MAXWAN ∇ That's pretty creepy

Il prenait l’habitude de vivre avec cette crainte. Après le décés de ses parents, il n’a fait que constater la présence de la mort autour de lui. La bombe ou tout simplement certaines de ses crises d’asthmes qui l’ont amenés aux urgences étant gamin. Viens de là sa claustrophobie, la peur de suffoquer dans un endroit clos et d’en laisser la vie. Alors cette tombe ne le fait pas rire. Elle ne fait qu’assombrir ses traits qui lisent la satisfaction de Maxym. Antwan se laisse faire, abasourdi par les lettres gravés, et y trouve le moyen de tester les limites de McAllister. Jusqu’au t’es capable d’aller pour le tuer ? Elle aurait pu tout faire.. sauf ça. Se glisser dans son cou, y laisser les empreintes de ses dents. « Qu’est-ce que.. ? » Elle peut sentir la main d'Antwan presser la sienne proportionnellement à la douleur de la morsure. Elle le tue quand elle oublie le passé et le couple en rémission qu’il y a derrière.  « Arrete.. » Sans conviction. La langue frôle sa peau et provoque un hérissement qu'il n'aurait pas voulu sentir. Il voudrait lui dire qu'elle est cinglée, mais.. « J'espère que tu te rappelleras de ça, quand te viendras l'idée de m'utiliser, encore. » lâche t-elle, maintenant assise sur sa tombe. « De quoi tu parles ? » Dans l'immédiat, rien ne frappe son esprit. Il n'y a rien qui puisse déplaire à Maxym. Rien qui ne vaille le coup d'en arriver à jouer avec lui.
 

C'est de ta faute. C'est toi qui fait ressortir tout ça de mon pauvre être. Toi qui aiguise ma volonté de vengeance, qui m'en fait oublier tes craintes. Ou plutôt, me fait m'en servir contre toi, allant contre toutes les règles de l'amitié. On le bafoue souvent ce règlement, par tant de manières différentes. De la plus douce à la plus cruelle. Comme si on arrivait pas à jouer à la relation saine trop longtemps. Alors oui, tant pis pour ton corps qui s'effraie et ces mauvais sentiments que ça te provoque, tant pis pour mes dents qui s'enfoncent dans ta chair, pour la violence qu'on partage. La vampire ne lâche que lorsque le sang s'apprête à gouter à ses lèvres. Mais c'est pas assez. J'veux t'atteindre vraiment. Pas physiquement. On s'en fout que t'ai mal, d'une petite blessure. J'le veux, celui-la, ce petit tressaillement dans ta vie cadrée. Infime, mais existant. Persistant. Ce truc que t'arrives pas à tuer, malgré toute l'énergie que t'y mets. Ce «Arrete.. » auquel je ne crois pas, qui remet de la brillance dans mes billes fanées. Et sur mon trône, j'oublie pas mes raisons. « De quoi tu parles ? » Un sourire, amer. Y a-t-il tant de fois que tu t'es joué de moi ? « La peinture, au Homecoming. J'espère que j'ai été assez bonne dans mon rôle. » Celle de la meuf juste bonne à rendre jalouse l'amour de ta vie. « Lizie l'a prit comme tu l'espérais ? » J'm'en fous, au fonds. Tout ce que je sais, c'est que j'ai été utilisée, et qu'importe pour toi les conséquences me concernant.
 

Ils brisent les règles de l’amitié, okay, mais ils sont en accord à chaque fois. C’est pas le cas aujourd’hui, et certainement pas sur ces terrains glissants. Les craintes, les sentiments, elle a tout mis de côté. Toute cette comédie pour cette histoire du Homecoming. Evidemment il aurait dû se douter que cette soirée reviendrait sur le tapis. Les souvenirs passent devant ses yeux. Il se revoit parfaitement demander à la brune son autorisation pour laisser quelques traces sur sa peau mate. Dans le but de se venger de Lizie, oui, mais absolument pas dans l’idée de se servir de la brune. Du moins pas pour la blesser. « Depuis quand ça te dérange d’emmerder Lizie ? » Etre plus clair, il aurait dû l’être dans ses mots, même si ses mauvaises idées se sentaient dans son attitude soudainement plus entreprenante lors de la soirée. Fallait se douter que Wayans avait quelque chose derrière la tête. Elle devait le savoir. Joue pas la surprise. « Mais bravo pour la vengeance. » ajoute t-il tapant dans ses mains accentuant l’ironie. Ses yeux retombent au niveau de la tombe dont l'écriture est cachée par Maxym. « T’arriveras toujours à me surprendre. »
 

