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Ma vie sans toi comme la mer sans les vagues ...

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C'était la fin de l'année scolaire et le début d'un été qui s'annonçait très chaud, du moins c'était ce que laissait croire le soleil de plomb qui inondait le pont du yacht de sa lumière brûlante et qui se reflétait dans les lunettes de soleil d'Austin, lui-même allongé de tout son long sur un transat, en short de bain. Comme souvent, Bundy attendait avec impatience les résultats de ses examens, même s'il y avait tout à parier pour qu'aucun effet de surprise ne soit au rendez-vous et que ces derniers soient - comme à chacune de ses remises de notes précédentes - excellents. Sans avoir la bêtise de vendre à voix haute la peau de l'ours avant de l'avoir tué, Austin gardait pour lui l'intime conviction de passer haut la main le cap de la 6ème année d'études à Harvard et d'entamer, dès la rentrée prochaine, son avant dernier tour de piste. Encore deux ans, pensait-il, immobile sur son siège, le visage tourné vers le ciel tandis que les autres étaient occupés à faire la fête et à rire de l'autre côté du pont, et il serait détenteur d'un doctorat de droit cacheté de la meilleure université qui puisse exister au monde. A ce moment là - il en était certain - plus jamais personne, pas même son père, pourrait encore se targuer d'avoir une quelconque ascendance sur sa personne. Libre, émancipé et plus redoutable que jamais, il serait prêt à bouffer la première personne qui se mettrait en travers de sa route, à les écraser tous et même, s'il le fallait, à ériger sa vie sur les ruines de celles des autres ...

Mais dans l'attente de ce moment bénit où il n'aurait, pensait-il, plus rien à prouver à personne, il avait décidé de prendre un peu de bon temps. Du bon temps qui s'était matérialisé par l'embarquement sur le yacht loué par les Dunsters et au sein duquel, s'il n'avait pas vraiment prévu de faire la fête (se mélanger à des fêtards tous plus inintéressants et plus bêtes les uns que les autres, non merci), il comptait bien se reposer et se relaxer en toute quiétude, quitte à snober le reste des passagers pour se retrouver seul avec lui-même (ce qui lui suffisait amplement, au demeurant). L'avantage de cette virée résidant dans le fait qu'aucun portable ne semblait vouloir capter au beau milieu des caraïbes, Austin savait qu'il serait tranquille et qu'il n'aurait à répondre de rien durant ces 24 heures d'escapade nautique. Libre de ne rien faire d'autre que de profiter des embruns de l'océan qui venaient mouiller son corps entre deux courants d'air, il était, semblait-il, beaucoup plus détendu qu'à l'accoutumée (et cet état de fait n'était certainement pas sans rapport avec le nombre raisonnable de cocktails qu'il avait bu depuis le déjeuner). Se trouver là sans connaître personne sur le bateau lui convenait parfaitement. A l'aide d'un ipod, d'une paire d'écouteurs et d'un coussin gonflable qu'il avait coincé sous sa tête, il était parvenu à retrouver une paix intérieure mise à rude épreuve par la fin d'année et la série d’événements rocambolesques qui l'avaient accompagné.

Il s'apprêtait à soupirer d'aise en s'étirant quand un bruit de casse parvint à couvrir la voix des Beach Boys qui chantonnaient des airs de circonstances dans ses écouteurs. Intrigué, il ouvrit un œil et souleva un coin de ses lunettes de soleil à la recherche de la cause de ce vacarme. Le bon sens aurait pourtant voulu qu'aucun fêtard digne de ce nom ne vienne se perdre du côté des transat alors que le bar et le jacuzzi de l’embarcation offraient une multitude de prétextes rêvés pour draguer et s'adonner à toutes sortes d'échanges sociaux dont les jeunes de son âge se montraient particulièrement friands, en temps normal. « Qu'est-ce qui se passe ? » Questionna-t-il dans le vide, mi endormi, mi exaspéré.
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Si je n’avais fait qu’un passage éclair au bal de fin d’année, n’assistant qu’aux remises de prix et au repas par manque de cavaliers, et n’ayant aucune envie de tenir la chandelle entourée de couples toute la soirée puisque même Zacchary avait décidé de m’abandonner pour passer la soirée avec Sasseyndra, il était pourtant hors de question que je ne participe pas à cette virée au cœur des Caraïbes, sur le superbe yacht qu’avaient loué les Dunster. Faire la fête toute la nuit n’était pas vraiment mon fort, j’avais même abandonné mes compagnons peu après onze heures, préférant me mettre au lit, ayant la tête qui tourne, et ce même si je n’avais bu qu’un verre. Il avait été suffisamment chargé en alcool pour m’assommer et me faire dormir plus de huit heures, malgré le roulis des vagues et les bruits de la cabine voisine qui ne laissaient aucun doute sur les activités de ses occupants.

