Why did you do that ? [PV Nate]

Aujourd'hui c'était le grand jour. C'était le jour... où Nate allait enfin pouvoir sortir de l'hôpital. Il ne se sentait pas vraiment prêt à devoir retourner affronter son quotidien, mais on ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Les psys et les médecins avaient jugé qu'il était apte à retourner chez lui. Il allait continué d'être gardé sous observation, une infirmière allait venir le voir tous les jours pour refaire ses pansements et contrôler sa guérison... tout comme une psy allait passer pour contrôler son état de santé mentale, et son état d'esprit. C'était le prix à payer quand on frôlait la mort...

Pour l'instant il était assis au bord de son lit, il regardait dans le vague. Sa gueule était encore gonflée de partout, couverte de bleus qui avaient à peine guéris depuis une semaine. Ses sutures à l'arcade et à la lèvre tenaient toujours bon. Il se tenait un peu de travers penché vers la droite, impossible de se tenir droit avec la douleur de ses côtes, à droite justement, qu'on lui avait réparé du mieux possible. Il avait de la chance, il était pas totalement immobilisé. Apparemment, ses côtes fissurées tenaient encore bon. Ses yeux arrivèrent sur son plâtre, sur son bras droit, il bougea un peu les doigts et poussa un soupir. Fracture... Il était bien refait. Heureusement pour lui il avait été tellement shooté par les médicaments qu'il n'avait que des flashs de sa tentative et de son accident.

Mais le bandage sur son avant bras gauche était là pour lui rappeler cet évènement douloureux. Il fronça les sourcils et ferma les yeux. Le blond n'avait vraiment pas envie de retourner dans son studio, même s'il avait été nettoyé. Il n'avait pas envie. Ses billes bleues étaient à nouveau ouvertes, il fixait son jogging, le même que celui qu'il avait en arrivant. Lavé... mais pour lui encore imprégné de son sang et des souvenirs de cette soirées. Tout comme son t-shirt. L'infirmière vint le chercher. Il leva les yeux vers elle et se leva quand elle lui intima, grimaçant. Elle vint attraper son bras pour l'aider. Heureusement pour Nate ses jambes avaient juste eu des gros bleus, rien de plus.

Il prit le sac plastique avec le reste de ses effets personnels et suivit la dame sans rien dire, boitant légèrement. Ses yeux balayaient les couloirs avec un air neutre. Et il finit par arriver dehors, prenant place dans un taxi. Il salua l'infirmière avec un vague sourire et la voiture démarra. Le trajet fut silencieux, parfaitement silencieux, il ne répondait pas aux vagues questions que le chauffeur lui posait. Ce ne fut que lorsque son téléphone vibra qu'il réagit, et arrêta de regarder dehors pour glisser sa main dans la poche de son jogging. Il en sortit son téléphone et son coeur rata un battement quand il vit le nom de Megan et qu'il lut son message. Il le rangea rapidement et reprit un air neutre, regardant dans le vague.

Et le taxi s'arrêta. Il devait peut-être... rester... une heure avant que Megan n'arrive. Elle avait de la chance qu'il soit sorti aujourd'hui. Sinon il aurait du lui répondre de venir à l'hôpital. Bref... il était debout devant sa résidence qu'il regardait sans envie. Les passants le dévisageaient étrangement avec sa gueule cassée et sa posture tordue. Il poussa un soupir et s'approcha de la porte, attrapant ses clefs comme il pouvait de sa main gauche avant de les glisser dans la serrure. Il n'avait pas d'autres choix que de prendre les escaliers jusqu'au premier étage. Il galéra à arriver en haut, tiraillé de partout par ses diverses douleurs qui partageaient sa vie depuis une semaine. Il se demandait comment il allait faire pour s'en sortir tout seul au quotidien...