« Depuis quand ça te dérange d’emmerder Lizie ? » Il comprend rien. Et ça agace Maxym, qu'il oublie de s'excuser, qu'il oublie de se mettre une seconde à sa place. Qu'il s'en moque, en fait. Convaincu que ça se fait, de l'utiliser, juste en partant du principe que le résultat plait aussi à la demoiselle. « J'm'en fous de Lizie. Tu comprends pas le problème ? Tu m'as utilisé, pour une petite vengeance personnelle. T'aurais pu me le dire. Tu sais très bien que j'aurais été d'accord. » Mais c'est vrai, j'ai pas voulu savoir, pas vraiment. J'ai pas demandé alors que j'aurai pu. L'homme avait les traits durs, et elle, elle a juste essayé de lui adoucir. J'ferais tout pour apaiser tes colères. Mais voit comme tu les provoques chez moi. « Mais bravo pour la vengeance. » Secoue la tête, le regard colérique. « T’arriveras toujours à me surprendre. » J'ai rarement été aussi loin pour répondre à une attaque, mais c'est de ta faute, tout ça. « Toi aussi, et pas en bien. » Sauf quand tu recueilles mes larmes. Descend de la tombe, histoire de se mettre à sa hauteur. « Y a que ton couple qui compte, hein ? Toute ta vie tourne autour de ça. Même quand tu viens pour passer un moment avec moi, c'est juste un prétexte pour aiguiser la jalousie de madame. » Magnifique, j'aime mon rôle d'amie. J'suis fatiguée de ces épris obsédés par leur dulcinée. Particulièrement maintenant que j'ai personne à côté de moi.
 

« J'm'en fous de Lizie. Tu comprends pas le problème ? Tu m'as utilisé, pour une petite vengeance personnelle. T'aurais pu me le dire. Tu sais très bien que j'aurais été d'accord. » Il ne l'a pas utilisé. C’est pas comme ça qu’il voit les choses. Puis c’était quoi sa vengeance ? Deux coups de pinceau. Il a rapidement oublié sa dispute pour consacrer toute son attention à Maxym. C’était que dalle. « Arrete de dramatiser les choses. » Il soupire, fixe les yeux adverses. « Tu savais très bien que te peindre allait rendre jalouse Lizie.. » Sous entendu, elle savait qu’il avait des mauvaises intentions vis-à-vis de sa copine, mais elle a rien arrêté. « Toi aussi, et pas en bien. » Lui aussi tu sais. La tombe lui reste en travers de la gorge. Les crocs aussi. « Y a que ton couple qui compte, hein ? Toute ta vie tourne autour de ça. Même quand tu viens pour passer un moment avec moi, c'est juste un prétexte pour aiguiser la jalousie de madame. » Est-ce qu’elle le pense vraiment ? Qu’il n’a d’yeux que pour l’ex lowell ? « Ah ouais ? » demande t-il accompagné d’un sourire nerveux. Pauvre Maxym qui se sent délaisser. Il s’approche près de la jeune femme. « Là, j’suis pas avec toi pour la rendre folle. » Il a fait des choix, privilégiant soit l’une soit l’autre. C’est vrai. Ca lui a d’ailleurs attiré les foudres des jeunes femmes à plusieurs fois. « Ouvre les yeux deux secondes et tu verras qu’il n’y a pas qu’elle qui compte. »
 

