Come on feel the noize : Moana

 

« Des gentils harvardiens ? J’espère au moins qu’ils sont de bonne famille, je me verrais mal à l’inverse, vivre avec n’importe qui. Au moins ici, chez les Eliot, je suis sure de ne croiser que des sangs purs », dit-il plein d’arrogance. Et oui, Noah avait cette fâcheuse tendance à tout traduire en termes de classes sociales. Pour lui il y avait : les gens de bonnes familles qui avaient le droit d’exister, et les autres qui devaient s’empresser de mourir. Héritage présomptueux de son éducation aristocratique dont il avait encore beaucoup de mal à se détacher.

Noah observait Moana et la réaction qu’elle eut lorsqu’il expliqua ses règles, ainsi que l’obligation de boire un bon cul sec de whisky. Même si elle la masquait très bien, il ne put s’empêcher de déceler dans son regard une certaine appréhension. Évidemment, il n’était pas stupide et savait très bien qu’il fallait être habitué aux alcools forts pour en boire autant. Surtout que la jeune fille n’était pas très épaisse et pouvait vite tomber dans l’ivresse. Mais cela l’amusa encore plus, c’était … excitant d’avoir le contrôle sur une situation, de sentir Moana encore sur la réserve. Et Noah voulait faire péter toutes les barrières pour qu’enfin les deux diablotins en sommeil au fond de leur ventre se rencontrent. Moana s’exclama « trois petites culottes ? » avant de se pencher légèrement vers Noah, et ce dernier répondit d’une voix taquine et basse : « La tienne ne compte pas, évidemment ». Il la regardait se lever et lui lancer un défi, plutôt facile, pour commencer : « Défis accepté ».

Noah regardait Moana s’éloignait et se dit que pour la première manche, il allait la laisser gagner, qu’il attendrait qu’elle ait finit avant d’avaler ses sushis. La jeune fille revint une première fois et Noah reçut une culotte en plein visage. Il rit avant de l’attraper du bout des doigts et de l’observer attentivement : « La présidente a bon gout », il finit par balancer la culotte sur le canapé. Et Moana réapparut quelques minutes plus tard avec deux autres culottes. Ne se doutant pas de son manège, Noah salua la performance : « Bien joué ». Il enfila dès lors quatre sushis dans sa bouche, très difficilement puisqu’il s’étouffait presque, avant de boire son verre de whisky pour faire passer le tout : « Poisson whisky, ce n’est pas le top niveau mélange de gout ». Il grimace légèrement avant de se servir un bon verre de whisky et de le boire cul sec, comme Moana avait remporté la première manche. Il releva les yeux vers elle, ses joues étaient devenues rouges, il avait de plus en plus chaud : « A toi de proposer la prochaine manche, princesse ».



 

 


