Un enfant non-désiré [flashback : juste avant le Summer Camp]

28/01/2012

SAMARA & JUDE

"Même à ta dulcinée ?" Je soupirais et j’hochais la tête : j’avais également dit à Roxanna de ne plus venir me voir quelques semaines plus tôt : ma chimio ne marchait pas, et j’étais totalement affaiblie par la maladie. Trouver quelqu’un qui se proposerait de vous faire don se sa moelle osseuse et qui est, par chance, compatible, est très rare, et je ne voulais pas imposer ma souffrance à mes amis, même pas à Roxanna qui avait toujours ce voile de larmes devant ses yeux à chaque fois qu’elle m’avait rendu visite à l’hôpital. « Même à Roxanna, on est resté quelque temps sans ce soir et même se parler alors t’es pas la seule qui a dû subir ça venant de moi ! Je sais que c’était égoïste, mais je déteste voir la pitié dans les yeux des gens, et ça vaut pour n’importe qui ! » Je soupirais, je me demandais si à force de m’excuser elle finirait par me pardonner. Je savais que j’avais merdé, mais voilà, maintenant c’était dit, nous n’allions pas rester fâcher pour ça, si ? "Alors pourquoi tu es venu vers moi ? Simplement par curiosité ? Parce que tu étais paumé ? Tu n'étais pas en état de réfléchir à tout ça peut-être mais sache que cela ne sera pas sans conséquence pour la suite. Je ne suis pas qu'un bout de viande, hélas. Et je ne sais pas pour toi mais cette nuit, je ne l'ai pas oubliée, l'effet de l'alcool n'a pas atteint ma mémoire." J’haussais les épaules, nous qui devions parler du bébé, nous étions mal partie pour entamer ce sujet aujourd’hui. Le pire, c’est que je n’étais même pas sûr d’avoir une réponse à lui donner. « Samara c’était…une période vraiment…vraiment difficile dans ma vie…je venais de perdre ma mère et mon fils…j’étais accro à la drogue et j’essayais de me consoler en me défonçant la gueule pour oublier ma vie de merde… » Je me pinçais la lèvre et je fini mon verre d’une traite, avant de continuer, « La mort de ma famille m’a rappelé le fait que je n’avais jamais fait le deuil d’Aurore et…quand j’t’ai vu dans ce bar ça m’a…fait bizarre, ça m’a fait du bien mais en même temps, ça m’a fait du mal…les raisons pour lesquelles je t’ai abordée…c’est pas important ça, et je sais que aujourd’hui, il y a des conséquences mais je ne compte pas me défiler, crois-moi.. » Je fronçais un peu les sourcils et je baissais mon regard avant d’ajouter à voix basse, « Et moi non plus, j’ai pas oublié cette nuit…et si t’étais resté le lendemain matin…y’aurait peut-être pu avoir quelque chose entre nous. » C’est vrai, j’aurais peut-être pu tomber amoureux d’elle si elle ne m’avait pas fui. Mais aujourd’hui, j’avais Roxanna.

(Jude Montgomery)

Now I don't wanna close my eyes, see everythin' I ever done. I never got to say goodbye, I won't look back until it's gone. Everything that I try to bury and all the little deaths that set me off, I can't close my eyes.

Un enfant non-désiré

« J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... il appris à nager, mon chagrin. » ► GELUCK

