| I remember when, I remember when I lost my mind. There was something so pleasant about that place. Even your emotions had an echo in so much space and when you're out there, without care, Yeah, I was out of touch. But it wasn't because I didn't know enough...I just knew too much. Does that make me crazy? |
Tu l'observais se taper le front avec la paume de sa main, et tu fronçais tes sourcils, reculant d'un pas. S'il trouvait que tu étais si débile que ça - puisque c'était typiquement le genre de geste qu'on faisait lorsqu'on se trouvait face à un gros cas d'exaspération – tu pouvais toujours repartir et le laisser seul tranquille, c'était sûr qu'il allait être bien mieux comme ça. Tu l'écoutais tout de même commencer te répondre et tu grognais avant même qu'il ai fini le début de sa phrase. « Écoute buddy, si je suis siiiiiiii con, t'aurais peut-être pas du r'venir m'parler. » Et oui, Monsieur le Lord de MonCul qui traîne qu'avec des savants et des scientifiques intellos, t'étais peut-être à Harvard mais t'étais pas de ce niveau, désolé de l'énorme déception que tu lui foutais. Il pensait quoi, que tu savais lire dans les pensées et les émotions ? Il continuait néanmoins de parler, et tu rattrapais la suite de son monologue, finissant par être totalement abasourdi. Q-quoi ? Qu'est-ce qu'il venait de dire ? Mon dieu, t'avais besoin de t'asseoir, ça devenait urgent. Tu tournais ton visage à droite, à gauche, et tu t'avançais vers le banc le plus proche sans même lui dire quoi que ce soit – t'imaginais bien qu'il allait surement te suivre. Un fois assit, tu prenais ton visage entre tes mains et tu essayais de procéder ce qu'il venait de t'avouer : l'affirmation qu'il en avait eu envie depuis un moment, et le secret que ce soir-là, à son appartement, il s'était bien passé quelque chose. Et quelle chose ! Il t'avait embrassé il disait. Pendant que tu dormais. Pendant que tu étais inconscient, perdu dans tes rêves, déconnecté de la vie et du temps qui continuait d'avancer autour de toi. Tu ne savais si c'était plutôt mignon, ou si c'était l'acte d'un mec complètement dérangé. Dans le cas où Graham t'attirait, ton jugement était bien évidement biaisé et plus tourné vers la partie mignonne. « Donc... Tu m'as violé la bouche pendant que j'dormais... » Tu demandais, histoire d'être sûr que vous étiez sur la même longueur d'onde, que tu avais bien compris ce qu'il tentait de t'avouer. Bon tu aurais peut-être pu utiliser un autre verbe que violer, mais ça t'étais sorti tout seul, comme naturellement, il fallait croire que les conneries que tu sortais habituellement revenaient petit à petit maintenant que tu lui faisais face, et c'était peut-être là l'espoir de ne pas avoir perdu tout ton humour. Alors il t'avait embrassé. Certes. Mais ça ne te disait rien sur ce qu'il avait ressenti. Il avait pu vouloir essayer de lui-même et puis se dire « Mouais, ce sont des lèvres quoi, mais y a rien d'extraordinaire ». Tu mordais ta lèvre, un peu anxieux. « Et alors..? T'en as tiré quelles conclusions..? » Non, mais noooon, tu ne poussais pas du tout Graham à te faire un dessin, non. Il te disait qu'il en avait eu envie, il avait fait l'effort après ces deux horribles semaines de revenir te parler, mais tu attendais plus, tu demandais plus de précisions, car tu ne souhaitais pas déformer ses propos, voir plus loin que ce qu'il voulait vraiment dire. Tu voulais surement te rassurer aussi, par ses paroles, par son appuie qu'il avait apprécié et qu'il n'avait pas eu la même expérience que cette première fois où tu l'avais embrassé. T'avais besoin de certitudes, et plus encore, parce que tu le voulais, mais peut-être pas encore au prix de te briser les ailes. Tu tentais de lui montrer une autre alternative, de lui faire comprendre que s'il pensait sans cesse à toi, ce n'était pas forcément positif. Ça pouvait dire des tas de choses négatives, et lui montrer simplement qu'il te détestait et détestait ce que tu lui avais fait. Il essayait de te faire taire de sa main, et HOULA LE MEC IL ETAIT EN MODE ABUSIF AVANT MEME QU'IL SE PASSE QUOI QUE CE SOIT ENTRE VOUS, c'était pas un gros warning flag ça ? Arf, tant pis, t'étais arrivé à un point où tu t'en foutais complètement, où tu ferais avec. Il relevait ton menton, et tu soupirais, te forçant à soutenir son regard comme il semblait tant le vouloir. Tu te sentais frémir de ses doigts contre ta peau, et c'était assez pathétique à quel point il en suffisait de si peu pour ton coeur pour qu'il rate un battement. Tu le laissais tout de même faire, tu te laissais baisser les bras, tu te laissais aller contre lui, parce que t'étais fatigué de te battre avec ton coeur et avec ta tête. C'était dur moralement, c'était dur physiquement, et ça t'aidait pas de te dire tous les jours que Graham te tolérait à peine avant et que tu avais définitivement perdu même sa plus petite amitié. T'avais pas envie de l'abandonner, et tant pis si dans deux jours il voudrait reculer, il voudrait ravaler les moindres de ses paroles, il te repousserait à nouveau. Tu te casserais là gueule une nouvelle fois, ça te détruirait, mais tant pis. « T'es une vraie galère à comprendre, tu le sais au moins ? » Tu murmurais lentement, une pointe d'amusement et d'exaspération dans ta voix, le fantôme d'un sourire sur ton visage. Tes paupières papillonaient, troublées, lorsque son visage s'approchait du tien, lorsque ses lèvres effleuraient les tiennes, viles tentatrices qui avaient déjà tout gagné avant même d'essayer quoi que ce soit. Et ses dernières suppliques se suffisaient à te faire définitivement lâcher prise, et tu comblais sans plus attendre les quelques millimètres qui vous séparait. Ça faisait du bien de le retrouver, tellement de bien. Sûr, tu ne l'avais jamais vraiment connu « comme ça », vous n'étiez pas de vieux amants qui reprenaient leur histoire des années plus tard, mais sa présence à elle seule apaisait tes maux, et c'était comme si ton âme se reconnaissait à la maison auprès de lui. Ta langue venait chercher la sienne, lentement, prenant son temps pour profiter de cet instant si irréel et invraisemblable après ce qu'il s'était passé. Tes doigts se glissèrent à l'arrière de sa nuque, frôlant les petits cheveux qui s'y trouvaient, et après quelques instants tu finissais par soupirer d'aise contre lui, les yeux clos, ton front se reposant doucement contre le siens. « Tu vas m'tuer. » Tu laissais échapper, mordant doucement ta lèvre inférieure.
FAIT AVEC AMOUR PAR WILD HEART.