I see your ghost, again ৩ ROXANNA

❝ I see your ghost,
again. ❞
ROXANNA & JAROD

Charles River ou le lieu où j’avais l’habitude d’arpenter sans vraiment avoir un réel but. J’aimais bien déambuler à travers la foule, éviter les gens qui étaient accrochés à leur téléphone ou ne regardant pas où ils fouettaient les pieds, c’est peut-être con mais ouais, me sentir transparent ne serait-ce qu’une seconde, croiser des inconnus, ça me laissait le temps de respirer ne serait-ce que quelques minutes avant que la pression sur ma cage thoracique ne réapparaisse. Il était encore tôt, le soleil ne s’était pas levé depuis longtemps, sûrement pour ça que les berges étaient encore dénuées de toutes âmes du moins comparées à d’habitude. Lorsque je ne travaillais pas, je restais rarement dans mon appartement, il fallait que je sorte m’aérer l’esprit, pensé à autre chose que Joanne et Roxanna après toutes ces années. Bordel mon chat allait vraiment me détester de le laisser seul ainsi dans un appart aussi miteux, vraiment il était digne d’un film d’horreur. Je soufflais longuement tout en enfouissant mes mains dans mes poches, qu’est-ce que je devrais faire, me laisser tomber dans l’oubli, arrêter les cours, continuer de battre le feu, du moins lorsque je le pouvais ? Je me mettais soudainement à tressaillir, comme si quelque chose n’allait pas, en même temps dans ma vie, qu’est-ce qui allait, réellement ? J’arrêtais de fixer les pavés et évitais un couple qui ne daignait même pas me regarder, puis je relevais complètement le regard sur une silhouette que j’aurais pu reconnaître entre mille. Un frisson parcourait mon échine, stoppant ma marche effrénée ou presque. Roxanna, en face de moi.

© LOYALS.

❝ I see your ghost,
again. ❞
ROXANNA & JAROD

Pour une fois, ma vie commençait enfin à filer droit, à avoir un semblant de réalité. Toutes ces années de lutte semblaient payer, et après les pertes, le chaos, la souffrance... La lumière, peut-être. J'ai emménagé avec Demyan peu avant l'été. Nous étions fiancés, et je lui avait tout dit sur mon passé lors de notre séjour en Arizona... Tout, mon père, ma situation, ma fuite après l'incendie. Je pouvais laisser ça derrière moi. Il l'acceptait, me soutenait, et j'allais pouvoir m'ouvrir sur un véritable avenir, sans me cacher à mes proches. Jeune diplômée, les écoles et troupes de danse me demandaient. Prestige d'Harvard. Ce matin, j'avais décidé de partir tôt me promener à Charles River. Aaron était reparti chez Jude, et Aylin était à la crèche. Alors que je réfléchissais, pesant le pour ou le contre des diverses troupes de danse qui me proposaient de les rejoindre, mon regard fut attiré par une silhouette, plus loin, et étrangement familière. Un homme venait de se figer, et je faisais de même, arrêtant de marcher. Ok, j'deviens tarée. Mais je me plissais les yeux, curieuse, fixant cet homme qui me rappelait vaguement un fantôme de mon passé... De la gamine que j'avais laissé en Arizona huit ans auparavant, loin derrière moi, et que j'avais décidé d'enterrer pour de bon cet été. J'devais devenir tarée. Impossible.. A moins que..

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again. ❞
ROXANNA & JAROD

J’avais l’impression que ma vie partait en lambeaux, à petit feu… À petit feu… J’aurais presque ris si j’étais dans un bon jour, c’était dingue de constater à quel point tout cela était absurde, à quel point ma vie était absurde. J’avais toujours eu une obsession morbide pour le feu, attends… c’était avant ou après que les flammes emprisonnent les femmes que j’aime afin de prendre leur vie ? Je délirais, il fallait que je pense à autre chose, j’étais sur Charles River pour ma balade habituelle, pour me changer les idées, par pour une fois de plus ressasser mes idées noires. Je me figeais, d’une seconde à l’autre, mon regard bleu ne pouvant se détacher d’une femme blonde qui était en face de moi, un fantôme de mon passé que j’avais cru apercevoir plusieurs fois auparavant. Est-ce que j’étais tellement obsédé par cette fille au point de croire la voir d’aussi nombreuses fois ? Je restais là, comme un débile, encore une fois le cœur meurtri, à regarder cette fille qui semblait aussi transparente qu’un esprit. Son teint était plutôt clair, ses longs cheveux blonds enveloppaient son visage de sorte à ce que la découpe soit jolie, ses mains semblaient presque tremblantes. Je me faisais des illusions. Qu’une chose à faire pour être sûr que je n’allais pas perdre totalement la tête. « Alice ? » J’avançais d’un pas alors que je souhaitais en reculer d’au moins deux.