J'avais écouté Jude en essayant de me calmer le plus possible et de penser à autre chose qu'à moi-même, par exemple à ce qu'il avait enduré, pour justement éprouver de la pitié pour lui et ne pas en rajouter plus qu'il ne le fallait.
Malgré que le calme était quelque peu revenu en moi, je me sentais comme vidée, parce que l'évidence s'imposait à moi comme une lumière en pleine face : j'étais sûrement passée à côté de quelque chose et il était désormais trop tard pour revenir en arrière. Oui je pouvais le dire ouvertement, si je n'avais pas oublié Jude, c'est parce que je ressentais quelque chose pour lui. Après l'avoir quitté, je m'étais enfermée chez moi plusieurs jours, je n'avais plus couché avec un seul homme et j'évitais de voir Jude pour ne pas souffrir intérieurement. J'avais osé croire que je pourrais un jour revenir vers lui, que l'on oublierait notre soirée arrosée et que l'on reprendrait les choses sur un bon pied. Sa dernière phrase me conforta dans cette idée et me brisa davantage le coeur. Le bâton était tendu, je n'avais plus qu'à le saisir. "Cela veut dire que... Pour Roxanna... Elle n'est pas la femme de ta vie... Tu crois qu'il en existe peut-être une autre quelque part que tu rencontreras peut-être un jour ? Je baissais les yeux un instant. "Tu sais, si je suis partie, ce n'est pas uniquement parce que j'avais eu ce que je voulais mais parce que j'avais réalisé la bêtise que j'avais faite. Je m'étais toujours promis de rester maître de moi-même et là, j'avais échoué. Si il en avait été autrement, alors je serais restée." Je soupirai puis terminai ma tasse. "Toutes mes réactions depuis cette nuit sont à mettre sur le compte d'une seule chose : les sentiments que j'éprouve pour toi. Je sais maintenant que c'est trop tard, Roxanna est avec toi, elle a gagné la perle et moi je n'ai plus qu'à regarder. Ca me fait vraiment mal mais si c'est ainsi que tu es heureux, alors soit, je m'y plie." Je m'arrêtai un instant pour reprendre une certaine constance. "Si j'avais su plus de choses de toi, je n'aurais pas couché avec toi, je t'aurais demandé ton numéro, j'aurais appris à te connaître et j'aurais tout fait pour partager tes malheurs et ton bonheur. Je n'ai jamais ressenti de pitié pour toi mais maintenant que je sais par où tu es passé, j'aurais voulu être là pour t'aider à penser à autre chose et pas simplement pour ne pas te laisser seul au cas où tu aurais du mourir." Il m'avait livré ses secrets, c'était maintenant à moi de le faire dans une certaine mesure. "Je n'ai jamais été aimée vraiment tu sais. Ma mère m'a clairement demandé d'éviter de l'appeler pour pouvoir se reposer, ça fait 5 ans qu'on ne s'est pas vues et elle n'est même pas au courant pour le bébé. Mon père ne m'a jamais aimée, il n'y avait que la guerre qui comptait pour lui. Il devait prendre sa retraite l'année prochaine et je comptais sur celle-ci pour pouvoir être estimée de lui, avoir une place dans son coeur mais il est mort au combat juste avant que l'on se rencontre, c'est pour cela que je fréquentais les bars moi aussi. Quand à mon frère adoptif, il est le seul qui m'appréciait mais je l'ai rejeté, je n'ai plus de nouvelle de lui depuis 5 ans... Je n'ai personne sur qui compter..." Je soupirai, arrêtant de me lamenter un instant. "Si j'avais su ce que l'avenir nous réservait à tous les deux, crois-moi, je serais restée avec toi dans cette chambre d'hôtel... Parce que... Parce que je savais déjà que... Je t'aimais..." Voilà qui était dit, mais j'aurais maintenant voulu disparaître sous terre.

