got it wrong again ▽ camexys

On m'avait donné un petit papier à l'administration, j'étais donc censé me diriger vers un certain chalet numéro vingt-six, aucune idée où c'était et les gens étaient pas assez courtois pour me donner une carte. Évidemment, moi et mon ego de chilien éperdument entêté avait refusé qu'on m'en offre, mais comme une fillette gâtée pourrie j'avais trouvé le moyen de me plaindre. Les numéros étaient écrits sur de petites affiches mal faites, écrit en noir sur du blanc et il était huit heures du soir, ca allait pas être super pour ma vue. Je me rapprochais de chaque pancarte et après avoir fait le tour du campement, réussit enfin à trouver mon chalet. Ca avait l'air grand, on était chanceux c'était près de la plage. D'ailleurs parlant de 'on', je partageais ce chalet avec deux mecs que je connaissais pas, deux Mather selon des infos que j'avais trouvé sur le net. Mais bon, pour une maison avec des Mather c'était étrangement silencieux, ca m'intriguait et toutes les lumières étaient éteintes sauf une dans ce qui visiblement était le salon. Je ne réussis pas à distinguer qui était là, peut-être un ou une invité. Ou peut-être les deux mecs étaient-ils en plein party? Je toquais trois fois à la porte, attendant une réponse et déposant mon sac (j'avais pas ramené des tonnes de trucs, pas fan) sur le côté, laissant mes mains dans mes poches et tournant ma casquette de l'autre côté. Pas pour me donner un genre, mais je voulais essayer d'entretenir une relation de potes avec mes colocs, donc autant faire bonne impression.

J'en reviens pas qu'il ait osé faire ça. Quand je pense qu'il avait promis de ne plus partir. Comme quoi, c'était bel et bien des paroles en l'air. Je croisais les doigts pour qu'il revienne bien qu'il allait sans doute passer un mauvais quart d'heure voire, de mauvais jours. En même temps, il fallait si attendre, à se comporter comme un con, on récoltait que ce qu'on méritait. En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que j'avais vraiment pas envie de faire la fête ou autre aujourd'hui. Tout ce que je désirais, c'était regarder la télé en mangeant de la glace à la vanille. Autrement dit, j'avais envie de déprimer. Bah, c'est nul comme programme pour les vacances mais bon, pour une fois. Je prenais rapidement ma douche, enfilais un long t-shirt que je volais dans la valise de Zakhar et me dirigeai vers la petite cuisine pour prendre tout ce dont j'avais besoin histoire de jouer ma feignasse jusqu'au bout. J'avais installé pleins de conneries sur la table basse allant de la glace à la bouteille de coca en passant par la vodka et les chips. C'était vraiment du n'importe quoi mais, je m'en fichais pas mal. Je m'étalais dans le canapé, commençais à zapper quand finalement, on frappa à la porte. WTF ? Qui venait me faire chier à une heure pareille ? Je me levais tout de même d'un bond, espérant voir Zakhar derrière la porte mais... non. J'ouvris et aperçus un jeune homme que j'avais croisé auparavant il me semble mais dont j'arrivais pas à remettre le nom. Euh salut... Je tirais légèrement sur mon t-shirt. Bordel si je m'attendais à voir un inconnu, j'aurais au moins pris le temps de m'habiller convenablement. Si tu viens voir Zakhar, il est pas là ! Bah ouais, autant mettre les choses au clair tout de suite.

