Je vis son sourire se faner légèrement quand j’évoquais le fait que j’aimais autant participer, voire plus, que gagner des compétitions. Tout m’indiqua qu’au contraire, il devait être un compétiteur né qui détestait l’échec et avait horreur de perdre. Une différence, une scission de plus entre nous, entre nos deux personnalités. Mais je ne lui laissais pas le temps d’y réfléchir, encore moins de formuler une quelconque remarque à ce sujet, puisque pour camoufler le rouge qui m’était monté aux joues suite à ma proposition s de passer d’autres moments similaires à celui-ci, voire bien meilleurs, dans les bois entourant les chalets du Summer Camp, je me précipitais pour ses lèvres, et le gardait contre les miennes pour un long baiser. S’il se mettait à provoquer en moi des envies, des pensées comme celle que je venais de formuler, l’image que j’avais de moi allait rapidement changer. Mais puisqu’après tout, j’étais presque sure d’avoir envie de davantage qu’une simple après-midi « câline » sur le pont d’un bateau, je ne pensais pas qu’il pouvait être mal vu que je propose celle solution de se retrouver seuls, sans personne pour nous surprendre/déranger/sermonner. Car je pensais un instant à la réaction que Zac allait avoir quand j’allais évoquer devant lui les événements qui venaient de se dérouler. Il n’avait entendu parler d’Austin comme du garçon qui m’avait raccompagnée chez lui alors que je ne tenais plus sur mes jambes et que j’avais perdu ma tête. Il avait eu peur pour moi, peur que quelqu’un avait abusé de moi. Je l’avais immédiatement rassuré en lui disant que mon « sauveur » était un gentil garçon, et que je ne risquais rien avec lui, occultant par la même occasion certaines parties de la matinée pour éviter que le blondinette ne vienne voir le brun pour lui coller son poids dans la figure. Il en était certainement capable. J’allais maintenant devoir lui avouer ce qui s’était vraiment passé ce jour-là, et ajouter que j’avais passé une après-midi entière à sa compagnie, à échanger des baisers et quelques faits sur nous pour faire plus ample connaissance. Pourquoi j’avais la désagréable impression qu’il allait peut-être m’en vouloir ?
Austin s’écarta légèrement de moi, décollant ses lèvres des miennes. Mais je continuais à sentir son souffle sur mes joues. J’ouvris les yeux, il était à quelques centimètres au-dessus de moi. « Je t'interdis de tricher, quelle que soit la méthode employée. » Je n’avais jamais été une tricheuse, je détestais même les tricheurs. J’avais toujours été le genre de fille à me coucher sur mes copies d’examen pour être sûre que personne ne pouvait lire ce que j’écrivais par-dessus mon épaule. J’étais honnête, et suffisamment sûre de moi dans les domaines que j’étudiais pour ne pas non plus avoir à tricher. J’appliquais aussi ce précepte dans la vie de tout les jours, je mentais rarement aux personnes qui m’étaient chères. Mais curieusement, quand Austin évoqua le mot tricherie, j’eus encore plus envie de me retirer dans un coin isoler avec lui. Pas pour faire perdre des points à son équipe, la mienne, voire la notre, mais juste pour ce petit gout d’interdit. Je n’étais pas habituée à ce genre de « rendez-vous clandestin », mais je pourrais surement y prendre gout. S’il acceptait de s’y prêter. Je réalisais que de toute façon, si nous désirions nous voir pendant ces mois de vacances, il allait fallait nous aménager des moments à nous, dans des coins plus tranquilles, puisqu’avoir un chalet ou un chambre pour nous seuls serait presque impossible. Je n’aimais de toute façon pas vraiment les grands démonstrations en publiques, préférant montrer mes sentiments en privé. Dixit la fille en train de s’exposer avec un jeune homme dont elle ne savait rien. N’importe qui pouvait les voir, et répandre la nouvelle. Et curieusement, je n’en avais rien à faire. Vraiment. « Si tu n'as pas d'esprit de compétition, sauve au moins l'honneur en ayant du fairplay à revendre ... » Un sourire s’était dessiné sur ses lèvres, je savais qu’il n’était qu’à moitié sérieux, et qu’il y avait une partie de taquinerie dans ses dernières paroles. « Je saurais être flair-play… » J’ajoutais, avec le même sourire que le sien sur ses lèvres. « … peut-être que je vais même me laisser gagner par l’esprit de compétition. » Même si, encore une fois, je serai plus du genre à le laisser gagner, à laisser gagner son équipe à lui, pour lui faire plaisir. A condition qu’il ne soit pas du genre à passer des heures à se vanter de sa victoire. Car j’avais en horreur ce genre de personnes. Je ne savais pas encore dans quelle catégorie le ranger.
Même s’il était allongé sur moi, et qu’il me protégeait en quelque sorte du soleil qui montait de plus en plus haut dans le ciel, je commençais vraiment à avoir chaud. En partie, et surement, à cause de mon haut en coton. Pour une fois, mon côté pudique me desservait. Et un petit peu car Austin réveillait quelque chose en moi. Provoquant littéralement des bouffées de chaleur en moi. Repoussant à nouveau doucement le jeune hommeen arrière, jusqu’à ce qu’il soit pratiquement assis à califourchon sur mes cuisses, je m’assis à mon tour, et retirait ma tunique en la faisant passer par-dessus ma tête, avant de la poser à côté de moi. « Tu me donnes chaud … » Son regard sur moi me fit rougir à nouveau. Bien que je portais toujours mon haut de maillot, je me sentais presque nue, et par reflexe, croisa les bras sur la poitrine, mes joues à nouveau un peu rouges. Je baissais les yeux, incapable de soutenir son regard.