La porte fut ouverte, il regarda un peu l'intérieur avant de baisser les yeux dans un nouveau soupir. Il entra, referma la porte et posa son sac plastique dans l'entrée. Il vira les chaussures qu'on lui avait filé à l'hôpital et s'assit sur le lit. Et il se remit à regarder dans le vague, il ne pensait pas vraiment à grand chose hormis cet accident. Les images tournaient en boucle dans sa tête. Il n'arrivait pas... à penser à autre chose. La lumière des phares, la sensation du couteau qui s'enfonçait dans sa peau... la sensation de folie et de panique ensuite... Mais soudain... la porte s'ouvrit. Megan. Il s'était levé, un peu surpris d'une telle entrée, il l'observait en étant un peu honteux qu'elle le voit dans cet état. Son étreinte lui fit un peu mal, mais c'était encore supportable. Il referma ses bras autour d'elle en essayant de ne pas l'écraser avec son plâtre. Il la regardait pleurer avec cet air vide qui ne le quittait pas depuis quelques jours. Et tout ce qu'il trouva à dire dans un murmure c'était...

"Je vais bien..."

© Babao

Sa première phrase lui fit effectivement l'effet d'une gifle. Il sentit son souffle se couper un peu, il baissa les yeux. Il n'osait pas la regarder alors qu'elle avait ce regard là. Il avala sa salive avec difficulté. Nate... ne s'était vraiment pas attendu à ça. Vraiment pas. Il s'était attendu à voir son regard doux, plein de gentillesse habituelle, mais à côté de ça il s'était confronté à un véritable mur de froideur. C'était difficile... de la voir comme ça. Par sa faute. C'était vraiment difficile. Aussi, il ne discuta pas quand elle lui ordonné de s'asseoir et le fit. Il ne la regardait pas, fixant le sol tristement.

Chacun de ses mots était comme un coup de poing dans l'estomac. Il les encaissait sans rien dire. Il ne s'attendait pas à tant d'incompréhension, ni à se prendre un savon de cette manière. Il passait sa main dans sa nuque nerveusement. Elle comprenait rien... comme les autres. Et il aurait du lui dire quoi ? Il allait mal mais pas au point de faire ça. Le coup de grâce a eut lieu après qu'elle soit partie. Et vu son état il aurait pas été en mesure d'appeler qui que ce soit. Elle lui en voulait, il ne comprenait pas. Il avait tourné un peu la tête pour regarder ailleurs, les sourcils froncés. Même lorsqu'elle continua en disant que c'était son meilleur ami, il resta sans bouger, toujours avec la même expression sur le visage.

Il avait eu un élan d'égoïsme en faisant sa tentative, incontrôlé, sous l'effet des médicaments qu'il avait ingurgité ce soir là. Il avait littéralement perdu la tête. Mais ça tout le monde s'en foutait, personne cherchait à comprendre ce qui se passait dans sa tête ni ce qu'il pouvait vraiment vivre. Personne. On cherchait juste à savoir comment il allait, à lui sortir des banalités à la con pour qu'il aille mieux alors qu'au final ça... ça changeait jamais rien à sa situation. Non vraiment... personne ne comprenait. Il se renfermait sur lui-même en cet instant, il n'avait pas envie de répondre. Il faisait sa mauvaise tête et resté buté.

Le silence continua de s'étirer encore, seule la respiration tremblante et sifflante de Nate et les reniflements de Megan résonnaient dans la pièce. Il était pas sorti de l'hôpital pour encore se faire engueuler. Ses parents et le sermon qu'ils lui ont fait quand ils étaient passés à l'hôpital ça avait suffi. Le demi sermon d'Abby qui avait encore été la plus douce lui avait suffi aussi. Et il restait là, saturé par l'incompréhension, par ses propos secs. Il avait entendu les mots, mais c'était le ton, le ton et le fait qu'elle lui en veuille, qu'elle ait voulu le gifler qui ne passait pas. Puis, tout d'un coup, il planta ses yeux dans les siens, toujours l'air sombre.

"Tu comprends rien. Tu cherches même pas à comprendre, personne ne le fait. Tout le monde cherche juste à me sermonner. Alors vas-y gifle moi. Engueule moi si tu veux, je m'en contrefous."

