ILS SE PAPOTENT AUTOUR D'UN JETSKI ⊰ CODIVE

Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Il ne restait plus que quinze jours – à la grosse, t’avais perdu toute notion du temps depuis que tu avais mis les pieds en Arizona – avant le putain de retour à la réalité, la rentrée, la vie d’étudiant et tous les soucis qui allaient avec. Mais t’avais bien le temps avant de penser à ça, il te restait quinze jours. Pour l’heure tu barbotais tranquillement sur une bouée en forme de flamingo comme ça, ondulant au rythme des vagues créées par les jet-skieurs non coin de là puisque c’était l’activité organisée pour les Harvardiens et autres Cambridgiens… de Cambridge. Soit. Ah, et un autre détail aussi futile soit-il, tu portais un joli maillot de bain, ceux à la mode. Comme ça. Ce détail à toute son importance à mes yeux parce que j’en suis trop fan et que j’ai bavé dessus tout l’été. Bref, voilà. C’était l’instant #osef. Non loin de toi, alors que la mélanine de ta peau s’activait sous les rayons du soleil brulant, un drôle de bruit retentit. On aurait dit… on aurait dit… T’en savais trop rien. Curieuse à tes heures perdues, tu tournes la tête et remarque qu’un jet ski tourne sur lui-même s’enroulant dans une espèce de filet de pêche. Il tourne vite, vite. Son conducteur s’accroche comme il peut. Attendez une minute, wait. Bleeker ? Le Lowell fini par tomber de l’appareil en appuyant au même moment sur le bouton qui coupe le contact. Le drôle de bruit s’arrête mais Cody n’en arrive pas plus à remonter sur l’engin. Tu secoues la tête, dépitée par ce boulet lourdingue mais pour une raison qui t’échappes, tu plonges dans l’eau laissant ton flamant rose solitaire et rejoint le Lowell. Bleeker, ça va ? lui demandes-tu en retirant comme tu pouvais le filet pris dans le jet ski.

© flappy bird.

Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Parce qu’enchaîner les catastrophes amoureuses menait irrévocablement vers un besoin presque vital de se changer les idées, Cody s’essaya au jet-ski. Si au début, il se prenait pour James Bond qui s’enfuyait du repaire du méchant avec une belle gosse derrière lui qui lui croque le lobe de l’oreille en lui susurrant qu’il était le meilleur – ouais, Bleeker se faisait parfois des films dans sa tête – il réalisa qu’il était aussi doué avec un jet-ski que Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés 3. Résultat des courses, alors qu’il sirotait tranquillement sa bière, il trouva moyen d’emmêler les palmes de son jet-ski dans un filet de pêche. Du coup, son scooter des mers traîna un scoubidou géant sur une bonne dizaine de mètres, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus avancer du tout. Cody se retourna et réalisa enfin l’ampleur des dégâts, quand il comprit qu’il traînait également avec lui un pneu et d’autres objets flottants non identifiés. Mmh, c’est fâcheux tout ça. La chose la plus intelligente qu’il fit en une demi-heure de jet-ski fut de couper le moteur. Mais puisqu’il tenait fermement sa bière, il fit une espèce de prise gymnastique bizarre, toujours est-il qu’il tomba à l’eau comme un beau caca de vautour en plein désert. La tête en avant. Mais toujours le poing levéééé viser la luneeee ça n’me fait pas peur Pardon, je m’emballe. Il avait gardé la main en l’air pour sauver sa bière … ET IL L’AVAIT SAUVE. C’est à ce moment-là qu’une Olive sauvage apparut, ce qui fit sourire Cody qui trouva enfin un public pour sa bataille endiablée avec sa connerie. « SHARK ! Très bien ! J’ai sauvé ma bière ! » Sur ce, il but une gorgée en se raccrochant au jet-ski, sans parvenir à y remonter. Il remarqua que la Mather essayait de le décoincer donc il s’empressa de lui dire ; « Oh t’embête pas avec ça, je vais me débrouiller. Je me débrouillais très bien avant que tu arrives. » C’est sûr. « Tu vas bien, toi ? »

flappy bird.

Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Un public, Cody en avait eu un lorsqu’il tournoyait gaiement sur sa moto des mers, en pleine galère. Mais c’est le théorème de je sais plus quoi – j’avais vu ça en fac de psycho, le peu que j’y suis restée - : plus il y a de monde autour, moins vide sera portée l’aide autour. Heureusement que t’étais là, en somme. Olive, héroïne d’un jour. Pouarf. SHARK ! Très bien ! J’ai sauvé ma bière ! Tu lâches un instant le filet que tu retirais comme tu pouvais et constata qu’en effet, Bleeker avait une bière à la main. A la bouche même. Tu secoues la tête, pas vraiment étonnée finalement. Cody Bleeker restait Cody Bleeker même à des centaines de kilomètres de Cambridge. Alors si t’as sauvé ta bière, le monde peut continuer de tourner. souris-tu en le regardant échouer sur l’ascension de son jet-ski – il a pas réussi à monter dessus quoi. Bah oui papy, tu délaisserais un peu la bière pour autre chose, le sport par exemple, se serait beaucoup plus simple. Oh t’embête pas avec ça, je vais me débrouiller. Je me débrouillais très bien avant que tu arrives. Tu arques un sourcil. Sans déconner ? C’est c’que j’me disais aussi, que t’avais la situation en main. te moques-tu doucement en lâchant le filet que tu avais repris tout à l’heure. Si Bleeker voulait se débrouiller, qu’il en soit ainsi. Tu vas bien, toi ? Si on mettait de côté que tu n’avais pas de nouvelles de Warren depuis un mois et demi, que tu n’avais pas pris ton pied depuis une semaine et que la connexion internet au camping était à se tirer une balle dans le pied.. Bein écoute, ça va pas trop mal. J’commence sérieusement à en avoir marre de vivre dans une caravane comme une bohémienne, mais compte tenu de tout c’qu’on voit ici j’me dit que ça vaut l’coup quand même. dis-tu en regardant l’espace tout autour de toi. Magnifique. Et toi, alors ? Comment va le vieux Bleeker ? demandes-tu en grimpant aisément sur le bolide, juste pour emmerder Cody. Faut dire que le Lowell et toi, ça faisait un sacré moment que vous ne vous étiez pas vu…

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Comme disait toujours Cody Bleeker, ’à défaut d’avoir la situation bien en main, j’ai ma bière’. Et son petiiiit accident de jet-ski ne ferait pas exception. Il était tellement fier qu’il ne notifia pas le sarcasme d’Olive, pensant qu’elle venait de lui faire un compliment. Il leva sa bière en mode ’cheeeeerrrrs’ avant d’avaler goulument une bonne gorgée. Il la termina et la laissa rejoindre ses autres copines bouteilles vides dans le petit sac plastique qui pendaient au guidon du scooter des mers. Wesh, Cody avait une confiance environnementale au moins aussi grosse que son tour de taille. « Absolument. Ça se voit comme mon nez au milieu de ma figure. » Le nez de Cody, c’est le sosie de monsieur Patate. Allez bonjour au revooooir. Il demande si Olive allait bien et cette dernière se plaignit de ses conditions de logement. Ooooooooooh pauvre princesse qui a une CARAVANE pour les vacances, pauvre princesse qui ne doit pas traverser tout le camping avec son rouleau de PQ cinq fois par jour, pauvre princesse qui peut se taper qui elle veut sans que tout le Grand Canyon l’ait pour fond sonore. Quoiqu’à ce niveau-là Cody n’était pas emmerdé ; encore fallait-il qu’il se tape qui que ce soit. Il roula des yeux et répondit à son tour ; « Tu n’as pas le droit de te plaindre de ta caravane quand tu parles à quelqu’un qui dort dans une tente avec trois mecs. Mais je te pardonne car j’ai passé l’été à élaborer un plan pour passer une nuit gratos dans un hôtel. Et je crois que je suis arrivé à bout. Ça va être épique. Tu sais depuis quand je rêve d’un matelas ? Un vrai ? Pas un qui fait des pets quand tu bouges. » Il en rêve depuis exactement 45 jours. Il avait l’impression d’arriver au bout de son Koh-Lanta. « ça va sinon, on fait aller, je suis en train de battre un record du monde. » Record du monde du nombre de râteaux en un été. « HEY BOUGE TON LARD DE LA ! » s’écria-t-il quand elle escalada son bolide. Ne voulant pas lui laisser la place, il s’appuya dessus pour le faire tanguer, dans l’espoir qu’Olive tombe.