Il commençait à faire chaud dans le cerveau de Noah. Même s’il avait l’habitude de boire, le mélange sushi/wisky avait du mal à se combiner dans son estomac et donnait la sensation de faire monter l’alcool plus vite encore. Il acquiesçait d’un air presque admiratif en regardant Moana qui s’était exécuté d’une main de maître. Bien sure, Noah n’avait aucun moyen de vérifier ses allégations et si son défis avait été exécuté en bonne et dûe forme, mais il partait du principe, naïf peut-être, que les gens de son rang était bon joueur, pas menteur, et digne de confiance. Il esquissa un sourire à l’égard de la jeune fille avant d’attraper l’une des petites culottes, celle de Victoria, et de la glisser délicatement dans la poche de son pantalon de costume : « Celle-là je la garde pour moi », dit-il en haussant les sourcils d’un air franchement lubrique, limite pervers. Il se réinstalla sur le canapé comme un coureur sur son starting block, avant de se resservir un whisky et de tendre à Moana son verre : « T’es pas non plus obligée d’attendre de perdre pour boire. Mon esprit s’échauffe et je voudrais que tu m’accompagne », d’un air de défiance. Moana avait l’air trop sobre, trop tranquille, trop calme. Et Noah avait envie de s’amuser. De s’amuser façon Noah : aucune conséquence, aucune responsabilité, beaucoup de caprice. Il n’avait pas encore su jauger correctement son degrés d’intimité avec Moana, les choses qu’il pouvait se permettre ou pas, ni même le simple fait de savoir si elle pouvait être une bonne compagne de jeu - mais il brûlait d’impatience de le savoir. Et pour s’amuser, il fallait de l’insouciance, beaucoup d’insouciance et de laisser aller. Et pour se laisser aller, du moins la première fois, il fallait beaucoup d’ivresse. Lorsque Noah invita Moana à lancer la prochaine manche celle-ci fut assez perplexe et même muette. Noah eut un rire léger qui se voulait taquin, mais pas du tout moqueur : « Quoi ? Tu as un garçon prêt à réaliser tout ce que tu lui demande, en face de toi, et tu es incapable de trouver un défis du tac o tac ? ». Machinalement, il attrapa son verre de whisky pour en boire une gorgée avant de réaliser après coup que si Moana devait boire, même entre les manches, pour gagner en ivresse, lui avait besoin de l’inverse : laisser cet échauffement retomber et ses tempes se refroidir un instant. Moana finit par le fixer du regard et du doigt en lançant son défis, et Noah fit les gros yeux. Il aurait pu le réaliser, il aurait pu réaliser ce défis sans problème si seulement la dernière personne à qui il avait écrit n’était pas Amanda, son ex, avec qui il était encore en froid : « En soit, j’aime ton défis, même si je ne comprends pas qu’il t’ait fallu autant de temps de réflexion pour le trouver », dit-il en la taquinant un brin moqueur. « Mais, si je veux être honnête et jouer le jeu à fond, je dois appeler mon ex présentement, qui est toujours amoureuse de moi, et avec qui je suis dans un froid glacial, polaire même je dirais ! Je pourrais le faire mais … ça serait bête de la blesser pour un jeu. Alors je propose un amendement à notre règlement : si l’un d’entre nous refuse de réaliser son défis pour des raisons valables et sérieuses, comme celle que je viens de t’exposer (dit-il en prenant l’air d’un politicien entrain de déclarer une nouvelle constitution), il doit retirer un vêtement. Deal ? » Noah se réinstalla sur le canapé et se tourna face à Moana avant de reprendre : « Et pour preuve de ma bonne fois je te propose un défis facile : tu dois te dessiner une moustache, parler avec un accent mexicain pendant cinq minutes, et boire deux tequila paf à la suite. Il y en a dans le mini-bar et j’ai du poisson cru et de la sauce soja pour remplacer le sel et le citron», dit-il d’un air espiègle, gentiment machiavélique, en désignant du regard le dernier sushis dans sa barquette.


 

 


Entre alcool et adrénaline, l’esprit de Noah s’échauffait. C’était agréable comme rencontre, agréable comme soirée. Pouvoir s’amuser comme deux enfants mi-espiègles mi-insolents, se lancer des défis, et attendre que l’un des deux finisse par craquer et tirer sa révérence. Le premier défi que proposa Moana à Noah le fit tiquer. Il aurait pu le faire, vraiment pu le faire. Seulement, même lui avait des limites au sadisme, ça n’aurait franchement pas était sympa d’appeler Amanda pour lui faire une fausse déclaration d’amour alors qu’il savait pertinemment qu’elle était toujours amoureuse de lui, et surtout, qu’ils étaient tout deux dans un froid polaire niveau relation. A sa bonne surprise, Moana accepta le fait qu’il refuse ce défi là et en signe de satisfaction, Noah lui fit un de ses plus beaux sourires. Il la regardait ensuite boire son verre, avec entrain, comme il voulait qu’elle se retrouve dans le même état d’ébriété que lui, au moins à son niveau. Il n’y avait là rien de pervers ou de sous-entendu, il avait juste envie de … s’amuser. Vraiment, s’amuser. Evidemment qu’il n’irait pas trop loin, ce n’est pas son genre de forcer les gens, surtout les filles, à faire ce qu’elles n’ont pas envie de faire. Il eut un petit rire taquin à sa remarque et reprit d’une voix sincère, mais non moins amusée : « Promis, je ne te laisserai pas faire des choses que tu pourrais regretter par la suite, je ne suis pas un monstre ! Quoique l’idée de te voir gambader dans l’Eliot toute nue est assez alléchante … ». Il dit cette dernière phrase avec des yeux malicieux, mais pour rire, vraiment pour rire et la taquiner, rien de fondamentalement provocateur. Lorsqu’elle le somma d’enlever un de ses vêtements, Noah sourit et s’exécuta : « Oui chef », avant d’enlever ses chaussures. Juste les chaussures, mieux vaut y aller doucement. Et, du même air malicieux, air d’enfant faussement innocent, il lui répondit : « Non, ce n’est pas obligé la sauce soja. Mais on vient de fixer la règle : si tu refuse de le faire, tu dois enlever un vêtement », dit-il tout sourire. Il la regardait se dessiner une moustache et ne pouvait s’empêcher de rire. Ça le faisait toujours rire en fait ce genre de petit challenge mignon : « Ma que tou est magnifique », dit-il avec un air de vieux mexicain bien exagéré avant de se lever et de se diriger vers le mini bar pour attraper la bouteille de Tequila. Il revint avec deux shooters en main et en servit un pour la jeune fille : « Salud princesse ! », dit-il en riant légèrement en la fixant dans les yeux. Il ne pouvait s’empêcher, l’ivresse et l’adrénaline étant là, de prendre ses airs de timides séducteurs.  