N. JUDE MONTGOMERY & SAMARA O. WILSON

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28/01/2012

SAMARA & JUDE

"Cela veut dire que... Pour Roxanna... Elle n'est pas la femme de ta vie... Tu crois qu'il en existe peut-être une autre quelque part que tu rencontreras peut-être un jour ? " Je soupirais et j’hochais la tête. Je ne savais pas trop où elle voulait en venir, mais dans mon esprit, Roxanna était bel et bien la femme de ma vie. "Tu sais, si je suis partie, ce n'est pas uniquement parce que j'avais eu ce que je voulais mais parce que j'avais réalisé la bêtise que j'avais faite. Je m'étais toujours promis de rester maître de moi-même et là, j'avais échoué. Si il en avait été autrement, alors je serais restée. Toutes mes réactions depuis cette nuit sont à mettre sur le compte d'une seule chose : les sentiments que j'éprouve pour toi. Je sais maintenant que c'est trop tard, Roxanna est avec toi, elle a gagné la perle et moi je n'ai plus qu'à regarder. Ça me fait vraiment mal mais si c'est ainsi que tu es heureux, alors soit, je m'y plie. Si j'avais su plus de choses de toi, je n'aurais pas couché avec toi, je t'aurais demandé ton numéro, j'aurais appris à te connaître et j'aurais tout fait pour partager tes malheurs et ton bonheur. Je n'ai jamais ressenti de pitié pour toi mais maintenant que je sais par où tu es passé, j'aurais voulu être là pour t'aider à penser à autre chose et pas simplement pour ne pas te laisser seul au cas où tu aurais dû mourir. Je n'ai jamais été aimée vraiment tu sais. Ma mère m'a clairement demandé d'éviter de l'appeler pour pouvoir se reposer, ça fait 5 ans qu'on ne s'est pas vues et elle n'est même pas au courant pour le bébé. Mon père ne m'a jamais aimée, il n'y avait que la guerre qui comptait pour lui. Il devait prendre sa retraite l'année prochaine et je comptais sur celle-ci pour pouvoir être estimée de lui, avoir une place dans son coeur mais il est mort au combat juste avant que l'on se rencontre, c'est pour cela que je fréquentais les bars moi aussi. Quand à mon frère adoptif, il est le seul qui m'appréciait mais je l'ai rejeté, je n'ai plus de nouvelle de lui depuis 5 ans... Je n'ai personne sur qui compter… Si j'avais su ce que l'avenir nous réservait à tous les deux, crois-moi, je serais restée avec toi dans cette chambre d'hôtel... Parce que... Parce que je savais déjà que... Je t'aimais..." Je me pinçais la lèvre, je l’avais écouté du début jusque la fin, et autant le dire, j’étais carrément sur le cul, car jamais je n’aurais pensé qu’elle avait des sentiments pour moi. Enfin…nous nous connaissions mal , comment pouvait-elle ressentir quelque chose ? En tout cas, je comprenais ses réactions maintenant. Je pris une grande inspiration et j’osais enfin affronter son regard, avant de répondre, après un long moment de silence, « Je dois t’avouer que…je sais pas vraiment quoi te dire en fait… » Je me pinçais la lèvre et j’ajoutais, « Roxanna elle…elle est tout pour moi, elle m’a sauvé la vie, elle… et pour pas te mentir.. à notre prochain anniversaire je…j’comptais lui offrir une bague de fiançailles… » Je soupirais, « J’suis désolé…c’est vraiment…bizarre tout ça… »

(Jude Montgomery)

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Un enfant non-désiré

« J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... il appris à nager, mon chagrin. » ► GELUCK

Je m'attendais assurément à une réponse négative de sa part, peut-être même à ce qu'il s'emporte ou veuille me fuir, je ne sais pas vraiment en réalité mais tout ça pour dire que sa réaction ne me surprit nullement, elle ne fit que me conforter dans mes pensées. Je soupirai à sa première phrase qui était en elle-même celle que j'étais sûre de recevoir. En revanche, la seconde me fit l'effet d'un choc. Une bague de fiançailles ? Déjà ? Cela faisait moins de 7 mois qu'ils étaient ensemble, je ne savais pas exactement depuis combien de temps, c'était bien rapide de prendre un tel engagement mais après tout, lui seul était en mesure de décider. J'eus cependant l'impression que quelque chose se rompait en moi-même. "J'espère pour toi que tu ne te trompes pas, que tu ne fais pas ce choix simplement parce que c'est avec elle que tu as eu tes premiers instants de bonheur depuis un long moment. Je ne peux te souhaiter que du bien. Je ne m'interposerai pas, je ne te nuirai pas mais je ferai en sorte de te fuir pour ne pas souffrir davantage." Je soupirai, baissant le nez vers le sol. "Elle t'a sorti de la déchéance dans laquelle tu étais tombé mais peut-être que si j'étais restée, j'aurais pu en faire autant... Et à l'heure actuelle on s'apprêterait à fonder une famille. Ca aurait été rapide mais peut-être que ça aurait été bien, je ne sais pas, je ne le saurai jamais..." Je relevai vers lui mon regard larmoyant. Je ne savais plus quoi dire. Mes derniers espoirs s'effondraient. Certes, on ne se connaissaient pas beaucoup mais j'avais tout de suite ressenti que quelque chose m'attirait en lui, qu'il était différent, unique et que j'aurais voulu partager ma vie avec lui. Ce sentiment étrange et inexplicable n'avait cessé de grandir à mesure que les jours avaient passé jusqu'à devenir insupportable ces derniers temps. Et je savais bien que ce n'était pas là un mauvais tour hormonal mais bel et bien des sentiments réels et sincères. "Si tu es sûr de toi, alors fonce, je m'effacerai de ta vie, tu pourras voir le petit quand tu voudras, je ferai en sorte qu'une amie de confiance te l'amène quand tu le demanderas..." Plus rien à voir avec mon énervement des minutes précédentes. J'étais littéralement cassée, brisée, rompue, irrémédiablement anéantie sentimentalement.