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Oh oui tu pouvais te plaindre de ta caravane. Et y’avait de quoi, putain. Déjà c’était tout petit. Et n’allez pas croire que tu n’allais pas non plus aux sanitaires avec ton petit rouleau de papier toilettes, c’est faux ! Tu y allais. Bah oui, c’était tellement petits les toilettes d’une caravane que tu s’y sentais vachement à l’étroit. Idem pour la douche. Toi qui étais un vrai poisson, tu te sentais enfermé dans un ridicule bocal si tu avais le malheur de mettre un orteil dans la douche. Et la chaleur.. OH LA CHALEUR ! Soyez deux dans la caravane et vous n’avez plus besoin d’un four pour faire votre gratin de courgette, hein. Bref, c’était l’horreur ! Tu n’as pas le droit de te plaindre de ta caravane quand tu parles à quelqu’un qui dort dans une tente avec trois mecs. Mais je te pardonne car j’ai passé l’été à élaborer un plan pour passer une nuit gratos dans un hôtel. Et je crois que je suis arrivé à bout. Ça va être épique. Tu sais depuis quand je rêve d’un matelas ? Un vrai ? Pas un qui fait des pets quand tu bouges. Oula. Tu serais prête à donner gros – ou pas, d’ailleurs – pour voir à quoi ressemblait un plan made by Bleeker juste pour une nuit d’hôtel gratuite. Et puis quoi, une tente n’était pas si désagréable. T’en gardais d’excellents souvenirs lorsque tu partais en mini road trip quand tu étais encore en Ohio. Tu t’pleins de dormir avec trois mecs ? Mais Bleeker, j’t’échange ma caravane quand tu veux contre une nuit d’amour avec tes trois colocs. Et remets pas les pets sur le dos du matelas, j’suis sûre qu’c’est toi. Manger gras et boire d’la bière, ça n’a jamais aidé un bon transit. Tu l’sais ça ? Bleeker le péteur. Ah ça c’était top. ça va sinon, on fait aller, je suis en train de battre un record du monde. Grimpant sur le jet-ski, tu arques un sourcil. Un record du monde, rien que ça ? Le record de celui qui boit le plus de bière en une heure ? T’es pas mal avancé. C’est combien qu’tu dois battre ? dis-tu en secouant le sac en plastique où reposaient en verre les cadavres en verres. C’est que tu pourrais l’aider, tu dirais pas non pour une petite bière ou deux. Mais tandis que tu rêvassais à la boisson pétillante, le jet-ski tangua manquant de te faire tomber à l’eau. HEY BOUGE TON LARD DE LA ! Faisait les gros yeux, tu te rattrapes au volant/guidon (j’sais pas comment ça s’appelle, yolo) et te positionne même comme il faut sur l’appareil. Recommence pas ça, Bleeker. Sinon.. Sinon quoi, hein ? Je jette ta cargaison de bière à la mer ! Bon, au lac en l’occurrence. Mais chut, c’était quasiment pareil. Et la fin du pack de bière trônant fièrement à l’arrière du jet était maintenant pris en otage par la merveilleuse et chieuse mademoiselle Shark, officiellement divorcée, les yeux rieurs rivés sur ceux du Lowell.