 

 

La soirée était agréable, en agréable compagnie, et Noah s’amusait de plus en plus. Il était très lunatique sur la sociabilisassions, ça dépendait vraiment des personnes qui se trouvaient en face.  Fort heureusement pour elle, Noah trouvait Moana attachante. Dans le sens où, elle faisait penser à ces filles à papa bien gâtée, bien capricieuse, assez espiègle et malicieuse. Et il trouvait ça adorable, elle renvoyait ce genre d’appréhension et ses yeux étaient agréables à regarder. Quant au jeune homme, ne se laissant pas le temps de divaguer dans ses songes, il se rendit compte bien vite de son état d’ébriété avancé. Il avait chaud, vraiment chaud, et le sourire figé de celui qui ne sait même plus comment faire la gueule. Il regardait Moana s’exécuter, et applaudissait à chaque shooter bu, criant de grand « Bravo », avec l’accent mi espagnol, mi italien, mi pompette : « Je ne sais vraiment pas comment tu fais pour boire ça, je trouve la tequila infecte », dit-il en soulevant la bouteille et riant légèrement. Il finit par aller la ranger dans le mini bar, avant de revenir face à Moana. Il restait debout désormais, des fourmis plein les jambes, il n’arrivait plus à rester en place et assis. Il la regardait se faire de l’air avec les mains et éclata de rire face à cette vision absurde : elle, avec cette moustache ridicule, et son geste presque précieux. Noah attrapa le couvercle de sa boite de sushi et le remua dans les airs pour l’utiliser comme un éventail, faisant un peu d’air à Moana : « Avoue, c’est moi qui te donne chaud », dit-il en riant, plaisantant sur le propos comme pour la taquiner gracieusement. Il reposa le couvercle de sa boite de sushi sur la table en écoutant le nouveau défis lancé par Moana, et s’étira les bras comme un sportif prêt à exécuter une grande prouesse : « Défis relevé. Prépare-toi à courir, ton défi sera de t’enfermer avec moi dans la chambre de Tate une fois que tous les étudiants seront sortis. Il a beaucoup de bonnes bouteilles cachées sous son lit », dit-il en faisant un clin d’œil.

Noah avançait dans les escaliers de l’EH et regardait autour de lui pour être sure de ne pas être observé. Il s’avança discrètement, petit pas petit pas, vers le boitier d’alarme incendie. Attendit deux petites secondes, et le déclencha. Un bruit rocambolesque jaillit de toutes les enceintes de la maison, et Noah se mit à hurler « Au feu, au feu », tandis que les portes des chambres s’ouvraient une à une. Il ne voulait pas se faire prendre alors il se mit à courir, dévaler l’escalier, et revint vers Moana. Il attrapa sa veste, ses chaussures, et la bouteille de whisky avant de lui dire : « Viens ! ». Les étudiants étaient sortis de l’EH et se trouvait devant le bâtiment. Noah monta les escaliers et arriva dans les couloirs vides. Quelques portes plus loin, la chambre de Tate. Il poussa la porte d’un coup d’épaule et invita Moana à entrer dedans. Il referma la chambre avec le verrou intérieur, posa les affaires sur le lit de Tate et se dirigea vers la fenêtre pour observer ses petits camarades. L’alarme s’était éteinte, et la personne qui était entrain de leur parler devait certainement dire qu’il s’agissait d’une fausse alerte. Noah éclata de rire en voyant les regards agacés de ses camarades et revint vers Moana : « Au cas où tu te pose la question, Tate n’est pas là ce soir, il est avec Willow. Tu peux te détendre, on ne sera pas dérangé », dit-il en se laissant tomber sur le lit : « D’ailleurs, comme prochain défis : il te faudrait une tenue qui aille avec ta moustache. Je te laisse te servir dans la garde robe de Tate pour me présenter ta plus belle tenue de garçon ! »