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❝ I see your ghost,
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ROXANNA & JAROD

Je baissais les yeux presque en même temps qu'il les levait sur moi. Un véritable jeu d'échange de regards, qui devait être flippant vu d'un point extérieur, mais ça m'importait peu. Il lui ressemblait à s'en méprendre, seulement, gagné par les années. Jarod. Un jeune homme qui avait, à une certaine époque, tout représenté pour moi. Même après mon départ de Phoenix, je m'étais raccrochée à ce souvenir d'un gamin toujours là pour me soutenir durant mon enfance, prêt même à lever les poings contre mon père. Souvent, j'ai voulu le laisser faire, puis je le retenais systématiquement. Une partie de moi avait peur, non pas de ce qu'il aurait pu faire à mon père, mais de ce que mon père, lui, aurait pu faire à mon meilleur ami. Puis il était parti ... Et j'ai du faire avec, tout simplement. Sans pouvoir lui dire au revoir.

« Il est ... Parti ...? » Roxanna a 15 ans. Petite, blonde, les poignets couverts de bandages, et des larmes ruisselants sur ses joues. Sa grand mère les essuie d'un revers de la main. « Il a essayé de venir te voir jusqu'au bout ma chérie... Il voulait te voir, mais les médecins et infirmières sont catégoriques à l'hôpital. Je lui ai promis de donner de tes nouvelles. » L'adolescente secoua la tête, comme pour se débarrasser d'un mauvais rêve, comme pour se réveiller. La pièce, la chambre ne bougea pas. Alors, elle se redressa simplement, pour se diriger vers la fenêtre. « Quand est-ce que je pourrais sortir ? Quand est-ce que je pourrais le voir mamie ? » Sa grand mère pinça les lèvres. Pour Roxanna, ça voulait tout dire, avant même qu'elle ai prononcé un mot: Elle connaissait les mimiques de cette femme par coeur. « Il ne reviendra pas avant quelques mois, le temps de s'installer, de commencer les cours... Et toi ma chérie, tu vas devoir rester ici quelques temps. Le temps que les médecins jugent de ton état. » Alors, tout simplement, Roxanna acquiesça, fermant les yeux. Pleurant en silence, et se maudissant d'avoir voulu mettre fin à ses jours. Ne plus voir Jarod, c'est pire que la mort.

Les mêmes yeux bleus, le même visage, juste gagné par les années. Mais c'était impossible... Pas vrai ? « Alice ? » Je sursautais, redressant d'un coup la tête. Il me dominait d'au moins deux têtes, facile, et je reculais d'un pas, le coeur battant. Il lui ressemble à un point inimaginable. Et il connaît mon prénom. Ce prénom. « Je .. » Les mots ne sortaient pas. Je clignais des yeux un moment, avant de secouer la tête. J'étais morte de peur. « Non, désolé. » En soit, je ne mens pas. Alice n'est plus là. Je détourne le regard, le souffle court. Coïncidence. Ce n'est qu'une coïncidence.

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❝ I see your ghost,
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ROXANNA & JAROD

J’étais figé, la bouche entrouverte, je n’avais pu prononcer que ce prénom qui me remettait à totalement dans le passé. J’étais plus jeune, bien plus maigrelet du genre plus que frêle, j’avais les cheveux un peu plus longs, en bataille, toujours à porter ces tee-shirt mode rebelle un peu trop grands, honnêtement je ressemblais à rien mais qu’importe, je m’en foutais, je n’étais rien de toute manière. J’avançais d’un pas hésitant vers la jeune femme, puis un second pas et enfin un troisième pour me retrouver devant elle et c'était comme si je m’étais introduit dans une faille spatio-temporelle.

« C’est toi qui lui a fait ça hein ? Vous pouvez pas vous en prendre à quelqu’un de votre taille hein ? Vous n’êtes qu’un… » Les yeux bleus de Jarod étaient venu fixer le regard menaçant du père de la blonde qu’il chérissait tant et en une fraction de seconde son regard se détourna vers le sol. À terre, il sentait le sang ruisseler dans ses lèvres et son œil qui commençait déjà à gonfler. « Ce n'est pas tes affaires. » Il s’était alors levé d’un élan de colère et avait chargé le soi-disant père, le faisant tomber à son tour, essayant de le rouer de coups de toute sa force. C’est à ce moment précis que le père adoptif de Jarod rentra dans cette foutue baraque et l’ôta du corps de son voisin. « Jarod arrête, tu as dépassé les bornes, c’est fini, tu n’auras plus de chance cette fois, tu dégages ! » L’affaire devait s’arrêter là, le garçon venait de tout perdre même si au final il ne s’en rendait pas compte.

