(xaveyla) apprenons la cuisine

Le fait que Keyla ne savait pas cuisiner, te fait surtout plus rire qu’autre chose. Ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’une femme et que donc elle devait obligatoirement savoir cuisiner. Tu n’étais pas si machiste que cela. Tu trouvais cela même impressionnant qu’elle avait préféré faire autre chose que d’apprendre à être une femme au foyer parfaite. D’ailleurs, les femmes au foyer, tu détestais cela. Tu n’avais rien contre ces femmes qui le faisaient. Cependant, toi, tu aimais des femmes entreprenantes, qui sortaient, qui se lançaient dans une carrière, dans de l’humanitaire, qui rêvaient de changer le monde. Bien sure, tu aimais aussi avoir une vie familiale, mais de toute façon, tu n’en étais pas encore là aujourd’hui. Tu voulais prendre ton temps, d’abord, il faudrait que Keyla sache cuisiner. « Qu’est-ce tu en sais? Je ne suis peut-être pas si gentil que j’en ai l’air. » Tu avais un air sérieux sur ton visage, que tu n’arriverais pas à garder longtemps sur toi, malheureusement. Tu éclatais de rire, avant de venir doucement déposer un baiser sur les lèvres de ta copine. Tu jetais à nouveau un coup d’oeil sur la cuisson. « Tu peux mettre les pates dans l’eau. Et oui, tu auras une récompense. Les clés de mon appartement. »

Quand tu y repenses, ton amnésie t'a aidé dans bien des domaines. Elle t'a ouvert les yeux sur ta relation avec Kol et surtout elle t'a permise de connaître Xaver pour ce qu'il était et non pour son statut de prince. Même si tu ne fais pas parti de ces gens qui s'allient avec certains que par pur intérêt. Tu as toi même connu les vautours durant ta carrière sportive. Tu as toujours trouvé cela dommage d'être jugée pour l'image qu'on revoit qui peut être à des années lumière de la personne qu'on est à l'intérieur. Hélas oui avant ta perte de mémoire, tu n'aurais pas pensé que Xaver était comme ça, tu savais que c'était un homme bon, qui défend ses valeurs coûte que coûte mais tu n'en savais pas plus. Tu ne pourras jamais assez remercier le ciel de t'avoir donner cette seconde chance avec lui. Tu émis un léger rire quand il essaya de te faire croire qu'il pouvait se transformer en grand méchant loup. Ca te paraissait impossible et peut être surtout que tu n'espérais jamais le voir s'énerver. Les êtres les plus calmes peuvent s'avérait être les plus dangereux en pleine tempête. Tu eus la réponse à ta question, quand tu l'entendis éclater de rire avant qu'il ne vienne déposer un doux baiser sur tes lèvres. " Tu vois je t'avais bien dit que tu n'y arriverais pas. Du moins pas avec moi. " Tu t'exécutais quand il te demandait de plonger les pâtes dans l'eau mais tu faillis bien faire tomber le carton avec en entendant la suite de sa phrase. Ebahie, tes yeux s'écarquillèrent." Est ce que tu es en train de me dire qu'en plus de me confier des clés, tu vas me libérer un tiroir ? " Parce que c'est bien ça que ça sous entendait ? Ca semblait être la seule raison possible. C'est pas comme s'il allait te donner les clés pour jouer la femme de ménage.

L’arrivée de Keyla dans ta vie avait ouvert un chapitre pour celle-ci. Aujourd’hui, tu étais épanoui, tu te sentais bien, contrairement à il y a un an. C’était fou, ce qu’elle te faisait du bien, qu’elle t’apportait du bien. Certes, cela n’avais pas toujours été facile. Keyla te rendait les choses plus faciles, plus simples à vivre. Il n’était pas avec toi, pour ton titre, pour ton statut, pour ton argent, et cela voulait tout dire pour toi. Tu ne voulais insinuer que tes exs n’en étaient qu’après le titre de princesse, mais tu ne pouvais pas non plus exclure qu’être avec quelqu’un qui attend toujours plus de l’autre, c’est maladif et surtout destructeur. Tu ne voulais pas y penser de toute façon. Après que tu te sois remis de ton cancer, tu as décidé de regarder la vie par l’avant, de ne plus regarder en arrière, et de profiter de ce que chaque jour te donnait, ne sachant pas quand sera ton dernier. « C’est pas ma faute. T’as une tête à me faire sourire toute la journée! » Tu gardais un oeil constant sur ce que faisait ta copine avec la nourriture. Pour le moment, elle passait le teste. « Peut-être bien. Puis une brosse à dent aussi, tu peux laisser ici. » Tu venais sérieusement de dire à ta copine qu’elle pouvait en quelque sortes emménager chez toi, c’était une nouvelle pour toi.