 

L’esprit échauffé par l’ébriété, Noah prenait de plus en plus plaisir à passer du temps avec Moana. Il appréciait d’autant plus la tournure de la soirée car c’était exactement ce dont il avait besoin : s’amuser comme un enfant, rigoler, ne pas se prendre la tête et oublier un petit peu les tracas de sa vie quotidienne. Il regardait Moana boire ses shooters de tequila une grimace dessinée sur le visage et ne pu s’empêcher de rire en la regardant parler avec cet accent espagnol pas trop mal réussit et sa moustache au dessus des lèvres. Il se moquait d’elle gentiment, la taquinait comme un bon pote. Le défi qu’elle lui lança par la suite aurait pu le faire ciller. Mais il n’en était rien. Trop gagné par l’adrénaline, il n’hésita pas une seule seconde à s’exécuter et se délecta de tous ces gens en pyjama qui dévalait les escaliers la peur au ventre. Moana et Noah finirent dans la chambre de Tate. Le jeune homme regardait par la fenêtre les Eliot regagner le bâtiment et sourit en se disant qu’il avait bien fait chier son monde – il adorait ça jouer au petit con, son côté malicieux qui flirtait avec une certaine forme de sadisme assumé. Il revint s’étendre sur le lit, allongé sur le dos, bras croisés derrières la tête et donna son prochain défis à Moana qui s’empressa de s’exécuter. Noah se redressa, appuyé sur ses avants bras, et la regardait faire en se marrant : « Maria Callas fait les boutiques », lança-t-il en plaisantant pour relever le fait qu’elle chantonnait et fouillait dans l’armoire de Tate comme elle aurait pu le faire dans un magasin. Il la regardait s’habiller avec un regard amusé avant de voir le résultat finit. Il se redressa complètement et applaudit comme pour saluer la performance : « Tu es l’homme le plus sexy que je n’ai jamais vu », un brin taquin, avant d’attraper son téléphone dans la poche de son pantalon et de la prendre en photo rapidement sans lui demander sa permission : « Pour la postérité ! Cette photo je la garde précieusement pour moi, comme un secret ». Noah finit par se lever et se diriger vers le bureau de Tate – il connaissait bien son camarade et savait exactement où il cachait ses bouteilles. De toute façon, il les lui rendrait la prochaine fois : ni vu ni connu. Il attrapa une bouteille de whisky, l’ouvrit, en bu quelques gorgées et revint s’asseoir sur le lit quand Moana lança le prochain défis. Noah se figea un instant, faisant les gros yeux de chat effrayé, avant de dire : « Le seul réseau social sur lequel je suis est celui de la noblesse européenne. Et mes principaux contacts sont mon père, ma mère, mes oncles, mes tantes .... ». Il réfléchit un bref instant, pesant le pour et le contre : Noah n’avait ni Instagram, ni Facebook, ni rien de ce genre. Véritablement, le seul réseau social sur lequel il était inscrit était celui qui réunissait toute la noblesse européenne – une manière pour ces gens là de se tenir informer des nouvelles du monde et de se tenir bien éloignés du prolétaria. A fortiori, il avait son père et toute sa famille sur ce compte. Son père allait littéralement le tuer s’il publiait une tel photo mais … tant pis. Noah lâchait complètement prise, ne réfléchissant plus du tout aux conséquences de ses actes. Moana lui balança son eye liner et Noah releva les yeux vers elle avec malice : « Mais je relève le défis pour te prouver ma bonne foi et ma détermination ». Il se releva et se dirigea vers un miroir afin d’écrire le mot ANUS bien à l’endroit sur son front. Il se tourna vers Moana et se mit à rire – ils devaient tellement être ridicules les deux. Il attrapa son téléphone, se prit en photo et la posta aussitôt sur le site en question avant de venir le montrer à Moana : « Si demain mon père me coupe les vivre, j’espère que tu prendras soin de moi », dit-il en plaisantant. A moitié. Il rangea son téléphone dans la poche de son pantalon avant de regarder Moana avec un air taquin assumé : « Bien … j'ai mérité un peu de réconfort et j’ai toujours rêvé de me faire masser par une fille déguisée en homme. Alors ton prochain défis sera de me masser le dos ».