« Je t’ai toujours embêté avec ça Roxanna, je suis désolé. » Je me contentais de hausser les épaules. J’étais à nouveau le gamin alors j’avais l’impression de parler à la gamine avec qui je traînais toujours sous le porche d’une maison en piteux état. J’avalais ma salive, impossible pour moi d’enlever mon regard de son si doux minois, c’était limite si je ne devais pas retenir mes mains pour ne pas la toucher.

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ROXANNA & JAROD

J'ai toujours pris le plus grand soin de fuir tout ce qui rapportait à l'"avant Harvard". Phoenix, l'Arizona, mon père... Jarod. Malgré moi. La seule et unique fois ou j'avais remis les pieds là bas en dehors de cet été, c'était en 2012, en avril, y a trois ans, après mon agression avec Billie. Et avant de repartir, je n'avais pas pu m'empêcher de passer devant sa maison, de constater que la mienne ne l'était plus, entièrement reconstruite, entièrement différente... Je n'ai pas osé frapper, quand bien même sa famille adoptive aurait été là. La vérité, c'est que j'avais peur, non pas de lui ou d'eux, mais de ne plus être la petite fille qu'il avait connue et protégée. Et là... Ça relevait de l'insensé, et pourtant, je savais déjà inconsciemment que oui, il était face à moi. Enfin, une phrase vint tout confirmer. « Je t’ai toujours embêté avec ça Roxanna, je suis désolé. » Il avait toujours les mêmes mimiques que le garçon de dix huit ans que j'ai laissé partir à l'université de Yale. Ce bref haussement d'épaules, cet air embêté, comme chaque fois qu'il prononçait le mauvais prénom. Par moment, c'était devenu un jeu entre nous. Mais aujourd'hui, ça n'avait rien d'un jeu. J'écarquillais les yeux un instant, le souffle coupé. Qu'est ce que vous voulez dire, dans ce genre de situation? "Coucou, je sais que tu m'as probablement crue morte, mais en fait mon père est en effet mort et moi j'ai quitté la ville pour faire un an de strip tease à Boston." ? Yolo. Ou pas. Je baissais vivement les yeux, replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille en riant nerveusement. Mais surtout... Surtout faussement. « Désolée je .. Vous devez vous tromper de personne. » J'évitais son regard, sentant le mien me brûler, les larmes me gagnant. Ouais, je me suis pas trompée, il me domine toujours de deux bonnes têtes. Qu'est ce qu'il fait à Harvard? Pourquoi il est là ? Et pourquoi est-ce que je suis en train de faire ça, et pas en train de me jeter dans ses bras ? « Pardon.. » Je m'éloignais, le fuyant, simplement. Parce que j'ai peur, encore. Voilà pourquoi est-ce que je ne cours pas vers lui, tout simplement. Parce que je suis tellement loin de l'adolescente innocente qui venait dormir dans ses bras, comme un pansement humain pour tous mes hématomes.

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ROXANNA & JAROD

Qu'est-ce qui me prenait de harceler une jeune femme dans la rue comme ça, l’appelant par différents prénoms ? J’allais sûrement me prendre une veste, du moins une claque, cette pauvre élégante jeune femme devait me prendre pour un lourd ne sachant pas draguer. Et en même temps… j’étais persuadé que c’était elle, non je ne pouvais pas me tromper. Ce regard triste, ces boucles blondes, j’étais prêt à le jurer sur ma vie, ici, devant moi, se trouvait Roxanna, gamine de Phoenix que j’avais promis de sauver, en vain. Mais bordel Jarod tu n’as pas les yeux en face des trous, cette gamine n’est plus, elle est morte engloutie par les flammes avec son connard de père ! Je secouais légèrement la tête essayant de trier mes pensées pour ne pas avoir l’air dingue. « Désolée je ... Vous devez vous tromper de personne. » Je restais une nouvelle fois figé et je la regardais une nouvelle fois figé. Non reviens ! Je criais intérieurement en faisant quelques pas, tendant une main vers elle, celle-ci restant en l’air, comme s’il était possible de retenir du vent ou une silhouette qui n’existait pas. « S’il te plaît, dis-moi que je ne suis pas fou. » Crié ainsi, en pleine rue, là ouais, je l’étais, aux regards des gens qui s’arrêtaient en me toisant du regard ou aux autres qui accéléraient le pas en regardant bien droit devant. J’étais dingue, totalement, sûrement un peu trop souffrant.