Prise au dépourvue, tu avais du mal à croire à ce que venait de te demander Xaver. Tu pensais même avoir mal compris. Pourtant se voir offrir la clé de l'appart de son petit ami a une signification plutôt évidente. C'est pas comme si tu pouvais faire mille et une choses avec une simple clé. Tu reformulais son offre pour être certaine de ne pas être à côté de la plaque. Le problème n'est pas dans le fait de t'engager. Ton passé montre d'ailleurs très bien à quel point tu peux faire les choses très vite mais avec Xaver tu préférais prendre ton temps, ne pas reproduire les mêmes erreurs pour ainsi vous offrir une vraie chance d'avenir. Mais d'un autre côté cela faisait presque un an que votre relation était au beau fixe, alors pourquoi ne pas tenter la cohabitation de temps à autre. Un test qui de toute façon viendrait un jour ou l'autre. Tu esquissais un léger sourire quand il te parlait de brosse à dents, au moins tu ne t'étais pas trompé sur ses intentions sinon la situation aurait pu être un peu gênante." Un tiroir et une brosse à dent ça me semble raisonnable. Ainsi que Carambar, comme ça tu pourras profiter de lui autant que moi je profiterai de toi. " Cette nouvelle étape te comblait. Le bonheur extrême que tu avais toujours cru hors de portée se rapprochait encore un peu plus grâce à celui qui te hantait jour et nuit.

Tu venais de demander à ta copine d’emménager avec toi, ou du moins partiellement. C’était déjà une grande chose. Tu avais pris le temps avec Keyla, ne voulant pas te précipiter dans quelque chose. C’était peut-être justement cela qui avait ruiné ta relation précédente, la précipitation, l’envie de tout avoir tout de suite. Depuis que tu adoptais ta nouvelle manière de penser, tu allais mieux, tu étais épanoui, et puis c’était tout ce qui comptait. Prendre son temps n’était pas une mauvaise chose, on pouvait apprécier plus facilement ce que l’on avait, les simples plaisirs de la vie, comme cuisiner. Tu regardais les faits et gestes de Keyla par rapport à la cuisson. Surtout ne pas ruiner le diner, ça serait bien dommage étant donné qu’elle était sur une bonne voie. « C’est vrai, que j’aurai bien aimé le voir Carambar. Je pensais à en adopter un autre, comme ça il aurait un frère ou une soeur. Je ne sais pas ce que tu en dis. » Tu as toujours aimé les animaux, alors si tu pouvais en avoir d’autres, tu le ferais, surtout que Carambar appartenait à Keyla. « Tu peux ajouter la sauce à la viande et réduire un peu le feu. Et puis faut que tu assaisonne la sauce avec du sel, poivre, du persil, de l’origan, de l’huile d’olive. » Tu avais quand même déjà hâte de manger.

Il faut prendre son temps, faire certains choix dans la vie mais tu as surtout appris qu'il fallait aussi penser à soi de temps en temps. On ne peut pas considérer cela comme de l'égoïsme. Il s'agit tout simplement de la volonté de faire son bonhomme de chemin, de construire son avenir tel qu'on l'imagine. Tu avais foiré ces dernières années. Et quand bien même tu avais fait de mauvais choix, tu ne les regrettais pas car ils ont au moins le mérite d'avoir forgé ton caractère. La demande de Xaver t'avait prise au dépourvu mais elle te rendait heureuse. Cette marque de confiance venant de lui signifiait beaucoup. Il te laissait entrer définitivement dans sa vie. Un pas de plus dans votre relation qui n'avait encore jamais connu de mauvaises passes. Ca pouvait presque paraître suspect. Tu déposais un baiser sur la joue de Xaver, pour le remercier de l'avoir dans ta vie." Carambar ne dira jamais non à un ami de plus et moi non plus. " Dire que des mois auparavant, tu aurais refusé d'adopter un chien, ne sachant tout simplement pas comment faire pour prendre soin de lui ! C'était aujourd'hui tout l'inverse, car tu t'étais plus que prise d'affection pour Carambar que considérais plus comme ton bébé que comme un animal de compagnie. Sa valeur sentimental le rendait unique. Sur les conseils de Xaver, tu versais la sauce tomate et assaisonner avec précaution. Trop de sel et tu aurais râté." Ca sent plutôt bon ! Je pense que tu pourras me décerner le titre de chef cuisinière d'ici peu. " Ou pas. T'avais pas non plus réaliser une pièce montée mais juste des pâtes bolognaises et c'était loin d'être terminé

