I'm not romantic, I'm just in love. ≠ ALESKA

« Ouais enfin c'est compliqué. J'ai Holly, ma soeur biologique. Même parents, elle m'a retrouvé par un détective privé en 2013. Avec les Strudwick, j'avais plusieurs soeurs adoptives. Spencer la plus grande, puis Typhène, Scarlett et Saphir. Et puis j'ai ensuite été pris en charge par les Reynolds-Kovalevski.. qui sont, à la fois une famille adoptive mais aussi ma famille biologique. Les Kovalevski sont mes cousins, par ma mère de ce que j'ai cru comprendre. J'considère Walter et Diamantika comme mes frères et soeurs, bien que sur le plan biologique, ils sont mes cousins. » Au final, j'étais vraiment contente d'en apprendre plus sur lui. Il était mon petit ami et j'avais vraiment l'impression de le connaitre un petit peu mieux, ça avait quelque chose de rassurant en quelque sorte. C'était comme si je perçais un peu plus le mystère Alexander Strudwick. Et je devais avouer aussi que je me sentais un peu plus privilégiée. Je me disais simplement que s'il me parlait de tout ça, c'était parce que j'étais assez importante à ses yeux pour qu'il le fasse. Je n'étais clairement pas sa dernière lubie. « C'est bien, au moins tu n'es pas seul ! Tu as du monde vers qui te tourner ! » lui confiais-je avec un sourire. Je ne voulais pas entrer dans les détails, il m'en avait dit beaucoup et s'il voulait continuer alors je l'écouterais avec plaisir, mais, à l'inverse, je ne voulais pas m’aventurer dans des questions trop personnelles. Son histoire n'était pas si compliquée quand elle était bien expliquée après tout. « On s'est bien trouvé finalement... tu étais la personne parfaite pour me comprendre à propos de mes problèmes de sœur avec Feldt ! » m'exclamais-je doucement. Ouais, on en avait parlé cet été et il avait eu les mêmes problèmes que moi, alors il avait su me conseiller.

Je lui expliquais alors comment se constituait ma famille assez particulière. Je crois avoir la famille la plus compliquée de tout Harvard en fait. Mais ça n'avait pas l'air de faire fuir la jeune femme, à mon plus grand soulagement. « Pour avoir du monde, y'en a.. mais c'est pas pour autant que je ressens pas la solitude. Enfin, j'sais pas comment expliquer mais une partie de mes proches peuvent pas comprendre ce que j'ai vécu et.. ils ont du mal à comprendre pourquoi j'ai certaines réactions. » Je calais mon menton sur son épaule, jouant avec ses mains dans les miennes. « J'me suis toujours considéré comme un solitaire.. c'est peut-être ce qui m'a influencé dans mes études » M'enfermer dans ma bulle, juste moi et mon ordinateur. Ouais, c'était plausible comme explication au final. « Ouais, je me souviens.. et tu vois où t'en es maintenant ? Heureusement que tu m'as écouté au final » Je me mordais la lèvre inférieure avant de venir chercher ses lèvres pour l'embrasser.

La famille est quelque chose de compliqué aussi bien de son côté que du mien et bizarrement, je trouve cela plutôt rassurant. Nous allons facilement comprendre les angoisses et les peines de chacun et c'était sacrement important. Si nous nous laissions la confiance et le respect que nous devions à chacun, alors j'étais certaine que nous allons être un couple fort. Mais ça, seul le temps nous le dira. « Pour avoir du monde, y'en a.. mais c'est pas pour autant que je ressens pas la solitude. Enfin, j'sais pas comment expliquer mais une partie de mes proches peuvent pas comprendre ce que j'ai vécu et.. ils ont du mal à comprendre pourquoi j'ai certaines réactions. » J'hausse les sourcils, basculant légèrement ma tête pour le regarder. « Je comprends ça... J'ai ce même problème avec mon père. Lui et mon entourage ne comprennent pas pourquoi je peux me montrer extrêmement dur avec lui... Je dois être la seule à me souvenir qu'il m'a abandonné quand j'avais cinq ans... Je me faisais taper dessus tandis qu'il avait une vie absolument parfaite... » Je secouais légèrement la tête avant de retrouver ma position initiale. C'est con, mais je commençais à me dire que j'aimais de plus en plus mon petit ami et au moins, les choses étaient naturelles et je comprenais du coup pourquoi il s'était braqué lors de notre premier soir. Il commença à jouer un peu avec mes mains tout en me gardant tout contre lui. « J'me suis toujours considéré comme un solitaire.. c'est peut-être ce qui m'a influencé dans mes études » Ouais, je crois que c'était un peu la même chose pour moi... Les bouquins. Rester des heures enfermées dans une histoire et m'échapper de la vie réelle. « Ouais, je me souviens.. et tu vois où t'en es maintenant ? Heureusement que tu m'as écouté au final » dit-il avant de venir m'embrasser. Je ne pouvais m'empêcher de prolonger son baiser, même si je finissais par y mettre fin pour reprendre mon souffle et faire un sourire. « C'est vrai... Mais heureusement que je ne t'écoute pas toujours... Sinon, nous ne serions pas tous les deux dans cette baignoire... et je ne pourrais pas venir me mettre sur toi... » m’exclamais-je avec un sourire coquin tout en changeant de position pour venir me mettre à califourchon sur lui sans le quitter du regard. Échangeons les rôles un peu, monsieur Strudwick. J'enroulais mes bras autour de son cou, collant mon corps contre son torse. « Ce serait dommage de louper ce qui va suivre... » ronronnais-je contre ses lèvres avant de venir l'embrasser langoureusement. Je préférais arrêter les conversations importantes pour le moment et si elles doivent reprendre, alors elles reprendront naturellement un peu plus tard.

Parler de nos passés respectifs, c'était une étape dans notre relation, très clairement. J'veux dire, la dernière fois qu'elle avait tenté, c'était quand nous venions de nous mettre ensemble et il était clair que j'étais pas prêt à en dévoiler à propos de moi. Mais ce soir, j'avais fait le premier pas, et c'était évident que ça lui plaisait, d'en apprendre plus à propos de moi. « Les gens ont du mal à comprendre ce qu'on a pu vivre.. ils peuvent tenter d'essayer, mais jamais ils n'y arriveront, ils ne l'ont pas vécu » C'était le problème de bien des situations au final. Les enfants battus, les femmes violées, les gens kidnappés. Tout plein de minorités incomprises. Puis on parlait des études rapidement, puisque ouais, si j'étais dans l'informatique, c'était dans le but précis de finir dans ma bulle, sans que personne ne me fasse chier. J'étais sociable, ouais, mais j'étais un solitaire. Façade que je me donnais quoi. Puis on avait un point sur Feldt, sa soeur. Ouais, elle m'avait écouté et maintenant, elle était invitée à l'anniversaire des jumeaux, neveu et nièce. Je l'embrassais et elle me lançait une petite pique qui me fit plus sourire qu'autre chose. « Dans tous les cas, on aurait fini par faire ce qu'on s'apprête à faire, » disais-je quand elle changeait de position pour se mettre à califourchon sur moi, le regard planté dans le sien. Mes mains venaient recouvrir son corps de caresses et ma langue retournait jouer avec la sienne. La soirée allait être longue, mais c'était exactement ce dont j'avais besoin.