FB + i'm gonna be there for you no matter what

Ça me fendait le coeur de voir Briony dans cet état. Elle ne le méritait tellement pas. C’était injuste. Le monde était rempli d’injustice qui rendait le monde vile et plein d’horreur. Personne ne méritait ce que nous avions vécu, et qu’importe qui dirait qu’une femme le cherchait, je lui en mettrai bien une dans la gueule. J’ai jamais demandé à me faire violer, et je sais que ce n’est pas le cas de Briony non plus. Je savais que seul le temps pourrait nous guérir, et pourtant, je savais qu’il y avait rien à faire. J’aimerai tellement pouvoir faire plus pour ma meilleure amie. J’étais à bout de solution. Je continuais de tenir ses mains, les caressant doucement avec mon pouce. « Non. T’es pas cette fille. T’es une fille douce, aimante, qui est là pour ses amis. Tu l’as pas cherché. Je veux pas que tu penses cela. » Je refusais qu’elle prenne la faute sur elle. Je voulais voir Briony sourire à nouveau, qu’elle soit heureuse, qu’elle trouve une personne qui puisse la rendre heureuse. Je secouais la tête, alors que nous parlions du mien de violeur. Je ne sais même pas lequel des trois m’avaient torturé. Ils avaient fait des choses horribles. Je secouais la tête. « Non. C’est pas de la justice, qu’il soit mort. Il a pas été puni pour ce qu’il a fait. Aucun d’eux ne l'a été. La mort, c’est la voie facile dans ce cas-ci. »

Nos mains entrelacées, ses doigts qui me caressaient pour apaiser mes peurs et mes doutes et j'avais vraiment l'impression de revenir au temps où notre relation était si calme et si posée. Ca me faisait énormément de bien. « Non. T’es pas cette fille. T’es une fille douce, aimante, qui est là pour ses amis. Tu l’as pas cherché. Je veux pas que tu penses cela. » J'haussais les épaules. Je savais que j'lui aurai dit ça aussi, avec énormément de conviction car de l'autre côté c'est simple de penser ça mais une fois que c'est toi qui es au fond du gouffre, c'est plus ardu on va dire. [color=indigo]J'peux essayer[/b] mais je promettais rien du tout là. « Non. C’est pas de la justice, qu’il soit mort. Il a pas été puni pour ce qu’il a fait. Aucun d’eux ne l'a été. La mort, c’est la voie facile dans ce cas-ci. » Elle avait pas totalement tort pour le coup. T'as pas pu te venger. Mais au moins, il pourra pas toucher d'autres filles. Et c'est ptete ça le plus important. Ca va bientôt faire un an tout ça.. c'est bizarre comme le temps passe vite.

Retrouver cette complicité avec Briony me donnait de la force. Nos mains entrelacés me rappelaient de vieux souvenirs lointain. Pendant de mois nous avions un contact plus que froid, glacial, comme si une tempéte se tramait entre nous. Aujourd’hui, j’avais la sensation que beaucoup de chose avait changé, que les tensions étaient retombées, pour le bien de tout le monde. Nous avions besoin de l’un et l’autre. Briony s’était confiée en moi sur son destin tragique, et cela me touchait. Il était alors de mon devoir de la réconforter. Je ne pouvais pas non plus l’abandonner, alors qu’elle avait été là pour moi dans ma période difficile. Briony avait raison en quelques sortes raisons avec ce qu’elle disait sur mon agresseur. « Certes, mais moi, je suis ici à vivre avec les conséquences, alors que lui, il n’est pas puni. Il n’a pas à vivre avec les conséquences de ses actes. » J’essayais de ne pas craquer. Cela me faisait toujours mal de parler de cet incident. Une plaie qui ne se refermerait jamais complètement. « Ouais… » Murmurai-je en regardant le mur en face de moi.

