(seth) do you need to talk ?

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J’étais en retard. Je n’en étais pas certaine, car j’étais si pressé que je n’osais pas regarder l’heure qu’il était. J’avais un peu trop dormis ce matin, et je me sentais coupable. Ça aurait été n’importe qui d’autres je n’aurais pas autant stressé, mais je savais que Seth était déjà dans la salle d’informatique à m’attendre. Nous devions terminer notre projet, et j’étais contente d’avoir un projet en commun avec lui. Seth était comme un génie avec un ordinateur, c’était impressionnant. Je n’avais pas vraiment hâte d’en finir avec ce travail. J’aimais bien travailler avec Seth, il était gentille, intelligent et pas comme les autres. C’est ce que j’aimais le plus chez lui, et j’avais apprécié chacune des moments qu’on avait passé sur ce projet, et je ne voulais pas que ça s’arrête. « Hey, salut Reth. Je suis en retard ? » J’étais enfin arrivé, j’étais venue au pas de course, mais je n’avais pas trop de retard en fin de compte et j’étais juste heureuse d’être arrivé. « Tu as commencé sans moi ? » Je prenais une chaise et m’installais à côté de lui, un sourire aux lèvres et prête à commencer.

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Je ne suis pas du matin, ni du soir, mais quand il faut bosser, il faut bosser. Afin d'étoffer mon dossier universitaire, un de mes professeurs m'a proposé de travailler en collaboration avec une étudiante en média et comme il s'agissait de la matière dans laquelle j'excelle le moins, j'ai sauté sur l'occasion. Gonfler ma moyenne avec un simple dossier me ferait le plus grand bien. Avant de rejoindre la salle informatique où ma compère attribuée est censée me rejoindre, j'ai filé devant la machine à café pour me réveiller. Je suis entré dans la salle quasi vide avec mon gobelet bouillant puis j'ai décidé de m'asseoir à une table près d'une fenêtre. Si je ne peux pas apercevoir un bout de ciel, je pourrais paniquer. Je dépose mon ordinateur portable sur la table et j'ouvre le clapet. Il est déjà allumé, j'ai oublié de l'éteindre la veille. Et je crois que j'ai un peu fouillé sur le profil de Claarys, mon binôme pour le projet. Tellement que j'ai des tas de fenêtres avec des tas de photos d'elle. Quelque chose m'attire chez elle, probablement sa beauté très atypique. Ce n'est pas le genre de fille superficielle que j'ai l'habitude de croiser en permanence dans les couloirs d'Harvard. C'est un bout de femme énergique et spécial. J'ai hâte de la revoir, je brûle mes lèvres dans la substance nacrée tout en fermant les fenêtres à une vitesse déconcertante. Tout à coup, j'entends la voix de la rousse qui brise le silence. Je ne réponds pas à sa première question, je suis trop obnubilé par ses mouvements et son aura qui se déploie autour de moi. Elle vient s'asseoir à mes côtés et je n'ose plus faire n'importe quel mouvement de peur de l'effleurer. J'ai juste eu le temps de fermer toutes mes fenêtres qui feraient de moi un psychopathe pervers. " Non je viens juste d'arriver, et puis qu'est-ce que je pourrais faire sans toi, je ne suis bon qu'à suivre tes ordres. "  déclarais-je en lui rendant son sourire. Son sourire, doit-on en parler ? C'est une étoile aussi brillante que le soleil. Je me sens si fade à côté d'elle. Je crois que j'insiste trop, mon regard se noie sur les traits de son visage au point d'oublier qui je suis. Je dois impérativement me reprendre avant qu'elle ne dépose plainte. " Alors, on boucle aujourd'hui et on va fêter ça ? " demandais-je en détournant mes yeux verts des siens. J'ignore comment on fête ce genre de chose, mais je ne me vois pas l'oublier après avoir clos ce long devoir. Je n'ai plus très envie d'être académique avec elle, j'aimerais en apprendre plus et pourquoi pas devenir quelqu'un qui a du sens pour elle. Fantasmes. Je resterais toujours insignifiant pour une enfant du cinéma et un bijou pareil !