Le lendemain, j’avais déjà revêtu la tenue locale que portaient toutes les filles présentes sur place, un maillot deux pièces bleu nuit, que j’avais recouvert d’une simple blouse en coton transparent pour ne pas avoir l’impression de me promener à moitié nue. Etant blonde au naturel, avec une peau claire, et une grande tendance à prendre des coups de soleil, et à subir des insolations si je restais trop longtemps tête découverte par cette chaleur, j’avais ajouté à ma tenue un grand chapeau de paille. Si presque tout le monde se précipitait sur le bar à cocktails, remplissant frénétiquement leurs verres de punch colorés, je préférais de loin les milkshake et les smoothies pour me désaltérer. En partie parce que je n’avais pratiquement plus touché un verre d’alcool depuis la soirée Harry Potter, exception faite de la dernière soirée qui venait de s’écouler, où j’avais succombé à la bonne humeur ambiante. Je n’avais pas envie de prendre place dans le jaccuzzi, surpeuplé et trop bruyant. Je préférais me rendre à l’autre bout du bateau, avec mon verre et un bon roman policier, bien plus calme. J’avais retiré mes sandales compensées quelques minutes plus tôt, je coinçais le livre sous un bras et portais mon verre dans mon autre main, j’avançais avec précaution, m’efforçant ne pas faire de faux pas. J’étais presque arrivée à destination, et j’apercevais déjà la chaise longue qui allait m’accueillir pour les prochaines heures. C’était sans compter le klaxon d’une petite vedette qui croisait le grand yacht, et qui me fit sursauter, comme une adolescente prise en faute.

Mon verre de smoothie s’écrasaà mes pieds, éclaboussant le pont et mes pieds nus. Je ne pus retenir une grimace, j’étais décidemment trop maladroite. Une voix rompit le silence à deux pas de moi, semblant venir d’un transat. « Qu'est-ce qui se passe ? » J’avais déjà entendu cette voix quelque part, mais pour le moment, impossible de me rappeler où. Sur la pointe des pieds, je fis le tour de la chaise longue pour avoir une meilleure vue sur son occupant. Un simple jeune homme en short de bain, écouteurs vrillés aux oreilles, et portant de larges lunettes de soleil. Si je le connaissais, je ne l’avais certainement jamais croisé dans cette tenue. Je fermais les yeux, puisant dans mes souvenirs, essayant de l’imaginer habillé. Euréka. Austin était allongé devant moi. Jamais je n’aurai cru le trouver ici, sur un bateau entièrement dédié à la fête et au beau temps, où limiter les échanges sociaux ne devait pas être une partie de plaisir. D’abord fière de moi de l’avoir reconnu, et débusqué, je m’apprêtais à me positionner face à lui, mains sur les hanches, une petite réflexion taquine au bord des lèvres. Avant de me rappeler son attitude avec moi, son côté Jekyll et Mr Hyde, et le fait qu’il ne devait surement pas être ravi d’avoir été dérangé dans sa retraite. « Et merde … » fut les seuls mots qui s’échappèrent de ma bouche, que je recouvrais immédiatement mes mains, me rendant compte de la bêtise que je venais de faire, laissant tomber livre et chaussures en même temps, craignant déjà ses foudres et me préparant à fuir.