Feldt m'était essentielle et je m'en étais déjà doutée toutes ces années, mais cette longue absence et ces retrouvailles malheureuses ne faisaient que confirmer ce que je pensais. Elle était très importante et je devais faire attention à ne pu la perdre à l'avenir. Sinon ça allait être catastrophique. Mais je savais à l'avance qu'on allait de nouveau se prendre la tête, on avait toutes les deux un caractère de merde donc voilà ahahah. « Certes, mais moi, je suis ici à vivre avec les conséquences, alors que lui, il n’est pas puni. Il n’a pas à vivre avec les conséquences de ses actes. » J'haussais les épaules, pas bien convaincue par ses propos. Il en aurait eu rien à foutre je pense.. ces personnes là sont détraquées. Limite, ils auraient continuer à donner du malheur aux autres en prison. Superbe perspective. « Ouais… » Ca passait vraiment beaucoup trop vite. On va avoir un quart de siècle cette année.. on devient vieilles, c'est bon. dis-je en souriant, détendant un peu mon corps un peu trop sur les nerfs. Ca te dit qu'on fasse un voyage pour nos anniversaires ? Après tout, Feldt était née en février, moi Mai.. un entre deux était faisable. Tu parles toujours avec Alex ?

Retrouver une certaine complicité avec Briony me faisait du bien. Nous avions un passé et une histoire très compliqué, avec beaucoup d’obstacles. Et pourtant, nous revenions toujours dans les bras de l’autre. Je pouvais parler facilement avec elle de ce qu’il m’était arrivé, car elle comprenait ce que je traversais. Je n’avais pas à me retenir ou à me cacher, à mentir sur ce que je ressentais en ce moment. Nous avions des avis différents, certes. On ne pouvait pas toujours être d’accord avec tout le monde. « Et donc c’est ok qu’il soit mort, et que moi je sois traumatisée à vie? » Je ne pouvais pas la comprendre sur ce coup-ci. Ces personnes étaient mortes, et nous devions vivre avec les conséquences de leur actes. Je ne dormais plus correctement depuis un an, et lui, il était dans une tombe. Vive la justice quoi. Mais cela ne servait à rien de débattre avec Briony sur ce point-là, elle ne semblait pas être du même avis. Elle changeait d’ailleurs de sujets pour parler de nos anniversaires à venir. « N’en parle pas. On va devenir de vrais adultes. » On ne prenait que rarement au sérieux les personnes encore en dessous de 25 ans, comme si c’était un âge fatidique qui confirmait que nous étions adultes. « Bien sûre ! Tu veux partir où? Et quand? » Il faudrait que je sois capable de laisser les jumeaux à mon tuteur, et donc planifier en avance. Briony me parla alors d’Alex, pour une raison que j’ignorais. « Pas vraiment ! Pour être honnête, si je ne fais pas un pas vers lui, il ne me parle pas. Je vais pas lui courir derrière si il ne veut plus de moi. »

« Et donc c’est ok qu’il soit mort, et que moi je sois traumatisée à vie? » Naaan. Nan, nan, nan, c'est faux tout ça. Enfin, oui, je comprenais qu'elle interprète ce que je venais de dire par ce raccourci, mais c'était pas forcément ce que je souhaitais dire. Non, je disais plutôt qu'il soit mort ou vivant, il en aurait rien à foutre. Et non, c'est pas ok qu'elle soit victime. « N’en parle pas. On va devenir de vrais adultes. » Je rigolais à cette remarque. On va enfin nous trouver sérieux à peu près. C'était étrange de se dire que notre génération entrait dans un cap aussi important. « Bien sûre ! Tu veux partir où? Et quand? » J'haussais les épaules. En Irlande. Ca me semble cool. Ou à Amsterdam. Ca peut être bien ça aussi. T'en penses quoi toi ? Tu préfères aller où ? C'était à deux que le choix serait fait. « Pas vraiment ! Pour être honnête, si je ne fais pas un pas vers lui, il ne me parle pas. Je vais pas lui courir derrière si il ne veut plus de moi. » J'acquiesçais. Hendrix il manque.

