I really missed you ► Ivy & Wade

J'étais à mon bureau sur mon ordi, lunettes sur le nez, occupé à finir un projet pour mon cours d'informatique avec de la musique en fond sonore qui résonnait dans tout l'appart. Ouais, j'aimais bien bosser comme ça. Un peu plus tôt dans la journée, j'avais discuté avec Ivy par sms. J'avais pas compris pourquoi elle m'avait posé des questions vis à vis de Samuel sur formspring, au lieu de directement me demander les choses en face.. Enfin si, je devinais pourquoi. Parce qu'à cause de ce qu'il c'était passé entre nous il y a plusieurs mois de ça maintenant, tout ça était devenu un peu tabou. Je devinais qu'elle allait me poser des questions ce soir, puisqu'elle devait passer à l'appartement. Et si j'étais un peu anxieux à l'idée d'aborder le sujet, il me tardait surtout de la revoir. Elle me manquait... trop, beaucoup trop. Nous avions toujours été proches elle et moi, jamais bien loin l'un de l'autre. J'avais grandi en l'ayant toujours à mes côtés et depuis quelques mois, j'avais l'impression qu'il n'y en avait que pour son con de Samuel. J'étais clairement relégué au second plan, et vu ce qu'elle m'avait balancé à la tronche la dernière fois.. c'était compréhensible. Rien que de penser à tout ça, j'avais mal à la tête. Soupirant un bon coup, je me levais pour aller me chercher une bière dans le frigo quand soudain, quelqu'un frappait à la porte. Mon coeur s'emballa légèrement en devinant qu'il s'agissait d'elle, et je franchissais rapidement les quelques pas qui me séparaient de la porte d'entrée pour aller lui ouvrir. Salut dis-je avec un grand sourire avant de la prendre dans mes bras. Et putain ce que ça faisait du bien.

Je retrouvais sa petite bouille d'ange, cet air familier que j'avais adoré au fil des années et bordel ça faisait un bien fou de la serre contre moi. Je restais ainsi quelques instants, profitant de cette étreinte et pour une fois, je ne me sentais pas gêné à agir ainsi avec elle. Tu m'as tellement manqué.... Je fermais les yeux quelques secondes, la gardant contre moi en me rendant compte à quel point elle comptait pour moi. Elle avait toujours compté. Toi aussi.. dis-je un peu maladroitement, mais tellement sincère. Je finissais par la relâcher et j'allais fermer la porte derrière elle. Bienvenue chez moi dis-je avec un léger sourire. Et j'étais soulagé de pouvoir prononcer ces mots après des mois de galères à squatter chez des potes à droite à gauche parce que j'avais plus l'argent pour louer un appart. Et puis, je l'aimais bien cet appart, avec mes disques ma chaîne et mes guitares un peu partout dans le salon. Plus le bordel un peu partout ah ah. Il était à mon image, tout simplement. Tu veux boire un truc ? J'allais me servir un verre dis-je en passant derrière le bar de la cuisine ouverte pour ouvrir le frigo et regarder ce que j'avais au frais.

Depuis juin qu'on ne s'était pas vus, c'était limite impensable quand on y réfléchissait. Maintenant que je l'avais en face de moi, je me rendait compte à quel point elle m'avait manqué, et qu'elle était tout simplement essentielle à ma vie. Elle avait un peu changé depuis la dernière fois. Ses cheveux étaient plus long, mais surtout, elle semblait moins torturée et moins triste. Le temps avait fait son effet sur ses maux, et ça faisait du bien de la voir ainsi. Elle accepta que je lui serve un verre, tout en posant les pizza qu'elle avait apportée sur le bar, laissant un léger fumet appétissant arriver jusqu'à mes narines. Je sortais donc deux bières, ainsi que des verres parce que je savais qu'elle aimait pas trop boire à la bouteille. Alors dis moi, quoi de nouveau dans ta vie depuis... juin ? Mis à part ton mariage ? demanda-t-elle sans manquer de me taquiner avec son air malicieux là. Ouais ouais, ça va. En réalité, j'arrivais toujours pas à me faire à l'idée qu'on était mariés femmes aux yeux de la loi avec Briony. Les papiers du divorce étaient signés, prêt à être envoyés à la mairie et à présent, payer les frais de la démarche ne me posait plus de problème. Et pourtant, tout était encore là, dans une enveloppe dans mon salon, attendant que je me décide à bouger mes fesses et régler tout ça. Mais quelque chose m'empêchait de le faire, sans que je sache vraiment quoi. Tu finiras jamais de me charier avec ça hein ? demandai-je avec un sourire en lui tendant sa bière. On est à nouveau ensemble avec Briony dis-je finalement avec un léger sourire. Les circonstances dans lesquelles tout ça c'était fait étaient un peu compliquées, mais ouais, on était ensemble. Et je me sentais tellement bien avec elle. J'étais heureux.. amoureux, tout simplement. En parlant de ça j'ai un cadeau pour toi ajouta-t-elle en fouillant dans son sac. Sérieux, un cadeau de mariage ? Ivyyy... dis-je en râlant, levant les yeux au ciel mais sans cesser de sourire tout de même parce que je savais que c'était pour plaisanter. Elle me sorti alors un porte-clé en forme de nœud, symbole de.. l'attachement, je crois ? Merci dis-je en le prenant entre mes doigts. Mais c'est un truc de fille ça, jpeux pas le mettre à mes clefs, tout le monde va croire que jsuis homo dis-je d'un ton moqueur.