Au diable les conséquences. Au bout d'un moment... il en avait juste assez. Y avait que sa psy qui prenait le temps de vraiment écouter ce qu'il avait à dire, le fond de sa pensée sans chercher à monter sur ses grands chevaux ou à lui faire de grands discours. Heureusement d'ailleurs sinon elle aurait pas l'étoffe d'une psy. Il avait continué de la fusiller pendant quelques secondes avant de détourner une nouvelle fois le regard, toujours en colère.

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Plus elle parlait, plus il avait envie de se renfermer sur lui-même. Terriblement. Le poing de son bras gauche s'était serré, même si ça tirait sur ses sutures de façon douloureuse il n'en avait rien à faire. Le pire c'était la façon dont elle parlait de Robin. Elle... Elle pouvait pas juste laisser son ex en dehors de ça ? Oui elle avait été déclencheur. Mais elle n'était pas l'unique raison de son geste.

Elle avait l'impression de parler à un mur ? Et bien c'était le cas. Il ne voulait plus se faire sermonner. Il était fatigué par la douleur, de ne penser à rien d'autres que ses vagues souvenirs de cette soirée cauchmardeque. Alors franchement... Encore se faire engueuler... Non merci. Il avait même plus envie de faire d'efforts pour prendre sur lui. Mais elle parvenait encore à le surprendre. Sa question lui fit tourner la tête vers elle.

Comment ça ? Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Typiquement le genre de question qu'il détestait. Il ne savait jamais comment qualifier ses relations avec les gens. C'était... Trop compliqué. Soit il les appréciait, les aimait, soit il ne les aimait pas. Tout simplement. Megan il l'aimait. Vraiment beaucoup. Mais dire ça comme ça... Ce serait un peu... Enfin... Y avait des chances que ce soit compris de travers. Alors il passa une main sur sa joue et regarda le sol tristement.

"Une amie."

Il se doutait bien que ça n'allait sûrement pas être suffisant. Qu'elle serait sûrement déçu. Mais... Comment pouvoir définir qui était son meilleur ami ou sa meilleure amie ? Qui... Enfin... C'était quoi les critères pour ça ? Il n'avait jamais compris... Jamais. Alors il poussa un soupir en continuant de se frotter la joue, même si ça lui faisait mal avec tous ses hématomes.

Nate se sentait en colère... Et pitoyable en même temps. Il osait même plus vraiment imaginer à quoi il pouvait bien ressembler à cet instant. Il était au bord de craquer une nouvelle fois. Il se sentait vraiment seul. Les gens qui lui tenaient compagnie n'y changeaient rien. Ils faisaient de leur mieux et il le savait... Mais c'était... Tellement vain. Tellement... Vain...

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Il ne voulait pas la laisser tomber, c'était faux. Complètement faux... Il ne voulait pas qu'elle pense ça. C'était... En fait il s'était plutôt laissé tomber lui-même plutôt qu'autre chose. Il avait un peu... Abandonné le navire de sa bataille contre lui-même et ses émotions. Tout simplement. Sous l'effet des médicaments... Il avait trouvé ça tellement plus... Tellement plus facile que de continuer à se battre. Dans un sens il avait été vraiment lâche. Mais c'est un peu ce qu'il étai depuis toujours. À ne jamais parler de ce qui ne va pas pour l'enterrer en lui... À faire l'autruche.

Une étreinte. Un étreinte après ces quelques mots. Il la laissa faire et ferma un peu les yeux. Un peu de chaleur ça lui faisait du bien. Il laissa quelques larmes couler sur ses joues silencieusement. La fatigue, la douleur, les souvenirs, la solitude. Ce cocktail avait eu raison de ses nerfs à cet instant. Quand il était à l'hôpital il était encore un peu abrité d'Ebla réalité, des autres et du fait de devoir se confronter à eux. Maintenant qu'il était dehors... C'était difficile. Il allait devoir se prendre les réactions de ses amis en pleine face sans flancher. Alors son étreinte lui faisait du bien.