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L’informatique n’était pas vraiment « mon truc ». J’utilise mon ordinateur tous les jours c’est vrai, mais ça ne fait pas de moi une experte. Au contraire, il m’a fallu un certain moment pour savoir comment utiliser word ou même google. Vous connaissez les personnes qui google « google » ? Avant 2006, j’en faisais partie, et je n’en suis pas très fière. Je suis heureuse d’avoir évolué, avec le temps. Internet fait partie de la vie de tous les jours aujourd’hui, et avec les smartphone nous sommes plus connectés que jamais. Je n’ai pas un réel avis là-dessus, je trouve personnellement qu’il y a de bons côtés et des mauvais côtés à tout ça, mais ça ne m’empêche en rien à utiliser des réseaux sociaux, etc. Au contraire, j’aime beaucoup ça. « Arrêtes, je suis sûr que tu es capable de faire bien plus que ça. » Il était mignon. Trop mignon. Ce n’était pas un garçon comme les autres, il ne se rapprochait même pas d’eux. Il avait une personnalité que je qualifierais d’inhabituel, qui ne me laissait pas indifférente. Etrange peut-être, mais d’une bonne façon. Le fait qu’il se différencie des autres hommes que j’ai pu connaître une bonne chose, une excellente chose. Qui a envie de voir une copie, d’une copie, d’une copie ? Seth était une inusuelle bouffée d’air fraiche. « Oh oui, ça serait super ! » J’attrapais son bras instinctivement, un plus grand sourire aux lèvres. J’étais contente. Satisfaite. Plus à l’aise. L’idée de ne plus le revoir après ce projet m’irritais un peu. Oui, j’aurais voulu le voir un peu plus. J’aurais voulu devenir son amie ou au moins plus qu’une connaissance. Plus qu’une fille avec qui il aurait fait un projet dont il ne se souviendrait plus après deux mois. « Si tu laisses tomber la capuche, je payerais même les verres. » Je montre sa capuche noire du doigt sans sourciers, ne lâchant pas ses yeux verts du regard. Pendant une seconde, j’oublie ce que je venais de lui dire et je plonge tête première dans ces yeux. Cette couleur lui allait si bien, je dirais que ces yeux faisaient tout son charme, mais il y avait tant de choses qui le rendait attirant que juste mentionner ces yeux ne lui ferait pas justice. Bref, je baissais les yeux quand je reprenais enfin « conscience »… En quelque sorte. Je ne voulais pas le forcer à enlever cette capuche, ce n’était pas mon rôle. Mais quand je le voyais il était souvent caché en dessous et même si c’est séduisant, mystérieux, parfois ça le rends aussi invisible. Et j’ai peur que c’est peut-être ce qu’il souhaite, non ? Etre invisible.

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Claarys me trouble, Claarys me désarme, Claarys m'étourdie. Je ne sais pas quel espèce de potentiel elle semble voir en moi, mais cela fait une éternité que je n'ai pas ressenti ce regard. Pour être plus précis, seuls les yeux de ma mère m'ont fixé ainsi. Ce n'est pas une comparaison maladroite, loin de là. Pour moi, cela signifie beaucoup. Je sens enfin une authenticité s'installer. Alors que je l'invitais à fêter la fin de notre devoir, la jolie rousse m'attrapa le bras sûrement par soulagement d'avoir clos le projet. En tout cas, cela ne peut pas augurer autre chose. Alors que j'ouvre le fichier pour jeter un dernier oeil et l'imprimer, la demoiselle me lance un demi défi que je trouve pour le moins déstabilisant. Seth sans sa capuche, c'est comme un chevalier sans son armure. C'est désarmant. Mais son regard insistant et envoûtant pourrait me faire faire n'importe quoi. Après plusieurs secondes paraissant durer l'éternité, je laisse glisser mon capuchon noir dévoilant ainsi mon crâne à demi-rasé. " Je paie les verres, je te le dois bien après ce long périple. Cependant il va être un peu tôt pour de l'alcool non ? Enfin, au risque de t'effrayer il n'est jamais tôt pour moi mais tu as l'air plus délicate que Seth Eastwood " confessais-je en terminant par me mordiller nerveusement la lèvre inférieure. C'est vrai, je suis un dépotoir, mais elle, c'est la finesse incarnée. Je ne voudrais pas l'embrigader dans ma débauche dégoûtante. Je souris niaisement à Claarys et je pourrais encore lui dévoiler mes dents comme un imbécile mais je m'abstiens. Je reporte mon attention sur l'écran en faisant défiler lentement notre exposé sous nos yeux. " Tu me dis si tu vois un truc qui cloche ! " j'ai repris mon sérieux, elle va flipper, je suis carrément taré. La pauvre. J'espère qu'elle ne va pas finalement revenir sur ses paroles et me laisser en plan après avoir remis le dossier dans le casier du prof.