N. JUDE MONTGOMERY & SAMARA O. WILSON

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28/01/2012

SAMARA & JUDE

J’étais vraiment très mal à l’aise, et je ne savais tout simplement plus où me mettre. Il parait que le coup de foudre existe, et je pouvais à peu près comprendre, parce que c’était ce qui c’était passé avec Roxanna. Mais là…je ne comprenais tout simplement pas. Elle était partie, le lendemain matin de cette chambre d’hôtel, comment avait-elle pu tomber amoureuse de moi ? Le pire, c’était qu’aujourd’hui, elle était enceinte de moi, et que ça allait considérablement compliquer les choses. "J'espère pour toi que tu ne te trompes pas, que tu ne fais pas ce choix simplement parce que c'est avec elle que tu as eu tes premiers instants de bonheur depuis un long moment. Je ne peux te souhaiter que du bien. Je ne m'interposerai pas, je ne te nuirai pas mais je ferai en sorte de te fuir pour ne pas souffrir davantage." Je me pinçais la lèvre en haussant légèrement les sourcils, un peu surpris de sa réaction. Je n’avais jamais pensé que je croyais que Rox était la femme de ma vie uniquement parce qu’elle m’avait sorti du malheur. Mais ça me faisait un pincement au cœur, qu’elle veuille me fuir à présent, sachant que rien n’était possible entre nous. "Elle t'a sorti de la déchéance dans laquelle tu étais tombé mais peut-être que si j'étais restée, j'aurais pu en faire autant... Et à l'heure actuelle on s'apprêterait à fonder une famille. Ça aurait été rapide mais peut-être que ça aurait été bien, je ne sais pas, je ne le saurai jamais..." Je déglutis et je baissais ma tête à nouveau. Là, je me sentais encore plus mal à l’aise que tout à l’heure. Avoir une famille, c’était tout ce dont je rêvais depuis la mort de ma mère et de mon fils. J’étais complètement muet, incapable de lui dire quoi que ce soit car je ne savais pas du tout, quoi lui dire. "Si tu es sûr de toi, alors fonce, je m'effacerai de ta vie, tu pourras voir le petit quand tu voudras, je ferai en sorte qu'une amie de confiance te l'amène quand tu le demanderas..." Je fronçais les sourcils et je relevais le regard vers elle : elle avait les larmes aux yeux et jamais je n’avais voulu lui faire du mal, parce que c’était ce que je faisais là, en ce moment. « Sam c’est…c’est ridicule…tu veux dire que tu veux plus me voir ? J’suis pas sûr que le bébé risque d’être heureux si ses parents s’évitent… » Je restais immobile quelques secondes, hésitant avant de m’approcher d’elle pour la prendre dans mes bras : je ne voulais pas qu’elle pleure à cause de moi. « Tu trouveras quelqu’un de bien...t’es jeune, belle et intelligente… s’te plais pleure pas je déteste ça, faire pleurer les gens… »

(Jude Montgomery)

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Un enfant non-désiré

« J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... il appris à nager, mon chagrin. » ► GELUCK