J'entendis des pas s'approcher, et je me sentis observé pour un moment sans savoir par qui, puis la porte s'ouvris, à ma grande surprise. Une fille super mignonne, grande et fine de taille, se tenait devant moi arborant un sourire angélique que je ne pouvais pas réellement comprendre. Vêtue d'un t-shirt long qu'elle ajusta assez vite, elle me lâcha que si je cherchais un certain Zachary j'étais pas au bon endroit. Mais c'est là que je réalisais. Sur le coup, c'est pas deux mecs fêtards qui m'ont accueillis et ca me perturbais. Je revérifiais sur la pancarte et c'était bien le 24. Je me décidais à enfin parler. Non pas du tout, d'après ce papier on va être colocs je crois, c'est con je croyais que j'allais être avec 2 mecs... Enfin le prends pas mal hein. Que. C'était. Maladroit. Peut-être que cette fille avait été invitée pour un gangbang avec les deux autres ce qui expliquait le pourquoi du comment, peut-être m'étais-je trompé et qu'en fait les Mather était au 23 ou au 25. Quoi qu'l en soit, ca commencait un peu mal. Je lui montrais le papier qui indiquait que j'allais en fait être au 24. C'était étrange mais bon, j'étais fatigué et j'avais fait une grosse route c'était pas pour me battre avec ca à l'administration, et puis bon pas envie de perdre mon temps avec ces conneries. Ca se retrouve, on va être colocs. Quels désorganisés à l'administration quand même. Je voulais pas trop me plaindre et faire l'enfant pourri gâté surtout que c'était pas du tout mon genre mais c'était vraiment un coup en dessous de la ceinture de s'enmêler dans des papiers comme ca. Camilo au fait. Désolé pour le coup de gueule. La fatigue, je viens de faire 12 heures de bus alors... J'espérais qu'elle comprendrait, c'était exaspérant et pas la première fois que ca m'arrivait, mais la jeune demoiselle que je voyais était la première harvardienne que je croisais, je voulais faire bonne impression quand même. Je lui offris donc un sourire, malgré mon état, mais un sourire sincère.

J'allais ouvrir et je m'attendais à trouver mon copain ou au pire un ami mais au lieu de ça, je tombais sur un parfait inconnu qui semblait assez énervé ou du moins, contrarié. Je remettais rapidement mon t-shirt en place en tirant dessus tout en souriant légèrement, espérant que ça puisse le calmer. Il m'expliqua qu'on allait être coloc mais qu'il s'attendait à deux mecs alors, je grimaçais légèrement. Je m'appelle Alexys, c'est surement pour ça ! Les inconvénients a avoir un prénom mixte. Merci maman, merci papa ! A croire qu'ils avaient voulu un second fils. Je regardais son papier. En effet, il ne semblait pas que celui-ci comporte des erreurs enfin, je m'attendais tout de même pas à avoir un coloc. Peut-être que Zakhar avait fini par appeler l'administration pour les prévenir qu'il ne reviendrait pas ou je ne sais quoi. Dans tous les cas, Camilo n'y était pour rien et même si c'était assez étrange de faire colocation avec un parfait inconnu et bien, qu'il en soit ainsi. T'inquiètes y a pas de soucis, je comprend. En tout cas, ravie de faire ta connaissance et puis... bah euh... rentre, je t'en prie ! Je m'écartais de l'entrée, lui tenant la porte pour qu'il puisse rentrer ses affaires. Il est plutôt pas mal quand même Camilo, les voisins allaient se poser des questions et ne parlons même pas de Zak s'il revenait un jour.

Finalement ca changeait pas trop, au lieu d'avoir deux fêtardes pour m'accompagner pendant ces quelques semaines j'allais les passer avec une charmante jeune femme qui avait l'air assez sympa. Je pris mon sac en main et lui renvoyais son sourire et entrais dans le chalet. À ma grande surprise c'était beaucoup plus spacieux que ce que je pensais, elle avait dû se sentir seule ici dans tout cet espace. Merci, enchanté Alexys. Je laissais mon sac de côté et mis un genou à terre pour venir baiser sa main avec douceur. Je me relevais et lui lancais un regard sympathique, comme pour essayer de la décoincer un peu, j'étais timide aussi je voulais pas garder ce petit air de tension. Je m'étirais et bâillait légèrement, la contemplant. Je regardais une dernière fois autour, ca avait l'air d'un bel endroit, j'avais un bon pressentiment et pas trop peur de ne pas avoir de relation amicale avec ma nouvelle coloc. Je lui souris vivement. Donc tu me fais une petite visite ou tu me laisses seul sur le portillon? Je ris un peu, c'était pas méchant juste un peu taquin, je voulais rire un peu parce que une demi-journée dans le silence et la chaleur ca donnait pas envie. Je m'accôtais au cadre de la porte en la fixant, attendant un signe.