Il sentit sa main dans ses cheveux, elle lui décrocha un petit frisson de bien-être. Il rouvrit ses yeux humides pour la regarder et essuya ses joues du revers de sa main valide. Il écouta ses paroles en la dévisageant un peu avant de faire oui de la tête et de renifler en essuyant une nouvelle fois ses larmes. Il ne voulait faire de mal à personne. C'était bien là, une des raison de son geste. Ne plus être un poids, une erreur qui ne fait que causer du souci aux autres et à lui-même. Son regard se perdit dans le vague.

"Je... J'ai pas fait ça de façon consciente. Je me souviens pas de tout. Quand je suis rentré à la soirée d'Halloween... J'étais vraiment mal. Je venais de croiser Robin qui..." Son poing se serra. "M'a humilié... Encore. J'ai été bête. J'ai essayé de discuter avec elle alors qu'elle était bourrée. Je savais bien que ça servait à rien mais je l'ai quand même fait. Je..." Il se sentait honteux. "Une semaine avant... On a couché ensemble... Je pensais que c'était parce qu'elle voulait revenir vers moi. Mais finalement j'étais juste un objet de plus pour la satisfaire. Et... Elle m'a de nouveau fait me sentir comme un putain d'objet à la soirée." Il marqua une pause. "Je suis rentré après ça... Je... J'étais déboussolé. Je supportais plus de me sentir humilié et triste. J'avais mal... J'étais en train de devenir dingue. Je voulais que ça s'arrête alors j'ai pris... Une dose trop forte d'anxiolytiques. J'aurais mas du je sais... Mais j'étais plus vraiment conscient de ce que je faisais. À partir de là j'ai que des flash. Je me souviens m'être ouvert le bras... Puis plus rien. Après j'ai... Je crois que j'ai voulu trouver du secours. Je me suis retrouvé dehors et je me suis fait renverser. Voilà."

Ses propos étaient un peu décousus. Il avait essayé d'être le plus clair possible mais c'était loin d'être évident. Tout était tellement en bordel dans sa tête cabossée... Lui sortir ça avait été un véritable exercice.

"J'ai pété les plombs... Personne aurait rien pu faire contre ça. Mais c'est pas que à cause de Robin. C'est..." Il soupira et ferma les yeux. "Il y a un tas de choses de mon passé que tu ne sais pas qui m'ont amené à ce stade. Jeter la pierre à Robin uniquement serait une grave erreur."

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Comment lui dire tout ce qui avait pu se passer dans sa vie ? Il allait passer pour une victime. Pour le martyr de gamins trop cons pour pouvoir accepter la différence d'un camarade de classe. Des gamins trop fermés et au final... Trop innocents et mal éduqués. Comment aurait été Megan avec lui s'il l'avait rencontrée dans ce cadre ? Serait-elle aussi douce ? Aussi aimante ? Ou aurait-elle choisi le camp de ceux qui lui ont pourri la vie ? Lui raconter son passé... Ça ne servirait à rien mis à part ramener sur le tapis des choses qu'il voulait garder oubliées.

Était-elle juste maladivement curieuse ou voulait-elle vraiment l'aider ? Là était tout le problème de Nate. Son niveau de méfiance était tel que Des fois il se posait des questions sur la sincérité de ceux qui l'entouraient et qui ont été là pour lui. Il poussa un soupir, laissant Megan lui offrir quelques gestes réconfortants sur sa main et sa nuque. Il ne savait braiment pas quoi faire. Le silence était long et sûrement insupportable mais il ne savait pas quoi faire. Lui mentir, lui dire que ce n'était rien... Impossible. Surtout vu le monologue qu'il lui avait servi. Impossible...

Nate ferma les yeux et laissa le silence s'étirer jusqu'à ce que la voix de Megan ne refasse surface. Il la regarda avec un petit sourire. Il n'avait pas vraiment très faim. Les anti douleurs lui donnaient un peu la nausée en fait. Et cette situation aussi. Mais il était aussi conscient du fait que... Vu le caractère de la brune elle ne le laisserait pas sans manger. C'était évident. Il y a quelques minutes elle l'avait engueulé et avait été prête à le gifler. Alors le laisser sans rien dans le bide... Nan ça lui ressemblait pas.

