camilo ◇ we were bold and young.

Je le redis, mais plus jamais je vais boire autant d'alcool. Déjà parce que je sens le mal de tête au réveil et aussi parce que c'est dégueulasse lorsqu'on y réfléchit profondément. Bon, pour le moment, c'est agréable sauf que je sais que je vais avoir honte au réveil. C'est une bonne chose que je sois seule dans cette chambre au prix exorbitant de Las Vegas. « C'est pas si loin t'en fais pas. » Qu'est-ce que qui est pas si loin ? Je réfléchis, je me creuse les méninges, tente de faire réagir mon cerveau imbibé d'alcool avant de réaliser qu'il parle de l'hôtel. Aaaaah oui, bien sûr. Qu'est-ce que je suis bête. « Ca va aller tu crois? T'as pas l'air super bien. » Est-ce que je donne une réponse honnête ? Je suis mitigée entre le bien et le mal de mon propre être. « Oui, oui ça va. Juste une crampe au cerveau qui a disparue. » Et aussi, j'ai mal aux pieds, j'ai légèrement l'estomac retourné, mais rien de grave. « Ouh, diiiiiis, tu peux me porter sur ton dos jusqu'à ma chambre ? J'ai tellement maaaal aux pieds. » Je pointe vers le bas en m'arrêtant et en sautillant pratiquement sur place. J'étais une vraie gamine. « Je suis légère comme une plume... Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. » Ajoutais-je en levant une main comme si j'étais réellement en train de faire un pacte. De toute manière, je fais à ma tête et je saute sur son dos après avoir retiré les talons hauts.

J'avais un peu la tête ailleurs, j'étais concentré sur mon objectif qui était de me rendre à mon chalet... euh ma chambre en vitesse sans faire de conneries, sans tomber. Et tout d'un coup je sentis un poids sur mon dos, ma tête tournait, je cherchait Palmyr du regard sans la trouver. Avant de finalement apercevoir son doux regard et ses yeux d'ange au-dessus de mon épaule. Avec plaisir... dis-je en souriant. C'était un faux mensonge, j'avais pas envie de la porter mais je devais, c'était mon caractère et comme une valeur chez moi, étrange non? Je sentis ses bras entourer mon cou et je me penchais pour prendre ses talons hauts. Les gens allaient croire qu'on était un couple vu comme ca quand même. Je la vis se reposer un peu plus sur mon dos et s'accouder à mon épaule comme si que c'était un oreiller et chuchotai. On est plus très loin. Je voulais pas trop qu'elle dorme en fait, je voulais presque faire la conversation, mais merci à mon état de merde je pouvais pas.

En fait, maintenant que je le réalise, c'est peut-être une mauvaise idée d'avoir grimpé sur ses épaules. Parce qu'avec une robe, ce n'est pas très pratique. Heureusement que j'ai décidée de ne pas faire ma Britney Spears en enfilant une petite culotte. Enfin, maintenant que c'est fait, trop tard comme je suis assez confortable sur le dos de Camilo. « On y est ! » Dis-je de manière presque trop enjouée, débarquant de sur son dos et commençant à marcher trop rapidement pour mon cerveau jusqu'à l’ascenseur. Je suis une gosse parfois, mais là j'en ai marre d'être loin de ma chambre. Lorsque les portes s'ouvrent, j'y entre et appuie sur le bouton où -il me semble- est la chambre que j'ai louée. « Tu peux me dire qu'elle est le numéro d'inscrit sur cette carte ? » Parce que j'ai la vision floue et que j'y vois presque rien. Je fouille dans le petit sac à main que j'ai, en ressort la carte et tends celle-ci à Camilo avec un beau sourire. « Tu serais un véritable amour ! » J'insiste sur le mot véritable. Comme il l'a été en payant ma facture, buvant le shooter et me portant sur son dos.

JRécapitulatif. Je venais de payer l'équivalent d'une tournée à une jeune blonde dans la vingtaine que je connaissais à peine, l'avait portée sur mon dos pour presque un kilomètre et la raccompagnais à sa chambre en plus. Bon c'était pas déplaisant non plus ca faisait toujours plaisir de rendre service, mais comme on dit, y a des limites. Mais avec moi y en a pas. Fait chier non? Pas de problème, je vois 328 donc ca doit être quelques étages plus haut. Je séléctionnais l'étage correspondant et la laissait marcher, elle avait décider de se calmer cette fois-ci vu que sa chambre était près. On arriva à sa porte, elle sortit ses clés et entrouvrait la porte. Ca se résumait donc à ca? Allez, tu es Don Camilo, tu vas pas la laisser filer comme ca. Cette fille a parmi les plus beaux yeux que t'as vu de ta vie couplé à un cul d'enfer qui parait même sur une robe blanche quoi. Hey, attends, Palmyr? J'attendais qu'elle se retourne.