Jude pourrait bien essayer de me dire ce qu'il voulait, ma décision était arrêtée et je ne reviendrai pas dessus, c'était certain, tout simplement parce que j'en étais incapable. Décidément, les situations compliquées avaient l'air de nous aimer ! "Je sais que tu te dis sûrement comment je peux t'aimer alors que l'on a jamais vécu ensemble ni rien. Je te répondrai qu'il n'y a pas de réponse à donner à cela, que c'est comme écrit quelque part. J'ai ressenti ça pour toi sans le vouloir, sans te connaître, encore un fait étrange de la vie. Et je sais pertinemment que tu étais la clé de mon bonheur mais celui-ci n'est pas pour moi, je fais partie de ces gens qui n'y ont pas le droit et il n'y a rien à faire pour cela, si ce n'est essayer de se préserver de souffrances supplémentaires." Je ne pouvais pas retenir mes larmes, j'avais trop de franchise pour être capable de masquer mes sentiments, de plus, j'étais une très mauvaise comédienne. "Non, je ne veux plus te voir, pour le bien de tout le monde. Notre fils trouvera sûrement la situation difficile mais ce sera sans doute mieux pour lui malgré tout que de me voir me morfondre après chacune de nos entrevues." Sans dire un autre mot pour l'instant, je le laissais me prendre dans ses bras pendant un laps de secondes avant de me retirer précipitamment, son contact me rappelait le contact que nous avions lors de cette nuit d'erreur, quoique la plus grosse erreur fut en réalité mon départ le lendemain matin, à l'aube. "Ne dis pas ça, je ne peux pas trouver une autre personne, je ne l'aimerais pas pleinement et ce serait une méchanceté de ma part que de me laisser aimer par une personne à qui je ne donnerais rien en retour." Je relevai mon regard vers lui et le fixai avant de reprendre après quelques secondes. "C'était toi ou personne, ce sera donc personne."

N. JUDE MONTGOMERY & SAMARA O. WILSON

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28/01/2012

SAMARA & JUDE

"Je sais que tu te dis sûrement comment je peux t'aimer alors que l'on a jamais vécu ensemble ni rien. Je te répondrai qu'il n'y a pas de réponse à donner à cela, que c'est comme écrit quelque part. J'ai ressenti ça pour toi sans le vouloir, sans te connaître, encore un fait étrange de la vie. Et je sais pertinemment que tu étais la clé de mon bonheur mais celui-ci n'est pas pour moi, je fais partie de ces gens qui n'y ont pas le droit et il n'y a rien à faire pour cela, si ce n'est essayer de se préserver de souffrances supplémentaires." Je l’écoutais sans trop enregistrer ce qu’elle tentait de me dire. En fait, j’avais encore un peu du mal avec ces révélations : c’était beaucoup trop d’un coup. Et je ne comprenais pas ses intentions, me disait-elle ça dans l’intention d’essayer de m’avoir, ou simplement pour me faire culpabiliser ? Je ne pouvais pas inventer des sentiments que je n’éprouvais pas. Mais elle commençait à pleurer, et je ne supportais pas voir les gens pleurer, "Non, je ne veux plus te voir, pour le bien de tout le monde. Notre fils trouvera sûrement la situation difficile mais ce sera sans doute mieux pour lui malgré tout que de me voir me morfondre après chacune de nos entrevues." Je fis totalement abstraction de ce qu’elle venait de me dire, et je m’avançais tout simplement pour la prendre dans mes bras. Les hormones ne devaient en rien aider Samara, et je voulais vraiment qu’elle comprenne que j’étais là, malgré tout. Mais je fronçais les sourcils en la sentant me repousser d’un geste rapide après quelques secondes d’une étreinte, me faisant reculer pour la regarder. "Ne dis pas ça, je ne peux pas trouver une autre personne, je ne l'aimerais pas pleinement et ce serait une méchanceté de ma part que de me laisser aimer par une personne à qui je ne donnerais rien en retour." Je soupirais et j’hochais la tête négativement, cherchant dans ma poche un billet de dix dollars que je posais sur la table, "C'était toi ou personne, ce sera donc personne." Une fois le billet posé, je me levais en la regardant, j’étais vraiment en colère tout à coup qu’elle dise ça, parce que c’était comme ça qu’elle rendrait notre fils malheureux. « C’est n’importe quoi Sam, arrêter de me voir, c’est ça qui va rendre notre fils malheureux. Même si on aurait pas été une vraie famille, on aurait pu essayer de s’en rapprocher le plus possible, mais avec tes conneries on y arrivera jamais ! On croit toujours qu'on tombera amoureux d'une seule personne mais non, tu finiras forcément par trouver quelqu'un qui sera destiné à être avec toi ! » Je tirais la chaise pour la ranger, prêt à partir, « Si tu veux plus me voir, alors autant que le bébé me connaisse pas, ça lui fera moins mal de ne pas connaître son père que de voir que ses parents s’ignorent, au revoir Samara. Ou adieu, puisque tu veux plus me voir. » Je soupirais et je tournais les talons, prêt à quitter la terrasse..