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Inconscient du fait que l'invité mystère avait contourné son transat par la gauche afin de mieux l'épier, Austin se pencha vers le droite tout en regardant par dessus son épaule. Il était pourtant sûr d'avoir entendu quelque chose se casser tout près de lui et des débris de verre sur le sol ainsi qu'une flaque de liquide non identifié à quelques mètres de là tendaient à confirmer son hypothèse. Ce ne fut que lorsqu'il entendit une voix sur sa gauche qu'il fit volte-face et prit conscience de la présence d'une personne dans son angle mort. Une personne qu'il eut tôt fait de reconnaître comme Bethany ; soit probablement l'étudiante qu'il avait le moins envie de croiser un jour où il était sensé se détendre, être calme et parfaitement relaxé.

Sa bouche qu'elle couvrait de ses mains, comme prise en faute, et l'air craintif de la jeune femme le firent se sentir coupable, sans qu'il sache se l'expliquer, alors que ce genre de comportements avait généralement tendance à ne rien stimuler d'autre chez lui que le mépris et la condescendance. Après tout, comme on se plaisait à le souligner dans sa famille, seuls les faibles ressentaient la peur et il fallait l'être encore plus que cela pour avoir de surcroît la bêtise montrer ouvertement ses craintes. Mais le ciel était bleu, la température idéale, les nombreux cocktails largement digérés et les circonstances de leur rencontre paraissaient raisonnablement estompées par le temps pour qu'il se permette de choisir la solution de facilité consistant à faire comme si de rien n'était. Par ailleurs, Austin refusait de gâcher l'une de ses rares journées de détente avec de sombres pensées. Il s'était donné bien trop de mal afin de s'isoler et de trouver la sérénité sur cette partie du bateau pour accepter de retomber dans la morosité sous seul prétexte qu'un mauvais souvenir refaisait surface en la personne de Bethany.

Tant pis, pensa-t-il nonchalamment en passant l'un de ses bras derrière sa tête et en retirant un écouteur de son oreille au passage. Si round n°2 il devait y avoir entre la jeune femme et lui, alors cet deuxième manche devrait attendre qu'ils aient touché terre car les secondes passées dans se décor idylliques étaient bien trop précieuses pour être gâchées, tout comme laisser le privilège à Bethany de le contrarier de nouveau aurait été lui accorder beaucoup plus d'importance qu'elle n'en avait réellement - du moins c'était ce dont il venait de se persuader lorsqu'il reprit la parole : « Charmant. » Releva-t-il, d'un ton détaché. « D'une élégance rarement égalée en terme de salutations ... » Puis, remettant ses lunettes bien en place, il lui indiqua le transat voisin. « Je t'invite à t'asseoir. On sait tous les deux que l'équilibre n'est pas ton fort, n'allons pas tenter le diable en te gardant debout, je vois qu'il y a déjà eu de la casse ... »
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« Charmant. » Commençant à le connaître, je me doutais bien qu’il parlait du juron qui venait de franchir mes lèvres, m’étant aperçue que c’était lui qui était allongé devant moi. De toute façon, le saluer n’aurait rien changé. Il ne m’aurait même pas répondu. « D'une élégance rarement égalée en terme de salutations ... » Je n’avais pas toujours digéré tout ce qui s’était passé la dernière fois que j’avais passé une heure en sa compagnie. J’étais passée par une foule de sentiments ce matin-là, pour finalement me dire que je ne savais pas vraiment qui j’avais eu en face de moi. J’avais presque réussi à me persuader qu’il avait une double personnalité, qu’il était carrément schizophrène. Puis j’avais décidé qu’il ne valait pas la peine que je m’intéresse à lui, et je l’avais sorti de mes pensées, jusqu’à aujourd’hui. « Comme si le fait que je te salue change quelque chose au fait que tu m’ais mise deux fois à la porte de chez toi. » Oui, j’étais rancunière. Mais en réalité, même si je voulais l’effacer de ma mémoire, je ne pouvais pas. Ne serait-ce que parce que nombre de Cabots parlaient de lui, du véritable salaud à la gueule d’ange qui l’était. Je ne voulais pas prendre position, ça aurait été lui donner de l’importance.