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Le Seth que j’apprenais à connaître n’avait pas besoin d’une capuche sous laquelle se cacher. C’est pour cette raison, entre autre, que je voulais  qu’il la retire. « Je ne suis pas ce qu’on peu qualifier délicate, au contraire… Je peux être plutôt sauvage. » Je me retiens de rire, ne me prenant pas du tout au sérieux. Bien que je ne sois pas délicate, je ne suis pas une grande sauvage non plus, mais, sous les bonnes substances, je n’étais plus du tout moi-même. Je passais ma main dans mes cheveux, pour les remettre en place. Ils étaient lâchés et pouvais se rebeller et aller sur mon visage, j’avais fini par m’y habituer. « Ok. » Je me concentrais sur l’écran qui défilait gentiment devant moi, redevenant séreuse. Le tout avait l’air plutôt bon, il est fort possible que nous ayons une bonne note sur ce travail. « Attends voir. » Je venais d’apercevoir une petite faute de copie, rien de grave, alors je me permettais de prendre l’ordinateur des mains de Seth et de la corriger. « Je crois que tout est bon, si tu vois autre chose dit moi. » Notre projet était bon et joliment présenté, j’en étais assez fière. « S’il n’y a rien d’autres à ajouter, on devrait le donner au professeur et.. Aller fêter ça ? »

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Claarys en version sauvage. Je dilapiderai mon portefeulle virtuel pour assister à ce spectacle. Elle me laisse rêveur pour le coup. Nous passons ensuite au dernier coup d'oeil avant de boucler le dossier. Le silence qui s'installe tout à coup me plonge dans une anxiété sans précédant. Après avoir fait défiler quelques pages de notre travail, Claarys me stoppe dans mon élan pour me faire remarquer une coquille. J'allais m'en occuper mais la jeune femme attrape mon ordinateur pour la corriger. Elle vient bien d'entrer dans mon espace vital. Et par la même occasion, de toucher à la prunelle de mes yeux. Je sens que je vais m'évanouir là. Après avoir touché à mon clavier, elle me rend mon ordinateur et conclue. Si c'est bon pour elle, c'est bon pour moi. J'hoche la tête à toute vitesse et enregistre. " C'est bon, je vais lancer l'impression, on va le déposer et on sort de là ! " je me connecte à l'imprimante de la salle et envoie le fichier. J'entends rapidement le papier qui glisse dans la machine derrière nous et je commence à me lever et à ranger mes affaires. Je me suis foutu dans de sales draps, demain je serais la risée de la faculté. Demain, Claarys aura peint mon portrait d'handicapé social sur la toile. Bien sûr, je pourrais hacker son compte mais étrangement, je n'y arriverais pas. Je fonce vers le fond de la salle et attrape les feuilles encore toutes chaudes, je les relie avec un trombone et tend le paquet à la jeune rousse. " Voilà, tes mains porteront plus bonheur à mon avis, on passe devant la salle du courrier et tu le dépose ? " je souris largement et mielleusement puis j'emboite le pas en dirigeant mon regard vers mes pieds. On passe devant un large pan de boites à lettre, Claarys glisse le dossier à l'intérieur de la bonne et croise les doigts. Je l'imite et reprend la marche pour sortir de la faculté qui m'empoisonne. J'enfonce les portes de la sortie la plus proche et respire de nouveau à plein poumon. J'ai l'impression d'être enfin libéré après avoir été enfermé toute ma vie. " Tu vas maintenant devoir me guider et m'apprendre à fêter ça " avouais-je à la jeune femme en tordant ma bouche comme un gamin. Je suis si nerveux que je serre les lanières de mon sac à dos à m'en couper les paumes.

