que mon regard se plongeait dans le sien. « Hey… Te sens pas forcée si tu préfères arrêter on en parle plus… » Je m’en voulais un peu d’avoir posé de nouveau une question sur son ex, en aucun cas mon but n’était de rouvrir les blessures de la jeune femme. C’était que je tenais de plus en plus à elle, j’avais envie d’en découvrir plus sur sa vie, les bons comme les mauvais côtés. On reparla d’ailleurs de notre toute première soirée et de ma tôle au billard. « Un jour j’aurais ma vengeance jeune fille. » promis-je en riant avant de reprendre un peu de mon café. Briony et Feldt avaient un passé compliqué, leur amitié avait été mouvementé apparemment. « Le principal c’est que ça aille mieux entre vous à présent. »
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« Ça sera plus drôle comme ça, bataille de farine et tout. » Je n’avais jamais fait cela, un cours de cuisine, ou cuisiner avec quelqu’un outre que mes enfants. Cela finissait souvent en bataille entre Gaïa et Hermès, résultant en moi qui devait tout laver et ranger. Mes enfants étaient mon tout, mon bonheur, tout ce qu’il me restait encore. Le fait que j’avais eu une grossesse et un accouchement difficile resserraient certainement mon lien avec mes enfants. Je les aimais plus que tout, je ne voyais pas vivre sans eux. Elios avait été celui qui m’avait offert toute cette vie, cette possibilité d’avoir une famille. Il y a deux ans, j’avais rêvé d’une famille unie entre nous, que je serais toujours aux cotés du prince italien. Aujourd’hui, je m’étais faite à l’idée que ce que j’avais pu vouloir dans le passé, je ne l’aurais plus aujourd’hui. C’était peut-être un mal pour un bien. J’allais trouver quelqu’un qui sera acceptant de ma situation avec les enfants, ainsi que ma peur. Je ne pouvais qu’attendre, et parler avec Priape. Il y avait ce lien qui nous unissait, indescriptible. Je ne m’étais jamais confiée à quelqu’un sur ce qu’Elios m’avait fait subir, comment je me suis sentie après que je m’étais réveillée avec un coté paralysé et aucun signe du père de mes enfants. Priape vient glisser sa main sur la mienne. En temps normal, j’aurais retiré ma main instinctivement. Je ne l’avais pas fait ici, car j’avais confiance en Priape, qu’il ne me fera pas de mal. « Ça fait mal…Je lui ai fais confiance…Et il a tout détruit…C’était juste… » Je secouais la tête, retenant mes larmes et me sortant les idées de la tête. Penser à Elios faisait mal. Je lui avait fais confiance, j’avais accepté de garder les jumeaux alors que je ne connaissais rien de lui. J’avais mis ma vie entre ses mains quand ma relation avec mes meilleurs amis se détérioraient, et il avait tout pris par la suite, me laissant avec un coeur vide et en morceaux. Je rigolais un peu alors que Priape parlait de vengeance pour la partie de billiard. « Faut pas trop espérer ! » Dis-je avec un grand sourire. J’apportais une nouvelle fois la tasse à mes lèvres. « Oui, on verra bien combien de temps cela va tenir. » Avec Briony, on ne pouvait jamais savoir.
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 Voilà, l’idée cours de cuisine semblait adopter par la rouquine qui soulignait que ça promettait d’être drôle. Au pire, si le cadeau ne plaisait pas à la blondinette, je savais très bien qui je pourrais emmener pour cette petite séance culinaire. Sa relation avec son ex avait été bien différente, et c’est avec une certaine émotion qu’elle me raconta un peu comment s’étaient passées les choses entre eux. Je vins glisser ma main sur la sienne, petit geste de pas grand chose mais j’étais difficilement capable de rester insensible devant mon interlocutrice qui semblait vraiment touchée d’en parler. Je m’en voulais presque d’avoir osé la questionner là dessus, sur ce garçon qui lui avait pris tant, qui lui avait tellement fait de mal… Mais d’un autre côté, c’était aussi cela qui me permettait de mieux la comprendre, de mieux appréhender les réactions de mon amie, sa tendance à être si secrète et si introvertie quand il s’agissait de parler d’elle… Tout prenait un peu plus de sens désormais, c’était un peu comme une carapace qu’elle s’était forgée. Quand je vis les larmes se former dans ses yeux humides mais refuser d’en sortir, je proposai : « Si tu veux on finit notre café et on va prendre un peu l’air dehors ? » Elle se retenait, elle ne voulait pas craquer devant moi et je ne voulais pas non plus la pousser dans ses retranchements d’où cette proposition. Et puis on parla plus légèrement de notre toute première rencontre, de la fameuse partie de billard et de la victoire écrasante de la demoiselle. « Je te donne rendez vous quand tu veux pour ça ma belle… » Ma revanche au billard, dont elle semblait douter… Peut être que je ne devrais pas trop m’avancer non plus, je n’avais vraiment pas été brillant ce soir là en tout cas… On aborda ensuite son amitié avec Briony en terminant mon café. « En tout cas, elle a l’air d’avoir un sacré tempérament ta copine. » J’avais pu le constater lors de notre courte entrevue.