Je laissais Camilo entrer à l'intérieur et il me prit la main, déposant un baiser sur celle-ci après avoir mis un genou à terre ce qui me faisait rire mais, je me contentais de sourire en faisant une légère révérence. Trop charmant ! Finalement, je me mis à rire malgré moi avant de refermer la porte à clé parce que je suis légèrement parano parfois puis, je me tournais vers lui de nouveau. Mais j'suis Mather alors j't'en prie, te donnes pas tant de mal. Et tu peux m'appeler Alex ! J'haussais les épaules avant de sourire de nouveau, balançant mes bras d'avant en arrière sans vraiment savoir par où commencer. Il me demanda alors de lui faire visiter en me taquinant ce à quoi je répondis en tirant la langue, stupide réflexe. Ouais viens, j'te fais visiter. Ca va aller vite, c'est pas très grand. J'haussais les épaules avant de lui présenter pièce après pièce comme si je vendais le chalet avec des grands gestes et tout -je prend mon rôle très au sérieux. Bon bah, t'as le salon là avec le coin cuisine. Fais pas attention à tout ce bordel, je m'attendais pas à avoir de la visite. Par là, t'as la salle de bain, les toilettes sont juste à côté. Ma chambre et celle de mon copain qui.. est pas là. Et voilà la tienne ! J'oublie la chambre "invité" comme je l'appelais mais qui apparemment, aller être habité mouaha.

Je faisais mon petit effet, doucement je voyais la tension baisser et tous les deux on se relâchait un peu, elle me présenta la pièce dans laquelle j'allais dormir ainsi que la cuisine, la salle à manger et autres endroits dans le genre, la base. Arrivé à ma chambre, je croisais les bras et jetais mon sac sur le lit, jetant un coup d'oeil moins furtif à ma pièce, j'allais quand même dormir ici. Merci pour la visite, comme t'as dit c'est pas si compliqué de s'y retrouver. Je ris de bon coeur. Je faisais bonne impression mais je voulais pas passer pour un Quincy en chaleur. Je descendais les escaliers et vit plein de cochonneries et sucreries comme des chips ou de la vodka, (je crois) trainer un peu partout, sans réellement comprendre. Tu planifiais un truc? Si oui je suis désolé si je brise un peu le truc, je vais me faire petit. Je souris. Peut-être qu'en bonne Mather, la mademoiselle taille-de-mannequin organisait une petite rencontre avec des copines ou un gros party, voire même un dîner aux chandelles avec son amoureux. Quoiqu'un diner aux chandelles avec de la vodka ca pue la merde. Je faisais toutes ces réflexions tout en la regardant de la tête aux pieds, interrogateur, ne sachant pas trop quoi penser. Je m'accôtais sur le mur et passais la main dans mes cheveux, exaspéré de tout ce qui venait de se passer et fatigué à mort.