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

La caravane d’Olive contre une nuit avec ses trois colocataires ? Quitter ses longues nuits d’amour pris en gang-bang avec des moustiques pour trouver le confort d’une caravane ? Bon. A quel moment exactement Cody devait se donner bonne conscience et avouer que ses colocataires étaient gays ? Ou bi. En tout cas Nemo et Graham faisaient pas des choses très catholiques si on en croit CS. Et la présence de sexualité chez Devyn Gale portait autant à débat que l’existence de la dame blanche ; mythe ou réalité ? Oh puis Cody s’en fichait, à bat la morale ! Il voulait un lit. « Deal. » Et il lui tendit la main, pour sceller le pacte. Il s’empressa ensuite d’ajouter ; « Et s’il y a bien une chose que je n’évoquerais pas avec toi, c’est mon transit intertinal. Tout va bien là-dedans. Bison Futé annonce un weekend vert et une circulation fluidifiée. » À quel moment on met la pastille ’interdit au moins de 12 ans’ en bas de l’écran pour préciser à nos lecteurs que ce dialogue est dégueulasse ? « Non, je calcule le nombre de fois où je me fais recalé par des filles. Ça occupe mon temps. » Il a toujours su qu’il deviendrait célèbre un jour. Puis c’est alors qu’Olive prit possession de son jet-ski en vissant ses grosses fesses dessus. ET LA elle menaça le pack de bières de Cody. Ses bébés. OK, il avait bu la moitié, mais il en restait quand même six dedans ! SIX ! « FAIS PAS CA ! JE TE JURE QUE JE TE SCALPE A LA SAUVAGE. » En même temps personne ne dira jamais ’je vais te scalper de manière civilisée’ mais bon, c’était pour donner du poids à ses paroles. Il parvint se hisser sur l’appareil – non sans peine – et s’assit dans son dos, posant ses grosses mains sur le guidon par-dessus les siennes. « C’est moi qui ai le contrôle maintenant. Donc ne fais pas de connerie où je pourrais nous envoyer droit dans le un rocher. » Opération suicide.

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Deal. Et la main de Cody serra la tienne. Just ‘deal’, pas de blablas inutiles ? Y’avait anguille sous roche, ou peut-être même plus gros que ça. Tu regrettais presque tout à coup cet échange d’une nuit. Quoi que non, quitter les deux bordéliques qui te servaient de colocs ne te ferait pas de mal. Puis t’allais dormir avec trois bonhommes. Peut-être même plus, allez savoir. Ta libido allait prendre le dessus sur tes pensées si tu ne parlais pas tout de suite. Génial ! crias-tu tout sourire sans te douter une seconde de la mauvaise surprise qui t’attendrais cette nuit là. Et s’il y a bien une chose que je n’évoquerais pas avec toi, c’est mon transit intestinal. Tout va bien là-dedans. Bison Futé annonce un weekend vert et une circulation fluidifiée. Cody Bleeker dans toute sa splendeur, messieurs dames. Mais plutôt que de te dégouter, tu secouas la tête un sourire scotché aux lèvres. Ca faisait du bien de sourire pour de vrai avec quelqu’un d’autre que Jorden ou Alexander. Un week-end vert ? Cody Bleeker aurait-il décidé d’arrêter les p’tits plats de Maïté pour devenir végétarien ? La salade, y’avait que ça de vrai. Non, je calcule le nombre de fois où je me fais recalé par des filles. Ça occupe mon temps. Quoi qu’il en soit tu t’étais bien trompée sur le record du Lowell quoi que tu gardais en tête la possibilité qu’il le réussisse un jour. Mais le record de râteaux.. ça t’étonnais pas vraiment, Cody avait toujours eu un côté gros nounours maladroit et ridicule à tes yeux. Oh arrête, ça doit pas monter bien haut. Et puis elles savent pas c’qu’elles ratent, c’est tout. dis-tu en haussant les épaules. Bein tient, Shark qui faisait dans le social, c’est nouveau. Mais pour l’heure tu étais occupée à le menacer de lui ruiner son pack de bière s’il continuait d’essayer de te faire tomber à l’eau. FAIS PAS CA ! JE TE JURE QUE JE TE SCALPE A LA SAUVAGE. C’est que t’en aurais presque peur du papy Bleeker qui avait réussi à monter sur le bolide en le faisant dangereusement tanguer. Ouuuh. Et avec quoi tu comptes faire ça ? Tes saucisses cocktails qui te servent de doigts ? demandes-tu en sortant deux bières du packs tandis que Cody s’installait derrière toi, posant ses mains sur le guidon et recouvrant ta main libre. C’est moi qui ai le contrôle maintenant. Donc ne fais pas de connerie où je pourrais nous envoyer droit dans le un rocher. Tant que le jet-ski était coupé vous ne risquiez rien, techniquement. Quoi que tu étais avec Cody, tout pouvait arriver. Pitié, non ! Laisse-nous le temps de finir ces pauvres bières qu’ont rien demandé. C’est pas beau le gâchis. dis-tu sur un magnifique ton mélodramatique que même les acteurs de plus belle la vie t’envient, c’est pour dire. Et sur ce, tu dégages ta main du guidon pour décapsuler les deux bouteilles de verre en jetant les capsules dans le sac en plastiques. A toutes les filles que t’auras pas choppé cet été ! Ou l’art d’enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Tu sais quoi, Bleeker ? J’me dit qu’on devrait peut-être coucher ensemble. Genre un coup de main mutuel, tu vois ? Hm, pas con comme idée. Et tu glisses la bouteilles contre tes lèvres pour boire un peu histoire d’oublier que tu viens de proposer à Cody de coucher avec toi. Bein voyons..