Je ramassais mes affaires, prête à partir, quitte à rejoindre ma cabine si je ne trouvais pas de transat libre plus loin. « Je t'invite à t'asseoir. On sait tous les deux que l'équilibre n'est pas ton fort, n'allons pas tenter le diable en te gardant debout, je vois qu'il y a déjà eu de la casse ... » Je ne pus m’empêcher de hausser un sourcil, il m’avait à m’asseoir sur chaise longue voisine de la sienne. Vraiment ? Oui, bien sur, j’aurai dû m’en douter. Il ne pouvait s’empêcher de rajouter une petite pensée sarcastique sur ma maladresse et mon manque d’équilibre. Il est vrai que la dernière fois, je n’étais pas très sûre sur mes jambes. Avait-il déjà oublié que j’avais été droguée à cause d’un verre en trop ? Je sentais que j’allais m’énerver, lui répondre, mais je savais aussi que ça ne servirait à rien. Rien ne pouvait l’atteindre s’il avait revêtu son armure, et je n’avais aucune envie de l’entendre me hurler dessus comme la dernière fois. Je me baissais pour ramasser mes affaires, et sans rien ajouter, prit place sur le transat attenant. Un peu boudeuse, je m’y allongeais et commençait à livre le roman que j’avais importé avec moi. Mais j’abandonnais après quelques pages, incapable de me concentrer avec Austin à côté de moi. Ne tenant plus vraiment en place, je me tournais vers lui. « Pourquoi j’ai l’impression que tu joues au gars odieux juste pour qu’on te fiche la paix ? » Il y avait de grandes chances que je l’exaspère avec mes questions, mais je prenais le risque.

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Dans le blanc de conversation qui suivit l'installation de Bethany à ses côtés, Austin sentit et entendit plus qu'il ne vit réellement la jeune femme lire son roman. Chaque bruit de page tournée et chaque craquement du transat voisin venait compenser le fait qu'il avait de nouveau fermé les yeux pour profiter le plus sereinement possible du bain de soleil. Bercé par ces petits bruitages qui venaient s'ajouter aux murmures de l'océan et aux mouvements paresseux du yacht secoué par la houle, il éteignit son ipod et commençait très légèrement à s'endormir lorsque Bethany reprit la parole. D'abord immobile, il aurait pu faire croire qu'il n'avait pas entendu sa question, mais il finit par daigner tourner la tête dans la direction de la jeune femme. Derrière la barrière opaque de ses lunettes de soleil, il détailla l'air aussi curieux qu'impatient qu'elle affichait et qui laissait croire qu'elle attendait une réponse sincère à sa question.

