Coffee time (Feldt)

Malgré que la bague soit fausse, je ne pouvais m’empêcher de l’admirer et de sourire de niaiserie. Elle était belle, et le geste de Priape me touchait énormément. Cela me redonnait un peu confiance en moi. Je l’avais perdu après mon viol, et je ne la retrouvais pas cette confiance en moi, cette assurance que j’avais dans le passé. Je me sentais toujours faible, dégoutante et je n’étais pas sure que j’arriverai a faire confiance à nouveau à quelqu’un pour se genre de chose. Je me contentais donc de rester dans mon coin, avec mes amis, ceux en qui j’avais une confiance quasiment parfaite. « C’est vrai, qu’on n’y voit que du faux. Elle est magnifique. » Cette bague, je la chérirai pour de vrai, je l’exhiberai dans mon appartement, sans une vitrine avec un petit mot pour montrer à tout le monde à quel point elle était magnifique. Trêve de plaisanterie, j’étais en pleine discussion avec Priape, un peu à sens unique. « Je suis désolée. Tu m’invites pour un café, tu m’offres une bague, et moi, je suis là avec mon humeur maussade à gâcher ce joli moment. » Il y avait tellement de choses qui se passaient en ce moment, qui trottaient dans ma tête, que j’en perdais la raison. « Oui, on part près de West Shokan, avec ma soeur et mes jumeaux dans un chalet qui appartient à leur grand-père. J’y allais souvent durant mon adolescence. C’est sympa, c’est calme. Je pense que ça va me faire du bien de quitter un peu Boston. » Bizarrement, partir me faisait du bien, mais je revenais toujours ici.

 Je souriais en observant mon amie et son nouveau bijou. C’était un petit truc, pas grand chose, un délire entre nous mais si en soit ça permettait de lui faire retrouver le sourire, j’étais content de mon coup. Cela dit, quand la discussion revira au sérieux, Feldt se referma un peu comme une huitre et quand je lui fis remarquer son manque de loquacité, elle s’excusa. « T’inquiète, t’as dit oui alors ça reste le plus beau jour de ma vie… » Petite note d’humour à nouveau, histoire qu’elle ne se sente pas piégée ou comme dans un interrogatoire. Je m’inquiétais pour elle et son moral mais j’étais pas là pour la mettre mal à l’aise avec mes questions. Elle me parla donc de ses futures vacances, sujet nettement moins tendu que le come back de son ex. « West Shokan ? Je ne connais pas. » Je l’écoutais alors m’en parler, me dire qu’elle s’y rendait en effet avec ses enfants, sa sœur, et là je pus m’empêcher de noter intérieurement que ce bol d’air ferait par la même occasion un grand bien à Alaska, et ils se rendaient tous dans le chalet de son grand père. « Tu m’enverras des photos ? Ca me fera voyager par procuration. » réclamai-je avec un petit sourire. Et puis je voulais avoir aussi des nouvelles d’elle, être sûr que ce petit break là bas lui était bénéfique.

(Invité)