Samedi, début d'après-midi.
Noah était arrivé à Harvard depuis quelques jours déjà, presque une semaine. Il avait passé plus de temps à Boston, que sur le campus lui-même, mais cela ne le dérangeait pas. Il n'avait pas eu de nouvelles de son père depuis son départ; mais en ce début d'après-midi, le voyant de sa boite émail se mit à clignoter. Une vidéo, de son père, qu'il s'empresse d'ouvrir : "Tu dois te rendre à la soirée organisée en l'honneur de Jim McNerney près de ton Université. Et sois digne de ton nom !". Le ton sévère qu'il adoptait laissait sous-entendre que la hache de guerre n'était toujours pas enterrée. Et, même à l'autre bout du monde, Noah devait obéir à son père. Pour éviter l'esclandre, et ne pas faire de peine à sa mère, il ne répondit rien, et décida dans la plus grande discrétion, de se rendre à cette soirée.
Samedi après-midi.
Comme il n'avait pas encore reçu la totalité de ses affaires par cargo, Noah fit un tour dans le centre-ville à la recherche d'une tenue pour l'occasion. Un costume et des chaussures en sac, il regagna sa chambre d'hôtel, là où il avait décidé de vivre en attendant d'intégrer sa maison universitaire.
Samedi début de soirée.
Noah était prés, le costume lui allait bien. Il mit une veste sur ses épaule, et pris bien soin d'épingler à la manche de son costume le blason de sa famille. Il commanda une limousine, avant de se rendre à l'endroit indiqué.
Samedi soirée.
Jim McNerney était le PDG de Boeing, il n'était pas étonnant de voir un tel dispositif de sécurité devant les portes de l’hôtel de la réception. Noah monta les escaliers, donna son nom et sa pièce d'identité à l'ouvreur, puis pénétra dans la grande salle. Tout était dans la démesure. Les gens de ce monde aimait se congratuler les uns les autres, sans qu'il n'y ait de réelles raisons de le faire. Il jeta un coup d’œil à l'ensemble de la réception et se dit : quelque soit le pays où on se trouve, le luxe a toujours la même couleur, toujours la même odeur. Quelle pauvreté d'esprit !
Noah sentait que la soirée allait être longue, d'autant qu'à l'inverse du Pays-Bas, il n'était pas accompagné de ses amis. Il se dirigea vers un des côtés de la salle, et observait le monde qui l'entourait. Deux personnes vinrent lui serrer la main, des amis de son père. Quelques sommations, et chacun s'en retournait à ses affaires. Puis, il entendit une voix féminine dans son dos, et une main délicate lui tapoter doucement l'épaule : « Tiens, au dirais que ça va être notre nouveau lieu de rencontre. »
Il se retourne et voit une fille, jolie fille, qu'il avait déjà rencontré plusieurs fois dans ce genre de réceptions. Il sourit, lui attrapa la main avant de lui faire un baise-main comme le veut la tradition dans cette société, et ajouta : "Je suis très content de te voir".
Il attrape deux coupes de champagnes sur le plateau du serveur de salle qui passe à côté d'eux, en tend un à Chloé : "J'avais entendu dire que tu avais fait une croix sur ce genre de soirée, qu'est ce qui t'amène ici ?", et ajoute, "d'ailleurs, avant toute chose, que fais-tu à Boston ?".