De l'indexe, Austin fit glisser ses lunettes sur le bout de son nez afin de gratifier sa voisine d'un regard impérieux lorsqu'il lui répondit : « Ne me demande pas d'expliquer à ta place la raison des raccourcis aussi douteux qu'incongrus dont ton esprit est capable vis à vis de ma personne ... » Puis il rajusta sa monture et tourna son regard vers l'horizon qu'on avait du mal à distinguer entre le bleu de l'eau presque aussi clair que celui du ciel. Insondable, il laissa une poignée de secondes à l'étudiante pour digérer ce revers, puis il conclut d'un ton plus neutre : « Je n'aime pas les gens et ils me le rendent bien. Ainsi va la vie. »
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Ne prenant d’abord pas la peine de répondre à ma question, Austin fit même semblant de dormir, alors que je me doutais bien qu’il était réveillé. Surement énervé par ma présence. Curieusement, je me demandais même ce qu’il faisait ici, à assister à une fête étudiante sur un yacht alors qu’il était l’archétype même de l’étudiant asocial qui ne se mêlait aux autres que si nécessaire. Si on pouvait appeler se mêler aux autres le fait de s’isoler à l’opposé du bateau. Encore que, moi aussi j’évitais pour l’instant la foule des autres étudiants ayant un peu trop bu. Etais-je aussi une asociale de part ce fait ? Mo voisin de transat se décida enfin à montrer qu’il était toujours en vie, et abaissa ses lunettes de soleil. Il aurait pu s’en abstenir vu le regard qu’il me lança. « Ne me demande pas d'expliquer à ta place la raison des raccourcis aussi douteux qu'incongrus dont ton esprit est capable vis à vis de ma personne ... » C’est fou, mais il se rendait encore plus détestable à chaque fois qu’il ouvrait la bouche pour parler. A se demander même comment une telle chose était possible. Et il ne put s’empêcher d’en rajouter une couche, après avoir remis ses lunettes en place, le regard tourné vers l’océan qui s’étendait à perte de vue autour de nous. « Je n'aime pas les gens et ils me le rendent bien. Ainsi va la vie. » Il avait au moins la décence de l’avouer, même si il le montrait tellement bien qu’on le devinait facilement sans qu’il ait un mot à dire. Je ne pus retenir un petit sourire moqueur avant de rebondir sur sa dernière réplique. « Tu fais en sorte que les gens ne t’aiment pas, et je ne sais pas pourquoi. Tu te permets de détester des personnes dont tu ne connais absolument rien.» Il n’allait surement pas l’apprécier, mais maintenant qu’il était assis à côté de moi, je ressentais le besoin de comprendre pourquoi il agissait comme … comme un tel crétin. J’avais besoin de comprendre tout ce qu’il s’était passé l’autre jour. Oh oui, j’étais bien trop curieuse, mais une fois que j’étais lancée, il était difficile de m’arrêter.
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« Tu fais en sorte que les gens ne t’aiment pas, et je ne sais pas pourquoi. Tu te permets de détester des personnes dont tu ne connais absolument rien. » En temps normal, Austin se serait probablement contenté de rire au nez de la personne lui ayant fait cette remarque car cette dernière induisait une vision de la vie et du rapport aux autres aussi naïve que pleine de bons sentiments - deux choses désespérantes et qui ne lui inspiraient que le mépris. Mais, contre toute attente, alors qu'il s'apprêtait à répondre par un rire moqueur et suffisant pour faire comprendre à son interlocutrice qu'il fallait cesser de croire que la vie était rose et qu'il était nécessaire de connaître les gens pour prétendre les détester, les souvenirs de leur rencontre lui revinrent en mémoire et le firent ravaler sa mesquinerie. Une petite voix désagréable s'était réveillée dans sa tête pour lui faire la remarque qu'il ne pouvait pas être crédible auprès de Bethany s'il lui répondait quelque chose directement contredis par le comportement inexplicablement attentionné et sensible qu'il avait eu le matin de leur rencontre. Par ailleurs, il voyait venir gros comme une maison le moment où, à cours d'arguments de surface, la jeune femme lui rétorquerait qu'il était forcément le pire des menteurs puisqu'il avait su se montrer tout à fait charitable lorsqu'elle avait eu besoin de lui, allant même jusqu'à se faire beaucoup trop câlin pour le prétendu monstre qu'il était aux yeux de leurs semblables.