(Jude Montgomery)

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Un enfant non-désiré

« J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... il appris à nager, mon chagrin. » ► GELUCK

J'avais écouté Jude réciter son monologue sans rien dire, sans rien faire, atterrée par ses mots. Je ne l'avais jamais vu aussi agressif. Certes, il y avait des raisons mais s'emporter n'arrangerait en rien notre situation. Cependant, je ne fis nullement attention à ce qui pouvait se cacher sous cet énervement et je pris ses paroles pour argent comptait. Chaque mot venant de sa bouche me donnait l'impression d'un coup de marteau m'enfonçant davantage dans le néant. Il ne voulait donc pas comprendre, comme muré dans des idées arrêtées. Ni une ni deux, mon chagrin fut remplacée par une immense colère. Je me levais rapidement, faisant grincer la chaise laquelle attira les regards. Je ne pris pas le temps de la ranger et rattrapai rapidement Jude, comme si le poids de mon ventre ne m'avait plus handicapé soudainement. Je le plaquai alors dos à un mur et le fixai furieusement. "Je croyais que tu étais quelqu'un de bien, que tu me comprendrais, que tu ferais un effort pour essayer d'améliorer la situation mais non... Tu ne fais que m'embrouiller davantage. J'ai l'impression d'avoir un mur face à moi. J'ai l'impression que tu n'as aucune estime pour moi, autant que tu en aurais pour le dernier des bons à rien. J'ai l'impression d'arriver avec notre fils, d'être un poids, de devoir m'adapter à la situation quoi qu'il m'en coûte tout ça pour que tu sois heureux dans ton petit couple, avec une vie paisible. Tu ne comprends rien à rien ! Je t'aime et je ne peux pas lutter contre cela, quoi que je fasse, je souffrirai et cela s'en ressentirai." Je m'arrêtai un instant pour reprendre ma respiration. "Puisque c'est comme ça, je vais disparaître de ta vie, je vais partir je ne sais où, je vais accoucher et je ne reconnaitrai pas l'enfant, il ira à l'orphelinat et moi, je sortirai et je me foutrai en l'air. J'en ai marre d'être rejetée par toutes les personnes que j'aime depuis ma naissance... Mon père, ma mère, toi... Je ne suis pas faite pour vivre alors autant que j'y mette un point final. Et comme ça tu pourras m'oublier, tu pourras oublier cette erreur, tu n'auras pas d'enfant sur le dos et personne pour te dire sincèrement que tu comptes pour elle. Tu seras tranquille avec ta copine, tu n'auras même pas besoin de penser à moi, je serai morte." Je m'arrêtai, le fixant plusieurs secondes, retenant des sanglots puis je tournai les talons et marchai difficilement dans la rue, allant je ne sais où.