J'en revenais pas qu'on m'avait foutu un coloc sans rien dire tout de même. Juste un petit message pour prévenir, ça n'aurait pas été de refus surtout que mine de rien, on le payait quand même le chalet. Enfin, j'avais de la chance, Camilo avait l'air plutôt cool, pas du genre à prendre la tête pour tout et n'importe quoi si bien que je lui fis la visite sans rechigner, sans gueuler ou quoique ce soit. Après tout, j'avais un caractère de merde, il est clair que j'aurais pu très mal réagir. Pourtant, on s'était tous deux fait avoir d'une certaine façon et il semblait vraiment crevé par conséquent, on allait pas discuter. De plus, avoir de la compagnie, ça me ferait pas de mal. J'allais sans doute moins me prendre la tête et moins déprimée, m'apitoyer sur mon sort. C'est pas super grand c'est clair mais, ça reste plus spécieux qu'une chambre à la Mather ! Je me suis mise à rire avant qu'on ne regagne le salon après qu'il ait déposé ses affaires dans sa chambre. Je tournais les talons vers lui quand il me demanda si j'avais quelque chose de prévu. Il semblait un peu mal à l'aise, comme si dérangeait alors, je me contentais d'hocher la tête négativement en souriant. Oh non pas du tout ce soir, c'est soirée télé avec pleins de merdes à grignoter. Ouais des merdes c'est comme ça qu'on dit quand on étale pleins de choses qui font grossir sur la table. On ne peut pas dire que je mangeais diététique depuis le début de ce summer camp mais merde, c'est les vacances et puis, j'ai de la chance, je prend pas un gramme. T'as des trucs de prévu ou tu veux rester avec moi ? Je crois que j'ai prévu plus donc... J'attendais avec impatience qu'il me donne sa réponse après tout, on pourra faire connaissance comme ça.

Finalement il n'y avait rien du tout, rien ne se passait réellement, elle avait prévu de se mater un film avec alcool et cochonneries, heureusement que j'étais pas au régime cet été, ca m'aurait fait bander plus que Kate Upton ce paquet de nourriture. Je descendais les escaliers en la suivant puis me dirigeait vers l'accueil. Je gardais les mains dans les poches en hochant la tête avant qu'un sourire s'étale sur mes lèvres à sa proposition. On brisait un peu la gêne, ca pouvait pas être si mauvais et puis ca allait m'aider à dormir, j'avais beaucoup dormi avant aussi alors j'avais quand même eu un regain d'énergie. Et il n'était que huit heures, j'avais largement le temps de regarder un truc avec elle et faire connaissance en même temps. Non t'inquiète pas j'ai rien de prévu, ca ferait plaisir même. riais-je un peu. Au fait, appelle-moi Cam si tu trouves que Camilo c'est long. murmurai-je légèrement, un sourire en coin sur les lèvres. Non mais Camilo c'est court en plus, quel con je suis. Bref. Elle était donc Mather pur, elle n'arrêtait pas de le dire, une fière représentante de sa confrérie comme moi, on allait avoir du fun j'imagine. Je fis un léger signe de la main pour lui demander de m'attendre et alla dans la cuisine pour me prendre un verre d'eau. J'étais épuisé, je voulais m'hydrater, et puis je voulais pas mal paraître. Je revenus à la marche rapide et levait les bras en l'air avec un plus gros sourire. Alors! Qu'est-ce qu'on attends!

Franchement, j'étais tombée sur un type plutôt pas mal. Déjà il était loin d'être repoussant ensuite, il avait le sourire et il semblait super gentil. On va dire que c'était un mal pour un bien. Je lui proposais de passer la soirée avec moi, devant la télé du coup, s'il n'avait rien d'autre de prévu et apparemment, ce n'était pas le cas. Il avait l'air même content que je lui propose alors, je lui souris et partis me réinstaller dans le canapé. Ok, va pour Cam alors ! Il s'éclipsa quelques minutes et je le laissais faire, attendant qu'il revienne pour choisir quoi regarder. Il revient assez rapidement et je l'invitai à me rejoindre tout en commençant à zapper pour trouver un film. Au fait, t'es nouveau à Harvard ? Parce que je ne l'avais jamais vu. Après, je ne faisais pas attention à tout le monde donc par exemple, s'il était Lowell ou encore Eliot, il m'avait peut-être échappé. J'attrapais mon pot de glace sur la table avec une petite cuillère puis, je continuais à taper sur les touches de la télécommande. T'aimes bien quoi ?