crazy day, and you ? (aaron)

Comment pouvait-on être aussi perturbé que je l’étais ? A croire que je ne cessais de vouloir toujours tout contrôler. J’attendais patiemment que mon colocataire rentre de Dieu sait où pour lui sauter dessus et lui raconter ma journée de dingue. « AARON ! » Je m’avançais rapidement vers lui, posa mes prunelles émeraude sur sa personne et enchaina avec rapidité. « Tu te souviens la photo de vibromasseur que je t’ai montré la dernière fois ? Et ben figure toi qu’une amie à moi à décider de l’acheter, elle arrêtait pas de dire que la forme de l’engin lui rappelait la corne d’une licorne ! Mais là, n’est pas le plus important. Quand elle me parlait elle avait cet énoooorme furoncle sur la tête ! On ne voyait que ça. Saperlipopette, je te jure que c’était vraiment horrible. Mais attends c’est pas fini ! Elle faisait sa belle avec son nouveau jouet, tellement qu’en marchant dans la rue, elle est rentré dans un lampadaire, on voyait quasiment des étoiles tourner au dessus de sa tête ! Tellement elle avait mal, elle dansait comme les éléphants roses dans Fantasia. Tu sais le dessin-animé Disney ? Enfin bref. J’ai finalement décidé de la ramener chez elle, non parce qu’en plus de ça, elle était tellement stone qu’elle ressemblait quasiment à une grosse baleine prête à éclater. Voilà voilà. Et toi ta journée ? Tu sais je me suis vraiment fait chier aujourd’hui… » Je fronçais les sourcils, afficha un large sourire et attendit qu’Aaron me fasse l’éloge de sa journée, qui devait probablement être bien meilleure que la mienne.

Encore une fois, j’avais l’impression d’avoir déblatérer un nombre de mots incalculables. Est-ce que c’était de ma faute si je parlais beaucoup ? Probablement. Mais je n’y pouvais rien, je crois que j’avais sérieusement l’esprit ailleurs à cause de l’effet de la drogue qui a cette capacité à s’écouler rapidement dans mon sang. Je parlais, je fis même un monologue à mon cher colocataire. A croire que ce n’était pas le moment. J’arquais un sourcil lorsqu’il grimaça au son de ma voix, et encore plus lorsqu’il m’avoua avoir bu. Tout bien réfléchit il était dans un sale état, et je ne pouvais pas m’empêcher de me demander pourquoi il était comme ça. « Oh… Pardon. Pourquoi ? » Oui plutôt directe. Mais après tout, je me souciais tout de même un minimum à lui, et même si j’étais complètement stone, j’étais sûre que j’allais pouvoir gérer ses explications, s’il voulait bien m’en faire part, bien entendu.

J’avoue que j’avais fais un peu fort avec Aaron qui rentrait tout juste à la maison. Il était complètement saoul, et visiblement il semblait au plus bas. Je mordais ma lèvre inférieure, curieuse de savoir ce qu’il se passait. Lorsqu’il m’avoua être célibataire, j’arquais un sourcil perplexe. Ben quoi ? Moi aussi j’étais célibataire, je n’en faisais pas tout un plat. Et puis je me rappelais qu’il avait été en couple avec une fille, en revanche impossible de mettre un nom sur cette dernière. « A croire que ça te réussi mal le célibat. Tu veux en parler ? Non pas que je demande une soirée pyjama avec toi, mais si tu veux en parler à une personne complètement stone, qui ne se rappellera probablement pas de ce que tu lui auras dis, tu sais que je suis là. » Autant être sincère avec lui, je n’avais pas envie de faire dans les faux semblants.

Je n’avais jamais fais dans la demi-mesure et je ne le ferais probablement jamais. Mais tout d’un coup j’étais curieuse, avide de réponses, je me demandais sérieusement ce qui avait pu faire fuir son ex-copine. Oui parce que lorsqu’on rompt avec une personne, c’est quand quelque sorte, on la fui non ? « Je vois… En faite non je vois pas du tout, mais j’vais faire comme-ci, vu que clairement tu caches quelque chose et que tu n’as pas envie d’en parler. » Cacher des choses c’était devenu ma spécialité, alors j’arrivais facilement à déchiffrer les gens lorsqu’ils s’amusaient à cacher des choses. Je le suivis alors jusque dans la cuisine, et fronça les sourcils perplexes suite à ses dires. « Ah oui ? J’veux pas te vexer, mais t’a pas trop l’air du type qui sort avec beaucoup de nanas. » Je plissais le nez, en posant mes prunelles émeraude sur lui.

Dans le fond, j’ignorais qui était réellement Aaron. Nous n’avions jamais eu de réelles conversations à cœur ouvert, et le mystère ne cessait de planer au dessus de sa tête. Je souriais vaguement lorsqu’il me disait que c’était compliqué. Après tout, ça l’était toujours, rien n’était simple dans la vie, du moins c’était ce que les gens aiment se faire croire. « C’est parce que tu as l’air aussi paumé que moi. » J’haussais les épaules en souriant avec amusement. Je préférais détendre l’atmosphère, il n’avait pas l’air d’être le type qui avait envie de se prendre la tête ce soir. « Bon alors, raconte moi tout. » Ben quoi ? Je pouvais espérer qu’il me raconte. Dans tous les cas, il y a de forte chance que je ne m’en souvienne pas demain.