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

Ce qui est bien, c’est que même parler du transit intestinal de Cody passionnait Olive. C’est vrai, elle demandait des détails en plus sur son alimentation. Il ne fallait pas lancer le Canadien là-dessus. Autant, faire une dissertation sur ’le produit intérieur brut est-il un bon indicateur du développement dans une société à économie de marché ?’ ne le passionnait pas des masses, mais alors ’vais-je faire du consistant toute à l’heure dans mes toilettes ?’, là, vous aurez affaire au Stiglitz du caca. Mais il la fit courte, il parlait à une lady quand même ; « Ouais … Puis j’ai divorcé de William Saurin. Mon corps m’a dit merci. » Tous mes vœux de bonheur. Ensuite, il crut apercevoir l’ombre d’un compliment de la part de Shark qui, inquisitrice, fit remarque que son nombre de râteaux ne devait pas monter bien haut. Mmfff. Un peu quand même. En fait ceux qui faisaient mal étaient assez nombreux. Ça le suffisait. Il haussa les épaules, ne pouvant pas répondre puisqu’elle menaçait de s’enfuir avec ses bières. Et Cody menaça donc de la scalper. « Ne sous-estime pas le pouvoir d’une knacki ! » s’écria-t-il, la voix cassée dans un élan de tragédie. Il aurait dû faire du théâtre ce type. Incrusté sur le scooter et précisant à Olive qu’il n’avait pas peur d’une opération kamikaze, Olive s’inquiéta par rapport à ses bébés et lui demanda de laisser le temps de finir ces bières. Ouais, pas faux. Autant, de la Mather il n’en avait rien à foutre, mais mourir sans finir son pack de bières, là, c’est à la limite de la profanation. Libérant une de ses mains, elle décapsula deux bouteilles, une pour chacun. « À tous … Les mecs que tu as dû choper cet été. » lâcha Cody sans grande conviction en levant sa bouteille et en buvant une grosse gorgée. Gorgée qu’il recracha systématiquement dans l’eau deux secondes après. « Coup de … Teub .. De main … De quoi hein ? » Comprenez-le, c’est pas tous les jours qu’une fille lui disait comme ça làààà ’tiens Bleeker et si on baisait ? ça nous rendrait service à tous les deux !’. Se rappelant qu’elle baisait sûrement le plus gros nid à MST de Cambridge, il lui demanda ; « Ton mec ne te satisfait plus, c’est ça ? » Faut dire qu’il devait être occupé à mettre sa perceuse dans tous les orifices d’Alaska. Mais il se rendrait compte tôt ou tard qu’elle avait autant de personnalité que l’iceberg dans Titanic. Cody porta le goulot de sa bière à sa bouche mais ne but pas tout de suite. Il s’attendait à ce qu’Olive lui redise un truc dégueulasse et il tenait pas à ce que toute sa bière finisse dans la mer.