Oui, on était ensemble avec Briony. Et ça me faisait limite bizarre de le dire vu qu'il y a encore quelques mois, j'étais convaincu qu'il n'y aurait plus rien entre nous, vu qu'elle avait choisi Andy et pas moi. Mais il fallait croire que les choses changeaient.. Et j'avais pas envie de me prendre la tête avec tout ça. J'étais bien avec Bri, j'me sentais heureux, et elle aussi avait l'air bien alors.. c'était tout ce qui comptait. Maintenant, je comprends mieux pourquoi tu n'es toujours pas divorcé...tu comptes le faire ou rester marié ? dit-elle sur un ton léger, faisant mine de pas y toucher. J'me pinçai légèrement la lèvre en passant la main dans les cheveux, un peu mal à l'aise parce que ouais, tout ça pouvait paraître vraiment louche pour un mec qui ne voulait absolument pas se marier. J'avais l'occasion de rompre tout ça, de divorcer pour ne plus en parler mais j'sais pas.. j'avais un blocage. Bien qu'au fond, je restais sur mes positions. Non non je.. je vais m'en occuper bientôt dis-je en me convainquant de mes propres paroles. Elle m'offrait ensuite son cadeau, et je ne pouvais m'empêcher de lancer une petite vanne en voyant l'objet qui restait somme toute très féminin. Même si j'appréciais l'attention ah ah. Quoi ? Avoir la corde au cou fait de toi un homo ? C'est juste une piqûre de rappel. Quoique...j'aurais dû t'offrir un bouquin genre un truc de fille pour bien comprendre ta femme. Je ne pus m'empêcher de rire en l'entendant parler d'un bouquin qui m'apprendrait à comprendre les femmes, ou ma femme en occurrence. Quoi, je me débrouillais bien moi avec les filles ! C'taient plutôt elles qui avaient besoin d'un bouquin pour comprendre Wade Forbes ah ah. Trop aimable dis-je avec un léger sourire en coin, parce qu'elle était quand même en train de dire que je faisais un mauvais mec là. Je peux être honnête ? Là par contre, je sentais le moment gênant arriver. Je restais muet afin de la laisser poursuivre, prenant une gorgée de ma bière directement à la bouteille. Je pense que si vous l'avez fait ce n'est pas vraiment anodin et si tu aurais voulu arrêter tout ça argent ou pas tu aurais fait le nécessaire puis, si elle ne le voulait pas elle aurait pas pris ton nom. Même si c'est rapide et complètement fou je crois que vous ne devriez pas divorcer après tout vous pouvez essayer et divorcer plus tard ça change rien aujourd'hui ou dans un an. Je soupirai légèrement en entendant tout ça, un petit sourire toujours présent sur mes lèvres, même si j'avoue que je me sentais un peu perdu par tout ça. Je sais qu'elle elle le voulait au fond, enfin.. je pense pas qu'elle veuille divorcer d'après ce que j'ai compris commençai-je. Mais ça c'est fait sur un coup de tête, j'étais défoncé.. T'sais bien que j'aime pas le mariage. Alors si ça doit m'arriver un jour, j'aimerai autant être sobre tu vois dis-je avec un léger sourire. C'est juste que.. j'avais de toute évidence du mal à franchir ce pas du divorce. Tu sais ça me fait bizarre de te savoir marié et j'aime pas forcément ça... Je déglutissais légèrement en entendance ces mots, détournant légèrement le regard parce que ouais, venant d'elle, ça me mettait un peu mal à l'aise. ... je comprends maintenant ta réaction quand je t'ai dit être fiancée à Samuel. Je fronçai alors les sourcils tout en ouvrant les cartons des pizza. Parce que bon la dernière fois, elle avait quand même plus ou moins esquivé la question des fiançailles. Sauf qu'apparemment, je ne m'étais pas trompé. Vous vous êtes fiancés alors ? demandai-je un peu plus tendu. Parce que j'aimais pas ce type, et rien que l'idée qu'ils puissent se marier me mettait presque de mauvaise humeur.

Elle me disait qu'au fond, on pouvait tenter quelques mois, et voir par la suite pour divorcer vu qu'il serait encore temps. Sauf que quand je lui expliquais mon ressenti, le fait que je ne voulais pas garder ça alors que ça c'était fait quand j'étais bourré et défoncé, elle sembla un peu plus me comprendre, se mettant même à ma place. Sauf que toi c'est impossible que ça t'arrives dis-je avec un léger sourire. J'avais jamais vu Ivy fumer le moindre joint. Et puis, j'sais même pas comment je réagirais si elle devait le faire. A l'époque je l'aurais certainement engueulé sans hésiter, même si c'tait paradoxal vu que je me défonçai régulièrement. Aujourd'hui.. jsais pas. Dans tous les cas, ça me ferait bizarre ça, c'est sûr. Je tiquais en l'entendant parler de Samuel et de ces fameuses fiançailles qui ne me revenaient pas, ne pouvant m'empêcher d'avoir la confirmation de ce que j'aurais voulu virer de mon esprit. Ouais, ça fait un moment déjà et je te l'avais dit mais tu devais être défoncer ce jour là visiblement répondit-elle un peu sèchement, me faisant hausser les sourcils sous la surprise. Excuse-moi c'est juste que... Juste que quoi ? De toute évidence, elle ne semblait pas prête à parler, surtout qu'elle changea aussi vite de sujet en me posant des questions sur mes études et Victoria. J'étais pas défoncé, c'est juste que comme maintenant t'avais évité le sujet, alors je me demandai si j'avais bien compris ou pas dis-je calmement en buvant ma bière, évitant de lui répondre à mon tour. Pourquoi tu veux pas m'en parler ? demandai-je alors en relevant mon regard vers elle.