Ne voulant pas revenir sur les faits passés et refusant de s'entendre dire ce genre de vérités gênantes, Austin, en parfait manipulateur, décida de contourner le problème et d'attirer la jeune femme sur un terrain moins miné. En décidant de lui répondre d'une manière qui visait à dévoiler une partie des mécanismes de fonctionnement de son caractère, il espérait l'intéresser suffisamment pour lui faire oublier l'idée de l'attaquer sur le moment de faiblesse qu'il avait eu en sa compagnie. De surcroit, il décida de persévérer dans la provocation et le dédain, car son petit doigt lui disait que Bethany était particulièrement encline à se laisser agacer par eux. Or l'agacer ne pourrait que jouer en sa faveur. L'expérience lui avait appris que les gens réfléchissaient moins lorsque leurs sentiments parlaient à leur place. La colère et l'irritation, rien de tel pour faire bégayer quelqu'un ou l'indigner suffisamment pour qu'il baisse les bras. « C'est faux. Je sais parfaitement comment m'y prendre pour qu'on m'aime et j'adore les pigeons qui se laissent prendre au jeu. Tu vois, je suis très sociable en fait. » D'un geste nonchalant, il attrapa le cocktail qu'il avait posé au pied de son siège et en sirota une gorgée en assumant parfaitement l'aveu qu'il venait de faire.
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A nouveau, Austin ne réagit pas pendant quelques minutes, semblant réfléchir à quoi répondre alors que j’étais habituée à des répliques données du tac au tac. Je crois que je n’aimais pas quand il réfléchissait trop, ça n’annonçait rien de bon … Il reprit enfin la parole. « C'est faux. Je sais parfaitement comment m'y prendre pour qu'on m'aime et j'adore les pigeons qui se laissent prendre au jeu. Tu vois, je suis très sociable en fait. » Il ne venait pas de dire ça, de traiter les étudiants de Harvard, entre autres, de pigeons, d’être malléables et manipulables ? Il n’avait décidément peur de rien. Si son but était de me choquer, il avait réussi son pari parce que j’étais pratiquement bouché bée devant ses propos. Il semblait bien fier de lui en tout cas, avec son verre à cocktails en main, dont il en sirota une partie, toujours les yeux tournés vers le large. « Tellement sociable que tu préfères rester ici, à l’opposé du reste des étudiants. » Il allait peut-être répondre que j’étais pour le moment assise à côté de lui, tout autant isolée et à l’écart de lui. Sauf que je ne cherchais pas la solitude, mais l’ombre. Argument qui ne ferait pas le point contre lui, je le savais bien. Je ne pus m’empêcher d’ajouter un petit quelque chose. « C’est drôle, mais tes techniques ne fonctionnent pas sur moi … » Elles auraient pu. Si ses « techniques » consistaient à embrasser une fille, puis se montrer faible, attendre qu’elle fasse le second pas, pour finalement la rejeter et la mettre à la porte. Il avait été un truc grand acteur, et j’avais été un formidable pigeon. Mais c’était plus fort que moi, je continuais à rester convaincue que j’avais entraperçu le vrai Austin derrière les apparences, et en ce moment même, je me demandais si j’arriverai à le faire apparaître à nouveau, car cette personne était intéressante. J’avais peut-être même envie de la revoir. Mais ça ne serait pas une mince affaire. Je m’appuyais en arrière, sur mes coudes, tout en continuant à le regarder, pendant qu’il sirotait un verre alors que le mien s’était écrasé à mes pieds quelques minutes plus tôt. Je n’avais jamais été très douée pour les jeux d’improvisations, encore moins quand il s’agissait de jouer des rôles. Essayer de le « provoquer » ne serait pas une chose facile pour moi.
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Nouveau silence. De toute évidence, son aveu avait percuté la Cabot de plein fouet. Tant mieux pensa-t-il, cela l'inciterait peut-être même à se poser des questions sur la sincérité du comportement qu'il avait eu envers elle ce matin là, avant que tout ne dégénère et c'était toujours ça de pris. Lorsqu'elle tâcha de le contredire en précisant qu'il se trouvait pourtant bel et bien à l'écart des autres, Austin se contenta de renifler dédaigneusement comme pour lui faire comprendre que s'il savait plaire, il savait aussi choisir son moment pour ça et que tout le monde ne valait pas qu'il se donne cette peine. Quitte à manipuler les gens, autant le faire par profit. Il avait depuis longtemps passé le stade de s'amuser à ça. Tout ce que provoquait en lui ce genre de petit jeu, désormais, c'était de l'ennui et de l'indignation. L'indignation de savoir qu'un portefeuille bien rempli, de jolis mots et une belle allure pouvait embobiner comme pour rire l'harvadien moyen.

« C’est drôle, mais tes techniques ne fonctionnent pas sur moi … » Austin tiqua. Du coin de l’œil - bien qu'en persistant dans son attitude à première vue décontractée - il jeta un regard à sa voisine. S'il n'était pas certain qu'elle puisse réellement s'accorder la prétention de se croire insensible à ses techniques de marionnettiste, il n'en restait pas moins toujours marqué au fer rouge par les capacités autres qu'elle avait démontré ; à savoir de lui faire mal là où personne avant elle (sauf peut-être son père, mais fallait-il encore préciser que Bundy Senior était un être à part dans la vie de son fils ?) n'y était parvenu. Devait-il en déduire qu'ils jouaient à armes égales ? Elle avec sa naïveté désespérante mais son pouvoir d'anéantissement insoupçonné et lui avec son armure plus épaisse que le marbre, mais fendue au niveau du cœur ? Non. Résolument non. Austin était bien trop insolent pour admettre ce genre de rivalité.