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

En diététique vous aviez tout un programme sur la digestion, le transit intestinal et tout le blabla qui se passait à l’intérieur du corps. Chiant à mourir, d’ailleurs. Mais avec Cody, un cours comme ça aurait surement été mille fois plus drôle et intéressant. Ne sous-estime pas le pouvoir d’une knacki ! On parlait toujours des doigts de Cody, c’est évident hein ? Imagine un peu le pouvoir de dix knackis, alors ! réponds-tu sur le même ton sarcastique que tout à l’heure avant de vous ouvrir deux bières sans même lui demander l’autorisation. Qu’il refuse un peu, pour voir. À tous … Les mecs que tu as dû choper cet été. Ta réputation te poursuivait, faut croire. Mais non, tu n’avais pas choppé plus que mec que ça. Alexander, pour sûr, puis un gars ou deux en soirée trop bourrés pour te faire décoller. Rien de bien folichon en sommes. Détrompe-toi Bleeker.. Et bam, une proposition sortie de nulle part glissa entre tes lèvres ayant l’attendue réaction de faire recracher la bière du Lowell. Coup de … Teub .. De main … De quoi hein ? Tu lèves les yeux au ciel, sourire aux lèvres, avant d’avaler une nouvelle gorgée de bière. Coucher ensemble, Bleeker. J’te fais pas de dessin quand même. C’était à noter quand même qu’il n’avait pas refusé. Il n’avait pas accepté non plus mais il n’avait pas refusé. Peut-être même qu’il réfléchissait à l’éventualité de la chose. Voyez un peu le tableau : un vrai lit avec une fille à l’intérieur. C’était le combo, nop ? Ton mec ne te satisfait plus, c’est ça ? Tu fronces les sourcils ; Cody n’était pas du tout à la page. C’est pas comme si tu pouvais lui en vouloir de ne pas l’être, non plus. Quoi que t’avais vu plusieurs fois son nom dans les commentaires de CS qui ne s’était pas privé d’étaler au grand jour votre histoire.. Euh.. Warren et moi c’est terminé depuis un moment. Je suis.. célibataire. C’était encore difficile d’y croire, ton cœur lui appartenait toujours. Tu étais loin de te douter qu’à l’heure qu’il est, ton ex-mari avait fait une tentative de suicide et après un séjour à l’hôpital s’envolait pour un voyage humanitaire au Pérou. Bon, alors. Comment ça se démarre ce truc ? demandes-tu en essayant de changer de sujet, appuyant sur un peu tous les boutons du jet-ski.

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Plouf. Plouf. la vie parfois fait plouf.

À les entendre, Olive et Cody vivaient dans un monde où les knackis surpassaient l’arme nucléaire. Ça fit rire Bleeker qui n’eut pas le temps de répliquer puisque la belle Américaine lui proposait de faire des cumulets avant et peut-être arrière (si monsieur est chanceux ) sous la couette. Mais ça le perturbait en fait, à tel point qu’il ne disait pas non. Ni oui btw. En vrai, dans sa tête, il se disait que s’il répondait non, il passerait à côté de quelque chose. S’il répondait oui, peut-être qu’elle lui balancerait au travers de la gueule qu’elle se foutait de lui et BIM une étoile de plus à son palmarès des râteaux. Il n’était pas prêt psychologiquement à se faire recaler aujourd’hui, c’est comme ça. Quoiqu’apparemment, elle ne chopait pas des masses cet été. Etrange. « Ouais mais coucher c’est l’autre mot pour dormir, tu vois. Donc t’as besoin d’aide pour dormir ? Je n’pense pas être un bon matelas. » Le mec qui s’enfonce lààààà, non mais il voulait être sûr qu’ils parlaient de la même chose, même s’il n’y avait pas trop de doutes possibles. Alors, naturellement, Bleeker demanda si Olive n’était plus satisfaite, elle qui pourtant semblait avoir une sexualité assez débridée. Genre une Felindra ou une Fauve cachée sous un prénom de grand-mère. Elle renvoya à Warren. Ah, oui, Warren. Cody ne pensait plus à lui. « J’parlais pas de Warren. » soupira-t-il, mais bref, ça le rassurait de voir que c’était encore à lui qu’Olive pensait quand on lui disait ’ton mec’. Il termina sa bière d’une seule traite – l’entraînement maggle – et la jeta dans le sac plastique avant qu’Olive ne se décide à se démarrer. Il la laissa bidouiller tous les boutons, avant de se pencher en avant – donc contre elle – et tourner la clef dans le contact. Le moteur démarra donc. « C’est quand même plus facile comme ça. » grommela-t-il en homme des cavernes qu’il était. Il la laissait se dépatouiller maintenant, mais prit la peine de tenir fermement la petite barre en fer derrière lui, juste au cas où Olive s’avère être une chauffarde de la mer.

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