Une petite voix me dit que j'ai appuyer sur le mauvais bouton et après vérification de Camilo, j'ai une confirmation. Je suis au troisième étage alors pourquoi est-ce que j'ai appuyé sur un autre bouton. « Merci, t'es un amour. » En plus d'être un gentlemen comme il a fait tout à l'heure. Je ne me rappelle plus très bien ce que c'est, mais c'était digne d'un gentlemen. Tandis qu'on montait jusqu'au troisième étage, je me calmais en me perdant sur les nombreux boutons. Il ne m'en fallait pas beaucoup pour être dans une autre dimension. Finalement, les portes s'ouvrent et on se dirige vers la porte de la chambre que j'ouvre à ma vitesse. À mes yeux, elle est rapide, mais je ne sais pas aux yeux de Camilo et lorsque c'est fait, j'entre dans celle-ci en laissant tomber les talons sur le sol. J'entends mon prénom au loin alors je me retourne pour voir Camilo, sur le pas de la porte. Je reviens sur mes pas et m'arrête à quelques centimètres de lui. « Tu peux entrer si tu veux. Cette fois, je ne te force pas. » Comme je l'ai forcée en grimpant sur son dos. Je prononce ces mots en lui souriant avant de lui tourner le dos et de me rediriger vers le centre de la chambre.

Et bah ca avait marché donc. Sans même que j'aies besoin de parler. J'ai bien de la chance ce soir alors. Elle m'invita à la rejoindre dans sa chambre, et je tentais de me rappeler tout ce qu'on venait de faire pour déceler des sous-entendus. Mon amour, rester bien collé à mon dos, les petits sourires, ouais, c'était pas des actions d'une Sainte-Nitouche. Je marchais et la suivis restant assez collé derrière elle avant de la voir se retourner arrivée au centre de la pièce. Et soudain, je fus comme pris d'un certain élan de confiance (no shit, en fait c'était l'alcool). Ma main se glissa sur sa joue avec douceur, je la fixais intensément de justesse et laissait mes lèvres coupler avec les siennes, déposant un doux baiser au creux de ses lèvres sans y déposer la langue. Je retirais mes lèvres des siennes. La voyant interrogatrice un peu, je me questionnais et reculais un peu en baissant la tête. Merde, désolé, c'était un coup de tête, je... cherchais mes mots?

L'invité à entrer est à 50% une bonne idée. Après tout, je connais Camilo depuis presqu'une seule heure et j'ignore tout de lui. Il peut être un tueur en série ou whatever, qu'est-ce que j'en sais ? Rien, du tout. Enfin, trop tard pour retourner en arrière et lui dire que non, il ne peut pas entrer et lui retirer son invitation parce qu'à mes yeux, c'est impoli. Je vais savoir dans quelques minutes si je peux toujours respirer lorsque je me retourne et constate la très petite distance entre nous. Il a quelques centimètres de plus que moi. « Ne t'en fais pas, c'est ok. » Et ce l'est. Il est en droit de m'embrasser même s'il ne connaît rien de ma situation. Peut-être que j'étais dans une relation, mais non. C'est le vide. « Je suis peut-être saoule, mais je ne suis pas stupide. Tu t'attendais à quoi en me raccompagnant ce soir ? » J'arque les sourcils et reste immobile, ne brisant pas la minuscule distance entre lui et moi.

Pris en flagrant délit quoi. Sa respiration caressait mon visage et son odeur légèrement nauséabonde me demandait de la lâcher mais non, je restais figé. Elle me dit que j'avais pas à m'excuser mais qu'elle soit-disant voyait bien dans mon jeu, croyant que mon but premier avait été d'aller coucher avec elle. Mais pas totalement, sachant qu'au départ je voulais juste la raccompagner mais qu'avec tout ce qu'elle demandait, je me disais que je méritais bien une récompense. Je m'attendais à rien du tout. Je voulais juste te raccompagner et t'aider un peu c'est tout. C'était la vérité, je mentais pas sur le coup, je cherchais rien à la base. J'embrasses mal, c'est ca le problème? Je souris en coin pour accompagner ma petite gueule d'ange et feignait une moue, faire pitié c'était pas ma tasse de thé mais j'avais pas besoin de ca.

À force, je retiens pratiquement mon souffle. Puis, j'analyse sa réponse à la question que je lui ai posé. J'essaie de voir s'il me dit la vérité ou un mensonge malgré le peu de jugement qu'il me reste. « Ok, je te crois. » Dis-je finalement après un moment de silence lorsqu'il me dit la vérité. J'esquisse un petit sourire et je le contourne, brisant cette distance afin de me rendre jusqu'à la salle de bain où j'y bois un verre d'eau. J'en ai besoin, ma gorge est déshydratée et elle me fait mal chaque fois que j'avale. « Je ne peux pas te dire, tu ne m'as pas laissé la chance de juger. » Répondis-je entre deux rires, revenant auprès de lui, verre à la main. Je lui fais un sourire en apercevant sa moue, mais je ne m'arrête pas face à lui et m'approche de la fenêtre afin d'admirer la vue qu'offre cette chambre. « Je déteste Las Vegas. » La ville du péché. Ma voix est un murmure et je me parle à moi-même.

Bon c'était déjà ca, elle ne l'avait pas trop mal pris au contraire. Elle profita de la vue panoramique qu'elle avait sur la ville des pêchés. What happens here, stays here. Un beau dicton. Je la comprenais pas en fait, elle se saoulait la gueule mais n'aimait pas la ville, bizarre. "Comment ca? Ici, tu es qui tu veux et c'est ce que tu veux..." Je soupirais et venait à côté d'elle, bras croisés. "C'est ce que j'aime de cette ville en fait. Tout est permis. On a pas de limites." Je mentais pas, ca ajoutait du charme et c'était comme une espèce de mini-paradis, Dieu en moins. Je souris et contemplais moi aussi la superbe vue qu'on avait. On voyait les buildings, les hôtels, les casinos, la circulation, tout. Incroyable quand même, une magnifique ville.