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Nous nous étions mis d’accord que le cours de cuisine était le meilleur cadeau possible. Il y avait aussi les cours de danse, mais commencer avec la cuisine, c’était mieux, cela mettait une meilleure ambiance et tout. Le cadeau pour Brynn était donc reglé, et Priape allait surement se mettre une jolie fille dans la poche. Si c’est pas génial. J’étais heureuse pour lui, qu’il ait trouvé quelqu’un avec qui partager Noël et sa magie. J’essayais de ne pas penser aux bons souvenirs avec Elios, car par la suite, il y avait tous les mauvais qui s’emparaient de moi. J’essayais de rester forte face à Priape, face au publique qui nous regardait, ce couple fraichement marié. Je détestais pleurer, alors pleurer en publique n’était même pas une question. Je regardais nos mains, me donnant courage à la pensée que je n’étais plus seule. Aujourd’hui, j’avais des amis, et pas juste mes amis cassés, des amis sur qui je pouvais compter, en qui je pouvais me confier quand cela n’allait pas. J’hochais la tête en guise de réponse, ne voulant plus rester aux yeux de tous. Je reprenais ma force, me concentrant sur des souvenirs joyeux de notre premier rencontre. « Après les vacances alors ! » Non parce que moi j’ai un emploi du temps de ministre, c’était pas très facile de trouver le temps pour toi. « Ah ça, oui, elle a un sacrée tempérament. » Briony, c’était pas Briony sans sa…sa quoi…même pas possible de la décrire.
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Je plongeai mes lèvres dans mon deuxième café, alors que du sérieux nous voilà lancés sur un sujet plus léger à savoir le billard et notre toute première rencontre. Qui aurait cru que la petite rouquine aux talents insoupçonnés en la matière finirait par devenir une véritable amie ? Comme quoi, même dans des soirées lambda dans un bar, on pouvait faire de jolies rencontres. Je réclamais quand même ma revanche, qu’elle me promit après les vacances. « Je suis prêt moi, donc j’attends ton sms. » Prêt à me faire massacrer oui. Peut être que d’ici janvier j’avais le temps de m’entrainer ? Y’avait aucune close qui me l’interdisait en tout cas. Je l’avais ensuite questionné sur sa meilleure amie. Pour le moment, la colère de la brune à mon égard s’était apaisée. Elle avait vu que malgré ma bêtise de l’embrasser, je tenais véritablement à Brynn et que j’escomptais vraiment construire quelque chose avec la demoiselle. Peut être que dans quelques mois, la colère de la brunette ferait son come back, vu la fin tragique vers laquelle nous nous dirigions sans le savoir Brynn et moi. Mais pour l’heure, c’était bien décidé à lui offrir un beau cadeau de noël, ce cours de cuisine qu’on avait évoqué, et donc plein d’optimisme que j’abordais les choses. Et comme j’avais bien plombé l’ambiance entre Feldt et moi à force de creuser dans les sujets sensibles, je tâchais de me rattraper en proposant : « Ca te dit qu’on bouge et qu’on aille trainer dans les boutiques un peu ? » Histoire de bouger, de se changer les idées et de finir l’après midi tous les deux.

HJ : on ellipse en disant qu'ils vont se balader si ça te va comme ça ? Coffee time (Feldt) - Page 3 3850463188
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Je détestais parler d’Elios, de ce qu’il m’avait fait enduré. Cet homme était un connard absolu, et je ne voulais plus rien avoir avec lui. Que nous changions de discussions me faisait du bien. Je n’aimais pas remuer sur le passé, ou les blessures encore ouvertes. Est-ce que j’allais vraiment pouvoir le mettre derrière moi? Nous étions dans un sens lié à jamais, et pourtant, je voulais absolument me défaire de ses liens. Je m’étais mes pensées sur mon ex de cote, préférant me concentrer sur ma partie de revanche avec Priape. J’étais sûre que cette fois-ci, je n’aurais pas la chance du débutant, et que j’allais perdre face au dunster. Je finissais alors rapidement mon café avant de sortir du café. Il ne faisait pas encore trop froid, alors me balader était parfait. Nous marchions le long des rues de Cambridge. Continuant de parler de tout et de rien avant de finalement se séparer après avoir passé l'apres-midi ensemble.
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