"Je sais pas si il y a grand chose dans mon frigo. Je mangeais plus des asses avant... Tout ça."

Heureusement à l'hôpital il avait pu reprendre du poil de la bête. Même si... Même s'il fallait avouer que... Que la bouffe était quand même sacrement dégueulasse. Il avait mangé sous la surveillance de sa terrible infirmière proche de la retraite à la discipline militaire. Il avait pas eu intérêt à rechigner. Elle était extrêmement sévère avec lui. Mais elle lui avait confié que c'était parce que Nate lui faisait penser à son fils. Bref.. Nate regarda de nouveau par terre.

"Sinon on peut commander à manger." Il marqua une pause. "Mais avant je voudrais que tu vois quelque chose."

Il allait lui dévoiler une partie de son passé douloureux. Une partie humiliante de son passé. Il sortit son téléphone de sa poche et le déverrouilla comme il pouvait d'une seule main. L'écran était brisé à cause de l'accident. Mais toujours fonctionnel. Il fouillait dans les fichiers du téléphone pour finalement lancer une vidéo. Il posa le smartphone entre les mains de Megan et ne la regarda pas. Le son suffisait à lui coller la boule au ventre. Il s'agissait de la vidéo de lui qui avait tourné sur le réseau internet de la première université où il était allé. Celle de son humiliation lors de son bizutage. Il l'avait gardée... Pour se rappeler de ne plus jamais apprécier les autres ni leur faire confiance.

On l'y voyait, torse nu sur une chaise. Les mains ligotées à l'arrière. On pouvait lire la panique sur le visage de Nate surmonté de grosses lunettes aujourd'hui remplacées par des lentilles. Une coupe de cheveux de fils à papa, presque méconnaissable par rapport à aujourd'hui. La personne qui filmait lui tournait autour en le narguant et toute une petite troupe était autour entrain de se moquer de lui. On lui retira ses lunettes pour les écraser par terre sans scrupules. On vint lui ébouriffer les cheveux dans un geste faussement amical avant qu'un type et une fille s'approchent de lui avec des marqueurs. Et ça commença pour de bon. Les insultes, dites à voix hautes puis marquées au stylo indélébile sur son torse, ses bras, son visage.

Des dessins humiliants... Et le coup de grâce. Un coup de ciseau par ci et par là, un coup sec pour arracher son pantalon et on le laissa en sous vêtements face à son humiliation. Les elcats de rire moqueurs résonnaient inlassablement. Il avait la tête basse, le visage couvert de larmes, tremblant, les suppliant d'arrêter. Seul dans son incompréhension sur cette putain de chaise. On lui marqua les jambes aussi, histoire de bien finir le travail. Et la chaise fut soulevée par plusieurs personne. Le trajet avait été coupé au montage. Mais on l'avait amené dans un champ. On agita le téléphone de Nate sous son nez en ricanant avant de lui faire subir le même sort que ses lunettes. Et on le fit tomber de cette chaise. Il se retrouva dans la boue en sous vêtements. Lui demandant de dire bonjour à la caméra et à son flash aveuglant. La dernière image de la vidéo, c'était le visage de Nate en larmes et couvert d'insultes. Quelques éclats de rire puis plus rien.

"Elle a tourné pendant des mois sur le campus... Avant que finalement... Quelqu'un de censé n'en demande la suppression."

Ce qu'on ne voyait pas sur la vidéo. C'était Nate en train de patauger dans la boue presque à poil. Avec les mains attachées. Sans ses lunettes pour voir correctement. Il avait mis des heures à retourner chez lui, à marcher dans la rue avec personne qui ne voulait l'aider. Chaque fois qu'il croisait quelqu'un il déclenchait ou la peur ou le rire. La plus grande humiliation de sa vie. Parmi des dizaines d'autres. Son histoire avec Robin n'était que la goutte d'eau d'un ensemble.

© Babao