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ROXANNA & JAROD

Nous sommes tellement loin de ces gamins d'Arizona. Et au fond, un simple regard avait ravivé la gamine effrayée qu'il avait connue. Celle qui avait si souvent fugué, passant par la fenêtre de sa chambre pour aller se réfugier chez son meilleur ami au milieu de la nuit. Celle qui aurait pu s'enfuir avec lui, si elle n'avait pas été si bornée et effrayée. J'ai passé des années à me demander où nous en serions si je l'avais suivi sans avoir peur. Mon père serait peut-être en vie, ma grand mère, aussi. Surtout elle. Je ne sais pas si j'aurais été à Harvard ou ailleurs, si j'aurais été plus heureuse aujourd'hui. Mais ça m'aurait évité beaucoup de peines. Comme celle d'aujourd'hui. Le dos tourné, j'avançais, les bras croisés, tremblants. « S’il te plaît, dis-moi que je ne suis pas fou. » Tu n'es pas fou, Jarod. Je ralentis brièvement, gagnée par l'émotion. Mais qu'est ce que je fais ? Qu'est ce que je dois faire ? Je pivote alors pour lui faire face, les yeux embués de larme. Pas un mot n'arrive à franchir ma gorge. Je ne peux pas lui dire qu'il se trompe, pas lui dire que c'est bien moi. A nouveau, je suis une enfant effrayée, et pourtant, mes yeux parlent d'eux même. C'est moi, Noah.

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ROXANNA & JAROD

J’avais l’impression de perdre la tête, mes jambes étaient tout tremblantes, mes lèvres restaient entrouvertes, je voulais crier, lui dire de rester, de m’accorder une minute, sans pour autant que ne serait-ce un vulgaire son ne sorte de ces putains de lèvres. Je sentais de l’eau saline monter à mes foutus yeux bleus, je ressentais également chacun des muscles de mon corps qui se mettaient en fusion. La haine, le désespoir, voilà bien longtemps que je n’avais pas ressenti telles émotions et pourtant c’était comme si mon corps se sentait mieux d’un coup, comme s’il avait été créé pour ne ressentir que de la peine, de la douleur et surtout pour se mettre en feu, en permanence. Je restais les pieds plantés dans le sol alors que j’avais l’impression que celui-ci allait se dérober sous mes pieds, mais qu’importe elle… elle venait de se retourner et je pouvais voir d’ici ses yeux embués de larmes. Je passais alors automatiquement mes mains dans mes cheveux rasés puis ma main gauche venait se poser sur ma bouche alors que j’étouffais un cri. Mon cœur allait bondir de ma poitrine, ouais moi aussi j’avais envie de bondir de mon corps pour aller vers elle en courant tel un Roméo fou courant vers sa Juliette. « C’est… vraiment toi ? » Bien sûr que c’était elle, pourquoi ses joues seraient si blafardes dans ce cas ? Impossible de me retenir, je séparais la distance qu’il y avait entre nous et je venais nouer mes bras autour de son corps frêle, comme autrefois.

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❝ I see your ghost,
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ROXANNA & JAROD

Et nous voilà l'un en face de l'autre, comme si les gestes parlaient mieux que les mots. Nos visages échangeaient une conversation silencieuse. Mes larmes confirmaient qu'il n'était pas fou, et son cri étouffé contre sa paume me montrait sa stupeur. Les bras ballants, je le fixais. A une époque, il était mon repère, le seul à tenir tête à mon père, à vouloir me tirer de là, avec ma grand mère. Combien de fois je l'ai vu vouloir lever les poings, jusqu'à la fois de trop, celle qui m'avait convaincue de ne pas fuir avec lui. Je savais que sinon, mon paternel aurait pu le tuer. Il ne m'aimait pas, mais avait besoin de son souffre douleur. Et aujourd'hui, le gardien de mon enfance me fixait, les yeux brillants également, tandis que mon coeur se serrait. « C’est… vraiment toi ? » Je déglutis, les mots se frayant difficilement un chemin jusqu'à mes lèvres. Encore une fois, rien ne vient. Sauf lui, qui vient jusqu'à moi, enrouler ses bras autour de mon corps si petit, si fin. Il a grandi, et si déjà à l'adolescence j'avais l'impression d'être cachée dans ses bras, j'avais l'impression aujourd'hui d'être dans un vrai cocon. Doucement, mes bras se lèvent, s'accrochent à son haut. Et je me met à pleurer. C'est bien lui. « Pardonnes moi... » Soufflais-je en silence, entre deux sanglots. Des mots que je me suis répété tout le long de ma route hors de l'Arizona. Des mots que je n'avais jamais pu lui dire. Des mots retenus depuis bien trop longtemps.

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