« Arrete de dramatiser les choses. » Et toi, arrête de dire ça. De lui donner l'impression d'être une espèce d'hystérique dès que ça te concerne. « Tu savais très bien que te peindre allait rendre jalouse Lizie.. » Il n'a pas tord, et ça ne plaît pas à Maxym. Le regard vissé dans celui d'en face, les lèvres qui s'articulent à peine pour siffler un : « C'est ta copine pas la mienne, j'ai aucun compte à lui rendre, moi. » Comment tu peux ne pas saisir que je ne supporte pas d'être utilisée comme vengeance ? Visiblement, c'est une idée qui dépasse complètement l'Eliot. Elle le voit bien, qu'il ne s'aperçoit pas du mal causé. Comme d'habitude quoi. « Ah ouais ? Là, j’suis pas avec toi pour la rendre folle. Ouvre les yeux deux secondes et tu verras qu’il n’y a pas qu’elle qui compte. » Au lieu de les ouvrir, elle les ferme. Ce silence apaisant de la mort qui nous entoure. Pour les rouvrir sur Antwan. Tu te rappelles Max, t'as décidé de laisser passer. De faire semblant que tu crois son baratin, parce que de toute façon, ça changera rien. Rien ne changera jamais. Tressaillement ou non. J'crois que ça la frappe seulement maintenant, un an après. Tu lui avais promis d'être l'amie parfaite, et tu l'as pas été. T'as été trop, trop souvent. Ricardo avait raison, et toi, McAllister, tu t'en rends compte que là, dans un putain de cimetière. Et tu décides que c'est finit. Te lèves, lançant un regard sur la tombe. « Je la ferais enlever demain, t'inquiètes donc pas. » Sur le reste, rien à dire. Y a plus rien à dire. Et parce que l'ère de l'amitié parfaite commence, Maxym se force à changer d'humeur. « Tu m'as bien dis que tu courrais plus vite que moi, c'est ça ? » Lui passe devant, se retourne pour continuer à lui faire face. Sort une petite boite de la poche de sa robe, qu'elle présente sur la paume de sa main. « Si t'arrives à m'attraper avant que je sorte du cimetière, t'as ton cadeau d'anniversaire. » Sourire malicieux. « Sinon, je le mets dans le bûcher aux sorcières. »
 

« Mais tu le savais. Alors ne fais pas comme si tu t’étais étonnée des intentions qu’il y avait derrière. » C'était clair, sauf qu'elle a pas voulu se poser les bonnes questions. Fallait ouvrir sa bouche plus tôt si elle ne voulait pas être utilisé. « Tu m'as bien dis que tu courrais plus vite que moi, c'est ça ? » Où est-ce qu'elle veut en venir ? La jeune femme sort une petite boite attisant la curiosité du garçon.  « Si t'arrives à m'attraper avant que je sorte du cimetière, t'as ton cadeau d'anniversaire. Sinon, je le mets dans le bûcher aux sorcières. » Wtf ? Comment est-ce qu'elle peut changer d'humeur aussi rapidement ? Il y a deux secondes elle le tuait du regard et maintenant elle lui propose de courir après elle comme si les mots échangés n'avaient pas existé. Il y a forcément quelque chose derrière. Une autre vanne consistant à l'effrayer. C'est Max, elle est capable de tout, si bien qu'Antwan en devient parano. Il aggripe sa main sur le bras de McAllister. Celui qui tient la boite mystérieuse, ça va de soi. « Même pas besoin de courir t’as vu. J’serais toujours plus fort que toi. » Il essaye aussi de sourire, mais les mots qu’elle lui a balancé résonnent dans sa tête.  « J'suis désolé Max. Je voulais pas te faire du mal. »
 

« Mais tu le savais. Alors ne fais pas comme si tu t’étais étonnée des intentions qu’il y avait derrière. » Un sourire amer s'affiche sur le visage de la McAllister. J'aurai espéré que ça soit pour autre-chose, tu vois. Qu'il n'y ai pas Elizabeth derrière comme motivation première, j'aurai voulu l'être, cette motivation prioritaire. Mais ma petite Maxym, faut s'contenter de la place d'après. C'est bien ce qu'il te balance, avec un aplomb déconcertant. Il a pas tord, t'aurais dû savoir qu'il y avait une raison derrière. Ne pas t'aveugler par le réjouissement du moment, ne pas te comporter comme une gamine naive qui découvre la réalité des relations humaines. Alors voilà, on passe à autre-chose. On sort un sujet que le garçon ne pourra pas ignorer, son anniversaire. Parce que c'est plus simple, parce que Maxym renonce. Y place un jeu, mais surtout l'occasion de s'éloigner quelques secondes. Une évasion empêchée par les doigts qui entoure son bras. « Même pas besoin de courir t’as vu. J’serais toujours plus fort que toi. » De son autre main, attrape la boite pour la maintenir dans son dos. Ce qui ne sert pas à grand chose, puisqu'elle ne peut clairement pas lutter avec la force masculine. Se pince les lèvres, ne cherche même pas à se battre contre l'emprise. Sourire de situation. « La stratégie plutôt que les jambes, j'admets la défaite. » Sur toute la ligne. « J'suis désolé Max. Je voulais pas te faire du mal. » Vous pouvez y voir une victoire, moi je vois encore un échec. Parce que ouais, au final, c'est toujours moi qui trinque. Ca fait un an que j’enchaîne les KO, à cause de conneries que t'as dites. « Tu le veux jamais. » Mais ça empêche pas. T'sais finalement t'as raison, c'est moi le problème, ça l'est depuis des mois. Hausse les épaules, agrandit ce sourire faussé. « Mais c'est bon, j'm'en fous. Soit pas désolé, j'aurai pas du réagir comme ça. Ca arrivera plus. » Leçon apprise Wayans. J'ai mis le temps, je sais. « Bon, tu veux pas ton cadeau ? » Qu'elle le réveille en tirant légèrement sur son bras emprisonné.
 