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Je m’étais vaguement habitué à voir Seth sans capuche. C’était rare, donc à chaque fois que je voyais sa coupe de cheveux je ne pouvais m’empêcher de la regarder. Ça lui allait bien, c’était beau, et ça attirait mes yeux pour x raison. Je devais avoir l’air louche à le regarder fixement comme ça, d’abord ces yeux et ensuite sa coiffure. Je devais me calmer. Je me concentrais sur mon travail tranquillement, et comme je m’y attendais mon attention n’était plus déviée. Je m’étais même permise de lui prendre son ordinateur des mains pour corriger notre travail. Je ne l’avais jamais fait auparavant, ce n’était pas vraiment un grand changement alors ce je ne pense pas que ce soit très grave. Seth imprimait le projet, à double pour que je puisse aussi garder un trace de notre travail, et nous nous préparions à sortir. Je range mes affaires, je n’avais pas sorti grand-chose alors tout ce fait très vite. Ce qui me fait traîner un peu c’est surtout mon téléphone, il avait vibré, un message de Palmrys auquel bien sûr, je devais répondre et après ça, nous étions parti. « Je porte bonheur maintenant ? » je souriais, riais presque et prenais notre projet pour le mettre dans le casier de notre professeur. Voilà, ça au moins c’était fait. Un poids de moins sur les épaules, j’étais prête à m’amuser. Nous sortions tous les deux, et une fois libre, à l’extérieur, il me demandait de lui apprendre à fêter ça. « Et bien… Premièrement en félicitant sa partenaire avec des fleurs ou un verre, ou de la nourriture. Tu as de la chance, ta partenaire ici présente accepte les trois alors tu as le choix. On peut aller boire quelque chose, ou manger quelque chose… Et tu peux toujours m’offrir des fleurs un autre jour. » Je comptais bien le revoir de toute façon.

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J’aimais les fleurs, qui n’aimaient pas les fleurs hein ? Du coup, je profitais de sa question pour le lui faire savoir, sans être vraiment sérieuse. Je n’allais pas le forcer à m’en acheter, ni l’en empêcher d’ailleurs. Je ne serais pas déçu s’il ne m’en achète pas, mais je serais très heureuse qu’il m’en offre. « J’adore les pivoines blanches, essaie de t’en souvenir. » Je lui faisais un clin d’œil, j’aimais bien passer du temps avec lui et j’en passerais plus si je le voulais. C’est pour ça que j’étais partante pour allonger notre temps ensemble, pour faire quelque chose avec Seth après qu’on est fini le projet. Je n’avais pas envie que ça se termine tout simplement, c’est compréhensible non ? Je suivais Seth à l’extérieur du campus, sans attendre. « Oh, j’espérais que tu dise ça ! » Manger était sans doute mon activité préféré, je lui aurais sauté au cou si je n’avais pas rapidement calmé mes ardeurs. J’étais contente pour un rien aussi, je me réjouissais des petites choses. Nous nous dirigions vers les quelques restaurants qu’on pouvait trouver près du campus lorsqu’il me questionnait sur mes plans futurs. « Et bien.. ; » Je n’eu pas le temps de répondre que le jeune homme rentrait dans un poteau. J’affichais un air horrifié et me rapprochais de lui avec sérieux. « Seth ! ça va ? » Je dégage sa main délicatement pour voir si il était blessé, et caresse son front gentiment. Je n’avais jamais été aussi proche de lui, et je ne l’ai remarqué qu’une fois avoir croisé son regard… « Tu devrais être plus prudent tu sais… » Je souriais, n’enlevant pas ma main de son front. « Ça te fait mal quand j’appuie comme ça ? »

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