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Mon scepticisme sembla la désarçonner. Je voulais juste qu’elle se montre un brin méfiante envers ceux qui allaient partager son toit. Elle avait besoin d’un environnement et ça allait avec des colocataires irréprochables. « Si tu veux on leur fait passer une audition, je veux bien être juré avec Feldt. » tentai-je de me rattraper en la voyant soupirer et éviter mon regard. La négative attitude n’aidait pas, c’était certain. Et la vanne du couvent fonctionna plutôt bien pour changer atmosphère. « Sœur Marie Priape… Ouais non, ça sonne pas bien. » rigolai-je alors qu’elle m’assurait que la tenue de religieuse m’irait très bien. Mais très vite le sérieux reprit le dessus dans notre discussion. Mon interlocutrice semblait songeuse, ressassant les problèmes qu’elle apportait à sa sœur, concluant finalement que notre rouquine préférée méritait mieux qu’elle. « Arrête… Elle tient à toi. » affirmai-je sans hésiter. La façon dont elle avait réagi à la rentrée après l’accident en était la preuve. « Et puis une sœur, même avec ses défauts, des problèmes, une vie compliquée, ça n’a pas de prix… Crois moi. » Mon regard se reporta sur la route alors que mon ton se teintait d’une certaine gravité, l’image de ma propre petite sœur décédée me revenant alors en tête. C’était le genre de drame dont on ne se remettait jamais… Le genre de souvenir aussi que l’on n’abordait pas facilement et que je préférais taire donc, me contentant de continuer de rouler. D’ailleurs, le bâtiment de la mather house ne tarda pas à apparaître au loin. Je garai ma voiture sur le côté avant de tourner à nouveau la tête vers ma passagère. « Vous êtes arrivée à destination. » annonçai-je avec une voix robotique imitant un peu celle des GPS. J’ajoutai ensuite : « Ca va aller t’es sûre ? » Je me rappelais encore la crise de vomissements de tout à l’heure, le fait qu’elle n’avait pas de traitement et tout et je culpabilisais un peu de la juste la lâcher là…(Invité)