« Et alors ? » Reprit-il alors, en posant de nouveau son regard sur elle. « Ne me dis pas que tu en tires une certaine fierté, ça serait d'un pathétisme affligeant. » Réalisant qu'elle n'avait plus rien à boire maintenant que son verre s'était écrasé au sol, il lui tendit le sien, en grand seigneur, tout en ajoutant : « Le mieux à faire serait de m'ignorer royalement et de me mépriser en silence. Là, je crois que tu serais proche de l'idée qu'on se fait généralement de quelqu'un de digne. Pour le reste, fait comme bon te semble, mais sache que j'aime bien t'écouter lire. »

S'il avait conscience d'être paradoxal, aussi bien dans ses propos que dans son attitude l'ayant fait se rallonger confortablement une fois qu'il se fut débarrassé de son verre ? Plutôt, oui, mais cela ne l'empêchait pas de se dire que tout était parfaitement clair à ses yeux et qu'il se foutait bien que ce ne le soit pas à ceux de la jeune femme.
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Je n’en revenais pas, il n’avait même pas pris le temps de répondre à ma question, se contentant de renifler, jouant à celui qui n’avait rien entendu. Ou celui qui jugeait qu’il ne se sentait pas concerné par ce que je venais de dire. J’allais bientôt pouvoir ajouter à la liste de ses défauts que j’avais commencé mentalement le fait qu’il était imbu de sa personne, égocentrique. Il posa à nouveau son regard sur moi, mais j’aurais juré qu’il me surveillait du coin de l’œil quelques instants plus tôt. Mais j’avais du me l’imaginer. J’avais bien compris qu’il n’en avait rien à faire des autres. « Ne me dis pas que tu en tires une certaine fierté, ça serait d'un pathétisme affligeant. » Il me tendit son verre à moitié plein. Juste parce que le contenu du mien s’était répandu par terre ? C’était trop de gentillesse sans raison particulière. Je ne pus m’empêcher de hausser un sourcil, franchement septique. « Le mieux à faire serait de m'ignorer royalement et de me mépriser en silence. Là, je crois que tu serais proche de l'idée qu'on se fait généralement de quelqu'un de digne. Pour le reste, fait comme bon te semble, mais sache que j'aime bien t'écouter lire. » Là, il me donnait l’impression de ne pas savoir ce qu’il voulait, de changer d’idées et de point de vue comme une girouette. « Tu m’aurais ignorée, je t’aurais ignoré et je me serais assisse plus loin. Mais TU m’as proposé de m’asseoir à côté de toi Austin. » En effet, vu son attitude de la dernière fois, jamais je n’aurais osé m’asseoir à côté de lui de moi-même. Dans un sens, j’avais un peu peur de lui, de ses réactions parfois incontrôlées. Je me rappelais trop bien du moment où il avait lancé la bouteille sur le miroir de sa chambre, qui s’était brisé sous la force de l’impact. Je me rappelais que j’avais criée, effrayée, me demandant dans quel traquenard j’étais tombée. Mais s’il continuait son manège, j’allais réellement partir plus loin. Est-ce impossible d’avoir une conversation normale avec lui ? Je commençais à le croire. En attendant sa prochaine réplique cinglante, je bus deux longues gorgées de son verre de cocktail. Le faire presque à jeun n’était surement pas une bonne idée, mais puisque j’allais bientôt rejoindre la masse des autres étudiants, autant que je me mette dans l’ambiance. Autant finir ce verre d’ailleurs. Ca lui donnera une raison de plus pour m’éloigner de lui. De me faire remarquer que je ne tiens pas debout. Il me rappellera même le fait que j’avais du vider mon estomac chez lui, ce que j’aurai d’ailleurs préféré éviter. Oh oui, j’étais persuadée qu’il allait me ressortir cette horrible erreur.
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