N. JUDE MONTGOMERY & SAMARA O. WILSON

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28/01/2012

SAMARA & JUDE

Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle me rattrape et j’étais surpris de la sentir attraper mon bras, me faisant tourner vers elle alors qu’elle me plaquait contre le mur derrière moi, sans que je n’y attende. "Je croyais que tu étais quelqu'un de bien, que tu me comprendrais, que tu ferais un effort pour essayer d'améliorer la situation mais non... Tu ne fais que m'embrouiller davantage. J'ai l'impression d'avoir un mur face à moi. J'ai l'impression que tu n'as aucune estime pour moi, autant que tu en aurais pour le dernier des bons à rien. J'ai l'impression d'arriver avec notre fils, d'être un poids, de devoir m'adapter à la situation quoi qu'il m'en coûte tout ça pour que tu sois heureux dans ton petit couple, avec une vie paisible. Tu ne comprends rien à rien ! Je t'aime et je ne peux pas lutter contre cela, quoi que je fasse, je souffrirai et cela s'en ressentirai." Je fronçais les sourcils et je la regardais, j’étais carrément bouche bée."Puisque c'est comme ça, je vais disparaître de ta vie, je vais partir je ne sais où, je vais accoucher et je ne reconnaitrai pas l'enfant, il ira à l'orphelinat et moi, je sortirai et je me foutrai en l'air. J'en ai marre d'être rejetée par toutes les personnes que j'aime depuis ma naissance... Mon père, ma mère, toi... Je ne suis pas faite pour vivre alors autant que j'y mette un point final. Et comme ça tu pourras m'oublier, tu pourras oublier cette erreur, tu n'auras pas d'enfant sur le dos et personne pour te dire sincèrement que tu comptes pour elle. Tu seras tranquille avec ta copine, tu n'auras même pas besoin de penser à moi, je serai morte." Je mis quelques secondes à réagir alors qu’elle avait tourné les talons pour s’engouffrer dans la rue, s’éloignant de la terrasse où nous étions installés. Je me redressais et je marchais à grandes enjambées pour la rejoindre, attrapant son poignet pour qu’elle arrête de marcher et la tournant vers moi. « Je comprends, d’accord ? Je comprends que ça puisse être dur pour toi Samara, je comprends ! » Je fronçais les sourcils, sans lâcher son poignet pour être sûr qu’elle ne s’enfuit pas, ajoutant, en essayant de garder mon calme, « Tu crois que ça n’est difficile que pour moi ? Tu as tort ! Je vais avoir un bébé avec le sosie de mon ex-petite amie décédée qui se trouve être la mère de mon fils qui, lui aussi, est mort ! Tu crois que c’est facile de devoir être avec toi alors que tu me fais en tout point penser à une fille que j’ai aimé comme un dingue ? Non, ça n’est pas facile ! La vie n’est pas facile Samara ! » je finis par la lâcher, ne la quittant pas du regard, « J’ai de l’estime pour toi, je te respecte parce que tu es la mère de mon futur enfant ! Je suis sincèrement désolé de ne pas être amoureux de toi, mais ça n’est pas moi qui te rejette ! C’est toi qui me rejette, qui me sort de ta vie en voulant arrêter de me voir ! Crois-moi, j’ai eu mon lot de malheur dans ma vie et je sais ce qu’on ressent, quand on croit qu’on est au fond du trou, mais dans la vie, il ne faut jamais s’avouer vaincu. JAMAIS Samara ! Alors tu vas avoir ce bébé, et tu vas l’aimer comme moi je vais l’aimer et parfois, on aura des moments rien que tous les trois, comme une petite famille. Ce bébé ne sera pas seul, et toi non plus. »

(Jude Montgomery)

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« J'essaye de noyer mon chagrin dans l'alcool mais depuis le temps... il appris à nager, mon chagrin. » ► GELUCK

Premièrement, je ne m'attendais pas à ce que Jude me rattrape et deuxièmement, je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle aimablement, on va dire. Bien que je ne croyais pas certains de ses propos, le fait d'entendre un ton calme m'apaisa très légèrement. "Je sais par où tu es passé, tu m'as raconté... Et pour avoir souffert à ce point tu peux savoir à quel point je souffre à mon tour. Toute ma vie n'a été que souffrance et ça continue encore aujourd'hui... Si il n'y avait que cela, je ne manquerais à personne. Mais je condamne un enfant à vivre dans le malheur..." Pour le moment, je n'exagérais pas du tout ce que je disais, je le pensais vraiment, en revanche, j'allais commettre une légère erreur. "Je ne veux plus vivre, voilà. Ca a trop duré. Si il n'y a que pour le petit, si tu tiens vraiment à lui, alors donne lui ton nom et garde-le près de toi, mais, moi, je ne peux pas. Roxanna devrait même l'adopter, ça règlerait tous les problèmes." Je m'arrêtai de parler puis me reculai d'un pas. "Ne dis pas que je trouverai quelqu'un d'autre, je sais que non, je ne pourrais pas l'aimer comme je le devrais et je refuse de faire souffrir des personnes comme certaines me font souffrir en me rejetant. Ce n'est pas que quelques moments que j'aurais voulu avec toi, c'est ma vie. J'aurais voulu apprendre à te connaître, te remonter le moral quand tu en aurais eu besoin, prendre soin de toi, voyager, me marier, fonder une famille, savoir que je compte pour quelqu'un plus que je ne pourrais jamais compter pour un autre, vieillir avec toi... Je t'ai fui parce que je ne voulais pas qu'on culpabilise de nous être laissés aller. Apparemment toi tu es capable d'aimer plusieurs personnes vu que tu as aimé ta première petite amie et maintenant Roxanna mais moi je sais que je ne peux donner qu'à une seule personne, c'était toi mais ça ne peut l'être alors... J'avais cessé de pleurer mais je n'en étais pas pour autant moins triste, bien au contraire.

N. JUDE MONTGOMERY & SAMARA O. WILSON

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