Keyla était devenue ton pilier. La personne qui te donnait de la force, pour qui tu continuais de te battre chaque jour, d’être une meilleure personne. Tu n’allais pas non plus tout jeter pour elle, laisser ta vie, car tu te disais que ce n’était pas non plus ce qu’elle voudrait. Avoir une relation saine, c’est avoir assez confiance en lui qu’on pourrait se voir un avenir ensemble. Tu en vois un, entre vous, et c’est le plus important. Cela ferait bientôt un an que vous aviez recommencé votre relation à zéro, de passer outre l’amnésie de Keyla et de tout simplement débuter comme si il s’agissait de deux inconnus qui apprenaient à se connaitre. J’avais appris à connaitre la Keyla que j’aimais, avec et sans ses défauts. « Alors, c’est conclu. J’irais au refuge trouver un ami à Carambar. » Puis, tu n’allais pas mentir, parfois tu étais jaloux de Carambar. Il avait Keyla plus que toi, et pour compenser, tu aurais ton chien à toi. Tu continuais de regarder minutieusement la cuisine de ta copine, qui s’en sortait plutôt bien. « On verra ça ! Faisons des plats simples pour commencer. » Tu ne nierais pas que ça sentait bon. « Tu peux aller égoutter les pattes et laisser la sauce bouillir. On pourra manger bientôt. »

Cette vie idéale tu en avais tant rêvé. Tu avais eu de mal à parvenir à cette simplicité qui te suffisait amplement pour te sentir bien. Les plaisirs les plus simples sont les meilleurs. Tu as eu ta dose de folie ces dernières années alors tu préfères largement garder les pieds sur terre désormais. Vous deux, en pleine cuisine, c'était une image parfaite, malgré ta crainte de tout foirer. Tu n'échangerais cela contre rien au monde. Rien ne te rendait plus fière que d'être aux côtés de Xaver alors que rien ne l'aurait laisser présager. La vie vous réserve toujours plein de surprises. Et si la majorité de ces cadeaux s'étaient avérés empoissonnés, ce n'était pas le cas concernant votre couple." Je suis curieuse de voir quelle petite boule de poil tu vas choisir. " Tu savais qu'il n'allait pas se tromper concernant ce nouveau membre de la famille. Tu te reconcentrais très vite sur ton travail, ne voulant pas tout gâcher alors que tu étais proche de réaliser un exploit. Tu égouttais minutieusement les pâtes tout en surveillant la sauce." Bon je pense que je peux tout mélanger désormais. " Les pâtes dans la sauce, un dernier coup de cuillère et il semblait que c'était la fin. " J'espère que tu as toujours envie de manger ? "

C’est peut-être stupide de ma part de demander de la simplicité dans ma vie. Qu’importe ce que je ferais, elle ne le sera jamais. Je serais toujours pris par les responsabilités, les choix que je devais prendre. Toute fois, j’avais besoin d’un pilier, de quelqu’un sur qui je pouvais compter, et qui me faisait sentir normal. Keyla était cette personne. J’avais eu du mal à la trouver. Aujourd’hui, je ne voulais plus jamais la laisser partir. Je veux qu’elle reste dans ma vie, qu’elle continue de me rendre heureux, de me faire sourire. Je pourrais la regarder toute la journée sans jamais m’en lasser. C’est fou l’effet qu’elle pouvait faire sur moi. Je la regardai avec admiration, le coeur plein les yeux. « Il faudra que tu patientes un peu. » J’irais regarder pour un autre chiot ou chien au refuge, mais ça pourrait prendre du temps avant que je trouve celui que je veux. Tout semblait fini, et tu finis de dresser la table rapidement, ne pouvant répondre à Keyla avant qu’elle ne fasse la connerie de sa vie. « Il fallait pas mélanger. » Ce qui était fait, était fait. « J’ai toujours envie de manger. » Je servis les pâtes dans nos assiettes avant de les poser sur la table à manger. « Allons donc tester ton exploit culinaire. »

La simplicité ça a du bon parfois. Quel est l'intérêt de se mettre soi même des bâtons dans les roues. Tu as eu la stupidité de faire ça durant les dernières années, à te faire du mal à toi même courant ainsi tout droit vers la dépression et les pensées suicidaires. Quand t'y repenses, tu as envie de te foutre des baffes pour avoir été aussi idiote et lâche. C'est certain tu n'es pas fière de cette partie de ta vie. Heureusement que tu as rattrapé le coup mais ce n'est pas toi que tu dois féliciter pour suivre de nouveau le bon chemin, pour ne plus être cette Mather égoïste, sadomaso, et qui partait au quart de tour. Elle est loin cette image de fille brisée qui ne fait plus confiance ni à elle même ni aux autres. Tu avais retrouvé tes ailes ayant ainsi la tête dans les nuages plutôt que d'être six pieds sous terre. Ah oui pour être ailleurs tu l'étais. Cette petite bulle si parfaite si douillette, elle n'était pas prête d'éclater. Tu avais pris l'initiative de tout mélanger sans te douter que c'était le drame assuré." De toute façon ça aurait fini mélangé dans ton estomac. " Ben oui ce n'était pas une énorme bêtise en soit. Tu déposais le plat sur la table joliment dressée avant de t'installer tandis que Xaver vous servait." Un exploit. C'est gentil ! Moi j'aurais plutôt dit que c'est un miracle. " Tu as aujourd'hui la preuve qu'ils existent bel et bien." Bon appétit alors. " Et que la force des dieux de la cuisine soit avec vous.