Je vais pouvoir m'amuser || Cody

En ce moment, Cody bossait beaucoup. Ouais j’précise, parce que trois mois comme directeur financier dans l’entreprise d’Andrew Windsor, mais c’est que maintenant que le Bleeker se lançait vachement dans son travail et y mettait du cœur quoi. En fait, ça allait devenir sa passion d’analyser les finances de l’entreprise. Il faut dire que dans une période où, avec Diamantika, il enchaîne les hauts et les bas, ça faisait du bien de se vider la tête. OK, les hauts, les bas, ils les ont toujours eu. Mais là, il avait l’impression d’être sur des montagnes russes et que remonter les pentes s’avérait plus difficile que les descendre. M’enfin, voici sa petite pause du midi et, comme à son habitude, Cody prenait son cafe latte au Starbucks, parce que bosser avec le prince d’Angleterre lui permettait d’avoir plein de coupons repas et donc d’avoir des cafés gratis. La classe hein ? Quand j’vous dis que c’est le meilleur métier du monde. Cette fois-ci, alors qu’il attendait que la madame écrive Codynosaure sur son gobelet, Cody remarqua une fille pour qui il avait cuisiné des pâtes l’autre fois, alors il décida de retourner la voir un peu, pour checker si elle allait bien, si elle n’avait pas fait d’intoxication alimentaire depuis l’autre fois. « Hey hey hey … » fit-il en arrivant avec son gobelet brûlant. « Comment va ? » demanda-t-il simplement.

Adelaide n’était pas franchement la nana que Cody voulait rencontrer par excellence. Non parce que la dernière fois, elle lui a sorti un ’j’ai tenté de me suicider’ avec un naturel aussi désarmant qu’un ’je reviens, je vais pisser’ que Bleeker en gardait encore quelques frissons en y repensant. Mais bon, puisqu’il avait passé une soirée avec elle, ça l’intéressait de savoir si elle s’était remise de ses émotions. Et Dia semblait apprécié qu’il essaye de s’acoquiner avec sa BFF, même si, rappelons-le, leur mariage est une mission 007 top secrète. Il ne se fit pas prier et s’installer à sa table avec son petit kawa ; « ça va. » répondit-il simplement, histoire de ne pas développer. T’façon, il doutait que la vie de Bleeker intéresse Ade, sauf si ce Bleeker est une Bleeker et qu’elle s’appelle Diamantika, évidemmmmmment. Face à la question évidente de la Cabot, il répondit ; « Je …. Bois un café. » En arquant un sourcil. Puis, il comprit qu’elle ne parlait pas nécessairement de sa présence dans ce Starbucks, mais plutôt pourquoi cette tenue, pourquoi comme ça, pourquoi pourquoi pourquoi Cody ? « Je bosse dans le coin, pour Andrew Windsor, oui oui, le Prince d’Angleterre lui-même. Il est célibataire si ça t’intéresse. » Ben quoi, il n’en savait rien où elle était sentimentalement la nénette.

Oulalaalaaa, Cody était à deux doigts de rougir quand la Cabot lui balança qu’il avait la classe. Ouais c’est vraaaaaiiiiii, il n’était pas mal dans le genre là, avec son costard qu’il ne mettait qu’aux enterrements habituellement. Et aux mariages aussi. Et parfois aux Bar Mitzvah, sauf que Cody n’était jamais allé à une seule. Mais si jamais on l’invitait à une Bar Mitzvah, sachez qu’il a déjà le costume à cet effet. « Merci, merci. Je sais que ça doit te surprendre, mais je suis beau gosse. » Et les chevilles vont bien, d’ailleurs elles auraient besoin d’un petit massage, si jamais Adelaide a du temps à tuer, ça lui changerait, elle est plus habituée à se tuer elle-même. Aahahaha humour noir. « Ouais, je suis passé sous le bureau. » avoua-t-il, afin de ne pas se la péter davantage. En plus, elle venait de lui balancer qu’elle était en couple quoi. Cody fit les gros yeux et sa mâchoire se décrocha à en taper le sol quoi. « T’es plus célibataire ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? » Ouais bon, OK, si elle n’était plus célibataire c’est qu’elle s’était mise en couple mais voilà, Bleeker voulait sa dose de potin parce que madame CS ne lui en donnait plus assez.

Ouuuuuhhh la jolie Cabot aguichait Cody lààà, c’était même très explicite. Mais bon, même si Ade était très belle et qu’elle trouvait Codynosaure super mignon quand il tournoie et qu’il fait l’hélicoptère, elle n’était pas moins la bff de sa femme alors il évitait de trop succomber à ses avances, enfin ses presque avances. Il continua donc en parlant boulot ; « Un projet de fusion mais c’est top-secret. Imagine tu as un contact avec le concurrent direct de la boîte hein, ça va pas le faire. » Toujours se méfier des jolies filles. « Non, tu as le droit mais je suis … Surpris ? C’est le gars dont tu me parlais chez toi ? » À moins qu’elle en ait rencontré un autre entre temps. Elle devait transformer les têtes des gens en carrousel. Et puis elle évoqua Diamantika et là Cody poussa un GROOOS soupir, presque un ouragan sortit de sa bouche. « Nop, la dernière fois que je l’ai vu, c’était ... Au Housing Day. Quand elle tripotait des bizuts en prétextant faire de l’art. » Et là, il roula des yeux, signalant son agacement. On ne dirait pas comme ça, mais il avait beaucoup travaillé son alors il espérait qu’Adelaide gobe tout comme un joli petit crapaud.

Sisisisisiiiii, Adelaide draguait ouvertement Cody. Mais en même temps, plus le temps passait, plus il devenait beau, alors il la comprenait parfaitement. Après, faudra qu’elle négocie avec Dia un contrat de partage, parce que Cody était d’accord de s’occuper d’Ade mais à la seule et unique condition que sa femme lui accordait ce droit. « Arrête, je vais rougir ! Ils n’ont jamais fait de James Bond canadien en plus. » fit-il en se plaquant les mains sur les jours, comme pour y dissimuler des rougeurs invisibles. « Non, non … » Mais il la pensait tout de même un peu instable pour avoir une relation, mais faut dire qu’il ne la connaissait pas. Sa tentative de suicide ne faisait pas d’elle ce qu’elle était aujourd’hui, après tout. Et puis voilà qu’elle rajoutait une couche sur Diamantika, prétextant qu’elle avait craqué sur un mec. Non mais même pas en rêve, Bleeker voyait qu’elle bidonnait parce que tout le monde savait que Kovache n’avait d’yeux que pour Cody. Mais ce dernier était curieux de savoir jusqu’où Dia était allée dans ses confessions, histoire de savoir s’il devrait – ou non – la décapiter la prochaine fois qu’il la croiserait ; « C’est qui ce mec ? » demanda-t-il en tentant de rester le plus neutre possible, piquant sans demander un bout dans l’assiette d’Ade.