Peut-être que Briony ne comprenait pas mon point de vue sur la mort de mon violeur. Il n’avais jamais eu de justice, pas un jugement pour ses actes, rien. Il était mort, s’ayant soit pris la vie, soit s’était fait tué par quelqu’un. Est-ce qu’il avait dû payer pour ses actes? Non. En prison, je m’en foutais ce qu’il faisait, mais au moins, j’aurai pu avoir une certaine fermeture. Pour le moment, je n’avais rien, juste mes cauchemars qui me hantait la nuit, m’empêchant de dormir correctement. De toute façon, débattre avec Briony ne servait à rien, et ce n’était pas le but de cette réunion. C’était mieux de changer de sujet. « Ouais enfin, et arrêtez de nous traiter comme des enfants ! » Comme si le quart de siècle nous rendait bizarrement plus sérieux et surtout adultes. « Irlande pourquoi pas. Amsterdam, je sais pas trop! Je t’avoue que j’ai pas trop d’idées. » J’avais tellement de possibilités de voyager, que choisir un simple voyage comme cela était un peu difficile. « Moi aussi… » Murmurai-je en repensant à Hendrix.

C'était plus frivole de causer de notre âge plutôt que du passé qui nous entourait qui était bien trop lourd et dont on arriverait certainement jamais à se débarrasser complètement tellement c'était ancré désormais dans notre façon de vivre. Je le savais. Parce que ça faisait un bon moment que je vivais avec le premier.. alors les agressions sexuelles qui avaient suivi n'avaient fait qu'aggraver mon cas. « Ouais enfin, et arrêtez de nous traiter comme des enfants ! » Et pourtant, on était d'Harvard les gars, c'est pas comme si on était des démeurées. « Irlande pourquoi pas. Amsterdam, je sais pas trop! Je t’avoue que j’ai pas trop d’idées. » Ooooh Amsterdam, ça la tentait pas apparemment ahaha, on va pas forcer. Sinon.. ROME. Avec toute l'histoire qu'il y a derrière cette ville ça peut être trop intéressant ! J'aimais tellement l'histoire dans cette période, tellement d'enchaînements d’événements qui ont conduit à cette civilisation. « Moi aussi… » Je fis une petite moue. Des fois, je me dis qu'il a juste vu une crime et qu'il a dû faker sa mort pour se protéger avant de refaire sa vie autre part..

J’étais contente que nous avions changé de sujets. Je ne voulais plus parler de notre passé sombre. J’aimerai surtout que les gens arrêtent de m’en parler, de me demander comment j’allais, si je m’en sortais. Plus j’avais de questions, moins j’avais envie d’y répondre, et de m’ouvrir aux autres. J’allais bien. C’était tout ce qu’il y avait à savoir, et ma meilleure amie avait compris le signe. « On peut partir au part que l’Europe sinon. Genre le Maroc? » Une semaine dans un riad ça doit être génial, et super relaxant avec leur hamame. Enfin, c’était une proposition comme une autre. Mais le fait qu’elle parle d’Hendrix me faisait serrer le coeur. Il me manquait tellement, et j’aurai besoin de lui là. « J’ai juste enfin de revoir son sourire, même si c’est une dernière fois. » Dis-je en essayant de pas craquer.

J'aimais trop voyager et avec mon boulot, j'allais avoir au fur et à mesure de plus en plus l'occasion d'être un peu partout. J'avais déjà eu l'occasion d'aller à Los Angeles et si j'avais bien compris, courant février j'irai à Seattle. La classe les gars. C'était pour le boulot, mais je voyais ud pays comme ça, ça me rendait assez heureuse. « On peut partir au part que l’Europe sinon. Genre le Maroc? » Maroc, Maroc.. oui pourquoi pas, j'y aurai pas forcément pensé toute seule car c'est pas un pays qui me parle et forcément je pense à toutes ces attaques terroristes étant donné que j'suis pas la meilleure en géographie. Ca peut être pas mal. Mais après je sais pas trop ce qu'il y a faire là bas.. toi si ? C'était si simple comme conversation, ça faisait tellement de bien d'être ainsi avec Feldt. Et j'évoquais Hendrix, parce que j'avais besoin d'en parler inévitablement. « J’ai juste enfin de revoir son sourire, même si c’est une dernière fois. » Je prenais sa main dans la mienne, la serrant, sentant une boule se former à ma gorge et le coin de mes yeux qui s'embuaient. Tu connais son cousin.. ? Il a un peu le même. C'est une façon comme une autre de faire revivre Hendrix.