Elle préfère changer de sujet pour quelque chose qui semble plus joyeux. L'anniversaire d'Antwan. Le changement soudain surprend l'eliot qui ne s'est pas quoi dire. Voilà la dilemme. Soit il entre dans son jeu, oublie qu'il a merdé et que le coeur feminin est blessé. Soit il continue sur le sujet du Homecoming quitte à s'en prendre plein la gueule. Facile ou difficile ? La main qui capture le bras de la jeune femme lui offre encore quelques secondes. « La stratégie plutôt que les jambes, j’admets la défaite. » Il préfère ne pas tenter la course. Puis entre nous, faire une la course poursuite sur des cadavres n’enchante pas le garçon. « Tu le veux jamais. » Il pensait en blesser une seule, pas les deux. Antwan n’a absolument pas vu les dégâts que ca pouvait occasionner chez la dunster, persuadé que seule Lizie serait la victime de son agissement. C’est quand il voit Max se dérober qu’Antwan comprend qu'il l'a vraiment touché. « Mais c'est bon, j'm'en fous. Soit pas désolé, j'aurai pas du réagir comme ça. Ca arrivera plus. » Elle ment. Ca ne marche pas avec lui. Son sourire forcé la trahit, ainsi que sa manière de tirer sur son bras pour le distraire du sujet important. « Tu t'en fous pas. » Faudrait qu'elle arrete de se cacher derrière ce cadeau d'anniversaire. « Frappe-moi. Insulte moi. Mais ne dis pas que t’en as rien à foutre. » Il retire sa main pour la laisser libre de ses mouvements.
 

« Tu t'en fous pas. » Bien sur que j'm'en fous pas. Mais, à terme, j'arriverai à m'en moquer. Quand j'aurais finit par intégrer que j'ai aucun droit de prendre tout ça à cœur. Que c'est trop, tout le temps. Que j'ai pas le droit de me réjouir, dans ce recoin tordu de ma carcasse, quand leur duo se casse la gueule. Allez Maxym, soit comme tout le monde, admire le couple parfait qu'ils offrent. Même que si t'as de la chance, t'attrapera leur bouquet un de ces jours. Ouais, un jour elle y arrivera. Ca en prend le chemin. Déjà, elle a comprit, ne lui reste plus qu'à digérer, et perdre cette sale habitude de se braquer dès que le sujet est abordé. T'inquiète, un jour ça te fera marrer qu'on se serve de ta présence et de ta manie à ne rien refuser à Antwan. « Frappe-moi. Insulte moi. Mais ne dis pas que t’en as rien à foutre. » Secoue la tête, resserant ses doigts autour de la boite. Bordel, il veut pas prendre son cadeau qu'on en parle plus ? « Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Une tombe à ton nom ça te suffit pas, tu veux des insultes en plus ? » Ou j'veux bien marquer ta joue, mais ça serait juste pour le fun. « T'es bizarre comme mec. » Se moque doucement, osant un sourire plus léger et sincère. « Je t'ai dis ce que j'en pensais. » Y a rien de plus à dire. « J'aurai pas du réagir comme ça, je m'en rends compte maintenant. Et j'dis pas que ça va se faire en deux jours, mais.. j'vais tâcher de changer ça. » Ca, toute ma relation avec votre couple, ma façon de m'incruster au quotidien. Interroge les yeux d'en face : « C'est bon, heureux ? » De mon explication, j'entends. « Enfin si ça peut te faire sentir mieux, j'peux te gifler hein, mais j'en ai pas envie. »